Jeeboo « Dense, versatile et bass friendly »
Publié le 18/02/21 à 12:06
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
La disto DST2 est le portage en eurorack du module de distortion qui était intégré au filtre Ebbe und Flut.
Il s'agit d'une distortion bi-bandes dont le crossover se situe à 113Hz.
Les contrôles sont réduits au minimum : un potard d'atténuation du volume entrant (pas de preamp donc pas de boost du signal d'entrée) et un potard distortion.
Côté I/O c'est idem : une entrée audio, une sortie audio et c'est tout.
Pas de contrôle CV.
Malgré cette apparente simplicité le module a plus d'un tour dans son sac.
Le module est assez sensible au gain d'entrée donc l'atténuation va permettre de doser la plage dynamique du son entrant afin de tirer le meilleur parti de la disto selon les usages souhaités.
Le potard de distorsion couvre une plage de 1% à 100% ce qui signifie qu'il y a toujours un effet appliqué à partir du moment ou on patch le module, pas de bypass complet.
Au minimum (1%) l'effet est cependant vraiment très ténu voir inaudible.
En ce qui concerne la distortion elle-même, la plage d'action est très étendue et l'effet de sortie va varier selon le dosage.
On peut diviser la plage en 4 "quadrants" distincts:
- le premier quadrant va produire un effet d'overdrive assez subtil à faible dosage jusqu'à ce que je qualifierais de "strong overdrive".
- Le second quadrant commence à compresser le signal et gonfler le volume de façon très chaude et prononcée. Il ajoute aussi un peu de grain, mais sans excès.
- Le 3ème quadrant va amorcer les effets de distorsion nettement plus prononcés et on obtient des sons beaucoup plus hards typiques des distos.
- le dernier quadrant est celui des distos extrêmes, le son est totalement transformé / détruit (de bonne façon!).
Une fois ce constat fait on voit tout de suite qu'un simple potard peu faire bien plus qu'il n'y parait et les applications sont vraiment très nombreuses. On peu réchauffer gentiment, compresser, distordre ou complètement détruire le son dans un mayhem de clipping.
En terme de couleur sonore DST2 est vraiment un module bluffant : il en sort une chaleur incomparable et le fait qu'il soit bi-bandes permet un rendu vraiment unique, en particulier dans le bas du spectre. Contrairement aux distorsions classique, DST2 ne perd pas une miette de gain dans le bas du spectre, au contraire. Le son est amplifié dans les graves et il en sort des basses "disto" d'une densité sans pareil à ma connaissance. C'est lié au fait que la disto va compresser et amplifier chaque bande séparément et donc chacune a nettement plus de "place" pour s'exprimer.
C'est un choix de design de la part de Carsten et il a passé du temps sur la plage d'action de la disto afin de lui donner le plus d'applications possible tout en gardant un son ravageur.
Il faut vraiment l'entendre pour se rendre compte mais fini les basses toutes maigrichonnes. Fini les interminables tweaking improductifs pour trouver le bon réglage en fonction de la source ou 90% du temps le résultat est naze et ou le miracle n'arrive que 10% du temps. Avec DST2 j'obtient un son meilleur 100% du temps et ensuite je choisi "l'usage" très simplement (overdrive/comp/disto/mayhem).
C'est un aspect qui m'a toujours énormément gêné avec les distos habituelles : on veut le plus souvent distordre pour rendre les sons plus "fat", destroy et sales. Hors les distos classique, si elles salissent très bien les sons, ne sont que très rarement capable de rendre un son plus "fat" d'elles-mêmes, c'est en général plutôt l'inverse qui se produit notamment le grave qui disparait et on doit faire des tours de passe-passe pour récupérer le bas (layering, EQ etc).
DST2 c'est l'inverse! Quoi qu'on passe dedans tout ce qui en ressort est plus dense, plus fat, plus pêchu. En particulier avec le second quadrant qui va énormément muscler et compresser le son (notamment le grave) sans ajouter trop de distorsion (on reste more or less dans le range overdrive). Le 3ème quadrant garde cette particularité mais rajoute la couche de saleté des distos plus classiques et le dernier va tout péter comme on aime
Chose importante comme on est sur de l'eurorack, le module a été pensé pour être utilisé avec de hauts niveaux contrairement aux pédales guitare et ca se ressent à l'usage avec des sources types VCO / synthés. Dans la grande majorité des cas les pédales de disto type guitare que j'ai pu tester sur des synthés ne produisent pas des effets si marqués voir sonnent moins bien que la source brute avec juste une couche de saleté en plus mais le "grain analo" et la densité en moins. DST2 s'affranchit brillamment de cette limite sonore et se place comme un compagnon idéal pour les synthés en sublimant leur nature plus "statique" (par opposition aux guitares) et en en tirant vraiment le meilleur.
