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écoute comparative de casques pour studio - Comparatif : 6 casques à 150€

Le besoin d’un casque peut rapidement se faire sentir pour un home studiste qui débute dans l’art de s’enregistrer. À la fois pour ne pas déranger son entourage, ou pour pouvoir avoir un retour lors de ses prises de son. Le casque est un accessoire indispensable et il est important de le choisir avec soin. C'est pourquoi nous avons comparé 6 casques à 150€.

Le ticket d’en­trée pour un casque peut être rela­ti­ve­ment bas (moins de 50€), mais s’il veut commen­cer à travailler sérieu­se­ment, le home studiste ne devra pas lési­ner. Le casque est en effet très impor­tant et il aidera son acqué­reur dans les diffé­rentes phases qui composent l’en­re­gis­tre­ment d’une chan­son. Lors des prises de son, le casque servira alors de retour pour le musi­cien qui enre­gistre, mais aussi lors du mixage, afin de complé­ter ou non une paire d’en­ceintes de moni­to­ring.

Pour ce compa­ra­tif, nous avons fixé le budget moyen à 150€ envi­ron, ce qui nous semble le prix à payer pour avoir un casque digne de ce nom. D’ailleurs, la majo­rité des casques présents dans cet article sont deve­nus des réfé­rences au fil des ans, et vous aurez forcé­ment croisé l’un d’eux dans un studio ou chez un copain. Il est à noter que tous les casques sont de types fermés, ce qui nous semble néces­saire pour la prise de son, un casque ouvert ayant la fâcheuse tendance à repis­ser dans le micro placé à proxi­mité du musi­cien, c’est à dire que le micro capte le résidu sonore qui s’échappe du casque.

Les diffé­rents types de casque

Il existe diffé­rents types de casques, et nous retrou­vons dans ce compa­ra­tif des casques au design circum-aural qui ont la parti­cu­la­rité d’en­glo­ber entiè­re­ment l’oreille de l’uti­li­sa­teur (parmi les casques testés, les Beyer, AKG, Ultra­sone, Sony et Audio-Tech­nica), et des casques de type supra-aural (comme notre Senn­hei­ser) qui viennent se poser sur l’oreille.

De même, il existe des casques ouverts et fermés. Dans le cas des casques fermés, le haut-parleur est enfermé de manière hermé­tique dans la coque du casque, et donc l’iso­la­tion (dans les deux sens !) sera plus forte qu’avec un casque ouvert. Mais ce dernier sera dans certains cas plus agréable et moins fati­gant. Quoi qu’il en soit, tous les casques que nous avons testés dans ce compa­ra­tif sont de type fermé.

Certains modèles de casques proposent diffé­rentes impé­dances, et le futur acqué­reur devra choi­sir en fonc­tion de son utili­sa­tion. Les casques à faible impé­dance se destinent plus à une utili­sa­tion nomade (bala­deur, et tout ampli ne pouvant pas four­nir une tension élevée), tandis que les casques à forte impé­dance se destinent à être utili­sés avec des amplis pouvant four­nir de plus fortes tensions, comme ceux équi­pant nos home-studio (amplis casques, inter­faces audio­nu­mé­riques…). Les casques à hautes impé­dances sont donc à privi­lé­gier dans la mesure du possible en home-studio si vous avez un ampli digne de ce nom, car ils ont l’avan­tage de pouvoir plus faci­le­ment être bran­chés en paral­lèle (l’im­pé­dance est divi­sée, mais reste d’un niveau correct), de permettre de pous­ser un peu plus l’am­pli et de s’éloi­gner par la même occa­sion de son bruit de fond.

Place main­te­nant aux présen­ta­tions, avant de lais­ser les gladia­teurs rentrer dans l’arè­ne…

Présen­ta­tion

Le premier casque est le Sony MDR 7506, un grand clas­sique utilisé depuis des années par un grand nombre de musi­ciens et home studistes. Le casque est livré avec un adap­ta­teur jack 6,35/3,5 mm, une housse souple et un câble torsadé de 3 mètres non remplaçable, mais les cous­si­nets sont en revanche dispo­nibles en pièces sépa­rées (19€ pièce !). Son poids est de 230 grammes envi­ron et son impé­dance de 63 Ohms. Ce casque dyna­mique de type fermé et circum-aural renferme un haut-parleur de 40 mm.

Le deuxième casque est le Beyer­dy­na­mic DT 770 Pro, aussi un autre grand clas­sique que l’on retrouve dans beau­coup de studios et de radios. Ce modèle dyna­mique, circum-aural et fermé est doté d’un système bass-reflex et toutes les pièces sont remplaçables. Son poids est de 270 grammes, son câble torsadé mesure 3 mètres (avec adap­ta­teur jack 6,35 mm vers 3,5 mm) et il est dispo­nible en version 250 et 80 ohms.

Le troi­sième casque est le Senn­hei­ser HD-25 C II, que l’on voit aussi beau­coup sur les plateaux de tour­nage et dans le monde du DJing. Il est de type dyna­mique et fermé, léger (140 grammes), de petite taille, est livré avec des cous­si­nets de rechange en velours (ceux d’ori­gine sont en cuir), une housse souple et un adap­ta­teur jack 6,35 mm vers 3,5 mm au bout du câble torsadé de 1,5 mètre. Le HD-25 donne la possi­bi­lité d’écou­ter faci­le­ment une seule oreillette, et son impé­dance est de 70 ohms (version 600 ohms dispo­nible), Il est à noter que c’est le seul casque supra-aural de notre sélec­tion.

Le quatrième casque est l’Audio-Tech­nica ATH-M50, qui fait partie de la caté­go­rie des outsi­ders. Ce casque dyna­mique et fermé a une impé­dance de 38 ohms, son poids est de 284 grammes, et son câble torsadé mesure 3 mètres tandis que l’adap­ta­teur jack/minijack se visse. Ses écou­teurs circum-auraux pivotent sur 180 degrés et le casque est entiè­re­ment pliable.

Le cinquième casque est l’Ultra­sone Pro 550, le deuxième outsi­der, qui est le plus onéreux de ce compa­ra­tif, mais le moins cher de la gamme Pro du construc­teur (le haut de gamme, dont nous repar­lons plus tard, ne coûte pas moins de 400€). Le casque est livré avec une housse rigide, deux câbles vissables (un droit et un torsadé), et des cous­si­nets de rechange, pas mal ! Le Pro 550 est un dyna­mique de type fermé et circum-aural et profite de la tech­no­lo­gie S-Logic de la marque. Son impé­dance est de 64 ohms et son poids de 295 grammes. C’est donc le plus lourd de ce compa­ra­tif, en plus d’être le plus encom­brant. Il est revanche pliable et les oreillettes peuvent se tour­ner à 90 degrés.

Enfin, on termine avec le célèbre AKG K 271 mkII, qui est lui aussi un grand clas­sique. Ce casque dyna­mique, fermé, circum-aural, possède deux câbles droit (3 mètres) et torsadé (5 mètres) avec connec­teur mini-XLR côté casque (bien !) et un système qui coupe le son dès qu’il n’est plus posé sur une tête. Son impé­dance est de 55 ohms et son poids de 240 grammes. On retrouve aussi dans la boite deux cous­si­nets de rempla­ce­ment en velours ainsi qu’un adap­ta­teur jack vers mini-jack.

 

Pour ce compa­ra­tif, trois rédac­teurs ont mis la main à la pâte, et on donné leurs impres­sions person­nelles : Red Led, Will Zégal et Los Teignos.

Le proto­cole et les amplis

Afin de tester ces casques, nous avons utilisé deux amplis très diffé­rents, qui ont gran­de­ment faci­lité le compa­ra­tif. Le premier ampli utilisé est le Preso­nus HP-60 qui a le grand avan­tage de pouvoir alimen­ter jusqu’à 6 casques simul­ta­né­ment (ça tombe bien, on en avait 6 à tester !). Cela nous a permis de passer rapi­de­ment d’un casque à un autre, afin de les compa­rer le plus préci­sé­ment possible. Le second ampli, un Grace Design m902 beau­coup plus onéreux, ne peut alimen­ter que deux casques simul­ta­né­ment, mais ses quali­tés audio, son conver­tis­seur inté­gré et son inter­face USB nous ont permis d’écou­ter certains détails dans de meilleures condi­tions.

Il est à noter que les niveaux des diffé­rents casques ont été effec­tués à l’oreille et de manière subjec­tive et que les résul­tats obte­nus par les trois testeurs seront forcé­ment person­nels. En effet, le choix d’un casque reste dans la plupart des cas une affaire de goût, mais nous espé­rons tout de même pouvoir, grâce à cet article, vous guider dans votre quête du casque ultime.

Ah! si j’étais riche

À la rédac’ d’Au­dio­Fan­zine, après avoir testé quelques casques à 150€, nous avons voulu les compa­rer avec un casque beau­coup plus onéreux, l’Ultra­sone Pro 900 (envi­ron 400€), afin de savoir si l’in­ves­tis­se­ment était justi­fié. La réponse fut assez unanime : oui. En effet, ce casque surclasse n’im­porte quel modèle du compa­ra­tif en situa­tion de mix. Le bas du spectre est tout simple­ment hallu­ci­nant et il est le seul à retrans­crire correc­te­ment le titre Angel de Massive Attack. Pour autant, ces basses élevées aux stéroïdes ne semblent pas masquer le reste du spectre et les détails restent présents aussi bien dans les médiums que les aigus. Suite à ce constat, l’équipe d’Au­dio­Fan­zine réflé­chit forte­ment à réédi­ter le compa­ra­tif avec cette fois-ci des réfé­rences plus onéreu­ses…

 

Le mixage au casque: oui… mais non… mais oui!

