« Basse Low Cost... »

Bonjour,

A titre personnel, je suis vraiment surpris du nombre de commentaires élogieux (nombre d’étoiles max) que l’on peut faire pour cette basse sur de nombreux forums...

Je ne sais pas s’il s’agit d’avis enthousiastes postés au moment du déballage pour se convaincre que l’on a fait un bon achat ou d’une sorte de hype, comme celle d’il y’a 15 ans sur une marque italienne d’ampli (j’en possède moi-même un) … alors qu’aujourd’hui on trouve pas mal d’avis négatifs sur les mêmes modèles… (remarquez, à titre perso, je continue d’apprécier le mien ! )

Bref, avec un peu de recul, je pense qu’il est intéressant de démystifier un peu la bête…

Avant toute chose, mon idée n’est pas d’être critique pour être critique : je ne travaille pas dans le monde de la musique et donc encore moins pour un revendeur concurrent, j’ai quasiment tous les skeuds de Marcus Miller et apprécie fortement le personnage et n’ai absolument aucun a priori contre les instruments fabriqués en Asie (j’en ai d’ailleurs plusieurs que j’apprécie).

Bref, vous l’aurez compris, aucun a priori à la base…d’autant que j’ai fait l’acquisition de la basse en question il y’a plus d’une dizaine de mois.

Au contraire, je pratique uniquement la musique pour mon plaisir personnel et j’aurai aimé lire des avis un peu plus mitigés au moment de l’achat de mon instrument.

En effet, comme beaucoup je me suis laissé porter par l’enthousiasme général, me suis fié à quelques vidéos sous YouTube, ai acheté la bête sur un site par correspondance sans l’avoir essayé…et depuis, il s’agit pour être totalement transparent, de l’instrument de ma collection que j’aime le moins !!

Au point qu’à certains moments, comme aujourd’hui, j’ai juste envie de le bazarder ! (je ne blague pas...)
Alors, au moins, avant d'en arriver à cette extrémité, je me soulage/décolère en postant cet avis, que j'espère être objectif.

Bref, pour finir cette longue introduction et pour donner le contexte, j’ai une dizaine de 4 cordes à la maison (dont une Fender Marcus Miller MiJ que j’adore) mais ne possédais « qu’une » 5 cordes (Fender APDV) qui a toutes les qualités du monde mais dont le principal défaut est ne pas pouvoir être switchée en passif et qui ne peut être « zammée » sans en changer l’électronique.

Au fil du temps, et en regardant les basses Sire (dont les commentaires étaient dithyrambiques), je me suis dit : « pourquoi ne pas succomber sur une v7 5 cordes à « prix sympa », histoire de me faire plus souvent la main sur une cinq ? ».

Le concept de Marcus étant de populariser l’instrument chez les plus jeunes via cette gamme de produit (et c'est tout à son honneur), l’idée d’une v7 5c comme « basse d’étude de la corde de si » faisait sens.
Et les commentaires donnaient tous des feux au vert.
Je passe donc à l’achat (v7 5cordes 2nde génération, touche ébène, en rose burgundy (si j’avais été guitariste, j’aurai rêvé me payer une jazzmaster de cette couleur…c’était donc une excellente opportunité !)) .

A la réception de l’instrument, celui-ci arrive sans gigbag. Pas de franche déception, car j’étais déjà au courant de l’affaire, mais toujours un peu contraignant de faire des switches de cases pour l’emmener en répètes.
Mais bon, ce point n’est pas bien grave.

En revanche, au déballage, j’aurai eu du mal à poster 5 étoiles : l’instrument était moyennement réglé et surtout point critique présentait des bruits de frettes sur la bonne première moitié du manche. Totalement injouable !

Bref, j’aurai sûrement dû le faire renvoyer, mais me demandez pas pourquoi mon premier réflexe (sans doute l’idée de la récupérer au plus tôt) a été de l’envoyer chez le luthier, qui m’a confirmé le constat : passage au plek, frettes à retoucher (ce qui n’a pas été simple étant donné le fameux « rolled fretbaord » !) et manche à corriger. De ce que j’ai compris, cela n’a pas été une partie de plaisir.

Une bonne semaine après, je peux enfin commencer à jouer de mon instrument. Là encore pas mal de déceptions.

En vrac :

- Tout d’abord le niveau de sortie, vraiment pas top (même en actif, et avec un système zam). En répète, je suis loin d’avoir le même niveau qu’avec une basse active « lambda » (la Fender MM pour ne re-citer qu’elle…).
Lors des premiers titres, je me suis dit, mince, j’ai dû rester en passif…mais non ! Dur de percer dans le mix du groupe.

- Puisque l’on parle de mix, idem : en enregistrement, incroyable, mais impossible de lui faire percer le mix !! Je conviens que son E.Q est assez polyvalente, mais c’est fou : le son reste mal défini, ça bave…oserai-je dire : c’est moche. J’en reviens toujours à mes précisions (dont une avec micro Crel, allez, un peu de pub, quand c’est bien, il faut le dire aussi ! ) …méthode d’anciens me direz-vous ? Peut-être mais force est de constater qu’elle fait ses preuves…

- Au niveau des micros : je les trouve vraiment brouillons. Un truc très simple : jouez juste quelques mi ou la à vide et vous me direz ce que vous en pensez… Soit disant qu’ils ont été modifiés pour la 2nde génération (qui est celle de ma basse), personnellement je ne leur trouve pas grande définition.

