« Mon channel préféré UAD »

API vision est un channelstrip reproupant une modélisation des principaux modules que l'on trouve dans les consoles analogiques du même nom.

Le plugin s'installe en même temps que l'ensemble de la collection UAD.
Dès lors que vous avez les DSP (ou une Apollo) et que vous utilisez un logiciel capable de lire les formats (VST, AU, RTAS et AAX) il tourne comme sur des roulettes !

Le manuel est clair et très détaillé bien qu'en anglais, disponible en cliquant sur le point d'interrogation en bas du plugin.

ADÉQUATION/PERFORMANCE


J'utilise un mac pro de fin 2010 sous mavericks avec une carte son Apollo Quad (en FW800) ainsi qu'une carte PCIe Duo.
Je n'ai rencontré aucun problème d'utilisation du plugin, comme avec l'ensemble de la collection UAD.

En terme de performance, le nombre d'instance du plugin dépend du nombre de DSP disponible.
Actuellement j'ai un total de 6 DSP mais 4 d'entre eux sont limités par le FW800 et servent aussi au processing en temps réel de l'Apollo.

Avec cette configuration, je peux facilement ouvrir une petite dizaine d'instances du plugin en 44,1. Généralement, j'en utilise 4 lors des prises de son en mode Unison sur les preamps de l'Apollo, pour ne pas avoir à les réutiliser au mixage.
Sinon, je les place sur les pistes de la batterie, qui bénéficient le plus des traitements proposés.

Personnellement, je conseille quand même d'avoir au moins 4 DSP pour ouvrir 8 instances de l'API vision et avoir encore de la place pour des reverb et des traitements de bus.

Pourquoi seulement 7/10 alors ?

Parce que je suis quand même déçu qu'Universal audio ne propose pas une version "SE" comme sur les ancien plugins où la simulation de preampli serait simplement absente, permettant de bénéficier des super traitements sans la consommation DSP de la modélisation de preamp et sans la coloration qu'elle induit.

Par exemple, si j'utilise le plugin en mode Unison, je vais déjà appliquer la couleur du préampli. Si je souhaite le remettre au mixage, je vais obligatoirement re-appliquer cette couleur, ce qui n'est pas toujours souhaitable.
Pareil si j'ai fais une prise avec un préampli de caractère, c'est dommage de gaspiller du DSP pour modéliser un Preamp que je ne vais pas utiliser.

Un exemple flagrant : le Moog filter. J'adore la distorsion de ce plugin. Mais parfois, j'ai juste envie d'entendre le filtre lorsque j'applique un effet "whawha' sur un instrument en arrière plan qui serait trop remis en avant par la coloration. Dans ce cas, la version SE est juste idéale, et elle me laisse de la puissance DSP pour un autre plugin.

Voilà pour la partie performance. API vision est l'un des plugins les plus gourmands de la collection UAD et je le déconseille aux utilisateurs n'ayant qu'un ou deux DSP. Ou alors vous allez utiliser beaucoup la fonction Freeze de votre DAW.

AVIS GLOBAL


Cela fais quelque mois que c'est mon plugin préféré pour la batterie.

J'utilisais auparavant la tranche Neve 88RS, mais le noise gate avec traitement du side chain (que dans le plugin et introuvable sur l'original analogique d'ailleurs) est juste beaucoup mieux. Il est tellement bien même que je l'applique à la prise avec le mode Unison, ce qui me permet de faire des prises de batteries très propre, surtout quand c'est moi qui joue et que je connais ma frappe et ma dynamique de jeu.

La coloration du préamp est juste géniale sur les percussion ou les basses. Il s'arrive même de remplacer la compression du bus de batterie par une tranche API vision, de pousser le preampli et de compenser en sortie. On obtient un effet de compression sans ramollir les transitoires et sans le pompage d'un compresseur. Dans certains styles c'est fatal.

J'adore aussi l'égaliseur qui est pour moi un modèle du genre "je suis là pour donner du caractère au son".
Je conseille vivement d'insérer un plugin d'EQ très précis pour toute la partie chirurgicale (retirer des résonances, couper le grave etc...) et ensuite avec l'EQ Api vous donner à votre son sa personnalité. De plus, le facteur Q dépendant du gain donne des possibilités intéressantes. J'applique généralement 6dB de boost ou de cut, c'est un intermédiaire qui permet d'avoir une courbe assez large mais qui résonne déjà un peu.

Le compresseur est un peu plus délicat à utiliser. D'une part il possède un make-up gain automatique, ce qui peut en dérouter certains. C'est aussi un compresseur très rapide qui peut facilement démolir une source. Je conseille le mode 'old' (feedback) et une attaque normale pour les percussions.
Ceci dit, quand on le maitrise, il peut s'adapter à toutes les situations.

Les filtres font bien leur boulot, mais je les assigne le plus souvent au sidechain de la section gate. Je préfère couper le grave avec un EQ de DAW en amont et gérer le haut avec le high shelf de l'EQ.

Dernière chose : à propos du prix, comme avec tous les UAD, attendez une promo.

J'espère que mon test vous a été utile. Je le mettrais à jour lorsque je trouverais de nouvelles utilisations intéressantes !