« Je sens que je vais regretter mon Akai DPS16... »

Enregistreur multipiste sur carte SD / SDHC avec table de mixage 8 entrées / 2 départs d'effets / 2 sorties intégrée, entièrement numérique.

Principales caractéristiques:
- 16 / 24 bits 44.1 / 48 KHz
- 32 pistes dont les 8 premières mono et les 12 suivantes stéréo ou mono (donc avec 20 faders, hors fader master)
- Enregistre 8 pistes monos (ou 4 stéréos) maxi simultanément
- 8 entrées combos XLR - jack dont 1 commutable en entrée haute impédance pour guitares / basses électriques
- 1 compresseur sur chaque canal d'entrée
- Sortie monitor sur jacks 6.3 mm TS
- Sortie master sur cinch
- Avec graveur CD intégré
- Avec entrée - sortie MIDI
- Avec accordeur guitare et métronome intégrés
- 1 sortie casque
- Prise jack 2.5 mm pour le pédalier de commande à trois pédales Tascam RC-3F en option

Sensibilité des vu-mètres: au moins -48 dB

Testé ici avec l'OS version 1.13 0063


INTRODUCTION:

Cela fait depuis un moment que je travaille avec ce genre d'engins; je les trouves très pratiques: tu le sort de ta valise (celui-ci entre pile poil dans une valise cabine ), tu le pose, tu le branche et tout y est c'est parti. Concept idéal pour travailler chez les musiciens pour des prises de son sans prises de tête. Plusieurs me sont passés entre les mains depuis le termps, à un tel point que je suis devenu un expert dans ce genre de multipistes. J'ai eu, dans l'ordre, un Tascam PortaStudio 424, Tascam 464, Sony MDM-X4, Fostex VF-16, Akai DPS16, Korg D16, Roland VS-1680, Zoom R24, Yamaha AW1600 et maintenant ce Tascam DP-32; et je peux vous dire que le meilleur en terme de souplesse d'utilisation et interface homme-machine parmi les numériques est sans conteste toujours à ce jour l'Akai DPS16 (et le meilleur en terme de sonorités a été le Fostex VF-16). Il était précis au sample près, avait un grand écran LCD confortable que vous pouviez redresser vers vous, vous pouviez enregistrer sur les 16 pistes à la fois, exporter des fichiers monos et stéréos, avait une entrée - sortie MIDI pour synchro MTC (maître et esclave) ou MMC (maître uniquement) qui était d'ailleurs très efficace, une automatisation de mixage via MIDI, une entrée / sortie numérique S/PDIF, 4 processeurs d'effets internes, 4 départs d'effets / monitor, un patchbay numérique interne, 1 touche par lettre (majuscules, chiffres et quelques signes) pour la saisie des noms de fichiers, etc... Allez voir mon avis sur cette merveilleuse petite machine et vous allez tout de suite comprendre. Et qui plus est, il est aujourd'hui encore le seul à être 24 bits 96 KHz. Alors pourquoi changer pour ce présent DP-32 (hormis que c'est un 32 pistes, tout de même) ? Tout simplement pour sa prise USB. Bein oui, parce que le DPS16 (ainsi que le Korg et le Fostex) n'est pas USB mais SCSI, pour l'export des fichiers audio, et le SCSI est un protocole qui a aujourd'hui disparu. Moi-même, j'ai tâché de garder mon PC Windows XP le plus longtemps possible rien que pour, entres autres, pouvoir utiliser le SCSI et donc mon Akai DPS16 le plus longtemps possible. Mais voilà, le problème, c'est que pour l'internet surtout, cette fois, il commence vraiment à s'essouffler et à devenir trop obsolète, cela devient urgent de moderniser.

Il m'a été difficile de m'en procurer un, de ce DP-32, n'étant plus fabriqué: j'ai dû mettre six mois pour en trouver un (fin décembre 2023). Mais je tenais à en trouver un car son successeur, le Tascam DP-32SD, est exactement le même sauf qu'il n'a plus le graveur CD intégré, et, surtout, n'a plus l'entrée - sortie MIDI. Ce dernier permet, mine de rien, de le synchroniser (MMC: Maître ou esclave; MTC: Maître uniquement) avec un séqenceur MIDI ou avec un autre DP-32 (ou autre multitracker) et de télécommander, sur un synthé ou un module de sons externe, le mixage de en tout cas les volumes des canaux MIDI. Bon, avoir supprimé le graveur CD intégré, à la rigueur, cela aurais passé, cela aurais été un peu dans l'air du temps, dans un contexte où ce support est en perte de vitesse, mais avoir supprimé l'entrée - sortie MIDI: mais quelle mouche leur a piqué ??? Surtout si en plus ils ne mettent rien à la place: deux paires d'entrées de retour d'effets externes par exemple aurais permis d'avoir, au moins, une bonne contre-partie, mais non. Alors non, je me suis dit que je vais mettre le temps qu'il fallait mais je me trouve un Tascam DP-32.