N’im­porte quel acous­ti­cien ou ingé son vous le dira : un rendu au casque n’a rien à voir avec un rendu sur des enceintes, à moins d’avoir les baffles scot­chés sur les oreilles, ce qui n’est pas courant parce que ce n’est pas pratique. Pourquoi y aurait-il une diffé­rence ? C’est rela­ti­ve­ment simple à compren­dre…

Lorsque vous écou­tez votre chaîne stéréo dans votre salon, votre oreille droite reçoit évidem­ment le son émis par l’en­ceinte droite, mais aussi celui émis par l’en­ceinte gauche, même si ce dernier est atté­nué et arrive logique­ment avec un infime retard (il a plus de distance à parcou­rir). Idem avec votre oreille gauche qui, si elle entend d’abord ce qui provient de l’en­ceinte gauche, entend aussi une bonne partie de ce qui sort de l’en­ceinte droite.

On a déjà à ce stade une diffé­rence énorme avec une écoute au casque puisqu’avec ce dernier, votre oreille n’en­tend que le canal qui lui est dédié. Et c’est sans même parler du fait que les ondes sonores émises par vos enceintes inter­agissent avec les objets et surfaces qu’elles rencontrent, certaines les réver­bé­rant, d’autres les absor­bant, de sorte que le son, avant d’ar­ri­ver à vos oreilles a déjà subi des alté­ra­tions acous­tiques. Point de tout ça avec le casque puisque chaque HP se trouve à quelques milli­mètres du tympan.

Du coup, en terme de spatia­li­sa­tion, vous compren­drez aisé­ment que la resti­tu­tion au casque n’a rien à voir avec celle des enceintes, car c’est égale­ment grâce ce déca­lage avec lequel nous arrive les ondes (entre autres phéno­mènes acous­tiques) que notre cerveau parvient à loca­li­ser la source des sons. Et c’est pour cette raison toute bête qu’on consi­dère comme une héré­sie le fait de mixer au casque : parce que l’écoute sur laquelle on se sera basé pour spatia­li­ser les sons n’a rien à voir avec la chaîne de Monsieur tout le monde, et que si un mix fait sur des enceintes s’écoute très bien au casque, un mix fait au casque ne passe pas forcé­ment très bien sur des enceintes.

Dernière diffé­rence entre un casque collé aux tympans et une bonne paire d’en­ceintes équi­pées de boomer 8" : la percep­tion physique des basses. Un bon vieux sinus à 40 Hz, ça vous remue au fond du ventre, ça fait vibrer tout votre petit corps, phéno­mène qu’on ne retrouve pas au casque où l’on aura tendance, en l’ab­sence de cette infor­ma­tion, à pous­ser sur les basses, quitte à les décou­vrir exagé­rés en passant après sur un système d’écoute clas­sique…

Bref, mixer au casque, c’est mal, très mal. Sauf que…  tout le monde le fait !

Quelques bonnes raisons de misquer au caxe :

Tout le monde le fait parce que tout le monde n’a pas forcé­ment la possi­bi­lité logis­tique de mixer sur des enceintes. Le casque, c’est en effet l’ami du bébé qui dort, des voisins qui se plaignent du bruit, de votre conjointe qui aime­rait bien regar­der un peu la télé sans entendre le boom boom d’une grosse caisse dont vous bossez pendant une heure l’éga­li­sa­tion. À toute heure et en tous lieu vu sa porta­bi­lité, il vous permet de bosser sans gêner personne, et sans être tribu­taire de l’en­vi­ron­ne­ment dans lequel vous l’uti­li­sez. La resti­tu­tion qu’il vous offre n’est en effet pas impac­tée par l’acous­tique du lieu dans lequel vous l’uti­li­sez : dans une chambre de bonne, dans un garage, dans un TGV ou dans la régie des studios Abbey Road, un casque aura toujours le même rendu sans que vous ayez à travailler l’acous­tique de la pièce. On ne peut pas en dire autant des encein­tes…

Mais le casque est aussi une solu­tion écono­mique, car au prix d’un modèle sérieux, il n’existe aucune paire d’en­ceintes de moni­to­ring qui tienne la route : si l’on commence à avoir des choses inté­res­santes en terme de moni­teurs à partir de 500 € la paire, l’en­trée de gamme des casques de qualité commence aux alen­tours de 150 € (d’où ce dossier…). Et inutile de dire qu’en mettant ‘seu­le­ment’ 400 € dans un casque, vous accé­dez à un outil vrai­ment pro qui vaudra toujours 5 à 20 fois moins cher qu’une paire de moni­teurs profes­sion­nels.

Vous me direz à juste titre que tous ces argu­ments ne changent pas grand-chose aux problèmes de spatia­li­sa­tion du casque, quel que soit son prix. Et vous aurez bien raison, sauf qu’il y a moyen de truan­der un peu là-dessus, car on peut tout à fait simu­ler une écoute sur des enceintes dans un casque. Comment ? En injec­tant un peu de signal droit filtré et retardé dans l’oreille gauche, et vice et versa. Évidem­ment, les algos utili­sés sont un tout petit peu plus complexes que cela, mais dans le prin­cipe, c’est comme ça que ça marche et on dénombre déjà pas mal de produits utili­sant cette méthode  qu’ils soient maté­riels ou logi­ciels.

Quelques plug-ins et matos pour le mixage au casque

 

Head-fit

Cross­feed and EQ

Redline Moni­tor

Canz3D

VNoPhones

Refine Audio­me­trics Labo­tary HDPHX

Focus­rite VRM Box

SPL Phoni­tor

Histoire d’en finir avec les argu­ments contre le casque, on a coutume de dire qu’il faut mixer sur des enceintes, car c’est sur des enceintes que sera la plupart du temps écou­tée la musique que vous produi­sez. C’était parfai­te­ment vrai il y a 30 ans, mais avouons que ça l’est beau­coup moins de nos jours, depuis que Sony a révo­lu­tionné l’écoute de la musique avec son Walk­man et qu’Apple a envahi le monde avec ses iPod. Sans qu’on puisse dire que le bala­deur a mis à la retraite la bonne vieille chaîne hi-fi, il suffit d’ob­ser­ver les voya­geurs d’un bus ou d’un wagon de métro à 8 h du matin pour se rendre compte qu’il est devenu, pour beau­coup, le prin­ci­pal moyen d’écou­ter de la musique. De ce constat, on ne déduira pas forcé­ment qu’il faille mixer au casque, mais au mini­mum porter une grande atten­tion à la façon dont votre mixage sonne sur pareil équi­pe­ment…

Quoi qu’il en soit, de nombreux gens mixent aujour­d’hui au casque, et obtiennent des résul­tats tout à fait éton­nants en termes de qualité. Le fait est que lorsqu’on connait parfai­te­ment son casque et qu’on travaille avec des albums de réfé­rence pour la compa­rai­son, on peut faire pas mal de choses…

 

L’avis de Red Led

 

Johnny Cash – Hurt

On commence par la chan­son « Hurt » inter­pré­tée par Johnny Cash, écrite par Trent Reznor de Nine Inch Nails et issue de l’al­bum Ameri­can IV : The Man Comes Around. Cet album regroupe toute une série de reprises et a été enre­gis­tré sous la tutelle de Rick Rubin. La chan­son est compo­sée de deux montées en puis­sance et met en avant la guitare acous­tique Martin et la voix de Cash.

Sur le casque Sony MDR 7506, l’at­taque de la guitare Martin est très franche et les sibi­lantes de la voix de Cash sont très en avant en lais­sant le coffre un peu trop loin derrière. On remarque une bonne bosse vers 4 kHz, ce qui donne pas mal de détail dans les doigts du guita­riste, mais cela peut s’avé­rer être très fati­guant à la longue, surtout sur le final de la chan­son, très compressé. Nous sommes à la limite du saigne­ment ! Les basses sont plutôt en retrait par rapport au haut médium et aux aigus.

Avec le Beyer­Dy­na­mic, on retrouve le coffre de la voix de Johnny Cash, et les attaques de média­tor sont moins agres­sives. De même, quand le son devient plus compressé au fur et à mesure du morceau, la fatigue audi­tive se fait moins ressen­tir. La spatia­li­sa­tion est très bonne et les instru­ments se détachent très bien, le haut du spectre étant très déve­loppé, le casque nous donne l’im­pres­sion d’avoir plus d’air. La voix de Cash passe beau­coup mieux et semble plus équi­li­brée que sur le Sony. Les basses sur la fin du morceau sont très bien rendues.

Au tour de l’AKG, qui offre lui aussi beau­coup de détails dans le haut du spectre, mais sans agres­si­vité aucune. On retrouve plus de gorge et moins de coffre dans la voix de Cash par rapport au Beyer­Dy­na­mic, et les sibi­lantes sont moins présentes que sur le Sony. Le corps du piano a en revanche un peu disparu. La spatia­li­sa­tion est aussi bonne que sur le Beyer et le seul reproche que l’on peu lui faire est dans le bas du spectre, les fréquences basses sont vrai­ment très en retrait. En revanche, on entend très bien la satu­ra­tion sur la voix et les instru­ments.

Concer­nant le Senn­hei­ser HD-25, la guitare récu­père du corps et conserve pas mal d’at­taque. La voix de Cash a vrai­ment beau­coup de coffre par rapport aux autres casques. Nous avons vrai­ment une grosse sensa­tion de proxi­mité et beau­coup moins d’es­pace que sur les Beyer et l’AKG. La réson­nance du piano ressort très bien et les basses fréquences sur la fin du morceau sont plus présentes que sur le Sony et l’AKG, mais plus floues que sur le Beyer. On a un peu l’im­pres­sion qu’elles masquent le reste du spectre.

La guitare conserve une très bonne attaque et une bonne réson­nance sur l’Ultra­sone et la voix de Johnny Cash paraît cette fois-ci un peu trop nasale. La réson­nance du piano est très bien retrans­crite, mais le casque nous donne une sensa­tion de distance par rapport aux instru­ments, à l’op­posé du Senn­hei­ser. Les basses fréquences finales ne mettent pas le casque à défaut, ce qui est plutôt de bon augure.

Place main­te­nant à l’Au­dio-Tech­nica : le tout semble assez équi­li­bré et nous ne trou­vons pas de gros défaut. La balance entre le corps et l’at­taque des cordes de la guitare est bonne, il en va de même pour le piano. La voix de Johnny Cash nous paraît aussi bien équi­li­brée, un bon mix entre les sibi­lantes, la gorge et le coffre. Les basses sont à la fin sont très bien retrans­crites.

