Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Sujet SACEM - STREAMING - Ou passe l'argent ?

  • 16 réponses
  • 7 participants
  • 5 643 vues
  • 8 followers
Sujet de la discussion SACEM - STREAMING - Ou passe l'argent ?
Geoff Barrow (Portishead) vient de remercier Apple, YouTube, Spotify car ils ont fait 34 000 000 de streams et ont gagnés après impots: 2374 €

Alors ou passe l'argent ? Vu que ces plateformes vendent de la pub très chère et que le frère démon SACEM ou autres organismes de reversions devant encaisser reverser et faire valoir les droits d'artistes.....

UNE HONTE !

[ Dernière édition du message le 26/04/2015 à 19:41:40 ]

2

Citation :
Alors ou passe l'argent ?
C'est une bonne question, c'est bien de l'avoir posée ;)
A part ça, chanteurs et groupes reconnus ( même rappeurs ) ne m'ont pas l'air d'être dans la misère.
3
Il y a beaucoup de bling bling.... et surtout du placement des marques
4
Streaming = en moyenne un millième d'euro par diffusion ou à peine mieux, qui se partage entre label, producteur, artiste interprète d'une part et auteur/compositeur d'autre part. Les revenus publicitaires du streaming c'est beaucoup dans l'absolu mais divisés par des milliards et des milliards d'écoutes ça ne représente pas grand chose. Faut arrêter de rêver, des artistes qui pourraient bien vivre uniquement de la vente et du streaming de musique enregistrée, il en reste tout au plus quelques centaines dans le monde. Ceux qui font plus de 100 000 000 de vues youtube... par titre.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


5
Voilà ce que viens de me répondre la SACEM via Twitter ainsi qu'une autre personne représentante de la société :

Mon Tweet :

@BFMTV @sacem #Portishead #Streaming 34000000 de stream résultat des gains 2374 € #Racket #DroitAuteur

Réponse représentant :

n y avait il pas obtenu une avance?ne ont ce que des droits d auteur?droit d interprétation?il ns manque des infos

Réponse SACEM :

et donc ? On parle ici de royalties (sans connaitre la nature des "tax" déduite) pas de droits d'auteur.

Ma réponse :

Cela va encourager les jeunes artistes de créer dans le futur… Autant de streaming pour un résultat nul


En fait c'est simple tu es artiste, producteur ou autres tu dois te la fermer et c'est comme ça.... Tu prends des risques, tu fais des sacrifices et tu te fais diffuser et les personnes qui doivent faire valoir tes droits soi disant ne sont pas là...

Bref la SACEM et consorts vivent leurs dernières années et oui Johnny, Aznavour, JJ GOLD ne se font pas tout jeunes.....





6
@EPE_be Je suis d'accord mais je vais te prendre un exemple : je vends sur Beatport, j'ai du streaming sur Beatport et à ce jour et depuis longtemps je n'ai aucun retour... Seulement Itunes.

On est sociétaire de sociétés sensées défendre nos droits, nous représenter.... On n'ira pas bien loin dans ce sens
7
Beatport ne paie qu'à partir d'un montant assez élevé de royalties je crois. En attendant ça reste sur ton compte.

Pour le reste tu confonds allègrement l’œuvre (la compo, la mélodie) et l'enregistrement de l’œuvre (le fichier audio avec ou sans support physique) Les sociétés comme la sacem ne s'occupent que de l’œuvre (droits de reproduction et droits de diffusion) soit environ 7% du prix de vente hors taxe pour un CD ou un fichier téléchargé par exemple. Ces sommes tu les reçois de la sacem (si tu es adhérent), moins leurs frais de gestion.

Le reste, ce sont des royalties producteur (que tu touches directement d'Itunes ou d'autres sites de vente via un égrégateur si tu es ton propre producteur) et des droits voisins producteurs (que tu touches via une société de producteurs si tu es adhérent)

Et pour être clair, en tant que producteur de tes musiques, si tu n'as pas cédé l'exploitation commerciale à un label, personne ne t'oblige à accepter que tes enregistrements soient vendus ou diffusés à des conditions financières qui ne te conviennent pas! Ces conditions sont clairement spécifiées dans les FAQ ou les conditions générales de chaque agrégateur, site de vente ou autre intermédiaire. Le problème c'est que sans doute personne n'acceptera de vendre ou diffuser tes enregistrements aux conditions qui te conviennent. Ça s'appelle l'offre et la demande.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


8
Portishead est un des principaux groupes qui m’a fait plonger dans la production musicale. Je n’oublierais jamais la première fois que j’ai entendu leur premier album.