UTILISATION:

C'est un 32 pistes que nous avons ici, mine de rien. C'est le tout premier du genre. Et, par-dessus le marché, il est le premier à entrer dans une valise cabine, qui plus est. Et les 32 pistes tous en 24 bits: enfin, je vais pouvoir passer à l'entièrement 24 bits sans être limité d'avantage, ce qui est très appréciable, croyez-moi. Car jusqu'à présent, sur mon Akai DPS16 (comme d'ailleurs sur les autres multitrackers 24 bits jusqu'à présent), en passant en 24 bits, vous perdez la moitié des pistes, pour économiser les ressources machine; à cause de cela, je restais en 16 bits.

Cela dit, je commence à comprendre pourquoi les musiciens et les ingénieurs du son vraiment sérieux préfèrent mieux les ordinateurs et les DAWs (les logiciels d'enregistrement multipistes MIDI et / ou audio), car avec ces derniers, vous pouvez bien souvent les configurer et faire transiter le son comme vous voulez (ce qui n'était pas loin d'être le cas avec l'Akai DPS16, d'ailleurs), tendis qu'ici, avec ce Tascam DP-32, ce n'est pas vraiment le cas.

Tout d'abord, cet appareil a été divisé en quatre modes de fonctionnement indépendants: le mode multipiste (MULTITRACK), le mode report de pistes ou si vous préférez le mode "ping pong" (BOUNCE), le mode mixage final (MIXDOWN) et le mode mastering (MASTERING), ce qui vous oblige à diviser votre travail en quatre étapes bien distinctes: les prises de son avec le mode multipiste, ensuite si nécessaire la réduction des pistes sur deux au choix avec le mode bounce, ensuite le mixage final avec le mode mixdown et enfin le mastering avec le mode mastering.

Les fonctions de mixage (ainsi que le bus utilisé) changent quelques peu, en fonction du mode choisi. En mode multipiste, vous avez un patchbay qui vous permet de choisir quelle entrée physique sera acheminée sur la piste sélectionnée, mais vous ne pouvez pas y choisir, par exemple, le bus master ni celui de report de piste ni les retours des effets internes. En mode report de piste, vous pouvez uniquement enregistrer sur 1 piste stéréo ou 2 pistes mono de votre choix le bus BOUNCE qui lui mixe les 30 pistes restantes, les 8 entrées et les 2 retours d'effets interne. En mode mixage final, il enregistre uniquement le bus master (appelé ici STEREO) sur une piste stéréo adjacente, ce qui permet de créer un premier fichier master. Et enfin, le mode mastering permet uniquement d'enregistrer cette dernière sur un second fichier master (qui remplace le premier) en l'ayant fait passer par les traitements de mastering. Aussi, on n'est pas loin de vous prendre par la main, et du même coup vous êtes un peu limité en terme de créativité technique. Un ingénieur du son est aussi un artiste, dans son domaine; pour autant d'avoir entre ses main un matos qui le lui permettes. Par exemple, vous pouriez très bien avoir l'envie d'affecter au final plusieurs effets sur un même instrument (parce que vous n'avez qu'un seul jeu de départ / retour d'effets, pour le processeur d'effets interne) en créant pour le même instrument une piste d'effets seule pour la réverbe et une autre piste d'effets seule pour un phaser, par exemple. Bein non, là, c'est impossible, à moins bien sûr de passer exprès en mode bounce ou de faire appel à un processeur d'effets externe, mais comme le DP-32 n'a pas d'entrée de retour d'effets, vous devez utiliser une paire des rares entrées dont il dispose; cela dissuade donc d'en utiliser.


Voici les réglages de mixage possible et le chemin du signal:

En mode multipiste, lorsque la piste concernée est armée pour l'enregistrement: Entrée combo XLR - jack => activation ou non de la haute impédence pour guitare (uniquement l'entrée 8) => alim fantôme (par groupe de 4 entrées) => effets de dynamique en insert (compresseur simple bande, noise gate, de-esser ou exciter) => égaliseur paramétrique 3 bandes => assignation ou non d'une copie vers le bus STEREO (si oui, depuis là: départ pré ou post-fader vers le processeur d'effet interne (réverbe, chorus ou delay) et vers la sortie SEND 1 => départ pré ou post-fader vers la sortie SEND 2 => fader virtuel de volume => PAN => bus STEREO) => assignation des entrées vers les pistes => la piste concernée de l'enregistreur multipiste => vu-mètres => effets de guitare en insert (compresseur, chorus, flanger, phaser, tremolo, auto wah, delay, noise gate ou simulation d'ampli de guitare) (disponible pour 1 seule piste ou paire de pistes, disponible soit juste avant avant soit ici juste après l'enregistreur) => inverseur de phase => gain numérique de compensation => égaliseur paramétrique 3 bandes => départ pré ou post-fader vers le processeur d'effet interne et vers la sortie SEND 1 => départ pré ou post-fader vers la sortie SEND 2 => fader de volume => SOLO => MUTE => PAN => bus STEREO. Lorsque la piste n'est pas armée pour l'enregistrement (et qui est donc en lecture): le signal fait le même chemin mais seulement depuis la piste concernée de l'enregistreur multipiste.