Michael Jack­son – Libe­rian Girl

La prochaine chan­son, « Libe­rian Girl » est signée par Bamby, alias Michael Jack­son, et figure sur l’al­bum « Bad » sorti en 1987 et produit par Quincy Jones. Cette chan­son est le 9e single (!) issu de l’al­bum et a la parti­cu­la­rité d’être l’une des seules chan­sons down­tempo du disque. Pour la petite histoire, la Libe­rian Girl en ques­tion n’est autre qu’Eli­za­beth Taylor.

Avec le Sony, l’at­taque du kick est en avant, mais il y a peu de réso­nance. Le cross stick est aussi très en avant, notam­ment à cause de la bosse qui se situe entre 3 et 4 kHz. Les sifflantes et sibi­li­tantes de la voix de Michael Jack­son ressortent aussi un peu trop à cause de l’autre bosse vers 10 kHz. La basse tient en revanche plutôt bien la route.

Sur le Beyer­dy­na­mic, le char­ley est assez en avant par rapport aux autres casques, car le DT-770 est quasi­ment le seul à ne pas être creusé autour de cette fréquence (envi­ron 9 kHz). Dans le bas du spectre, on récu­père le corps de basse et la réson­nance du kick par rapport au Sony, mais on sent un creux vers 80 Hz. Concer­nant les voix, elles semblent beau­coup plus agréables et équi­li­brées que sur le Sony. Le son semble plus droit, du moins dans les médiums et les aigus.

Avec l’AKG, la spatia­li­sa­tion est vrai­ment très bonne, mais le bas est très en retrait par rapport aux autres casques. On entend que l’at­taque du kick, toute la réso­nance a disparu. Les sifflantes et sibi­lantes sont beau­coup moins agres­sives que sur le Sony et les voix semblent de manière géné­rale plus agréables. En faisant abstrac­tion du bas, l’AKG semble plus droit que les deux casques précé­dents.

Au tour du Senn­hei­ser, avec lequel on récu­père plus de basses que le Sony (et que l’AKG !), mais moins que le Beyer qui descend plus bas. Le casque n’a pas le côté agres­sif du Sony vers 4 kHz, en revanche, on perd la sensa­tion d’es­pace des Beyer et AKG pour un son plus confiné et moins aéré. Les voix restent cepen­dant bien équi­li­brées, on perd l’es­pace sur toutes les nappes et les choses se détachent moins dans le bas médium peut-être à cause du bas qui vient flou­ter tout ça.

Sur l’Ul­tra­sone, les basses sont très profondes, beau­coup plus que sur tous les autres. On ressent un léger voile sur les voix qui donne l’im­pres­sion d’avoir un peu moins de préci­sion. Les sifflantes ne nous gênent pas, mais on ressent moins de présence que sur les Beyer et AKG. Dans le haut du spectre, on peut situer l’Ul­tra­sone entre les Beyer/AKG et le Senn­hei­ser. Le cross stick (3/4 kHz) reste assez prononcé.

On termine avec l’Au­dio-Tech­nica, qui retrans­crit moins de kick et de basse que l’Ul­tra­sone et le Beyer, et à peu près autant que le Sony. Le bas du spectre si situe dans une bonne moyenne, et l’ont ressent un léger voile sur les chœurs : il n’a pas le détail des Beyer/AKG dan les hautes fréquences, ni la profon­deur de l’Ul­tra­sone dans le bas. Mais on peut dire qu’il s’en sort rela­ti­ve­ment bien partout !

Massive Attack – Angel

On passe main­te­nant au titre « Angel » de Massive Attack, aux basses fréquences (voir très basses fréquences !) plus que géné­reuses.

Avec le Sony, on a entend direc­te­ment la consé­quence de la bosse à 4kHz : le cross stick est trop en avant et fait mal à la tête. La basse est moins présente que sur d’autres casques, mais le kick répond bien. L’autre bosse à 10 kHz fait ressor­tir les sifflantes et le char­ley, les cymbales ont aussi tendance à vriller les tympans. Aïe.

Le Beyer n’est pas exempt de tout reproche non plus, car le kick fait vibrer l’oreillette gauche, ce qui est plutôt gênant ! Le cross stick est moins agres­sif que sur le Sony, mais le côté déve­loppé du casque au dessus de 10 kHz rend les cymbales fati­gantes, alors que cela rajoute de l’air sur les autres morceaux. Les guitares s’en sortent en revanche très bien.

Avec l’AKG, on perd tout le corps de la basse et il ne nous reste plus que la satu­ra­tion. Le kick reste bien sec, mais n’a aucune réso­nance. Le char­ley et le cross stick sont bien retrans­crits et on a un gros détail dans le haut du spectre, sans avoir les cymbales qui cassent la tête comme sur le Beyer. En revanche, les guitares semblent plus agres­sives.

Une fois le Senn­hei­ser chaussé, on se retrouve face à un son très compact, la basse est bien présente, le cross stick et le char­ley aussi. Cepen­dant, il est à noter que les basses ne descendent pas aussi bas que sur le Beyer et l’Ul­tra­sone, et le kick peut avoir du mal à se déta­cher de la basse.

L’Ultra­sone est celui qui a le plus de basses de tous, et on a en même temps beau­coup de détails. C’est le meilleur de ce point de vue. Contrai­re­ment au Beyer­dy­na­mic, le kick résonne comme il faut. Le cross stick est un peu en avant, mais pas autant que sur le Sony. L’Ul­tra­sone n’a pas le haut du spectre aussi prononcé que le Beyer, ce qui fait que les cymbales et le char­ley sont plus en retrait, ce qui n’est pas forcé­ment plus mal sur ce morceau.

L’Audio-Tech­nica a un bas du spectre moins déve­loppé que le Beyer et l’Ul­tra­sone, et le haut du spectre est moins prononcé que sur le Beyer et l’AKG. Néan­moins, le casque ne souffre d’au­cun défaut rédhi­bi­toire. Il n’est pas trans­cen­dant, mais on a rien à lui repro­cher véri­ta­ble­ment. Il est tout de même à noter que le kick est plus mou que sur l’Utra­sone et qu’il a plus de mal à se déta­cher de la basse. Aucune agres­si­vité n’est à déplo­rer sur les cymbales ou les guitares satu­rées.

Metal­lica – Enter Sand­man

Place main­te­nant au métal, avec Metal­lica et leur tube « Enter Sand­man », issu du fameux Black Album sorti en 1991.

Avec le Sony, la peau des toms est très en avant et les cymbales ont tendance à faire mal. En revanche, on distingue bien l’at­taque de la basse. Le char­ley est aussi un moment diffi­cile à passer tandis que la bosse vers 3–4 kHz  se faire bien sentir sur les pistes de guitares satu­rées. La réverbe sur les toms ressort plus que sur le Beyer.

Le Beyer peut faire mal aussi sur certaines pêches de cymbales et les guitares semblent plus creu­sées que sur le Sony, ce dernier ayant une belle bosse. L’ex­trême bas géné­reux du casque ne ressort pas tant que ça sur cette chan­son !

Avec l’AKG, la réso­nance des toms a disparu et on n’en­tend que l’at­taque de la basse. Les cymbales sont moins agres­sives que sur le Beyer et le Sony. Le haut du spectre ressemble au Beyer, mais avec l’agres­si­vité en moins et pas mal de détails.

Le Senn­hei­ser fait bien ressor­tir la réverbe sur l’at­taque des toms, plus que sur le Beyer. Le bas du spectre est toujours très compact et pour le coup, plus présent que sur le Beyer. Les palm mute des guitares ressort plus, à la limite du brouillon, mais la chan­son sonne plutôt bien sur ce casque. Dans le haut du spectre, certaines pêches de cymbales peuvent être un poil agres­sives.

L’Ultra­sone rend très bien la réso­nance des toms et le corps de la basse. Les cymbales et le char­ley ne sont pas trop agres­sifs, c’est parfait. Les guitares se détachent bien entre elles, et les palm mute ne sont pas flous. On arrive assez bien à distin­guer l’at­taque de la basse et le haut du spectre reste moins en avant que sur les autres casques.

 

Enfin, avec l’Audio-Tech­nica, le bas du spectre est bien présent sur les toms et la basse lors de l’in­tro. Les palm mutes résonnent un peu trop et peuvent masquer certaines fréquences. Le haut du spectre n’est pas du tout agres­sif et le son est globa­le­ment bon sur ce morceau.

 

Miles Davis – Seven steps to heaven

 

On passe par la case Jazz avec le fabu­leux morceau de Miles Davis, « Seven Steps to Heaven » de l’al­bum éponyme sorti en 1963.

 

Avec le Sony, la contre­basse reste timide, les trom­pettes sont en revanche très en avant et on a un son nasal assez désa­gréable.

 

 

Le Beyer s’en sort mieux, avec le haut du spectre qui donne de l’air et des cymbales qui ne sont pas trop agres­sives. La trom­pette est aussi plus douce et la contre­basse est meilleure que sur le Sony, mais n’est pas parfaite : on a bien l’at­taque, mais le creux à 80 Hz fait qu’elle manque un peu de corps.

 

Sur l’AKG, il faut bien cher­cher la contre­basse, car elle est cachée ! On entend malgré tout l’at­taque… Mais c’est tout ! Il y a de manière géné­rale peu de bas, mais il reste clair. Pour le reste du spectre, il y a de l’air, c’est très agréable à écou­ter et on est proche du Beyer (mis à part le bas bien sûr !)

 

Avec le Senn­hei­ser, on a bien le corps de la contre­basse, la trom­pette a un son très agréable et les cymbales ressortent bien. Mais comme sur les autres chan­sons, on a l’im­pres­sion d’avoir moins d’air que sur les Beyer et AKG.

 

Sur l’Ultra­sone, la trom­pette est très en avant et moins chaleu­reuse que sur le Beyer, l’AKG et le Senn­hei­ser. En revanche, le corps de la contre­basse est mieux rendu que sur les autres casques.