C’était banalement à la FNAC, sur une borne d’écoute, en 1994. A cette époque j’y passais ma vie, entre plongée dans des bacs à CD immenses et écoutes intégrales d’albums de tous styles sur les bornes mises à disposition. Quand j’ai mis l’album Dummy -dont je n’avais pas encore entendu parler ailleurs- dans le casque, j’ai ressenti une vague d’excitation comme rarement avant ou depuis.

Un son minimaliste et d’une tristesse infinie, mais baigné dans une production rap proche du travail de RZA ou DJ Premier, qui étaient à cette époque à la pointe (le 36 Chambers du Wu Tang avait un an, et le Hard to Earn de Gangstarr quelques mois, et j’écoutais les deux en boucle).

Quand leur second album est sorti en 98, j’étais en train de bidouiller mon petit sampleur jour et nuit, et Portishead n’y était pas pour rien, loin de là. Les avoir depuis vu en concert dans d’excellentes conditions n’a fait que renforcer mon admiration pour ce trio : chanteuse, dj/bidouilleur, guitariste-bassiste -pour simplifier la formation.

Cette petite introduction pour vous dire à quel point j’aime ce groupe, et n’ai aucune prédisposition à les critiquer, au contraire.

N’empêche que. Je déteste ce genre de tweets. Je ne sais pas si c’est bien ou pas comme ressenti, mais ça me donne l’image d’une starlette qui se plaint devant sa fanbase sur le mode « regardez comme on me traite ». Et puis je trouve ça indécent, un peu, face au monde comme il va. Voici quelques questions qui me sont venues sur le sujet :

Quel est le revenu total versé par les sites de streaming pour ces écoutes, producteurs et artistes confondus ?

A quoi correspond ce chiffre : revenus du distributeur digital (royalties), revenus de l’équivalent de la SACEM (droits d’auteur) ? Les deux cumulés ?

Quel part de son revenu global sur la même période ce chiffre représente-t-il ?

Quelle part leur label (Universal music) leur verse-t-il ? C’est à Universal que s’adresse le tweet, est-ce qu’un PM n’aurait pas été plus approprié ?

Les sites de streaming invitent à acheter les mp3 des titres écoutés, combien de ventes digitales supplémentaires ces 38 000 000 d’écoutes ont-elles apportés ? Combien de décisions d’aller voir le groupe en concert ? D’achats de CDs ?

Rapporté à des passages radios, est-ce que le même nombre d’écoutes ne rapporterait pas beaucoup moins ?

Portishead n’a rien sorti depuis 2008. Si ils sortaient un album aujourd’hui, n’auraient-ils pas énormément d’opportunités de rendre leur disque plus que rentable en dehors de toute considération liée au streaming ?

Est-ce qu’il ne serait pas judicieux pour le moment de considérer le streaming comme un simple produit d’appel autour duquel il faut construire le reste de son projet ?

Est-ce qu’il n’y a pas un coté blasé terrible dans ces tweets ? Il n’y a pas de place pour la gratitude (« wow 38 000 000 d’écoutes c’est incroyable, nous sommes bénis d’être autant écoutés »). Les chiffres d’écoute sont-ils uniquement de l’argent ? Pourquoi ça me rend triste ?

Pourquoi les sites de streaming n’intègreraient pas des petits appels aux dons pour les artistes au delà d’un certain nombre d’écoutes (« Vous avez écouté x fois Portishead ces derniers temps, montrez-leur votre amour directement ! ») ?

Est-ce qu’il ne serait pas temps d’arrêter de compter l’argent par le haut mais plutôt par le bas ? Un groupe ou artiste qui aurait 1000 fans réellement fidèles n’aurait-il pas beaucoup plus d’opportunités de trouver des ressources et de se développer à moindre coût qu’il y a vingt ans ?

Ne serait-il pas temps que les artistes qui ne supportent pas le streaming dans les conditions actuelles, ou de ne toucher qu’une infime part des revenus à cause de leurs producteurs, arrêtent de subir tout en se plaignant, et se retirent des sites de streaming, voire cassent leurs contrats pour redevenir libres de leurs choix ? Si Geoff Barrow faisait un grand tour de table et annonçait qu’avec un énorme pool d’artistes majeurs ils décidaient de quitter les plate-formes de streaming pour de bon, que se passerait-il ?