En mode report de piste, c'est la même chose sauf que c'est l'ensemble des entrées et des pistes séléctionnées qui sont mixées uniquement à destination du bus BOUNCE (vous devez donc sélectionner le bus BOUNCE, dans la section MONITOR, pour pouvoir l'entendre) qui lui est enregistré sur une seule piste stéréo ou une seule paire de pistes mono à la fois du multipiste.

En mode mixage final, c'est la même chose sauf que le mixage se fait à destination du bus STEREO qui lui est enregistré sur la piste master, une sorte de piste 33 et 34 stéréo virtuelle.

Et en mode mastering, il se transforme tout simplement en un lecteur et en un enregistreur avec outils de mastering branchés entre les deux: piste master => égaliseur paramétrique 3 bandes => compresseur simple bande ou multibande 3 bandes => piste master (la même; une fois le traitement fini, l'ancien fichier master est remplacé par le nouveau).

Je trouve qu'il n'y avait pas besoin de faire ces quatre modes distincts. Il n'y avait qu'à donner à chaque piste / paire de pistes, en plus de la possibilité de choisir une (ou deux) des huit entrées, la possibilité de choisir entre le bus STEREO, le bus BOUNCE ou la sortie du processeur d'effets, de pouvoir enregistrer sur les 32 pistes à la fois (même si il n'a pas autant d'entrées physiques, il peut très bien avoir d'autres sources internes) et d'insérer les outils de mastering en insert juste avant le fader général sur le bus master avec donc un jeu de boutons REC et SELECT également en-dessus du fader master et un bouton permettant d'accéder au compresseur multibande du bus master et le tour est joué. Ainsi il devient mode multipiste, report de pistes, mixage final et mastering à la fois. Avec un tel système, vous pourriez par exemple enregistrer simultanément les 8 entrées à la fois sur 8 pistes, la sortie du processeur d'effets sur 2 autres pistes, enregistrer le mixage de tout cela sur une autre paire de pistes (BOUNCE) et d'enregistrer la sortie master sur la piste master, et tout cela d'une seule traite, au lieu de devoir le faire en plusieurs étapes et donc de perdre à chaque fois du temps. Vous savez, il existe des disques durs flash SSD M.2 qui ont un débit de 3000 MB / seconde pour à peine moins de 100 euros: il est donc possible aujourd'hui de concevoir des multipistes qui peuvent enregistrer autant de pistes à la fois, je suis certain sans problème. Rien que cela lui aurais permis une souplesse d'utilisation nettement plus grande. Pourquoi faire compliqué en tentant de faire plus simple au lieu de juste faire simple (ou plutôt de faire standard), je vous le demande. On vois que c'est une autre génération d'ingénieurs qui n'osent pas avoir des idées. La concurrence avec les ordinateurs - cartes son et DAWs est trop forte: il faut absolument que ça plaises et que ça se vendes. Mais à mon avis, c'est justement à cause de ces limitations qu'on préfère mieux l'ordinateur.

