Fabrication américaine et ça se voit, un vrai travail d'orfèvre, la mienne est translucide, la touche est vernie, le manche traversant garantit un sustain rare sur une basse. De la belle ouvrage qui ne souffre pas la médiocrité !

UTILISATION

Le problème avec les instruments indémodables c'est qu'on ne sait pas quoi dire qui apporte vraiment d'eau au moulin. Pour présenter la basse à ceux qui ne l'ont jamais eu entre les mains c'est un instrument lourd, qui donne une impression de densité avec un toucher exceptionnel lui conférent un côté instrument de luxe. L'accès aux aigus pourrait même donner à penser qu'il s'agit d'une basse prévue pour les guitaristes férus de jeu au-delà de la 12e case. Seul le capot semble un peu hors du temps (comme celui des rééditions de Fender 50's), mais une fois enlevé on retrouve ses marques. Le chevalet en surprendra plus d'un car il ne permet pas en posant le gras de sa paume dessus d'étouffer les cordes, pour cela il faut relever les tampons en caoutchouc qui figurent sous la base des cordes. Je crois qu'à l'heure actuelle seule les Stingray possèdent un tel système. Pour la plupart des bassistes ça ne fera que peu de différence, mais pour ceux qui aiment varier la pression d'étouffement sur le chevalet ce sera vécu comme une privation.

Parlons un peu du ric-o-sound. Deux sorties, donc une basse stéréo, un système ingénieux dont peu se soucieront par commodité mais qui peut vraiment être intéressant si vous possédez un ampli basse et un ampli guitare, le micro manche redirigé pour les basses et le chevalet au son si médium pour des aigus en saturation. L'air de rien c'est comme ça que Lemmy obtient un son si puissant dans Motorhead. On retrouve ce système sur les basses Attitude de Billy Sheehan chez Yamaha, comme quoi, parfois Ricken a fait école avec des options peu évidentes et plutôt exotiques...

SONORITÉS

C'est une vraie basse de rockeur, entendons-nous bien, elle peut jouer tous les styles pour peu qu'on s'y adapte mais on se sentira à l'aise dans un registre où les médium tranchent dans le vif : metal (metallica, motorhead), pop anglaise (beatles, franz ferdinand), rock-punk (the Jam, Louise Attaque si si...), et bien sûr rock progressif (Genesis et Yes). Personnellement le jeu au médiator est incroyablement gratifiant, le son ressort immédiatement (c'est d'ailleurs pour ça que le bassiste des strokes a laissé tombé la ricken pour la Precision car le son ressortait trop par rapport aux guitares).
Son look va de paire avec sa personnalité musicale et ne laisse personne indifférent.

AVIS GLOBAL

Franchement on ne vient pas à la ricken par hasard, que ce soit en guitare ou en basse, particulièrement en France où elle est sous-représentée dans le PAF. Si vous lisez cet avis c'est que vous cherchez confirmation de sa particularité et que vous avez en tête les nombreuses icônes du rock qui utilis(ai)ent la 4003 (ou 4001 sa grande soeur). J'ai acheté la mienne après en avoir essayé une dans un magasin à Londres et je dois dire que j'ai été immédiatement conquis. Pourtant je suis fan de Fender, j'ai joué sur une Jazz Bass pendant des années et je cherchais une Precision pour un son plus rock. Mon problème c'est que des Precision j'en ai essayé des tas, certaines me plaisaient beaucoup et d'autres me decevaient inversement. En comparaison la ricken donne l'impression de moins varier d'un instrument à l'autre, peut-être parce qu'il n'y en a pas 36 modèles fabriqués partout dans le monde selon 36 spécifications différentes.
Le modèle que j'ai acheté à Paris était donc le second que j'essayais et c'est là que j'ai eu la confirmation que c'était celle que je cherchais. Pour autant cette basse n'est pas donnée mais quand on voit la lutherie et le soucis du détail on ne se pose pas la question longtemps (contrairement à Fender).