Lers artistes sortent-ils grandis quand ils interpellent ainsi leur employeur publiquement au sujet de leur revenu personnel ?

Ces artistes peuvent-il encore nous faire rêver après ce genre de propos ? C’est toute la scène musicale qu’on ne veut pas voir tomber dans les querelles d’épiciers, surtout ceux qui font partie d’une élite mondiale de hauts revenus.

Est-ce que ce tweet sert les « petits artistes » qui eux aussi ont l’impression de souffrir du streaming, surtout quand ils voient qu’un trimestre d’écoutes leur rapporte difficilement quelques dizaines d’euros ? Ne vaudrait-il pas mieux éviter de ce focaliser sur cet aspect des choses et chercher ailleurs les solutions pour rendre leur projet viable ?

Un peu plus loin sur twitter Geoff Barrow annonce ses prochains shows. Pourquoi ne pas nous informer également de son revenu net pour ces shows ? Et de ses autres sources de revenus ? Pourquoi on ne parle de l’argent gagné que quand on l’estime insuffisant ?

Est-ce que twitter ne serait pas le pire endroit pour faire ce genre de déclaration tronquée qui empêche toute pondération, toute précision, toute analyse réelle, mais favorise ce genre de réactions -et de nombreuses autres, bien pires- sur le principe de la petite phrase en politique ?

Est-ce qu’il ne vaut pas mieux éviter de tweeter trop vite après un stimuli, le plus souvent ? On dit que la qualité d’une réaction est proportionnelle au temps écoulé entre le stimuli et la réaction. Pas twitter du tout, ça.

« When is this madness going to stop ? », sorti du contexte, ça évoque quand même des sujets un peu plus graves non ?

Les £, c’est vachement plus que des €, non ?

Malgré tout ça mon petit coeur de fan n’espère qu’une chose : que Portishead sorte (sans gros label ?) un projet magnifique (fait dans un home-studio ?) qui rapporte des millions à Geoff Barlow, afin qu’il ne publie plus jamais ce genre de tweets tout en régalant nos oreilles.
9
Citation de lmi :
Est-ce qu’il ne serait pas judicieux pour le moment de considérer le streaming comme un simple produit d’appel autour duquel il faut construire le reste de son projet ?
Produit d'appel pour quoi? Non, il faut voir le streaming pour ce que c'est : de la radio "à la carte" Depuis internet la vente de musique enregistrée sous toutes ses formes ne cesse de perdre en importance relative et absolue. C'est une tendance forte à long terme et je ne vois aucune raison qu'elle s'inverse. Pour l'immense majorité des moins de 30 ans acheter de la musique est devenu complètement incongru.

De même pour les producteurs et labels, la part des revenus générés par la diffusion (droits voisins producteurs) ne cesse de croître, de 4 ou 5% dans les années 1990 à plus de 30% aujourd'hui. Dans 10 ou 20 ans ce sera sans doute 90%.

La diffusion paie encore un peu, plus la radio/télé que le streaming audio/vidéo, tant que ça dure. Mais pour ça il faut bien que quelqu'un la paie, que ce soit les revenus publicitaires ou les abonnements, pas encore très nombreux. Puis faut diviser tout ça en un nombre incalculable d'artistes diffusés, non seulement ceux en activité (et avec l'autoproduction on n'a jamais autant sorti d'enregistrements) mais aussi toute la discographie de l'histoire encore diffusée. Avec le numérique la notion de stock épuisé n'existe plus, tout reste disponible indéfiniment en un choix illimité pour l'auditeur.

Le graal de l'artiste actuel c'est atteindre une notoriété telle qu'il puisse remplir les salles de spectacle ou même vendre son image. Les revenus de la musique enregistrée ne concerne plus grand monde, à part les majors qui profitent de leur immense back catalogue recyclable à l'infini. Mais les artistes qui vivent de musique enregistrée c'est une espèce en voie de disparition.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


10
Par simple exemple, produit d'appel pour "atteindre une notoriété telle qu'il puisse remplir les salles de spectacle ou même vendre son image." comme tu le dis toi même. Après, chaque cas est unique, chaque projet ne ressemble qu'à lui même, et les aspirations des artistes ne sont pas forcément de remplir des stades ou vendre leur image.