Et, une fois de plus (parce que je n'arrête pas de le répéter): seulement 8 entrées, c'est largement insuffisant, surtout pour un 32 pistes. Décidément, c'est fini l'époque de l'analogique où il y avait toutes les entrées - sorties qu'il fallait sur ce genre d'engins. Voyez le Tascam Midistudio 688 par exemple, un 8 pistes analogiques sur Compact Cassette au CrO2, donc entièrement analogique. Lui, c'était un 8 pistes, certes, mais il avait 10 entrées plus 2 paires de retours d'effets, ce qui lui faisait au total 14 entrées. 14 entrées pour seulement 8 pistes alors que notre Tascam DP-32, un 32 pistes, n'a que 8 entrées. Et vous connaissez le Roland VS-2480 ? Lui, c'est un 24 pistes numérique avec 16 entrées analogiques (dont 8 avec XLR), 4 départs d'effets / auxiliaires, 1 sortie master et 1 sortie monitor et avec, accrochez-vous, 20 entrées - sorties numériques (16 via R-BUS l'équivalent Roland de l'ADAT + 2 via toslink optique et 2 via coaxial; cela dit, il se peut que vous devez choisir entre le toslink et le coax, ce qui fait 18 entrées - sorties numériques, tout de même). Trop dommage que c'est aussi le SCSI et non pas l'USB qui est utilisé pour l'échange des fichiers WAV. On n'en fais plus des machines comme celle-là. :-( Bon, je l'admet, il n'y a pas beaucoup de place, à l'arrière de ce DP-32 (contrairement à ses prédécesseurs Tascam 2488, 2488 MKII et 2488 Neo, des 24 pistes nettement plus encombrants qui n'ont pourtant toujours que 8 entrées), mais je suis sûr qu'en serrant un peu, il est possible de rajouter (sans supprimer l'entrée - sortie MIDI) deux retours d'effets (donc 4 entrées jack 6.3 supplémentaire) ou une entrée ADAT 8 canaux (ou 4 canaux, pour le 24 bits) pour pouvoir rajouter au besoin un convertisseur ADAT (qui sont souvent équipés de préamplis micros), commutable en toslink 2 canaux (on ne sais jamais: certains enregistreurs numériques ont une sortie numérique), et de mettre des jacks au lieu de cinch sur la sortie master; cela aurais rendu ce DP-32 nettement plus polyvalent, et un peu plus pro je dois dire, no comment. Et de mettre du jack partout en TRS pour du signal symétrique au lieu d'en TS assymétrique, cela aussi cela serais bien. Et une seule entrée à haute impédence pour guitare électrique, c'est aussi largement insuffisent. Il en faudrais au moins quatre, pour être à l'aise. Car vous n'êtes pas forcément tout seul à jouer de la guitare ou de la basse, avec votre DP-32. Et pire: pour le processeur d'effet orienté guitare branchable en insert que vous pouvez brancher sur les pistes avant ou après la section enregistreur: vous en avez qu'un seul pour l'ensemble des 32 pistes: vous ne pouvez donc traiter qu'une seule piste ou paire de pistes, avec; ça fait vraiment léger... Si vous avez par exemple un projet avec plusieures pistes de basse / guitare, nada vous pouvez ne traiter avec ce processeur d'effet qu'une seule d'entre elles... 4 de ces processeurs d'effets aurais été largement souhaitable, au moins. Et pourquoi spécialiser les processeurs d'effets en fonction de leurs emplacements (compression - dynamique pour les entrées, guitare pour les pistes et réverbe - delay - phaser pour le circuit départ - retour interne) ? Cela vous limite encore plus votre créativité: vous pouvez très bien, par exemple, tout simplement parce que vous le trouvez super, d'appliquer, après le compresseur, une réverbe différente que celle utilisée en boucle départ - retour interne: mais non impossible. A moins bien sûr de brancher une réverbe physique externe entre la source et l'entrée de ce DP-32, et encore: ensuite nada le compresseur interne puisqu'il doit se placer avant la réverbe... Et l'écran: c'est bien qu'il soit en couleurs, mais il est trop petit; il lui manque la place pour les vu-mètres des 8 entrées (en fait, il n'affiche les vu-mètres que des 32 pistes). Et sa prise USB: c'est du Mini-B, autrement dit, c'est une prise USB périphérique et non pas hôte: au lieu d'importer - exporter les fichiers WAV sur une clé USB, par exemple, eh bein non: il importe - exporte depuis le dossier "AudioDepot" de sa propre carte SDHC qu'il utilise comme support (et donc vous devez prévoir de lui laisser de l'espace disque pour cela); et ensuite vous devez l'amener près de votre ordinateur pour le brancher en USB. Si votre ordinateur est un ordi portable, no problemo: vous déplacez votre portable pour l'amener près de votre Tascam, au besoin. Mais imaginez que votre ordi est une tour; vous devez amener votre DP-32 qui est déjà pas mal encombrant auprès d'elle: il n'y a pas forcément la place pour le faire. Pouvoir alors transférer vos fichiers son via une clé USB aurais été nettement plus pratique, je trouve. Cela dit, vous pouvez toujours retirer sa carte SDHC et amener elle uniquement, vers votre ordinateur: mais elle est petite, on peut facilement la perdre... Et vous pouvez transformer les pistes stéréos de 9/10 à 31/32 en pistes monos (si vous le faites à toutes vos pistes stéréos, cela vous fera 20 pistes au lieu de 32), certes. Mais dans ce cas, vous perdez toute donnée audio sur les pistes concernées alors qu'il suffirais juste qu'il rendes les données audio concernées stéréos d'origine en mono (et de garder l'original en stéréo quelque part) et vice-versa, au lieu de les supprimer bêtement. Et bon, franchement, pourquoi transformer des pistes stéréos en mono ? Pour ces 32 pistes, vous ne disposez de toute façon que de 20 faders, hors fader master: vous pouvez très bien enregistrer du son mono (c'est-à-dire sans relief stéréophonique) sur une piste stéréo, cela va tout aussi bien. Et encore une dernière chose: avoir en circuit départ / retour d'effets un second processeur d'effets interne, cela n'aurais pas été du luxe, je vous le promet. Parce qu'avec un seul processeur d'effet... ça fait vraiment léger, on a juste de quoi placer la réverbe et c'est tout: encore une fois ça limite la créativité technique. Imaginez, sur l'Akai DPS16, il y en avait 4, donc, et que vous pouvez placer soit en boucle de départ - retour soit en insert

