TAD (Tube Amp Doctor) 5F2A - KiT Tweed Princeton

… bien évidemment !

Je l’ai acheté d’occaz état neuf : câblé point to point par TAD , version combo équipé d’un Jensen P12R.


La config d’origine - avec le P12R :

Le précédent propriétaire n’avait pas aimé.
Et je dois dire que la première fois que j’ai branché , j’ai été très déçu aussi. Je ne m’attendais pas à ça :
- Zéro coffre, et pas de grave. Un petit coucou qui hurle… fort.
- Ça dégueule de médium. Moi qui aime les sons Fender type blackface ou silverface : gros grave suave, aigus brillants et médium creusé ; rien à voir !
- Ça crunche avec un volume au moins à 8/12 ; donc à fort niveau sonore.

Voilà ; mauvaise donne : c’est moche en clean et ça dérange les voisins en crunch.


Trouver le bon HP :
Un truc que je fais toujours avec mes nouvelles sections d’amplification, c’est d’essayer dans les enceintes que j’aime.

J’ai branché ce 5F2 dans :
- mon enceinte de référence : un 2X12 équipé d’un Celestion Blue + G12-65,

- et l’enceinte de mon petit combo que j’adore : Blackstar 10AE equipé d’un Celestion seventy - 80.

Résultat : un gros son suave avec un médium affirmé.
Donc « mon problème » est le caisson / HP, et pas la partie amplification.

La taille du caisson (trop peu profonde pour un 12 pouces) et l’emplacement de la 6V6 en plein dans la trajectoire de l’aimant du HP, empêche de mettre ce qu’on veut comme HP.
J’ai essayé un Celestion Gold 12 qui est rentré au chausse-pied. Un punch de boxeur, mais pas assez de grave enveloppant à mon goût , et des hauts médium un peu raides (le HP n’était pas rodé).

J’ai fini par adopter un Celestion Seventy-80 en 16 ohm bien rodé : proche de la perfection pour ce que j’avais envie d’entendre.

Cette amplification de type « Champ » est réputée avec du 8 pouces pour le pousser au crunch en restant à niveau sonore décent. Je m’en fabriquerai un dés que j’aurai du temps , parce qu’avec le rendement du 70-80, le crunch est beau mais ça envoie les décibels.
En attendant, pour avoir un très beau crunch à un volume qui ne m’amènera pas au divorce, j’utilise l’ODR-mini de Nobels. Ça match super bien


Mon avis avec le HP qui me plaît :

Pour résumer avec le Celestion 70-80, le son prend une belle assise et beaucoup de chaleur.
Le son a toujours un médium mis en avant, mais moins qu’avec le P12R ; j’y reviendrai plus bas sur ce que j’ai fait pour en enlever.
Ceci dit ce médium donne aussi un caractère boisé au son et de la gnac au crunch.


Avec une belle reverbe (Strymon Flint en position 80’s + une touche de trémolo « tube »), le son clean arrive même à paraître GROS et imposant.
Pour un petit coucou comme ça , ça me bluffe


Ses points forts par rapport aux autres amplis à lampes que je joue :

- Avec des effets temporels en frontal ( Reverb, delay, trémolo… ) , en montant un peu le volume, une sensation de spécialisation du son juste Wouahou !!!!
Je pense que le caisson très ouvert à l’arrière aide à cette douce sensation de transparence. Le son se diffuse partout.

- La pureté du son. Supérieure à celle de mon Friedman Dirty Shirley (pourtant déjà une référence) , ou à celle de mon Deluxe Reverb. Je pense que j’entends là la simplicité du design du circuit et la qualité d’exécution dans l’assemblage.

- La netteté des notes, ainsi que l’extrême sensibilité de l’ampli au toucher et à ce que je mets en entrée.
Ici une boucle d’effets devient presque accessoire. Je mets n’importe quoi en entrée et ça répond magnifiquement.

- Le crunch si particulier sur un tweed : rageur , chaud et riche. Un peu grondant.



Quelques modifications :

Depuis que je m’y suis mis sur mon Deluxe Reverb, j’aime étudier les circuits et y apporter quelques upgrades pour personnaliser mon ampli.

Quelques modifs que j’ai fait, et ce que j’en pense :

1- Boucle de Negative Feed Back à 3 niveaux : origine, un peu moins, pas du tout. C’est une modification très efficace pour changer le caractère de l’ampli. ´
Sans NFB, l’ampli est plus rageur et a plus de répondant. Un peu plus de gain et de bruit également. Ça crunche plus facilement.

2- J’ai sacrifié l’entrée 2 de l’ampli pour mettre un potentiomètre push-pull (2 circuits possibles) à la place :
* Position push : c’est un Master volume,
* Position pull : un réglage de Présence/Tone à la Vox = au niveau de la lampe de puissance.

Pour la « face » Master, j’espérais pouvoir faire cruncher l’ampli à faible niveau sonore. Loupé, car le crunch caractéristique de ce circuit 5F2 vient surtout du fait que c’est la 6V6 qui sature, et pas tellement la lampe de pré-amp. Si je baisse mon master volume, j’empêche la lampe de puissance de saturer ! Mais bon, maintenant j’ai un master volume.
Pour le réglage de Présence au niveau de la 6V6, c’est parfait et ça permet de profiter de la modif numéro 4 décrite plus bas.


3- J’ai installé un potard pour enlever du médium : « framus mid control » (cf. site de Rob Robinette). Ça marche très bien et j’en suis satisfait. Je peux « creuser  » le spectre sonore pour avoir quelque chose qui se situe entre un tweed et un black face.
Mais j’en n’enlève pas trop quand même, car ça réduit aussi le gain de la partie pré-amp… et donc en sollicitant moins la 6V6, ça réduit le niveau de crunch maximum que peut délivrer l’ampli..

4- J’ai ajouté 2 choix de Condo (sélectionnable par switch) au niveau de la cathode de la 2éme triode de la 12ax7 qui est en V1.
Cet afflux d’aigus rajoute deux crans de crunch à l’ampli. Aigus que je peux temperer avec le réglage de Présence dont je parle au 1.

5- Pour finir, j’ai fait une petite extension de caisson en profondeur pour avoir un peu plus d’assise dans le grave… sans aller jusqu’à « fermer » la belle spatialisation du son. Un petit effet, mais ça s’entend, je garde.


Bilan :
C’est un ampli typé (tweed) avec un médium affirmé.
Je pense que c’est mieux de l’acheter en version head pour pouvoir facilement le balader et choisir une bonne enceinte.
Néanmoins, je suis arrivé à quelque chose que j’aime énormément avec ce combo.

En 12 pouces, le Celestion 70-80 + réglage de médium lui vont comme un gant.
Dans cette configuration, l’ampli délivre une belle spécialisation, ça sonne large avec ce qu’il faut de grave. Vu d’où je suis parti, je n’en espérais pas tant !

Je mets mes pédales d’effets en frontal, je l’ADORE.