 

Avec l’Audio-Tech­nica, on a moins d’air que sur les AKG et Beyer, car le haut du spectre est plus en retrait, et moins de corps et de réso­nance sur la contre­basse qu’avec l’Ul­tra­sone, mais dans l’en­semble, pas de défaut majeur.

 

Conclu­sion

 

Pour conclure, je ne peux que conseiller le Beyer­dy­na­mic DT-770 à nos lecteurs, qui est l’un des casques qui descend le plus bas (après l’Ul­tra­sone), et celui qui monte le plus haut dans les fréquences. En plus, il est très confor­table et repisse très peu. Son seul véri­table défaut est ce creux aux alen­tours de 80Hz qui peut ennuyer en mixage. L’Au­dio-Tech­nica reste ma deuxième réfé­rence, car s’il est le meilleur nulle part, il n’a aucun réel défaut. Le Senn­hei­ser peut être la réfé­rence pour les DJ et les preneurs de son plateau ou exté­rieur et pour cause, sa porta­bi­lité, son isola­tion et son rendu des basses fréquences sont ses plus grosses quali­tés. L’Ul­tra­sone possède quant à lui le meilleur grave, mais il repisse beau­coup. On le conseillera donc aux personnes mixant de la musique char­gée en bas (musique élec­tro par exemple) et qui ne font pas de prises. L’AKG est l’un des casques qui possède le plus de détails dans le haut du spectre, mais son manque de grave ne permet­tra pas à son acqué­reur de s’af­fran­chir tota­le­ment d’en­ceintes de moni­to­ring. C’est en revanche le casque parfait pour le tracking, car il permet de déce­ler rapi­de­ment le moindre problème (buzz et compa­gnie). Enfin le Sony MDR 7506, même s’il reste le dernier de mon clas­se­ment pour le mixage (quel supplice d’écou­ter certaines chan­sons avec…), peut avoir son inté­rêt en prise, car il ne repisse presque pas, et ses bosses dans le haut médium/aigu permettent aux chan­teurs et musi­ciens de bien s’en­tendre et donc de chan­ter/jouer plus juste.

 

Mon top person­nel en mixage :

 

1 – Beyer­Dy­na­mic DT-770

2 – Audio-tech­nica ATH-M50

3 – Ultra­sone Pro 550

4 ex aequo – AKG K271 mkII et Senn­hei­ser HD-25

6 – Sony MDR 7506

 

Mon top person­nel en retour musi­cien :

 

1 – Beyer­Dy­na­mic DT-770

2 – Senn­hei­ser HD-25

3 – Audio-tech­nica ATH-M50

4 – Sony MDR 7506

5 – AKG K271 mkII

6 – Ultra­sone Pro 550

 

Sony MDR 7506

 

  • Bosses dans le haut médium qui peuvent servir aux chan­teurs pour les prises
  • Cous­si­nets dispo­nibles en pièces déta­chées
  • Peu encom­brant
  • Un peu moins cher que les autres
  • Casque très agres­sif et vite fati­guant
  • Bas du spectre en retrait
  • Pas super confor­table
  • Repisse en dessous de la moyenne
  • Câble non dispo­nible en pièce déta­chée

 

Beyer­Dy­na­mic DT770

 

  • Le spectre le plus large
  • Confor­table
  • Faible repisse
  • Cous­si­nets et câble dispo­nible en pièces déta­chées
  • Creux vers 80Hz parfois désta­bi­li­sant
  • Fati­guant dans certaines situa­tions
  • Encom­brant et non pliable

 

AKG K271 mkII

 

  • Léger et confor­table
  • Haut du spectre détaillé et agréable
  • Connec­teur mini-XLR
  • Cous­si­nets et câble dispo­nibles en pièces déta­chées
  • Système de désac­ti­va­tion auto­ma­tique lorsqu’on l’en­lève
  • Bas très en retrait
  • Encom­brant et non pliable
  • Repisse légè­re­ment

 

Senn­hei­ser HD-25

 

  • Compact
  • Très bonne isola­tion
  • Cous­si­nets et câble dispo­nibles en pièces déta­chées
  • Bas présent…
  • …mais un peu flou
  • Son compact qui manque d’air
  • Pas super confor­table

 

 

Ultra­sone PRO 550

 

  • Basses profondes et précises
  • Cous­si­nets et câble dispo­nibles en pièces déta­chées
  • Spectre assez équi­li­bré
  • Pliable
  • Encom­brant
  • Moyennes fréquences pouvant être dérou­tantes
  • Repisse impor­tante
  • Un peu plus cher que les autres

 

Audio-Tech­nica ATH-M50

 

  • Confor­table
  • Pliable
  • Spectre équi­li­bré
  • Aucun gros défaut…
  • …mais il n’est le meilleur nulle part
  • Cous­si­nets et câble non dispo­nibles en pièces déta­chées

 

 

L’avis de Will Zégal

 

Pour réali­ser ce test, j’ai essayé de prendre un ordre diffé­rent (et aléa­toire) d’écoute des casques à chaque morceau diffé­rent.

 

Loreena McKen­nith – Nights from the Alham­bra

 

Les deux premiers morceaux sont extraits du DVD concert de Loreena MCKen­nith « Nights from the Alham­bra » qui comporte de très nombreux instru­ments diffé­rents, tant anciens que modernes et occi­den­taux comme moyen-orien­taux. Souvent joués à l’unis­son, ils permettent de juger des capa­ci­tés de disso­cia­tion du système d’écoute. Enfin, certains passages descendent assez bas dans le grave.

 

Le premier morceau est « She moved through the fair ». Il comporte essen­tiel­le­ment la seule voix de Loreena McKen­nith accom­pa­gnée de sa harpe celtique et une kemençe, sorte de violon médi­ter­ra­néen (Turc).

 

Avec le Senn­hei­ser HD25, pas grand-chose à dire sur la harpe ou la kemençe, mais la voix semble comme étouf­fée. Sur certains passages (brefs), on a comme une impres­sion de satu­ra­tion sur la voix.

 

 

Avec l’Audio Tech­nica ATH-M50, la voix devient plus claire. On gagne encore en clarté en passant à L’Ul­tra­Sone Pro 550. Le souffle dans la voix devient aussi plus audible.

 

Pas grand-chose à dire avec l’AKG K-271 mk II et le Beyer­dy­na­mics DT-770 sur lesquels l’écoute est équi­va­lente, claire et agréable.

 

On termine avec le Sony MDR-7506 qui pique après les autres : tout est dans l’aigu. En contre­par­tie, les tran­si­toires et les sons percus­sifs sont bien présents. Trop ?

 

Le second morceau est le premier du concert : The Mystic’s Dream. L’in­tro est consti­tuée de cœurs d’hommes auxquels vient s’ajou­ter la voix de la chan­teuse, puis une instru­men­ta­tion char­gée, pleine de percus­sions et de graves lance la suite du morceau et le chant.

 

Avec le HD25, le oud est très présent. Violon et violon­celle se trouvent trop peu déta­chés. La voix est légè­re­ment pincée (un peu nasale) et on entend une satu­ra­tion sur certaines syllabes.

 

L’ATH-M50 donne un bas un peu « boomy » : très présent, il est un peu brouillon. Le rumble est trop présent. La voix est par contre bien rendue et très agréable.

 

Sur l’Ultra­Sone, la basse manque un peu de préci­sion. La voix est bien claire et le l’image stéréo est bonne, large mais sans excès.

 

Le passage à l’AKG est déce­vant, presque désa­gréable : on a l’im­pres­sion que les percus­sions sont en plas­tique. Elles ont perdu leur coffre. En contre­par­tie, la derburqa se détache beau­coup plus. Le rendu de la voix est correct, le oud bien présent, mais le son du violon (élec­trique) est assez laid (déjà qu’à la base, ce n’est pas ce qu’il y a de plus beau dans ce concert par ailleurs superbe).

 

Avec le Beyer, on a une bien meilleure impres­sion quand on chausse le casque. La vielle ressort bien, la voix est claire sans agres­si­vité, sauf sur les sifflantes qui ont tendance à beau­coup ressor­tir. L’image stéréo est excel­lente et c’est proba­ble­ment le casque qui, sur ce morceau, offre le meilleur déta­che­ment des instru­ments. Par contre, à part la derburqa, les percus­sions sont un peu enter­rées.

 

Avec le Sony, on retrouve sans surprise l’im­pres­sion d’avoir tout dans les aigus et un peu dans le très bas, mais rien dans les médiums. L’oud est très présent et la vieille ressort bien. On retrouve la même impres­sion de satu­ra­tions sur la voix qu’avec le Senn­hei­ser et le violon est laid.

 

Calexico – Stay

 

Le morceau suivant est « Stay » de Calexico (album « The black light »). Je l’ai choisi à la fois parce qu’on retrouve pas mal d’ins­tru­ments révé­la­teurs de rendus des timbres, avec des prises de son inté­res­santes notam­ment sur contre­basse et guitare dont les « coffres » sont bien audibles, mais aussi un son assez parti­cu­lier avec l’acous­tique de la pièce très marquée sur la partie batte­rie et percus­sions et enfin des cuivres très inté­res­sants pour juger des rendus.

 

C’est le K-271 mkII qui ouvre le bal. La prise de son avec les acous­tiques de pièces est bien marquée. Tout semble clair, mais les sifflantes sur le chant sont un peu agres­sives.  La guitare manque un peu de substance, mais la légère satu­ra­tion sur deux notes graves (bien présente dans l’en­re­gis­tre­ment) est audible.

 

 

En réécoute après les autres casques, le son semble « petit » par rapport aux autres, mais le global s’en sort bien, avec une impres­sion de déta­che­ment de chaque partie.