Ce Tascam a à ce jour les fonctions d'édition suivantes:
- COPY / PASTE (copier / coller)
- COPY / INSERT (copier / insérer)
- MOVE / PASTE (couper / coller)
- MOVE / INSERT (couper / insérer)
- OPEN (insérer du silence)
- CUT (supprimer une partie)
- SILENCE (effacer une partie)
- CLONE TRACK (dupliquer une piste)
- et CLEAN OUT (supprimer une piste)
Il est juste dommage qu'il n'est précis qu'au 1/10 de frame près (Sur ce modèle, 1 frame = 1/30ème de seconde) et non au sample près...

Le graveur CD intégré ne prend en charge que les CDs audios (en lecture uniquement), et ne grave que des CD-R audios et des CD rewritable audios: pouvoir graver son projet audio sur CD-R ou voire sur DVD-R pour l'archiver, par exemple, n'aurais pas été du luxe. Et pouvoir importer - exporter des fichiers WAV et MP3 depuis / vers un CD-ROM aurais été un plus non négligeable, mais non. Dommage... Cela dit, il a une fonction interessante: le "LIVE WRITER". Vous avez un enregistrement live à graver dans lequel il y a plusieurs chansons et dont vous voulez mettre une marque de piste au début de chaque chanson ? Eh bein avec cette fonction, vous pouvez le faire, cool .

Et c'est bien qu'il a une entrée / sortie MIDI mais faut-il encore pouvoir l'utiliser correctement. Parce que la synchro, c'est pas terrible. J'ai essayé de le synchroniser en MTC avec mon Akai DPS16 (le Tascam en maître et l'Akai en esclave) mais c'est pas ça du tout: alors que j'arrête le Tascam à 0'10'', l'Akai s'arrête à un peu avant de 0'12''; autrement dit, c'est pas ça du tout du tout du tout; l'Akai DPS16 était sur ce point nettement plus précis... Et impossible d'inverser car le Tascam ne peut être qu'en maître, en synchro MTC... Et j'ai essayé de piloter via MIDI le mixage des volumes des canaux MIDI d'un générateur de sons externe (ici un Yamaha MU-15) à partir des faders du Tascam: eh bein non, le Tascam parvient à piloter les volumes (ainsi que les PANs, ça marche aussi) de seulement les 8 premiers canaux MIDI et pourtant il a 20 faders; les 16 premiers auraient pu servir pour piloter les volumes des 16 canaux MIDI mais non: les faders 1 à 8 commandent les volumes des canaux 1 à 8: ça c'est bon. Mais ensuite, le fader 9 / 10 commandent les volumes des canaux MIDI 1 et 2, le fader 11 / 12 ceux des canaux 3 et 4, le fader 13 / 14 les canaux 5 et 6, le fader 15 / 16 les canaux 7 et 8; et ensuite rebelote: le fader 17 / 18 les canaux 1 et 2, le fader 19 / 20 les canaux 3 et 4, le fader 21 / 22 les canaux 5 et 6, le fader 23 / 24 les canaux 7 et 8; et ensuite re-rebelote: le fader 25 / 26 les canaux 1 et 2, le fader 27 / 28 les canaux 3 et 4, le fader 29 / 30 les canaux 5 et 6 et le fader 31 / 32 les canaux 7 et 8. Et inversément, lorsque vous le contrôlez depuis un contrôleur externe, on ne peux contrôler le volume et le PAN de seulement les 8 pistes mono. Du coup, puisqu'il ne peut être contrôlé que via 8 pistes, on aurais préféré que cela soit ceux des 8 canaux d'entrées, qui eux n'ont aucun fader physique, qui aurais pu être contrôlés à la place des 8 pistes mono, cela aurais été plus judicieux. Résultat: en tant que contrôleur, les volumes des canaux MIDI 9 à 16 sont inacessibles depuis les faders du DP-32... J'ai déjà ma Peavey PC 1600x qui avait 16 faders MIDI qui m'a lâché, et pour trouver un contrôleur MIDI qui a 16 faders, bonne chance ! Alors je comptais sur ce Tascam DP-32 et son entrée / sortie MIDI et son grand nombre de faders pour dépanner (c'est pour cela que je voulais le DP-32 avec entrées - sorties MIDI plutôt que le DP-32SD sans ces entrées - sorties), mais non il ne gère que les 8 premiers canaux MIDI... Autrement dit, avoir tenu de me procurer ce Tascam DP-32 ne m'a servi à rien; si j'avais su, j'aurais pris un Tascam DP-32SD qui n'a pas ces entrées - sorties MIDI, cela aurais été nettement plus rapide... Car le support MIDI de ces entrées - sorties MIDI est insuffisent.


