Music Man 20th Anniversary StingRay 4

Bonjour tout le monde,

En préambule de cette chronique je vous informe de mon peu d'objectivité...
Je viens de m'offrir une basse qui taraudait mon esprit depuis 25 ans... Depuis sa sortie en 1996. Depuis que je l'ai vu dans le Guitar & Bass de juillet/août de la même année et en magasin.
Musicman à sorti un modèle commémoratif en édition limitée pour célébrer les 20 ans de la Stingray. Avec une table rapportée en érable flammé et pommelé. Magnifique!
Je n'avais pas les moyens de me la payer à l'époque. Son prix approchait les 14.000 francs... Pas pour tout le monde et encore moins pour moi.
Selon différentes sources, Musicman aurait sorti 1246 Stingray 20th anniversary. 713 avec touche érable, 477 en touche palissandre, 21 fretless avec repères et 35 fretless sans repères.
Il s'agit du coup d'un instrument relativement peu répandu. Les propriétaires ne les revendent pas souvent, je n'étais pas persuadé de pouvoir m'en procurer une un jour. Et pourtant si. Grand moment.
Voilà pour le côté subjectif et passionné.

Pour commencer parlons du manche. Diapason habituel, 21 cases.
La mienne est un modèle avec la touche en palissandre. Le manche est en érable moucheté du plus bel effet. Il peut être plus ou moins prononcé selon les modèles. J'avais entendu que les "birdseyes" sont en fait du à une maladie de l'arbre. Je ne sais pas si c'est vrai. Pas d'incidence sur la stabilité du bois ni dans le son cependant. C'est juste esthétique. Parfois les manches peuvent être également flammés.

La finition au dos du manche est satinée, très agréable au touché.
J'avais lu que son profil serait plus fin que sur les Stingray "classiques". Je possède une Stingray de 1988, à part le manche qui est vernis je ne trouve pas une franche différence entre les deux.

Corps en frêne. Finition unique pour ce modèle anniversaire avec un rouge Bordeaux qui de loin pourrait le faire passer pour de l'acajou.
Son ergonomie la rend très confortable. Elle est moins lourde que mon autre Stingray, ce qui n'est pas désagréable.
La table est en érable flammé, ondé. Elle attire l'oeil. C'était la première fois que Musicman faisait des Stingray avec une table rapportée. Ce n'est pas le look habituel. Tout le monde n'aime pas, c'est très personnel. Perso j'adore.

Un joli double liseret noir assure le raccord entre le corps et la table. Le travail est très soigné.
Autre joli détail témoignant d'une finition spécifique pour ce modèle, la plaque métallique des six vis du manche est comme "encastrée"dans le corps.

Sur ce modèle il n'y a pas la plaque métallique chromée caractéristique en forme de banane sous les boutons. On profite mieux de la table.
La plaque de protection plastique est de type "écaille de tortue", légèrement translucide. Elle n'est pas vissée mais collée.
Le chevalet est le chevalet Musicman standard, sans les étouffoirs cependant.

Pas de révolution concernant l'électronique avec ce modèle vingtième anniversaire si ce n'est quelle continu de fonctionner lorsque la pile est morte.
Micro Musicman alnico. Préampli propriétaire avec égalisation trois bandes, grave médium aigu. Classique, efficace.
Les boutons ont un cran en milieu de course, En position zéro le son est déjà plein et flatteur. On coupe ou on boost les fréquences selon les goûts. Il y en a pour tout le monde. Le son Musicman à fait ses preuves. Ce modèle ne déroge pas à la règle.
Le son est très percussif et dynamique, typique de la Stingray. Le sustain est très généreux.

Pour l'anecdote l'étui d'origine est lui aussi bien spécifique. Tolex beige et intérieur en fourrure orange.

La qualité des instruments Musicman est reconnue. Bien finis, fiables, exemplaires.

C'est un modèle un peu particulier, digne des meilleures Musicman avec un haut intérêt esthétique. Une Stingray avec une lutherie classieuse et chic. Un must!

Music Man Sting Ray Ernie Ball 20th anniversary, USA, 1996
Exactement le modèle de la photo.
Un micro double, un volume et un eq 3 bandes actif.
Je viens de l'acheter d'occasion (of course) en remplacement d'une Yamaha BS4 électroacoustique dont je trouve le manche un peu trop souple.
Le look n'est à la base pas ce que je préfère, j'aime les guitares électriques noires, blanches ou rouges. Je trouve cette finition un peu pompeuse et pas très réussie.

UTILISATION

Côté manche, la Sting Ray fleure la solidité, et le manche est étonnamment confortable, bien qu'il m'ai semblé épais à la prise en main (dans mon souvenir, plus gros que celui d'une Précision). La basse est d'un poids raisonnable malgré le corps acajou-érable, et remarquablement équilibrée, et la lutherie est digne d'un atelier artisanal. Bien plus soignée que chez Fender, la plaque de fixation du manche encastrée est un exemple des détails bien conçus.
Le son... je ne suis pas fan des électroniques actives, mais l'équaliseur trois bandes est un vrai plus en home studio, quand on plug direct dans la carte son. Sur un ampli, je n'utilise que très peu ou pas l'équalisation.

SONORITÉS

Je ne joue de basse qu'en home studio, sois en direct sur la carte son, soit sur une tête 50w à lampe italienne des années 60 sur un baffle Marshall basse des années 70.
La compression apportée par les lampes me suffit. Je joue, suivant les deux styles que je pratique le plus (blues et punk-rock) avec un son très rond creusé dans les médiums ou un peu plus claquant façon Ricken' 4003. La Sting Ray est à l'aise dans ces deux registres, et les amateurs de slap peuvent aussi bien s'amuser, mais ça s'est pas mon kiff.

AVIS GLOBAL

L'occasion fait le larron, ce n'est pas exactement l'instrument de mes rêves, mais je cherchais une basse de confiance à moins de 1500€, sans décote lors d'une éventuelle revente.
Fender, G&L, Music Man, c'est ce genre de tout terrain que je recherchais. Je connais la Sting Ray depuis plus de 20 ans, et elle m'a séduit d'emblée.
Ancien réparateur d'instruments de musique, ma confiance en Music Man est supérieure à celle que je porte à Fender. Si j'avais trouvé une 4003 au même prix (on peut rêver), j'aurai pris la Ricken, mais ça c'est mon côté collectionneur.