Greco GOB-700 Speedway Bass

Greco est une marque japonaise dont la production, en tous cas à l'époque où cette basse est née, était assurée par Fujigen Gakki (qui à cette époque produisaient aussi pour Ibanez, et plus tard assura la fabrication des fameuses Squier et Fender Japan, mais c'est une autre histoire...), autant dire que c'est du haut niveau. Ce modèle particulier fait partie de la famille GOB (pour les guitares c'était GO tout court), qui compta jusqu'à 4 modèles différents : la GOB-700, la GOB-900, la GOB-1000 et la GOB-1200 par ordre de finition.

Le modèle qui nous intéresse et dont je suis l'heureux proprio, et qui a vu le jour en août 1979 est la GOB-700, le modèle d'entrée de gamme de cette famille. Elle est différente de ses sœurs dans sa construction (mais pas dans son design) et son électronique. En effet, et curieusement elle est équipée d'un faux manche conducteur, le manche en érable avec touche palissandre est en fait collé au corps qui lui est fabriqué à la manière d'une basse à manche traversant, à savoir une partie centrale et des ailes. La partie centrale est du plus bel effet en érable avec 2 bandes de noyer de chaque côtés, les ailes ne sont pas en reste puisqu'elles sont en acajou avec table et dos en érable. Du grand art. Tous les autres modèles GOB ont un vrai manche conducteur...

Au niveau de l'électronique, c'est du classique : 2 humbuckers, 2 volumes, 1 tone, 1 sélecteur le tout en passif (les autres modèles GOB ont une électronique active). Tout respire la qualité (potars, sélecteur, condo) et le montage est plus que soigné, toutes cavités sont blindées et les potars ont des petites housses en silicone (sont dingues ces japonais) ! Pas la moindre ronflette, pas le moindre crachotis de potar ou sélecteur, pour une dame de 35 ans, chapeau ! Mention spéciale pour les micros qui sont des monstres... Un pêche incroyable, nous y reviendrons...

Niveau accastillage, c'est là aussi du haut niveau. À commencer par le chevalet qui respire franchement la santé, visiblement il est usiné dans du laiton et nickelé avec pontets en acier usiné, une beau truc massif quoi. Les mécaniques sont de très belles Gotoh à bain d'huile, elles aussi nickelées. Un modèle que je n'ai vu que sur cette basse ! Même après 35 ans de service, toujours aussi soyeuses, précises et sans un pet de jeu...

Inutile de dire que les frettes (elles sont 22) sont parfaitement posées et que la finition (naturelle avec des repères et un logo en nacre véritable !) générale est en accord avec le reste... Je mets la note max, elle le mérite !

UTILISATION

Autant le dire tout de suite, comme beaucoup de basses de cette époque avec ce type de construction, elle est tout sauf légère ! Relativement équilibrée, même si la tête a une très légère tendance à plonger (vraiment pas gênant), elle est assez agréable à jouer. Niveau ergonomie, on prend ses marques assez rapidement côté main droite grâce aux capots des micros tout en rondeurs (mais tout aussi bien pour le jeu au médiator ou en slap). Pour la main gauche, amateurs de manches modernes et plats, passez votre chemin, c'est pas pour vous ! On est dans le vintage là, et ceux qui sont habitués aux manches des basses Gibson se sentiront à la maison. Les autres devront s'y faire... L'appréciation d'un manche est subjective de toutes façons. Mais moi j'aime celui-ci en tous cas.

Je mets un 8 à cause du poids !

SONORITÉS

Sans la brancher, cette basse a déjà un son plus que conséquent et très chantant, et on remarque immédiatement un sustain hors du commun. Mais une fois branchée, wow ! Comme je le dis plus haut, les micros qui équipent cette basse sont des monstres avec un niveau de sortie de bison et une dynamique franchement surprenante pour une basse de cet âge là. Tout sort sans effort et on est surpris par sa capacité à permettre de nuancer son jeu bien plus facilement qu'avec la plupart des basses d'aujourd'hui (qui pourtant ont fait beaucoup de progrès de ce côté là...). Franchement surprenant.

La palette sonore n'est pas en reste car avec ses 2 humbuckers switchables chacun équipé de son propre volume, il est possible de modeler à l'infini son son assez efficacement. En revanche (et curieusement) il n'y a qu'un contrôle de tonalité général, mais finalement ça ne m'a jamais gêné. Si on est pointilleux, on peut aussi regretter qu'on ne puisse pas splitter les micros, ce qui aurait encore décuplé les possibilités. Mais franchement ça ne m'a jamais manqué.
Elle fait partie de ces basses qui ont le pouvoir de transpercer les mix (un peu comme la Musicman Stingray), on se fait toujours entendre et sans lutter !
Ce qui en fait un instrument tout à fait polyvalent, capable de jouer à peu près n'importe quelle musique sur n'importe quel ampli.

Je mets 9 juste parce que je suis casse bonbons et que je regrette qu'il n'y ait pas de split micro et qu'une seule tonalité... Mais c'est vraiment histoire de lui trouver un défaut, hein.

AVIS GLOBAL

Achetée à un vendeur japonais au temps beni des bonnes affaires sur ebay (période 2000-2005) pour un prix dérisoire (même avec les frais de port et la douane !), je l'utilise très souvent et sur des projets aussi divers que variés. J'ai souvent droit à des louanges quant à sa sonorité et à sa gueule peu commune de la part de mes collègues musiciens... Bref, je l'ai achetée sur photo sans l'essayer ni même savoir comment elle pouvait bien sonner, mais si c'était à refaire, je referais ! D'ailleurs j'en cherche activement une autre en ce moment même ! Malheureusement elles sont me semble-t'il assez rares. Dommage.