SONORITES:

Si ce Tascam marque quelques points par rapport au légendaire (je trouve) Akai DPS16, c'est bien au niveau sonorités. L'Akai produisait des parasites électroniques presque inaudibles (mais audibles quand-même): sur ce Tascam, rien. Pas un bourdonnement, pas une seule interférence, rien. Bon, ses préamplis micro soufflent un peu, les gains réglés à fond, mais cela me parais normal. Mais par contre sitôt qu'il écrête au-delà de la limite du 0 dB, alors là, ça s'entend tout de suite: c'est comme si le son "grésille". Donc gare au surécrêtage . Et de plus, aucun ventilateur, rien: enfin le silence. Et là, surtout si vous enregistrez avec des micros, c'est appréciable, croyez-moi.


CONCLUSION:

Si j'ai pris ce DP-32, c'est parce que je n'avais pas vraiment le choix: les modèles avec l'USB au lieu du SCSI se compte sur les doigts d'une seule main. Bon, vous allez me dire que c'est la qualité du son, le nombre de pistes et le fait de pouvoir toutes les utiliser même en 24 bits qui est le plus important, certes, et vous avez raison. Mais vous le payez cash, avec ce modèle: par toute ces limitations décrites plus haut. Seulement voilà, si vous voulez faire du multipiste sans ordinateur avec du matos transportable, vous n'avez plus vraiment le choix: Tascam. Roland n'en font plus, Korg a abandonné ce secteur, Boss n'en font plus non plus, Akai s'est à la place spécialisé en MPC et en surfaces de contrôle spéciales Ableton, Fostex ne font presque plus rien, Yamaha se sont fait un nom à la place plutôt dans les tables de mixage numériques, enfin bref c'est le désert. A ce jour (décembre 2023), il ne reste plus que Tascam, avec ce modèle (et d'autres modèles plus petit mais avec seulement deux entrées), qui en propose. Ah oui, c'est vrai: il y a aussi Zoom, avec leurs Zoom R24, Zoom LiveTrak L-20, ou plus récent leur Zoom R20, par exemple. Mais seulement voilà: impossible d'enregistrer avec eux le bus master (c'est-à-dire le mixage des entrées et pistes sélectionnées) vers seulement 2 pistes au choix donc impossible de faire du "ping-pong"; vous devez à cause de cela souvent débrancher - rebrancher vos instruments... Et de plus, ils n'ont pas d'entrée - sortie MIDI... Bon, j'ai quand-même toujours un Zoom R24 car c'est le premier du genre à pouvoir fonctionner sur piles, mais je le sous-utilise, à cause de cela, alors que les Tascam le font, donc fini de brancher - débrancher - rebrancher les instruments: à moins bien sûr d'utiliser plus d'instruments que permet le nombre d'entrées, vous les branchez une fois pour toutes pour au moins toute la durée de votre projet.

Cela dit, il y a une remarque, à décharge de ce Tascam: il a 8 préamplis microphones, mine de rien. Allez trouver une carte son 8 entrées 8 sorties analogiques dont toutes les entrées ont un préampli microphone. Elles sont relativement rares, la plupart ont seulement les deux premières entrées qui sont équipées de préampli microphone, les autres sont des entrées uniquement line.