- Puisque l’on est toujours dans cette thématique, j’avais lu sur quelques forums que ces micros étaient silencieux… Je ne partage absolument pas cet avis, ils ronflent au possible (en passif et en actif). Comme la majorité des JB me direz-vous, ok, je vous l’accorde. Effectivement quand le sélecteur de micro est au point milieu, il y’a compensation, et le souffle s’estompe. Mais si vous souhaitez un son à la Jaco sur le micro chevalet, prévoyez un bon noise gate ! Bref, si vous ne voulez pas de souffle en enregistrement, une seule position possible et le reste à compenser à l’E.Q.

- Ensuite, je confirme les quelques points négatifs que certains ont quand même objectivement relevés :

o Les potards en plastique mais surtout l’ergonomie entre le volume et la tonalité. Une seule question, mais pourquoi ce choix ? Pourquoi?!
o Le potentiomètre de tonalité que je trouve vraiment inefficace. Nuance vraiment faible à bas volume et en passif. A plus fort volume ou en actif, je n’adhère pas vraiment au spectre du potard. Du coup, il reste quasiment toujours ouvert.
o En actif, l’électronique qu’il ne faut surtout pas monter à fond (sauf si vous aimez les sons distordus (pour rester aimable)).
o Le si grave, jouable mais que je trouve pas tip top.

Les cerises sur le gâteau : les points qui apparaissent avec l’âge :

- Les potards qui commencent à craquer (après 10 mois, c’est moche…)
- Les mécaniques qui ne sont pas de toute confiance. Force est de constater que je suis tout le temps en train de réaccorder cette basse. Elle est pourtant stockée au même endroit que ses collègues. A titre de comparaison, je viens de ressortir une précision Road Worn que je n’avais pas touchée depuis un an et demi et qui n’avait même pas pris un demi ton.
- Ce qui me fait exploser : le retour des bruits de frettes. Maintenant sur la seconde moitié du manche ! Un réglage du truss n’a rien changé, je dirai qu’il y’a encore un bon refrettage à refaire. Si elle doit passer deux fois par an chez le Luthier, elle va commencer à me coûter cher cette basse !!… Bref, au final, je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’un si bon investissement…
- Enfin, ce qui m’a vraiment motivé à poster quelque chose aujourd’hui : une vis de pontet qui s’est carrément brisée dans le pontet ! Et pourtant, ne s’agissant pas de mon premier instrument, on ne peut pas dire que je sois brutus lorsqu’il s’agit de réglages. Après quelques recherches, il est même impossible de remplacer le chevalet par un autre, les dimensions n’étant pas standard ! Quand à remplacer le pontet (voire le chevalet v7), il ne se vend pas au détail.

Au final, pour moi la v7, c’est une basse qui sonne moyennement bien en jeu en groupe, que je ne suis jamais arrivé à exploiter en enregistrement, dans laquelle je n’ai plus aucune confiance mécaniquement et qui aujourd’hui ne répond même plus au besoin de « basse d’études » à cause des bruits de frettes.

Beaucoup vont dire, « oui mais pour le prix… »…mais moi, perso, désolé, je tique… Il y’a une vingtaine d’années quand j’ai commencé à pratiquer l’instrument, je me suis acheté une Sq**** qui valait l’équivalent de 300 euros, avec laquelle j’ai fait mes premiers gigs et qui aujourd’hui continue de sonner même si elle n’a évidemment pas l’électronique de modèles que j’ai pu acquérir depuis…
Ce n'est pas du "c'était mieux avant", c'est purement factuel !!

A mon avis avec une 5 cordes d'entrée de gamme et un bon préamp externe, je reste persuadé qu'on peut faire une meilleure association qui durera dans le temps...

Bref, vous l'aurez compris, je suis vraiment déçu de chez déçu…

Peut-être qu’on va dire que je suis tombé sur l’exemplaire le plus mal fini de la série…n’empêche que…

Il y’a encore quelques mois, un upgrade vers un modèle v10 aurait pu m’intéresser en montée en prix. Aujourd’hui c’est carrément no way !
Il va falloir être fort pour me faire faire un 180...
Vraiment aucun plaisir à jouer cette basse en l’état, au point que je me demande si je ne vais pas la léguer à une association caritative (j'aurai personnellement des scrupules à la revendre...).

Je laisse une étoile pour la couleur de l’instrument que je trouve sympa, le manche en ébène dont j’apprécie la texture et le touché, et le rolled fretboard qui est effectivement une bonne idée même si elle ne plaît pas à mon luthier.

Voilà, en conclusion, je laisse les gens continuer à se faire leur avis. Mon unique conseil est « ne faites pas comme moi, ne faites pas juste de l’analyse statistique de notes sur internet et de commentaires YouTube et tentez de l’essayer avant de l’acheter ».

Mon ressenti est qu’il s’agit d’un instrument qui aura du mal à résister aux usures du temps.

Il y’a vingt ans, j’étais le premier à dire que l’on payait grandement et injustement la marque dans les instruments dont le prix était de plus de 4 chiffres, mais 20 ans après, force est de constater que l’investissement de ces objets de valeur reste rentable et véritable.

Pas de magie ici pour cette v7 2nde gen., non, désolé...
En tout cas, vraiment pas pour moi...