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Roland U-220
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Roland U-220
LeGrosChat LeGrosChat

« Toujours capable de bien tenir sa place dans un mix, malgré son âge... »

Publié le 24/07/19 à 07:55
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Tout public
Quand j'ai acheté le mien, c'était il y a plus d'une vingtaine d'années, quand on commençait à ne plus jouer que des reprises des eighties avec mon ex-groupe pop/rock. Il est venu compléter un set MIDI, "ultra-light" mais cohérent, comprenant déjà un Roland U-110 et un polyphonique analo (AKAI AX73) au clavier généreux et agréable.
Un bon compromis à l'époque entre les beaux sons de synthèse analogique obtenus avec l'AKAI, et la palette de samples "généralistes" assez convaincants de cette génération de romplers Roland qui proposaient aussi des sons issus du célèbre D-50.

Ce U-220 a été un choix réfléchi, du fait que je connaissais déjà bien le U-110 dont les cuivres, les strings, les choeurs et les pianos m'avaient réellement conquis.
Mais avec ce U-220, j'ai pu disposer d'une palette supplémentaire de samples de base Roland (128 en interne, sans compter ceux des cartes additionnelles SN-U110-xx), avec le même mode de programmation que le U-110 ainsi que les six sorties audio séparées, quelques effets intégrés fort sympathiques quoique limités, mais surtout six voix de plus de multi-timbralité (sept avec la "rythm-part"), le tout à un tarif très abordable en occase et logé dans un simple rack 1U, compact mais profond (env 35cm).
Un très bon deal ! :bave:

Alors pour moi, la multi-timbralité, ce n'est pas pour faire jouer simultanément six parties instrumentales (et la partie rythmique) à la façon d'un homme-orchestre ;). Non, je laisse cette façon de faire aux claviers arrangeurs, c'est vraiment pas mon truc !
En revanche, en tant que grand amateur de synthèse vectorielle et de sons évolutifs, mon intérêt majeur pour cet expandeur multitimbral c'est de pouvoir empiler/dépiler/mixer directement les différentes "parts" d'un patch de façon dynamique pendant le jeu au clavier, en fonction de leurs tessitures, leurs enveloppes, la vélocité, l'aftertouch, et trois autres paramètres MIDI CC à choisir parmi ceux disponibles (Prm1,2 et3).
Cet énorme gain d'expressivité obtenu humanise énormément chaque patch à la façon des variations "naturelles" d'un instrument acoustique, et cela transforme radicalement le résultat, malgré une palette de samples d'origine qui ont quand même pris un sacré coup de vieux depuis trente ans. :bave:
Mais pour y arriver, il faut d'abord apprendre à "faire sa cuisine" avec les différentes voix de la bestiole ! 
Fort heureusement ici, pas besoin d'un super-clavier-maître ultra sophistiqué avec plusieurs canaux MIDI simultanés en sortie et plein de points de split. Un unique canal MIDI suffit : tout ce dont on a besoin est astucieusement géré dans l'expandeur au niveau de chaque patch et surtout indépendamment pour chacune des six parts, y compris les tessitures et la gestion de la vélocité, entre autres.

Par exemple, pour rendre beaucoup plus crédible une "pseudo-section de cuivres" à partir de ce vieux U-220, on utilisera plusieurs parts paramétrées différemment en termes de pitch, de panoramique, de réponse à la vélocité, et de timbres de base (par exemple, 2 trompettes, 2 sax, et 2 trombones, choisis parmi ceux de la liste interne ou des cartes additionnelles). On peut même affiner en décalant très légèrement d'une part à une autre les enveloppes, les vibratos, les pitchbends etc, et en affectant certaines parts en dry et d'autres vers les effets internes, ou encore un processeur externe sur les sorties séparées...
A chacun sa recette, ce qui compte à la fin, c'est que ça sonne bien !

Pour ce faire, les paramètres d'édition des patchs, des parts et des timbres sont en nombre suffisant, sans plus, mais judicieusement choisis avec parfois un "petit bonus qui tue" :bave: (par exemple le taux de variation de pitch aléatoire sur chaque instrument de la rythm-part, en plus de la fonction d'autobend).
A noter qu'il n'y a malheureusement pas de filtre, contrairement au TVF des D-110 et MV-30 de la même marque, ni aucune possibilité d'intervenir sur la lecture des samples en ROM, comme c'est parfois le cas sur certains romplers E-MU ou les Korg Wavestation (décalage du startpoint du sample et/ou rebouclage en lecture).

Pour la "rythm-part" qui se présente comme la septième part de chaque patch, on trouve en interne 4 drumsets puissamment éditables en profondeur (note par note) qui permettront de créer plusieurs nouvelles palettes sonores complètement personnalisées pour fonctionner avec une BàR MIDI, une groovebox ou même simplement un séquenceur. Mais cette rythm-part étant parfaitement compatible avec les multi-pads MIDI (Roland SPD ou PercPad Alesis, par exemple), ça permet également de profiter sur chaque pad des effets intégrés et des sorties séparées du U-220, que ce soit pour les sons de percussion ou d'autres sons "musicaux" et bruitages de la ROM interne et des cartes SN-U110. Ainsi il sera très facile de se servir d'un Octapad comme d'un steeldrum, une marimba ou un xylophone... :bravo:


En conclusion, ce U-220 est un instrument d'usage généraliste (rock/pop/variété/easy-listening, etc), bien conçu, fiable et sans surprise : étant peu complexe à programmer et à utiliser, on peut en obtenir des performances sonores plus que satisfaisantes pour peu qu'on s'en donne la peine en expérimentant patiemment divers paramétrages, et en partant à la chasse aux fameuses cartes additionnelles (SN-U110-xx).
Les sons d'origine datent bien sûr de la fin du XXe siècle, mais ils ont l'énorme avantage de se placer facilement dans un mix, avec efficacité et sans prise de tête.
Les fervents amateurs de surprises, bonnes ou mauvaises, seront donc déçus, mais ce rack pourra probablement devenir le meilleur ami du zicos de live qui ne supporte plus les caprices de diva de certaines de ses machines vintage : le principal point fort de cet expandeur selon moi, c'est que je ne lui connais pas de point faible ! :-D

En revanche, comme pour de nombreux autres instruments de cette marque, si on se contente des patchs d'origine sans chercher à les améliorer, on n'aura qu'un résultat à la hauteur des efforts de programmation qu'on y aura consacré : au mieux, ce sera probablement assez plat et terne, au pire ça sonnera comme une ancienne SoundBlaster d'entrée de gamme ! :facepalm:
Si vous êtes prêts à relever le challenge d'aller bidouiller dans ses menus (ou bien d'utiliser un éditeur comme SoundDiver), cette bécane a du potentiel pour vous satisfaire. Mais c'est à vous de réfléchir à la structure de vos patchs pour que cela corresponde au mieux à vos attentes.
...Et surtout ne pas hésiter à faire preuve de créativité et d'audace ! :bravo:

Miaousicalement ! :-D