Le Piano Phoenix renaît de ces cendres avec le Model S

c'est une bonne nouvelle qu'ils aient sorti cette version "non pliable" car ce piano avait des spécifications très intéressantes (en dehors de l'originalité du concept "piano de voyage")

du coup beaucoup plus abordable à présent...

même si un tel piano à ce prix reste à mettre en perspective face à un bon piano d'étude acoustique (cela dit c'est la même question pour tous les numériques à partir d'un certain tarif)

Pour ce piano numérique je suis convaincu de la qualité de l'amplification et du moteur sonore.
En revanche à ce niveau de prix il faut que le clavier soit excellent et cela je n'en suis pas sûr.
Bien sûr il faudrait avoir la chance de l'essayer pour juger réellement.
En tout cas c'est une alternative intéressante par rapport aux fabricants historiques.

Ils ont eu la bonne idée de rajouter une entrée ligne stéréo et une entrée/sortie midi, on pourra facilement un connecter un module sonore externe ou un synthé, surtout qu'en plus, il y a la place pour le poser sur le piano. Bravo.

Le concept de la modélisation permet la magie de la "vraie" résonance par sympathie: lever les étouffoirs et faire résonner les cordes, entendre le mélange des sons sur mesure, jouer des accords vivants, tout celà est rendu possible par l'émulation précise de l'interaction des cordes entre elles, et provoque un dialogue immédiat avec l'instrument.
Le son est généré instantanément et on peut sentir une réponse au geste qui perturbe au début: il y a beaucoup de possibilités et de sensibilité.
Une fois qu'on comprend le phénomène, on peut choisir et personnaliser son piano (via l'application fournie qui tourne sur Android et iOS) et développer son jeu en affinant beaucoup plus son intention.

On apprécie son système de sonorisation développé sur mesure : planter des basses bien profondes et sentir que l'instrument répond est un plaisir immédiat. Une promenade sur le clavier: toutes les notes sont bien là, équilibrées, définies. On sent tout de suite le respect de l'amplitude des attaques et transitoires: grâce à une belle réserve de puissance d'amplification, l'aspect percussif et toute la palette de nuances du piano sont respectés.

C'est souvent ce qui manque: les numériques ont tendance à sonner "mou" et on se retrouve désespérément à la recherche d'une clarté qui reste floue, ce qui peut, il faut le reconnaître aussi, arranger les jeux un peu approximatifs... Tout est lissé: pas de faux accents, ça a aussi un côté flatteur... Mais si on ajoute à ça des samples pré-enregistrés, l'ensemble du message musical paraît bien fade comparé à la réponse du Phoenix S.

Il à été pensé pour restituer un équilibre spectral scrupuleux : le rapport fondamentales/harmoniques dépend de toute la chaine audio, le moteur audio, le convertisseur, le préampli et le ou les amplis de puissance. Avec le Phoenix S on a la modélisation totale du son via un DSP rapide et puissant, un DAC 24bit, un préampli de qualité HiFi et 4 voies d'amplification en classe D de 50 Watts soit un total de 200 Watts RMS, et des hauts parleurs d'excellente qualité : deux 16,5 cm Focal avec tweeters coaxiaux sur le dessus, et deux 8 cm LaVoce derrière, filtrés spécifiquement pour le renfort surround et activables indépendamment.

L'idée est venue d'un constat simple: un piano acoustique diffuse le son un peu de partout, avec 2 HP on est trop directif. Avec les deux HP arrière du S, on vient amplifier la reverbération de la pièce dans laquelle on joue, tout en renforçant la lisibilité pour l'auditeur si on joue face au public: l'effet est un gain immédiat de rondeur et de réalisme acoustique.

Par ailleurs un piano est une enceinte : un piano acoustique produit lui même le son, et la transmission vibratoire se fait en aérien mais aussi en solidien, c'est à dire qu'on ressent physiquement le son au contact de l'instrument. Bon nombre d'entre nous se sont déjà fait la remarque : quand on joue sur un clavier maître, il n'y a aucune sensation vibratoire au clavier ce qui éteint la sensation du retour tactile entre le clavier et les cordes. Avec le Phoenix S et son concept Vibratouch, on ressent physiquement les notes qu'on joue.

Si on ajoute à tout ça:
- le clavier haut de gamme Fatar qui bénéficie d'une calibration à la main pour chaque Phoenix qui sort de l'atelier,
- la possibilité de brancher une source analogique externe (carte son, smartphone, tablette, ordi etc.)
- la possibilité de jouer n'importe quel expandeur et/ou VST avec le Phoenix S comme clavier MIDI maître et amplifié, avec les sensations vibratoires dans le clavier,
- une appli avec une quantité impressionnante de réglages et gestion des preset personnalisables, sensibilité du clavier, reverb, sono, calibration et mises à jour à distance des preset et du système,
- la qualité de fabrication,
- le SAV et l'atelier à Lyon en France animé par une petite équipe de passionnés,

On se dit que pour 5900 eurodollars, c'est très honnête, non ?