Ses points forts:

- C'est un 32 pistes, le tout premier du genre, RARE !!!
- 16 et 24 bits
- Le premier 32 pistes du genre à pouvoir entrer dans une valise cabine, RARE !!!
- 24 bits sur les 32 pistes, RARE !!! (car jusqu'à présent, on avais que la moitié des pistes utilisables, lorsqu'on passais en 24 bits, sur ce genre de machines)
- Plus de ventilateur: enfin le silence
- Ses 8 entrées sont toutes en combo XLR - jack, cela a tendance à devenir RARE...
- A une entrée - sortie MIDI: cela est en train de devenir RARE...
- A un processeur d'effets interne en insert spécifique pour le traitement de la dynamique (compression) par entrée, RARE !!!
- 1 processeur d'effet branché en insert pour les pistes, RARE !!!
- Qualité du son (c'est pas du Roland VS, certes, mais quasi pas de souffle, c'est plus que très correcte)
- Accès directe: chaque réglage (à part pour les paramètres des effets) a son potentiomètre
- Pour les réglages de mixage (à part pour le gain): ce sont des potentiomètres sans fin
- A la fonction de normalisation de fichier master, en mode non directe, dans le mode mastering
- A un graveur CD audio intégré: cela a tendance à devenir RARE...
- La fonction "LIVE WRITER" du graveur CD
- Avec métronome et accordeur de guitare intégrés
- Chaque piste (sauf la piste master) possède une capacité de 8 pistes virtuelles (des pistes de stockage, en fait)
- Ecran incliné et en couleur
- Enregistre sur carte SD / SDHC


Ses points faibles:

- Il manque toujours cruellement des entrées, au moins en retours d'effets externes
- Appareil divisé en quatre modes de fonctionnement bien distincts
- Ne peut enregistrer que sur 8 pistes à la fois
- Impossible de sélectionner autre chose que les entrées physiques comme entrée (le bus master, le bus BOUNCE, la sortie du processeur d'effets interne, etc.), donc impossible de faire du report de piste (du ping-pong) sans passer par le mode spécifique "report de pistes"
- Impossible de sélectionner plus d'une seule entrée par piste, donc impossible de mixer l'ensemble des entrées sur 1 ou 1 paire de pistes, à moins de passer en mode mixage final
- Toujours pas de 96 KHz à l'horizon: à la longue, on finira par ne plus prendre ce genre de machine au sérieux...
- 1 seul processeur d'effets interne, en mode départ - retour d'effets interne
- 1 seul processeur d'effet orienté guitare branchable en insert pour l'ensemble des 32 pistes
- Pas de réverbes, delay ni de chorus en insert sur le bus master ou en mode mastering
- Pas d'entrée - sortie numérique
- Pas de vu-mètres pour les 8 entrées physiques, a des vu-mètres uniquement pour les 32 pistes
- Pour l'export des fichiers WAV, prise USB périphérique: cela aurais été mieux une prise USB hôte, de façon à pouvoir exporter les fichiers WAV directement sur clé USB ou disque dur externe USB
- Import des fichiers WAV: il ne les convertis pas dans le format de fichiers du projet en cours, donc impossible d'importer ceux qui sont dans un format différent que celui du projet
- Export des fichiers WAV: les pistes stéréos, il les exportes par paires de fichiers monos au lieu de directement en fichiers uniques stéréos. Résultat: il faut ensuite avec l'ordinateur réunir la paire de fichiers monos dans un fichier stéréo; perte de temps
- Export de fichiers WAV: Les marques de repères (locators) ne sont pas reportés dans les fichiers WAV exportés. C'est dommage, car tous les enregistreurs portables de la marque posent les marques directement dans le fichier WAV, et des marques compatibles avec les logiciels audios, mais non: le Tascam DP-32 ne le fait pas: impossible donc de retrouver ces marques, dans votre DAW
- En monitoring, impossible d'écouter le bus MASTER en mono, ce qui aurais pu permettre de s'assurer que le mixage soit compatible mono, pour la radio. A cause de cela, je dois utiliser ce DP-32 avec un ampli casque externe qui a la fonction mono, comme par exemple le MouKey MHAMP1, le plus petit du genre donc facilement transportable avec ce Tascam
- Synchro MTC via MIDI pas précise du tout
- Synchro MTC: Impossible de le mettre en esclave, il ne peut être qu'en maître
- Synchro MTC: Impossible de régler la résolution de frame à 24, 25 ou 30, elle est fixée uniquement à 30 images / seconde
- On ne peut télécommander depuis ses faders les volumes (et les PANs aussi, ça marche) un module de sons via uniquement les 8 premiers canaux MIDI
- On ne peut télécommander depuis un contrôleur externe les volumes et les PAN de uniquement les 8 premières pistes: on aurais préféré dès lors que cela soit à la place ceux des 8 canaux d'entrées qui puissent être contrôlables
- Pas d'outil de défragmentation de la carte SD / SDHC intégré, dans la section gestion de la carte (on ne peut que la formatter). Il paraît que la lecture et l'enregistrement plantent souvent, sur cet appareil (pour ma part, cela ne m'est pas arrivé, à ce jour): ce genre de déconvenue arrive souvent pour cause de données trop fragmentées. Un outil de défragmentation aurais donc été le bienvenu. Bien sûr, il est possible de défragmenter la carte avec l'ordinateur
- Calage précis seulement au 1/10 de frame près (1 frame = 1/30ème de seconde), n'est pas précis au sample près comme l'était l'Akai DPS16
- Le graveur CD ne grave que des CDs audios: impossible de graver les projets en CD-ROM, et encore moins en DVD-ROM
- En mode mastering, impossible d'accéder aux marques de morceau; pourtant, ils sont visibles, à l'écran
- Ecran un peu à l'étroit
- Alimentation externe propriétaire: c'est du 12 Volts 2 ampères polarité positive au centre, certes, mais avec fiche de sortie de diamètre 5 mm. J'ai trouvé des alims 12 Volts 2 ampères ou plus, certes, mais avec une fiche diamètre de 5.5 ou de 6.5 mm, mais avec un diamètre de 5 mm: nada :-(
- Entre vraiment juste juste juste, dans la valise cabine (et encore, cela risque bien de dépendre de la forme de la valise; dans ces valises modernes aux angles arrondis: pas pu tester car je n'en ai pas): quelques centimètres plus petit n'aurais pas été du luxe, pour pouvoir avoir de la place pour un minimum de matériau de calage. Cela dit, le Tascam DP-24 / Tascam DP-24SD est l'équivalemt de 2 faders moins large, si au cas où , mais au niveau profondeur, c'est exactement la même chose
- Sortie master sur cinch au lieu de sur jack: il faut souvent utiliser des adaptateurs
- Prise REMOTE (pour pédale de commande) propriétaire, uniquement pour le pédalier Tascam RC-3F; impossible d'y brancher une pédale standard
- En écran mode timeline, la barre verticale qui montre où en est le morceau est en vert foncé: selon l'angle de vision, elle est quasi invisible; ils auraient dû la mettre en vert fluo car cette couleur n'a pas ce phénomène
- Saisie des noms de projets: pas de retour arrière d'effacement possible, impossible d'effacer des caractères
- Les touches qui s'illuminent en vert: ils s'illuminent trop faiblement; à éclairage standard, on les vois à peine. Alors imaginez en lumière du jour beau soleil ciel bleu: je redoute qu'ils soient invisibles
- Lorsque vous l'allumez, il devrais allumer un bref instant tous les boutons lumineux et LEDs, afin que l'opérateur puisse checker qu'ils s'allument bel et bien tous, qu'il n'y en ait pas un en panne; mais non, uniquement l'écran et les leads peaks s'illuminent
- Sans carte SDHC insérée, il est entièrement inutilisable; n'est utilisable même pas comme table de mixage 8 entrées
- Le fader master ne va que jusqu'à 0 dB (alors que les autres vont jusqu'à +6 dB)
- Aucun indicateur, ni en LED ni dans l'écran, qui montre que la carte est en cours d'accès