 

Avec le MDR-7506, l’acous­tique de la pièce dispa­raît pas mal sauf sur la batte­rie où elle est la plus marquée. Les sifflantes sur la voix et les pêches de cuivres sont agres­sives et la batte­rie trop aiguë. La guitare manque de coffre. On entend la satu­ra­tion  sur les notes basses en 2e écoute. À l’in­verse des autres casques, les glis­se­ments de doigts sur les cordes ressortent. La contre­basse est pas mal avec la ligne bien audible, mais manque de défi­ni­tion dans le son. En cours de morceau, on ne sait plus si on écoute une basse élec­trique ou une contre­basse !

 

Le Pro 550 prend le relais. Curieu­se­ment, le son de contre­basse sur l’in­tro n’est pas terrible alors qu’on entend bien le coffre de la guitare (et la satu­ra­tion sur certaines notes). La voix est claire, sans agres­si­vité. Les pèches de cuivre sont bien vivantes sans agres­si­vité non plus et la dyna­mique globale est d’ailleurs bonne. Sur la suite du morceau, la contre­basse est bien présente et assez claire. Le rendu de l’acous­tique de la pièce batte­rie est bonne et tout semble là, sans agres­si­vité.

 

En passant au HD25 mk II, on a une sensa­tion de son très médium et pour­tant un peu étouffé. Pas terrible sur la contre­basse en intro. La satu­ra­tion sur les notes basses de la guitare est bien là. L’acous­tique de la pièce batte­rie est bien rendue. Les cuivres sont agréables et bien déta­chés. Sur la voix, les sifflantes sont légè­re­ment agres­sives. Le rendu global est assez bon une fois oublié le côté médium.

 

Avec le DT-770, la contre­basse en intro est bien, mais manque de substance. La guitare semble éloi­gnée. Le wood­block ressort et on trouve les habi­tuelles sifflantes agres­sives sur ce casque. La voix est d’ailleurs un peu nasale (ce que ne produisent pas les autres casques). Batte­rie et percus sont bien détaillées, avec l’acous­tique de la pièce bien rendue. Le tout manque un peu d’as­sise dans le bas médium.

 

L’ATH-M50 offre un très bon rendu de la contre­basse. On entend le bois de la caisse et c’est le seul qui le donne. La guitare a un gros coffre et la satu­ra­tion sur les notes basses est bien audible. L’acous­tique de la pièce batte­rie est mieux rendue que jamais. La voix est épaisse, sans agres­si­vité. Cuivres doux et subtils, mais ils auraient peut-être mérité un poil plus de brillance. De fait, les pêches de cuivres sont un peu légères. L’image stéréo excel­lente.

 

Trepo­nem Pal – One trip/one Noise

 

Le morceau suivant est le remix par Trepo­nem Pal de One trip/one Noise de Noir Désir. Outre du gros bas pas toujours facile resti­tuer, on y trouve des sons synthé­tiques qui rendent plus ou moins bien selon le système d’écoute. On note égale­ment la présence d’un son très inté­res­sant de balais sur caisse claire qui semble passé à la fois par un filtre réson­nant et par une modu­la­tion. La produc­tion de ce morceau le fait sortir correc­te­ment sur presque tout système d’écoute, mais selon la qualité de celui-ci, le morceau sonne banal ou avec un très beau son. Une réso­nance dans le très grave à la fin du morceau est utile pour déce­ler à quel point le système descend dans le bas.

 

On commence cette fois-ci avec le Beyer­Dy­na­mic et… RAS. Tout semble bien là et on a une assez belle stéréo.

 

 

Derrière, l’Ultra­Sone s’en sort aussi très bien. On retrouve le son un peu parti­cu­lier du Pro 550, surtout sur les médiums qui sont comme éloi­gnés, mais l’en­semble est cohé­rent.

 

L’Au­dio-Tech­nica fonc­tionne aussi très bien. Comme on pouvait s’y attendre, le bas est assez énorme. Le char­ley est moins brillant, mais toujours bien là. Sur la réso­nance finale, on descend moins bas que sur le Beyer, mais le son est plus rond et plein et plus agréable.

 

En passant sur l’AKG, le son est un peu plus criard. La modu­la­tion sur les balais ressort plus et les réver­bé­ra­tions sont bien plus audibles. Le mix offre plus de largeur et de profon­deur et la stéréo est bonne, mais sur le final, la réso­nance basse est inau­dible.

 

Avec le Sony, on a un phéno­mène curieux : sur les balais, on n’en­tend plus que l’ou­ver­ture du filtre. La modu­la­tion a complè­te­ment disparu ! Étant très surpris, j’ai fait confir­mer ce constat par Los Teignos. Sinon, on retrouve la signa­ture sonore aiguë du MDR-7506, mais le morceau passe correc­te­ment après les premières secondes (un peu diffi­ciles) néces­saires pour s’y habi­tuer.

 

Termi­nons avec le Senn­hei­ser sur lequel le morceau passe bien égale­ment. Le son est légè­re­ment criard et un peu short côté basses, mais le global se tient.

 

Will Zégal – Army Drea­mers

 

Passons ensuite à Army Drea­mers. C’est une reprise de Kate Bush par votre servi­teur sur un album auto­pro­duit il y a quelques années. Outre le fait qu’ayant enre­gis­tré et mixé ce titre (et super­visé son maste­ring), je le connais plutôt bien (et ses nombreux défauts), il est inté­res­sant par son orches­tra­tion compor­tant voix, choeurs (hommes et femme), multiples guitares, synthés, métal­lo­phone, une cara­bine et des brui­tages de guerre.

 

On commence avec l’AKG K-271. Rien de bien méchant à rele­ver. Le son se montre légè­re­ment criard et manquant d’épais­seur, mais c’est léger. Il y a une bonne dyna­mique sur les brui­tages d’armes et de guerre et on a une très bonne sépa­ra­tion des éléments consti­tuant le mix.

 

Avec le DT-770, le son est plus velouté, mais les arpèges à la guitare clas­sique se montrent un chouia agres­sifs, avec des frisures qui ressortent. La voix lead se trouve un peu rentrée par rapport notam­ment à l’ATH-M50. Par rapport à l’AKG, les voix des choeurs se montrent bien plus distinctes et l’image stéréo est bonne. Les « didou­dam » sur le final sont bien mieux : plus audibles, clairs et gagnent en épais­seur. On a moins de dyna­mique sur les bruits d’armes et de guerre, mais plus de graves sur l’ex­plo­sion finale.

 

Pas grand-chose à signa­ler avec le HD25. Le global est bien, même s’il est un peu étriqué. L’ex­plo­sion finale est bien grave, mais pas la suite (les dernières secondes du morceau).

 

Sur le MDR-7506, on retrouve les aigus très marqués. La voix lead se trouve très amin­cie, comme filtrée. Sur le final, les effets synthé­tiques se trouvent noyés dans les arpèges. Sur l’ex­plo­sion, il y a du bas, mais un manque d’am­pleur et ce qui suit manque de bas et de détail.

 

Avec l’ATH-M50, l’image stéréo est très bien. La voix lead est un peu nasale et légè­re­ment voilée par rapport à l’AKG. La voix back dans le grave est bien audible. Les choeurs sonnent bien et sont distincts, mais moins que sur l’AKG. Par contre, c’est une fois de plus le seul casque à bien faire ressor­tir le coté bois de la caisse de guitare sur le petit rythme tapé avant chaque couplet. Sur le final, la réverbe sur la voix fémi­nine (oui oui, c’est bien une vraie voix, pas un synthé) sort mieux, mais les arpèges sont un peu plus noyés que sur l’AKG. L’ex­plo­sion finale comme sa suite offrent un gros grave.

 

Le Pro 550 sonne très bien sur l’in­tro. La voix lead est un peu amin­cie et plus rentrée dans le mix. Les coups sur la caisse de guitare sont pas mal, mais moins que sur l’AT. Les didou­dam sont presque aussi bien que sur le DT-770 et on a une bonne dyna­mique sur les explo­sions et les armes. Le gros grave sur l’ex­plo­sion finale est peut-être un des meilleurs, mais la suite est moins détaillée.

 

Paul Simon – Diamonds on the soles of the shoes

 

On termine avec « Diamonds on the soles of the shoes ». Cette chan­son extraite de l’al­bum « Grace­land » de Paul Simon démarre avec un merveilleux choeur zoulou (les Ladys­mith Black Mambazo) très révé­la­teur et comporte d’in­té­res­sants indi­ca­teurs dans le reste du morceau.

 

Cette fois, c’est le Senn­hei­ser HD25 CII qui passe en premier. Sur la première écoute, le son global est OK et plutôt beau. Les toms de la batte­rie sont même plutôt classes. Mais ensuite, en compa­rai­son avec l’Ul­tra­Sone qui vient après… Si le rendu des voix est plutôt beau, il manque tous les bruits de labiales, de salive et la réverbe est éteinte. Sur ce morceau, le HD25 se fait complè­te­ment enter­rer par l’Ul­tra­Sone.

 

Juste­ment, le Pro 550 donne beau­coup plus d’air. Les réver­bé­ra­tions sont claires et plus marquées et le son est bien plus détaillé. Le côté un peu nasal ou curieux dans les médiums s’en­tend surtout face au DT-770 (écoute suivante), mais ce qui lui fait perdre sa première place ex aequo pour ce morceau est le rendu sur les cuivres et les accords plaqués de guitare folk qui souffrent du rendu étrange de ce casque dans le médium.

 

 

Avec le DT-770, on passe une fois de plus dans le tout bon. Le son est joli, même si les bruits de bouche ressortent beau­coup. On retrouve l’ex­cès habi­tuel de ce casque sur les sifflantes. Le choeur manque aussi un peu de gras et de coffre sur « Empty as a pocket », un clas­sique du creux vers le bas du DT-770. Les réverbes sont moins marquées que sur l’Ul­tra­Sone, sans que ce soit forcé­ment un défaut.

 

L’ATH-M50 est, comme on pouvait s’y attendre, magni­fique sur l’in­tro (le choeur). Grâce à son rendu dans le bas, les voix sont très pleines avec de la gorge et du coffre. Les labiales sont présentes, sans excès et les réverbes sont bien là. On n’a pas de sifflantes sur les voix. Les toms de batte­rie sont aussi superbes. Par contre, sur les parties instru­men­tales, c’est moins pêchu et moins clair qu’avec le DT-770 et l’Ul­tra­Sone. On retrouve cette impres­sion courante sur ce casque de son ample et épais, mais manquant un peu d’air.