Bien entendu le module donne de supers résultats avec des drums en conservant toute la plage de fréquence "intacte" et l'aspect percussif est amplifié. DST2 fonctionne donc vraiment très bien avec des loops complets, il n'y a pas forcément besoin de séparer les pistes et distordre chacune. Et ca cogne très dur quand on pousse la disto sans pour autant obtenir une bouillie infame, le son reste assez défini. Au régalge max c'est tout de même bien destroy et les différentes pistes se noient entre elles dans la disto, c'est normal, mais on garde toujours une forme de cohésion.
Côté critiques:
- en terme de son : néant. C'est beau, c'est fat, c'est varié et vraiment unique.
- en terme de specs : forcément, on aurait aimé un peu plus de contrôles... En particulier une entrée CV pour le dosage de la disto, mais aussi un contrôle (potard ou CV) de la fréquence de crossover.
Après ca ne m'a jamais gêné en pratique.
Côté tarif à 250€ le module certains pourront trouver que c'est cher. Pour ma part je ne trouve pas, c'est un module incroyable et finalement pas plus cher qu'un grand nombre de distos du marché. On paie un design unique et un son à mon sens meilleur qu'un grand nombre de distos donc à la fin j'ai vraiment le sentiment d'en avoir pour mon argent. En fait j'ai même trouvé le module quasi donné pour le gain énorme que j'ai eu en terme de son, sans prise de tête en prime.
Carsten avait prévu de sortir un module DST4 (edit: AF crée un lien automaique vers un rack de chez Art du même nom mais rien à voir!) reprenant le même design mais ajoutant ces petits extras. Mais le module ne verra probablement jamais le jour malheureusement du fait que Carsten se retire petit à petit du marché eurorack, et c'est bien dommage vu les designs incroyables qu'il a réalisé. Chacun de ses designs sont de vraies oeuvres d'art pour moi.
En bref pour ma part, et sans hésiter une seconde, je qualifie cette disto de meilleure distorsion du monde, en particulier pour un usage avec des synthés. Certains diront que j'ai craqué... possible... reste que tout ce que je passe dedans ressort mieux qu'à l'entrée quel que soit le réglage et c'est pour moi le signe de la qualité.
Une véritable "secret weapon" dans mon arsenal. J'en ai 4 pour pouvoir distordre 4 voix en polyphonie et conserver l'accordage, ca déchire. Ils ne quitterons jamais mon rack !
Il s'agit d'une distortion bi-bandes dont le crossover se situe à 113Hz.
Les contrôles sont réduits au minimum : un potard d'atténuation du volume entrant (pas de preamp donc pas de boost du signal d'entrée) et un potard distortion.
Côté I/O c'est idem : une entrée audio, une sortie audio et c'est tout.
Pas de contrôle CV.
Malgré cette apparente simplicité le module a plus d'un tour dans son sac.
Le module est assez sensible au gain d'entrée donc l'atténuation va permettre de doser la plage dynamique du son entrant afin de tirer le meilleur parti de la disto selon les usages souhaités.
Le potard de distorsion couvre une plage de 1% à 100% ce qui signifie qu'il y a toujours un effet appliqué à partir du moment ou on patch le module, pas de bypass complet.
Au minimum (1%) l'effet est cependant vraiment très ténu voir inaudible.
En ce qui concerne la distortion elle-même, la plage d'action est très étendue et l'effet de sortie va varier selon le dosage.
On peut diviser la plage en 4 "quadrants" distincts:
- le premier quadrant va produire un effet d'overdrive assez subtil à faible dosage jusqu'à ce que je qualifierais de "strong overdrive".
- Le second quadrant commence à compresser le signal et gonfler le volume de façon très chaude et prononcée. Il ajoute aussi un peu de grain, mais sans excès.
- Le 3ème quadrant va amorcer les effets de distorsion nettement plus prononcés et on obtient des sons beaucoup plus hards typiques des distos.
- le dernier quadrant est celui des distos extrêmes, le son est totalement transformé / détruit (de bonne façon!).
Une fois ce constat fait on voit tout de suite qu'un simple potard peu faire bien plus qu'il n'y parait et les applications sont vraiment très nombreuses. On peu réchauffer gentiment, compresser, distordre ou complètement détruire le son dans un mayhem de clipping.
En terme de couleur sonore DST2 est vraiment un module bluffant : il en sort une chaleur incomparable et le fait qu'il soit bi-bandes permet un rendu vraiment unique, en particulier dans le bas du spectre. Contrairement aux distorsions classique, DST2 ne perd pas une miette de gain dans le bas du spectre, au contraire. Le son est amplifié dans les graves et il en sort des basses "disto" d'une densité sans pareil à ma connaissance. C'est lié au fait que la disto va compresser et amplifier chaque bande séparément et donc chacune a nettement plus de "place" pour s'exprimer.