Autres variantes de ce modèle:

- Tascam DP-24: Le même mais avec 24 pistes au lieu de 32 (12 monos + 6 stéréos / monos = 18 faders = env. l'équivalent de 2 faders moins large). Cela dit, puisqu'il a 12 faders monos, il est très fort probable qu'il puisses contrôler depuis ses faders les volumes et les PANs des 12 premiers canaux MIDI, d'un synthé ou d'un générateur de sons externe, au lieu de seulement des 8 premiers pour le présent DP-32. Pareil pour l'inverse: il est plus que probable qu'on puisse télécommander depuis un contrôleur externe les volumes et les PANs des 12 pistes monos.
- Tascam DP-32SD: Le même mais sans entrées - sorties MIDI et sans graveur CD intégré (et avec la fonction REC SAFE en plus)
- Tascam DP-24SD: Le même que le DP-24 mais sans entrées - sorties MIDI et sans graveur CD intégré (et avec la fonction REC SAFE en plus)


A mon sens, tout dépend de ce que vous faites, comme genre de musique. Si vous faites beaucoup de guitares / basses, voix ou autres instruments monos non électroniques, le Tascam DP-24SD peut vous êtes plus utile car il a plus de pistes spécifiquement monos, justement (12 et 6 stéréos) et dans ce cas, vous n'avez pas besoin d'entrée - sortie MIDI; par contre si vous faites beaucoup de synthés - musique électronique alors là choisissez plutôt le Tascam DP-32 tout court, puisque ce tout dernier a plus de pistes stéréos (12 et 8 monos) et a une entrée - sortie MIDI, et croyez-moi cette dernière peut vite être indispensable en musique électronique.


Inclus avec, notament:

- Carte SD de 2 Go avec un morceau de démonstration


Accessoires en option:

- Tascam RC-3F: Pédalier spécifique à 3 pédales


Je vous livre comme fichier MP3 avec mon avis:

- Le mixage effectué d'usine des 32 mistes de la démo livrée avec l'appareil