 

Après tout ça (hasard du tirage) le Sony se fait lami­ner. Les premières secondes d’écoute (avant que l’oreille ne s’ha­bi­tue) sont même catas­tro­phiques. Les bruits sont accen­tués et omni­pré­sents, il n’y a pas de gras, de coffre, le son est tout petit. Quant aux parties instru­men­tales, elles sont criardes.

 

Avec l’AKG, les voix de l’in­tro sont belles, même si les bruits ressortent beau­coup. Les parties instru­men­tales sont très bien, mais la voix de Paul Simon est rendue un peu nasale.

 

Conclu­sion

 

Si vous avez lu ce qui précède, vous compren­drez que j’écarte d’em­blée le Sony MDR-7506. Ses carac­té­ris­tiques sonores expliquent pourquoi il est le roi des plateaux de tour­nage, mais il ne me semble pas recom­man­dable en home-studio au regard de la concur­rence.

 

Parmi les 5 autres, il m’est impos­sible d’en exclure un seul, car aucun n’est mauvais, ni d’en recom­man­der un, car ils se tiennent tous dans un mouchoir, chacun avec ses quali­tés et ses défauts. Notez d’ailleurs qu’il faut beau­coup rela­ti­vi­ser les propos que j’em­ploie sur ces casques. Aucun n’est « criard » au point d’être désa­gréable : les défauts consta­tés le sont surtout face aux compères et si vous n’en écou­tez qu’un, vous risquez de ne pas les déce­ler ou pas de façon aussi frap­pante.

 

Ce sera donc une ques­tion de goût et d’uti­li­sa­tion, mais quel que soit votre choix, vous devriez pouvoir faire du bon boulot avec à partir du moment où vous êtes habi­tué à votre casque.

 

Le DT-770 sort indis­cu­ta­ble­ment premier par ses quali­tés cumu­lées, mais son côté agres­sif fati­guant n’en fait pas un bon choix si vous devez travailler longue­ment avec. Dans ce cas, il vaut mieux se tour­ner vers le Pro 550 ou l’ATH-M50. Le Pro 550 me semble à exclure pour de la chan­son et des musiques acous­tiques : son rendu en médiums me semble déli­cat pour travailler cette zone essen­tielle des fréquences. Par contre, si vous faites de la musique élec­tro­nique, c’est proba­ble­ment un des meilleurs choix grâce à son range et à sa meilleure préci­sion dans le bas. L’ATH-M50 me semble le meilleur choix sur les musiques acous­tiques, mais si vos mix sont plutôt char­gés, l’AKG sera peut-être préfé­rable, son confort supé­rieur sur la durée étant aussi à consi­dé­rer. Il se montre aussi plus dyna­mique et son pouvoir sépa­ra­teur en fait un bon choix pour le tracking, à quoi s’ajoute l’ex­cel­lente trou­vaille du son qui se coupe quand le casque quitte la tête. Quant au Senn­hei­ser HD25, ses carac­té­ris­tiques en font proba­ble­ment un des meilleurs choix pour les DJ.

 

En prise de son et retour de l’ar­tiste, c’est une autre chan­son. Pour le moni­to­ring, la repisse disqua­li­fie l’Ul­tra­Sone qui fuit comme une passoire. Avec son excel­lente isola­tion, le Senn­hei­ser revient dans le pelo­ton de tête, avec le Beyer Dyna­mic qui offre une bonne isola­tion et dont le détail permet un place­ment précis des micros. Même chose pour l’AKG. Mais sur une batte­rie, une basse ou une grosse guitare, le manque de coffre frus­trera le musi­cien, sans comp­ter que les sifflantes exces­sives du Beyer risquent de désta­bi­li­ser un chan­teur. Pour ces cas, l’Au­dio Tech­nica avec sa douceur dans les aigus et sa pléni­tude dans le bas offre une impres­sion d’im­mer­sion très agréable pour l’ar­tiste. S’il est moyen pour l’iso­la­tion et la repisse, cela ne posera peut-être problème que si vous enre­gis­trez Françoise Hardy ou Carla Bruni. S’il n’est pas forcé­ment le meilleur en cabine de mix, c’est pour moi le meilleur en retour artiste.

 

Mon top person­nel en mixage :

 

1 – Beyer Dyna­mic DT-770 (sauf longue utili­sa­tion)

2 – Audio Tech­nica ATH-M50

3 ex æquo – Ultra­Sone Pro 550 et AKG K-271 mk II (selon prio­ri­tés)

5 – Senn­hei­ser HD25 (sauf Djing : 1er)

6 – Sony MDR 7506

 

Mon top person­nel en retour musi­cien :

 

1 – Audio Tech­nica ATH-M50

2 ex æquo – Ultra­Sone Pro 550 et Senn­hei­ser HD25

4 – Beyer Dyna­mic DT-770

5 – AKG K-271 mk II

6 – Sony MDR 7506

 

Senn­hei­ser HD25

 

  • Bonne isola­tion
  • Léger et confor­table (ne recouvre pas les oreilles, mais se pose sur le pavillon)
  • Descend assez bas
  • Son un peu médium et nasillard
  • Manque de plein dans le bas

 

AKG K-271 mk II

 

  • Meilleure sépa­ra­tion des éléments du mix
  • Bonne défi­ni­tion
  • Look sympa et pro
  • Système qui coupe le son quand on enlève le casque (excellent)
  • Son étriqué, petit
  • Un peu criard

 

Ultra­Sone Pro 550

 

  • Bon range
  • Écoute agréable sur beau­coup de morceaux
  • Pas de gros défaut flagrant (sauf peut-être le médium)
  • médium étrange, comme reculé et manque de préci­sion dans ce secteur du son

 

Audio-Tech­nica ATH-M50

 

  • Très riche dans le bas
  • Très bons médiums
  • Soli­dité
  • Oreillettes mobiles et repliables : faci­le­ment trans­por­table et écoute une oreille facile
  • Câble parfait à l’usage (partie droite + torsa­dée : ne s’em­mêle pas, n’ac­croche pas et longueur s’adap­tant)
  • Manque de préci­sion dans le grave
  • Léger dans les aigus
  • Chaud sur les oreilles à la longue (néces­site des poses pour aérer)

 

Beyer­Dy­na­mic DT-770

 

  • Range très impor­tant
  • Bonne défi­ni­tion
  • Beau­coup de détails
  • Choix de la matière des oreillettes (simili cuir ou moumoute)
  • Écoute fati­gante
  • Sifflantes exces­sives
  • Gros creux en bas du médium
  • Aspect et toucher des plas­tiques fait un peu cheap

 

 

L’avis de Los Teignos

 

Gorillaz - Feel Good inc.

 

Dans le genre produc­tion à gros son avec 1000 petits détails à écou­ter à l’ar­rière-plan, le titre de Gorillaz se pose là. Au-delà du gros beat et de la basse massive qui pour­ront être indi­ca­tifs pour juger du côté ‘Hip-Hop compliant’ des casques, c’est un vrai plai­sir de scru­ter ces pistes à peine audibles qui font le sel du morceau, et de voir comment s’en sortent nos compé­ti­teurs là-dessus.

 

 

L’ Ultra­Sone Pro 550 propose un bas avec du corps que et se rapproche en cela du HD25 ou de l’ATH50, sans que ce bas ne vienne bouf­fer quoi que ce soit. Les aigus sont aussi inté­res­sants et offrent pas mal de détail, mais le médium, sans qu’on puisse dire qu’il est absent semble un peu inhibé, loin­tain, ce qui procure une impres­sion assez étrange.

 

Le Senn­hei­ser HD 25-C II propose assu­ré­ment le plus gros bas du panel sur ce morceau. La basse est énorme, le kick aussi, au point peut-être de gêner l’écoute d’autres registres, comme le médium, même si les aigus sont là et bien là, comme on s’en aperçoit sur la voix du chan­teur, le char­ley et divers petits éléments en arrière-plan, tous bien audibles. C’est aussi le casque qui offre le rendu le plus compact de tous ceux que j’ai essayés sur ce morceau, le moins délié : on est aux anti­podes de l’AKG ou du DT770.

 

Pour sa part, l’ Audio­Tech­nica ATH-M50 est après le HD25, le casque qui offre le bas le plus gros de notre panel, mais la chose est mieux conte­nue et comme le casque, sans être à la hauteur des aigus du DT770 ou de l’AKG K271, se débrouille bien sur les autres parties du spectre, il repré­sente sans doute un des meilleurs compro­mis pour ce morceau précis que ce soit sur les couplets ou sur le refrain plus acous­tique.

 

Le Beyer­dy­na­mic DT 770 Pro, puisqu’on en parle est assu­ré­ment le cham­pion de l’aigu sur ce titre à égalité avec l’AKG mais s’en sort nette­ment mieux que ce dernier dans l’ex­tré­mité du bas. Il livre surtout une resti­tu­tion aérée du titre, propice à l’écoute atten­tive de toutes les pistes et l’on peut se concen­trer sur un détail sans être gêné par un autre, ce qui n’est pas le cas avec un HD25, par exemple. Comparé à ce dernier, le Beyer manque toute­fois un peu de corps dans le bas, et c’est bien dommage sur un tel riff…

 

C’est toute­fois avec l’AKG K271 Studio MkII que la ligne de basse énorme du titre est la plus mise à mal : sans évidem­ment dispa­raître, cette dernière  reprend des propor­tions normales avec ce casque qui est assu­ré­ment, sur ce titre, celui qui propose le moins d’éner­gie dans le bas du spectre. Au point d’ailleurs que même certaines voix sous-mixées s’en ressentent, sans pour autant atteindre l’ef­fet coupe-bas du MDR7506. Les aigus sont en revanche excel­lents, assez proches du DT770 en un peu plus pronon­cés.