C'est un choix de design de la part de Carsten et il a passé du temps sur la plage d'action de la disto afin de lui donner le plus d'applications possible tout en gardant un son ravageur.
Il faut vraiment l'entendre pour se rendre compte mais fini les basses toutes maigrichonnes. Fini les interminables tweaking improductifs pour trouver le bon réglage en fonction de la source ou 90% du temps le résultat est naze et ou le miracle n'arrive que 10% du temps. Avec DST2 j'obtient un son meilleur 100% du temps et ensuite je choisi "l'usage" très simplement (overdrive/comp/disto/mayhem).
C'est un aspect qui m'a toujours énormément gêné avec les distos habituelles : on veut le plus souvent distordre pour rendre les sons plus "fat", destroy et sales. Hors les distos classique, si elles salissent très bien les sons, ne sont que très rarement capable de rendre un son plus "fat" d'elles-mêmes, c'est en général plutôt l'inverse qui se produit notamment le grave qui disparait et on doit faire des tours de passe-passe pour récupérer le bas (layering, EQ etc).
DST2 c'est l'inverse! Quoi qu'on passe dedans tout ce qui en ressort est plus dense, plus fat, plus pêchu. En particulier avec le second quadrant qui va énormément muscler et compresser le son (notamment le grave) sans ajouter trop de distorsion (on reste more or less dans le range overdrive). Le 3ème quadrant garde cette particularité mais rajoute la couche de saleté des distos plus classiques et le dernier va tout péter comme on aime
Chose importante comme on est sur de l'eurorack, le module a été pensé pour être utilisé avec de hauts niveaux contrairement aux pédales guitare et ca se ressent à l'usage avec des sources types VCO / synthés. Dans la grande majorité des cas les pédales de disto type guitare que j'ai pu tester sur des synthés ne produisent pas des effets si marqués voir sonnent moins bien que la source brute avec juste une couche de saleté en plus mais le "grain analo" et la densité en moins. DST2 s'affranchit brillamment de cette limite sonore et se place comme un compagnon idéal pour les synthés en sublimant leur nature plus "statique" (par opposition aux guitares) et en en tirant vraiment le meilleur.
Bien entendu le module donne de supers résultats avec des drums en conservant toute la plage de fréquence "intacte" et l'aspect percussif est amplifié. DST2 fonctionne donc vraiment très bien avec des loops complets, il n'y a pas forcément besoin de séparer les pistes et distordre chacune. Et ca cogne très dur quand on pousse la disto sans pour autant obtenir une bouillie infame, le son reste assez défini. Au régalge max c'est tout de même bien destroy et les différentes pistes se noient entre elles dans la disto, c'est normal, mais on garde toujours une forme de cohésion.
Côté critiques:
- en terme de son : néant. C'est beau, c'est fat, c'est varié et vraiment unique.
- en terme de specs : forcément, on aurait aimé un peu plus de contrôles... En particulier une entrée CV pour le dosage de la disto, mais aussi un contrôle (potard ou CV) de la fréquence de crossover.
Après ca ne m'a jamais gêné en pratique.
Côté tarif à 250€ le module certains pourront trouver que c'est cher. Pour ma part je ne trouve pas, c'est un module incroyable et finalement pas plus cher qu'un grand nombre de distos du marché. On paie un design unique et un son à mon sens meilleur qu'un grand nombre de distos donc à la fin j'ai vraiment le sentiment d'en avoir pour mon argent. En fait j'ai même trouvé le module quasi donné pour le gain énorme que j'ai eu en terme de son, sans prise de tête en prime.
Carsten avait prévu de sortir un module DST4 (edit: AF crée un lien automaique vers un rack de chez Art du même nom mais rien à voir!) reprenant le même design mais ajoutant ces petits extras. Mais le module ne verra probablement jamais le jour malheureusement du fait que Carsten se retire petit à petit du marché eurorack, et c'est bien dommage vu les designs incroyables qu'il a réalisé. Chacun de ses designs sont de vraies oeuvres d'art pour moi.
En bref pour ma part, et sans hésiter une seconde, je qualifie cette disto de meilleure distorsion du monde, en particulier pour un usage avec des synthés. Certains diront que j'ai craqué... possible... reste que tout ce que je passe dedans ressort mieux qu'à l'entrée quel que soit le réglage et c'est pour moi le signe de la qualité.
Une véritable "secret weapon" dans mon arsenal. J'en ai 4 pour pouvoir distordre 4 voix en polyphonie et conserver l'accordage, ca déchire. Ils ne quitterons jamais mon rack !