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Loef Guitars OM 650/14 "Mysco"
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  • AdamanteAdamante

    Cette guitare est une cathédrale.

    Loef Guitars OM 650/14 "Mysco"Publié le 09/12/18 à 22:10
    J’ai l’honneur et le bonheur de posséder cette guitare, fabriquée par le luthier finlandais Olaf Lüf, qui fabrique ses instruments sous le nom de Loef Guitars, avec des bois dont les qualités tant acoustiques qu’esthétiques sont absolument indéniables. Je vous en propose une présentation et vous ferai part de mon avis sur cette guitare, qui m’a absolument subjugé.

    Voici les spécifications générales de la guitare :
    - Format OM, tête ouverte
    - 14 cases hors caisse
    - Diapason de 650mm
    - Table en épicéa suisse, figuré "bear claws"
    - Fond et éclisses en palissandre de Madagascar
    - Manche en acajou du Honduras
    - Ecartement de cordes de 44,5mm au sillet de tête
    - Frette 0, assurant une…
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    J’ai l’honneur et le bonheur de posséder cette guitare, fabriquée par le luthier finlandais Olaf Lüf, qui fabrique ses instruments sous le nom de Loef Guitars, avec des bois dont les qualités tant acoustiques qu’esthétiques sont absolument indéniables. Je vous en propose une présentation et vous ferai part de mon avis sur cette guitare, qui m’a absolument subjugé.

    Voici les spécifications générales de la guitare :
    - Format OM, tête ouverte
    - 14 cases hors caisse
    - Diapason de 650mm
    - Table en épicéa suisse, figuré "bear claws"
    - Fond et éclisses en palissandre de Madagascar
    - Manche en acajou du Honduras
    - Ecartement de cordes de 44,5mm au sillet de tête
    - Frette 0, assurant une parfaite intonation des cordes à vide avec les cordes frettées
    - Chevalet et touche en ébène
    - Plaquage de tête en ébène
    - Tour de caisse (binding) en padouk
    - Sillet de chevalet (compensé) et de tête en os
    - Mécaniques Grover
    - Vernis polyurhétane très fin

    La guitare est d’un format type OM 14 cases hors caisse, avec avec des épaules légèrement plus étroites que le format OM de chez Martin. La tête ajourée est de type Martin, avec des mécaniques Grover qui fonctionnent parfaitement bien et sont très bien finies (inutile de mettre un fric fou dans des Waverly, sur lesquelles un travail de finition nécessaire avant montage).
    Le diapason de 25’’5 (650mm) offre une bonne précision d’intonation et une tension de corde confortable. Une frette 0 facilite grandement le réglage de hauteur des cordes à vide et offre une homogénéité sonore très intéressante entre les cordes frettées et les cordes jouées à vide (qui sont donc elles aussi frettées).
    Le manche, d’un profil en C n’est pas exagérément fin ; il permet de sentir une certaine épaisseur tout en étant très confortable et rapide. Le jeu avec le pouce au-dessus du manche est confortable (44,5mm au sillet) et la position standard, pouce au milieu du manche est bien sûr tout à fait aisée. Le démanché peut s’effectuer aisément jusqu’à 16ème case, au-delà de laquelle quelques torsions de poignet devront être concédées.

    Esthétiquement, la guitare est remarquablement construite. Le montage est sans aucun défaut, la finition de l’herringbone modernisé est impeccable et permet d’avoir une impression visuelle plus légère et discrète — même si j’aime beaucoup l’herringbone traditionnel, force est de constater que cette interprétation libre est des plus réussie.
    L’effet burst sur la table est très réussi : il laisse entrevoir les veinures de la table sous la teinte, qui n’est pas exagérément homogène et uniforme, donnant l’impression que cette teinte tient du concours de la lumière du soleil et du temps, que la guitare a vécu sans pour avoir été vieillie artificiellement comme un modèle « Relic » qui n’a jamais été joué.
    D’une façon générale, l’esthétique d’Olaf Lüf repose sur une finition absolument exemplaire, qui donne le sentiment d’avoir un instrument ancien ayant parfaitement profité des atouts du temps qui passe, alors que la guitare est tout à fait neuve.
    Le vernis appliqué sur la guitare est d’une grande finesse, tant et si bien que l’on voit que le vernis a tiré sur les pores du palissandre en séchant. C’est un gage de la grande qualité du vernis appliqué.
    Le barrage en X de la table est léger, scaloppé ; le fond est barré d’une façon originale, avec des tiges de barrage très fines et une jonction sur les éclisses que je n’avais jamais vu auparavant. Le résultat est que la guitare vibre particulièrement fort, la rendant extrêmement vivante ; on la sent partout sur soi : sur la cuisse, le buste, le bras droit, la main gauche. C’est particulièrement impressionnant de constater la différence avec ma guitare Boucher, autre guitare de grande qualité, qui n’est pas fabriquée de la même façon et avec des bois différents. L’autre effet tient au volume et à la dynamique obtenue : je trouvais que ma Boucher était puissante… c’était sans compter sur cette Loef, avec laquelle on obtient un mur de son : la projection est époustouflante et la dynamique va des sons les plus subtiles aux percussions les plus brutales, à en faire mal aux oreilles… Sur une guitare de ce format-là, je n’ai clairement jamais entendu cela ; elle doit bien sonner 6 à 9 dB plus fort que mes autres guitares.

    Malgré tout, on pourrait se dire que le volume ne fait pas tout : c’est bien d’avoir une guitare sur laquelle on peut monter le son à 11… mais si c’est pour que le rendu soit plat et insipide, ce n’est pas bien utile…

    Mais tel n’est pas le cas : en un mot, cet instrument n’est pas une guitare, c’est une cathédrale. La richesse harmonique est hallucinante : tous les accords enrichis sonnent avec une tierce, une septième, une octave en plus ; on n’a qu’à jouer les accords pour entendre une mélodie par-dessus qui chante et nous guide pour jouer. La tenue de note est également incroyable : l’extinction est vraiment longue à venir, si bien que cette guitare doit être apprivoisée pour être maîtrisée. Certaines guitares, qui sont et sonnent très bien, sont davantage contrôlables parce qu’elles ont moins de sustain. Cette Loef est un chœur doublé d’un orchestre au souffle interminable, qui a parfois besoin d’être tempéré pour garder une certaine lisibilité dans le jeu (notamment lorsque l’on joue typé fingerstyle).

    L’équilibre des registres du timbre de la guitare est parfait : les basses sont profondes et percutantes, très projetées, rondes et précises ; les médiums ne sont pas en reste, mais sont légèrement creusés et assagis ; les aigus sont quant à eux ciselés et perlés, à la fois fin et pouvant faire preuve de force et de percussion.

    Tout cela offre un instrument d’une qualité que je n’avais pas imaginée possible jusqu’à présent : j’ai une fois essayé une guitare exceptionnelle qui m’avait marquée : une Santa Cruz à 6000 euros… soit environ 2000 euros de plus que cette guitare...

    Je suis extrêmement satisfait de cette guitare, qui fait ma joie et me permet de progresser dans ma connaissance de la guitare et dans mon expressivité et mon jeu. Elle m’accompagnera longtemps, assurément.

    Je tacherai de développer cet avis au fil du temps, fait de faire part de mon ressenti sur l'évolution sonore de cette guitare, de poster de nouvelles photos et pourquoi pas quelques enregistrements. Merci à vous pour le temps que vous avez pris à lire ce texte.
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