 

Sans qu’on puisse dire qu’il n’y a pas de bas sur le Sony MDR-7506, car on entend clai­re­ment le ‘pump’ des kicks, les aigus et le haut médium sont telle­ment en avant qu’on a du mal à écou­ter les autres parties du spectre : c’est un peu le double inversé sur HD25, avec le même médium qui trinque à la fin. Ce faisant, la voix trafiquée de Damon Albarn est vrai­ment fati­gante à écou­ter, et on a l’im­pres­sion, sur le break, qu’un filtre coupe-bas a été mis sur cette dernière.  Le problème, c’est que cette hyper­tro­phie du haut ne permet pas au casque d’of­frir plus de détails que le Beyer ou l’AKG, tout en étant dure à suppor­ter…

 

Lou Reed – Walk on the wild side

 

Beau­coup de chose à entendre sur ce titre acous­tique : la contre­basse évidem­ment, mais aussi les guitares de part et d’autre du champ stéréo, les balais, la réverbe sur les chœurs, et surtout, enfin, la voix de Lou Reed et de ses choristes qui permettent de juger de la partie médium de nos concur­rents.

 

L’Ultra­Sone Pro 550 propose un joli détail des guitares sur les côtés, mais le haut manque un peu de détail sur le couple char­ley/balai cepen­dant que le médium et le bas manquent semblent distants : c’est flagrant en vis-à-vis de casques au rendu plus compact comme l’AT ou le HD25. Les chœurs s’en tirent bien même si cette impres­sion de distance perdure, à plus forte raison lorsque la réverbe s’en mêle au début de ceux-ci.

 

 

Avec le Senn­hei­ser HD 25-C II, on gagne beau­coup de bas médiums sur la contre­basse et sur la voix, ce qui a tendance à gêner l’in­tel­li­gi­bi­lité des guitares sur les côtés. En revanche, on distingue bien, malgré tout, le char­ley des balais dans le haut du spectre. La basse bouffe aussi un peu la réverbe sur le début des chœurs, même si ces dernières présentent un corps agréable.

 

L’Audio­Tech­nica ATH-M50 présente un peu le même défaut que le HD25 en moins prononcé : le bas est là, mais vole un peu la vedette à ce qui se passe sur les côtés. Le tout donne une impres­sion d’équi­libre même si le détail dans les aigus est perfec­tible, notam­ment sur le couple Char­ley / Balais. Les chœurs des filles sont très bien côté réverbe comme sur l’as­sise des voix.

 

Le Beyer­dy­na­mic DT 770 Pro manque un peu de corps dans le bas médium, mais l’ex­trême bas est là et on a surtout le plus beau haut de tout ce compa­ra­tif, ce qui profite à l’in­tel­li­gi­bi­lité du char­ley en vis-à-vis des balais, et aux guitares sur les côtés.

 

Avec l’AKG K271 Studio MkII, la contre­basse manque de corps et de consis­tance et le char­ley a du mal à se déta­cher des balais, mais on a en revanche un beau détail sur les guitares de chaque côté. Les voix s’en sortent très bien égale­ment.

 

Curieu­se­ment, le Sony MDR-7506 offre un peu plus d’épais­seur dans le bas que l’AKG même si tout le reste semble étriqué, porté vers le haut : pas de bas médium, et si les guitares sont bien distinctes, la voix de Lou agresse un peu l’oreille. En revanche, sur les chœurs, on jure­rait que ça sature quand les voix des filles se rapprochent. Et c’est très désa­gréa­ble…

 

Pink Floyd - Time

 

Certes, la prod de Dark Side a vieilli, mais elle n’en demeure pas moins très léchée et sur Time, elle permet de juger de l’ap­ti­tude des casques à spatia­li­ser les sons, sachant que les plus à l’aise dans le registre aigu s’en tirent évidem­ment le mieux pour détailler les réverbes.

 

L’Ultra­Sone Pro 550 présente un beau détail sur les sonne­ries du début qui sont bien distinctes les unes des autres et ses aigus de qualité lui font passer sans trop de problèmes le passage des roto­toms de l’in­tro. Reste qu’au démar­rage réel de la chan­son, on a cette petite impres­sion d’EQ en V : plein de choses en haut, du monde en bas, et des médiums en retrait…

 

 

De son côté, l’Audio­Tech­nica ATH-M50 éprouve quelques diffi­cul­tés sur le canal gauche pour distin­guer une pendule d’un métal­lo­phone. Le bas sur l’in­tro est là et bien là, même s’il s’avère moins convain­cant que sur l’Ul­tra­sone ou le HD25. Je ne vois pas grand-chose de plus à dire sur le reste du morceau, car le casque, dans quelque compar­ti­ment qu’on regarde, y fait figure hono­rable.

 

Preuve que le Senn­hei­ser HD-25 C II peut pous­ser dans le haut, il propose des sonne­ries rela­ti­ve­ment brillantes sans pour autant atteindre le niveau de ce qu’on entend sur le MDR et lorsqu’ar­rive la basse, elle est comme d’ha­bi­tude énorme. Énorme avec un T comme « Trop grosse », et qui porte un tanti­net préju­dice au passage du Rhodes vers le Wurlit­zer pendant le morceau. La voix s’en sort malgré tout très bien, tout comme les roto­toms et leur répar­ti­tion dans l’es­pace.

 

Avec l’AKG K271 MkII, les sonne­ries de l’in­tro se détachent parfai­te­ment et on peut à loisir entendre chaque détail. Sur le passage basse/roto­toms, la basse est vrai­ment inhi­bée cepen­dant qu’on entend bien la réso­nance des percus­sions. L’AKG se débrouille bien dans le haut du spectre et c’est sans conteste l’un des plus inté­res­sants pour entendre les cymbales sur le reste du morceau, même si je le trouve, même dans cette partie, pas aussi clair qu’avec le Beyer­dy­na­mic DT 770 Pro.

 

Sur ce dernier, les réveils de l’in­tro se détachent très bien tout en semblant moins ‘dans ta face’ que sur l’AKG K271, ce que la suite du morceau confirme : les roto­toms sont plus en arrière (on manque de quelque chose dans le bas médium). En revanche, sur les cymbales, les voix, les chœurs, les guitares et les pianos élec­triques, c’est du bonheur…

 

On finit avec l’un des moments les plus éprou­vants de ce test : l’écoute de l’in­tro de Time, avec tous ses réveils qui sonnent en même temps, sur un Sony MDR-7506 : c’est juste une torture. Il me faudra 15 minutes pour m’en remettre, ne sachant pas si sur un carillon à droite, la distor­sion prove­nait du casque ou de mes oreilles. Sur l’in­tro basse/percus, les percus­sions manquent de bas et semblent beau­coup plus étriqués tandis le reste de la chan­son donne encore cette impres­sion que certaines pistes sont affu­blées d’un coupe bas : c’est vrai pour les voix, mais aussi pour la guitare lead ou les chœurs. Bref, on n’est vrai­ment pas loin du carton rouge.

 

Strauss – Also sprach Zara­thus­tra

 

Immor­ta­li­sée par Kubrick, cette célèbre pièce de Richard Strauss (ici jouée par le London Phil­har­mo­nic Orches­tra sous la direc­tion de Klaus Tenns­tedt) est un régal pour une écoute compa­rée, car on peut y entendre l’in­té­gra­lité du spectre. De l’orgue qui se trouve tout en bas aux métal­lo­phones de la fin en passant par les timbales, cymbales, cuivres et cordes, il y a telle­ment de monde qu’on découvre immé­dia­te­ment les plages de prédi­lec­tion d’un système d’écoute rien qu’en enten­dant les notes ou instru­ments qu’il met en avant.

 

Sur le DT 770 Pro, la note grave tenue à l’orgue en intro du morceau provoque une vibra­tion dans l’oreillette gauche. Le casque descend certes très bas, mais on n’en deman­dait peut-être pas tant du coup. Sur l’or­chestre au complet, on appré­cie comme toujours avec ce casque le fait que les instru­ments soient bien déta­chés les uns des autres, même si on aurait aimé plus de vigueur dans le bas médium.

 

 

L’Ultra­Sone Pro 550 descend sans doute aussi bas que le Beyer mais sans aucune vibra­tion sur la note grave de l’in­tro. Sur la suite du morceau, on a toujours cette curieuse impres­sion de médiums distants, ce qui n’em­pêche pas la percep­tion de détails, mais demeure désta­bi­li­sant et ne rend pas grâce aux cuivres et aux cordes du final.

 

C’est assu­ré­ment de tous les casques l’Au­dio­Tech­nica ATH-M50 qui s’en sort le mieux sur la note grave d’in­tro. Pour ne rien gâcher, c’est aussi celui qui m’a semblé présen­ter le meilleur équi­libre sur le reste du morceau, dans un registre assez voisin du HD25, avec des aigus et un haut médium plus ternes toute­fois.

 

J’avoue n’avoir rien compris à ce que m’a sortie le Senn­hei­ser HD 25-C II sur ce titre : le bas est consis­tant, comme je m’y atten­dais, même si la note tenue du début montre qu’il n’est pas si à l’aise que ça dans l’ex­tré­mité basse du spectre où l’ATH-M50 fait mieux. En revanche, il s’est montré rela­ti­ve­ment homo­gène sur les passages avec l’or­chestre au complet et fait très bonne figure où que l’on regarde. Curieu­se­ment, cette grande gueule du bas  l’em­porte même à mon sens sur l’ATH-M50 sur le registre haut médium, parce qu’il s’y montre plus clair.

 

Bien que ces détails soient percep­tibles sur tous les modèles, le MDR-7506 de Sony est celui qui met le plus en avant le souffle de l’orgue et les bruits méca­niques de sa souf­fle­rie. Il y a du monde en haut, mais il y en a aussi en bas et sans propo­ser le bas médium du HD25 ou du M50, il se défend plutôt pas mal. Reste le problème de son haut médium prononcé qui rend la section cuivre ‘nasa­le’ et fati­gante à écou­ter.

 

Finis­sons avec l’AKG K271 MkII qui confirme mes impres­sions sur la note d’orgue très basse en début de morceau : c’est lui qui offre le moins de bas de tout le panel. Il se situe même derrière le MDR7506 sur ce point. Et lorsqu’entre en jeu tout l’or­chestre avec les roule­ments de timbales, force est d’ad­mettre qu’en vis-à-vis de cuivres et de cordes détaillées, tout ça manque singu­liè­re­ment d’éner­gie dans le grave, ce qui rétré­cit singu­liè­re­ment la taille des timbales et leur impact drama­tique. Soit l’un des points cruciaux du morceau…

 

The Racon­teurs - Conso­ler of the lonely

 

Quand Jack White joue avec un vrai groupe et surtout un vrai batteur, le rock’n’­roll est au rendez-vous et l’on retrouve la prod moderno-vintage qui a fait le succès des White Stripes, avec toutes les aiguilles dans le rouge ou pas loin de l’être. Plus éton­nant pour du rock, le bas est énorme : digne d’un morceau de trip hop !

 

Sur l’Ultra­Sone Pro 550, le kick en intro de ce morceau offre ainsi telle­ment de bas qu’il en devient louche (un Maxx­Bass quelque part ?) : on sent même les choses vibrer à l’en­tour, ce qui n’est pas banal. L’Ul­tra­sone s’en sort en tous cas très bien pour resti­tuer cette éner­gie même si le médium, et notam­ment l’at­taque de la caisse claire sont un peu en retrait. Quand les guitares arrivent avec les voix, on garde certes ce bas bien présent, mais les grattes manquent de corps et le bas semble tout bouf­fer sur le pont : le tambou­rin devient pour sa part fanto­ma­tique.

 

 

Rien à redire sur l’in­tro avec l’Audio-Tech­nica ATH-M50 : rien ne manque, en bas, en haut ou au milieu et c’est un peu le même constat qu’on fait à l’ar­ri­vée des guitares et de la voix. Le pont est quant à lui une belle surprise, car tout en ayant une basse bien présente comme sur le HD25, on ne perd pas pour autant le tambou­rin à gauche. Le haut est en revanche un peu sourd par rapport à un DT 770.

 

Si le kick du début ne pose évidem­ment pas de problème au Senn­hei­ser HD 25-C II, le char­ley manque un peu de clarté sur les passages char­gés (j’ai dû véri­fier sur les autres casques qu’il n’y avait pas un tambou­rin dans le kit du batteur, car il me semblait en entendre un). La basse arri­vant plus tard avec les guitares et la voix prend ensuite le pouvoir comme souvent avec ce casque qui hyper­tro­phie le bas du spectre. Ce qui se passe en haut est du coup plus dur à atteindre même si rien n’est impos­sible en se concen­trant… Le pont est en revanche fatal pour le HD25 : tandis que la ligne de basse est plus audible que sur n’im­porte quel autre casque, le tambou­rin à gauche dispa­raît pure­ment et simple­ment et les coups de cymbales sur les temps sont diffi­ci­le­ment audibles. On n’est pas loin, là aussi, du carton rouge !

 

De tous les casques présents dans le panel, l’AKG K271 Studio Mk II est le seul à ne pas donner la dimen­sion de cet incroyable kick en début de morceau : il s’en sort en revanche mieux que les autres sur la caisse claire avec une frappe et une réson­nance bien présentes. Belles guitares ensuite sans pour autant perdre le reste, même si là encore, la basse se fait discrète. Le pont où toutes les pistes tapent dans le rouge confirme cela, et le petit phrasé virtuose du bassiste manque de présence même s’il est là. Les cymbales et le tambou­rin sont audibles, mais on est très loin des aigus du DT770 en terme de détail…

 

Pour­sui­vons avec le Beyer­dy­na­mic DT 770 Pro : rien à signa­ler sur l’in­tro avec un kick qui descend bien bas et une caisse claire un poil moins présente que sur le K271, mais un char­ley qui monte plus haut dans l’aigu qu’avec ce dernier, une supé­rio­rité qu’on retrouve lorsque le tambou­rin et les autres cymbales s’en mêlent : le DT est beau­coup plus clair là où l’AKG rame en haut du spectre, et sur les passages char­gés, il s’en sort mieux que tous ses petits cama­ra­des…

 

On finit avec le Sony MDR-7506 : Le ‘stomp’ de la grosse caisse est bien là même si, en haut, le char­ley est presque aussi gros que la caisse claire, rape­tis­sée autant que possible. Les voix qui discutent de part et d’autre sur l’in­tro sont plus audibles que sur les autres casques, mais deviennent, lorsqu’on passe au chant propre­ment dit, rela­ti­ve­ment agres­sives dans les aigus avec les sifflantes qui ressortent à mort  sur la phrase ‘I haven’t seen the sun in a week’ qui ouvre le morceau : on a envie de dégai­ner direct le dees­ser ! Les guitares sont très haut médium quand elles arrivent, mais ce n’est vrai­ment que sur le pont et ses coups de cymbales sur chaque temps qu’on frôle la disqua­li­fi­ca­tion : vu que tout est dans le rouge et que le MDR en rajoute une couche, il est très dur de garder le casque sur les oreilles même si on distingue bien le tambou­rin sur la gauche et que le phrasé de basse est bien là. On a hâte en tout cas de passer à un autre casque…

 

Conclu­sion

 

Autour de 150 €, aucun casque n’est mauvais, mais aucun casque n’est parfait et on entend énor­mé­ment de diffé­rences d’un modèle à l’autre, chacun semblant avoir son domaine de prédi­lec­tion et ses lacunes. Tous m’ont paru cepen­dant valoir la dépense, car lorsqu’un détail me sautait aux oreilles sur un modèle, je l’ai retrouvé quasi­ment toujours avec les autres, même si la chose récla­mait parfois un peu plus d’at­ten­tion.

À l’heure du choix, je repar­ti­rais bien avec deux modèles complé­men­taires plutôt qu’un, mais s’il n’en fallait qu’un seul, la raison porte­rait sans doute mon choix sur l’ATH-M50, pliable donc portable, excellent nulle part, mais bon partout et bien conçu : un bon géné­ra­liste en somme. Toute­fois, il me serait très dur de ne pas craquer aussi pour le DT 770 Pro qui est indu­bi­ta­ble­ment le casque qui m’a fourni, en dépit de sa faiblesse dans le bas, l’écoute la plus détaillée. Voici en tout cas un duo très complé­men­taire, comme pour­raient l’être le DT770 et le HD25, plus nomade, et que l’on pourra préfé­rer pour d’autres usages (prise de son, sono, voire DJing, etc.).

Les trois autres compé­ti­teurs ne démé­ritent pas, même si à mes yeux, leur inté­rêt est moindre. Je ne me suis pas fait aux médiums de l’Ul­tra­sone, au manque d’in­for­ma­tion dans le bas de l’AKG (à décon­seiller donc si vous donnez dans le hip-hop, le trip-hop ou l’élec­tro) et à l’agres­si­vité gratuite du Sony qui m’a vrillé la tête sans pour autant m’of­frir plus de détail qu’un DT770 ou que le K271, les deux meilleurs dans le haut.

 

Évidem­ment, mes oreilles en mousse valent bien les vôtres qui sont en carton et je ne saurais que trop vous conseiller d’al­ler écou­ter tout ça par vous-même…

 

Sony MDR-7506

 

  • Rela­ti­ve­ment confor­table
  • Du bas, bien qu’in­hibé
  • Le moins cher de tous en Street Price
  • Médium et aigus hyper­tro­phiés…
  • …et bas médium inexis­tant (effet coupe bas)
  • Une agres­sion sonore perma­nente, au point qu’on a peur pour d’y lais­ser ses oreilles
  • Repisse

 

Senn­hei­ser HD 25-C II

 

  • Un bas et un bas médium bien charnu
  • Des médiums et des aigus pas dégueu non plus
  • Peu encom­brant (le seul qui puisse servir de casque de bala­deur)
  • Isola­tion de l’ex­té­rieur et niveau de cheval : parfait pour bosser en envi­ron­ne­ment bruyant
  • Son compact (bien comme casque de prise)
  • Son compact (pas bien pour le mixage)
  • Le bas hyper­tro­phié, au détri­ment des médiums
  • Bien moche, sans doute pour faire ‘pro’

 

 

Ultra­sone Pro 550

 

  • Confort
  • De très bonnes choses en bas comme en haut
  • Médiums ‘dis­tants’, ce qui me désta­bi­lise complè­te­ment
  • Oreillette déta­chable (un peu trop faci­le­ment sur le modèle testé)
  • Repisse

 

 

AKG K271 Studio MKII

 

  • Aigus et haut médiums
  • Confort
  • Le bas le plus rikiki de tout le panel, rédhi­bi­toire pour certains styles
  • Un peu trop léger à mon goût
  • Manque d’ar­ti­cu­la­tions et système d’ex­tinc­tion du casque (dur de n’écou­ter qu’une oreillette)
  • Repisse

 

Audio-Tech­nica ATH-M50

 

  • Presque autant de bas que sur le HD25 sans pour autant délais­ser le reste du spectre
  • Un bon géné­ra­liste
  • Bon confort et bonne concep­tion (pliable)
  • Isola­tion
  • Bon partout, mais meilleur nulle part
  • Pas de pièces déta­chées

 

Beyer­dy­na­mic DT 770 Pro

 

  • Ca monte bien haut et ça descend bien bas
  • Le son le plus détaillé de tous les casques testés : les pistes s’y détachent bien, ce qui aide gran­de­ment l’écoute.
  • Confort
  • Isola­tion
  • Manque de consis­tance dans le bas
  • Le côté délié pourra trou­bler lors d’une prise

 

Mon top person­nel en mixage :

 

1 – Beyer­dy­na­mic DT770 Pro

2 – Audio­Tech­nica ATH-M50

3 – Senn­hei­ser HD 25-C II

4 – AKG K271 Studio Mk II

5 – Ultra­sone Pro 550

6 – Sony MDR-7506

 

Mon top en person­nel en retour musi­cien :

 

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2 – Senn­hei­ser HD 25-C II

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5 – Sony MDR-7506

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