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Cosme Basses MOJI HSC 6 Gaucher Custom
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Cosme Basses MOJI HSC 6 Gaucher Custom
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« Instrument unique pour amateur éclairé »

Publié le 24/05/09 à 18:42
Cet instrument construit en France au début de l'année 2009 est le tout premier commercialisé par le luthier Patrick Cosme.</div>
-Manche : headless collé 11 plis : 2 en érable ondé / 2 en amarante + filets : 4 en érable/ 3 en amarante
- 2 trussrods double action
- Touche : plate, sans radius, en érable moucheté + 2 filets de sous-touche : érable / amarante
- Diapason 31"
- Frettée 27 cases
- Repères sur la touche : noirs, 2mm
- Repères de touche sur la tranche : noirs, 2mm
- Sillet : frette 0
- Frettes : nickel / argent à 18% , 2,4mm
- Corps : limba (=korina)
- Table : érable pommelé (légèrement spalted) + filets : érable / amarante .
- Rampe bois : limba / érable pommelé (légèrement spalted ) + filets érable / amarante
- Micros (sous la rampe) : deux micros Delano SBC HE double bobinage
- Switch noir série/simple/parallèle pour chaque micro
- Pré-ampli John East U-Retro 5 Knob Deluxe câblé en 9V
- Boutons de potentiomètre en métal noir
- Pièce de tête noire avec 9 mm d'entre axe
- Pontets individuels noirs avec 18 mm d'entre axe
- Strap locksSchaller noirs
- Blindage intégral de la cavité d’électronique en cuivre
- Finition huilée et cirée




UTILISATION

Son poids est d’environ 4 kg, très correct pour une 6 cordes. Cela se justifie par l’absence de tête ainsi que l’utilisation du limba, qui est une essence légère.
Le manche collé bénéficie d’une échancrure très importante à l’arrière du corps, ce qui permet un accès facilité aux dernières cases à l'inverse d'une Jazz Bass avec talon. D’autre part, celui-ci possède un profil en D asymétrique, l’épaisseur est ainsi plus importante au niveau des cordes graves qu’au niveau des cordes aiguës.
Toutefois, l'épaisseur du manche reste assez importante. Après comparaison, il se rapproche de celui des Warwick Thumb Singlecut. D'autre part, bien qu'un chanfrein soit présent à la jonction corps/manche, la prolongation d'épaisseur du manche à cet endroit est flagrante.
La touche plate permet d’obtenir une action uniforme des cordes au-dessus de la rampe.
Le diapason court contribue à limiter la crispation de la main droite dans les graves, et n’altère en rien la tension des cordes, qui est égale voire supérieure à une basse munie d’un diapason 34".
La basse est très bien équilibrée, le singlecut ne gêne en aucun cas, et la corne inférieure, outre son ouverture suffisante pour titiller les aigus, apporte un soutien agréable une fois assis.

Tous les réglages que je souhaitais ont été appliqués, que du positif donc. Au niveau de la main gauche la rampe est fixe et l’action des cordes suffisante pour jouer aux doigts et avoir de l’appel pour les notes suivante. L’espace entre la fin de la touche et la rampe est lui aussi suffisant pour le slap, bien que cela ne soit pas ma technique de prédilection.
La main droite n’est freinée nulle part, les frettes sont bien taillées et on glisse aisément sur les 27 cases du manche.
Les réglages de l’électronique sont intuitifs, bien qu'à l'usage je n'utilise pas tous les sons.

SONORITÉS

La basse de part le choix des bois et sa conception est naturellement chargée en médium, ce qui lui confère une excellente précision et une dynamique époustouflante. Les micros Delano et le préampli John East remplissent bien leur rôle et restitue parfaitement le son.
La combinaison de bois ainsi que de l’électronique était totalement novatrice pour moi, mais le résultat final dépasse largement tout ce que j’aurais pu imaginer, y compris l’avis de Patrick Cosme lui-même. La magie de la lutherie…
Après un certain temps à jouer avec cette basse, je n'ai pas retrouvé un son aux doigts aussi défini, organique et gras avec d'autres instruments.
En mettant les micros en parallèle et en restant en passif, c'est pour moi LE son.

Cette basse se prête très bien à une utilisation soliste à la manière de Dominique Di Piazza (d’ailleurs ses caractéristiques sont très proche de certaines de ses basses), et trouve parfaitement sa place dans un contexte de groupe.
Néanmoins, le son reste assez typé et moderne. Cette basse se rapproche davantage des sonorités type Ken Smith (le placement des micros n'est pas anodin), et par conséquent, ne passe pas "partout", même en corrigeant le son en actif.

Je l’ai utilisé aussi bien branché en direct sur un pc, que sur un ampli (Fender Rumble 100W, Markbass LMK 250, ceux disponible dans les locaux de répétition... puis TC Electronic !).

AVIS GLOBAL

Je l'ai utilisé pendant près d'un an et cela quotidiennement.
Etant gaucher, il est toujours difficile d'essayer de nombreux modèles. Je souhaitais donc que mon instrument me fasse oublier ce désagrément de société.
D'autre part, l'envie d'avoir un instrument unique était très forte, bien que je n'avais pas testé autant de matériel qu'aujourd'hui.
Patrick Cosme a donc comblé cette envie.
Ce que j'ai aimé (et que j'aime toujours) :
- le son aux doigts, digne des meilleures basses du marché
- les beaux bois
Ce que j'ai moins aimé (à l'usage et en comparaison avec d'autres instruments pas forcément haut de gamme) :
- l'épaisseur du manche (rédhibitoire)
- le diapason court pour jouer dans les aigus (je suis plus à l'aise sur un 34")
- la finition huilée (je souhaitais un rendu "blanchâtre" de l'érable, et vu que je suis pas plus soigneux avec une basse à 300 Euros, un vernis satiné aurait été plus judicieux pour les deux cas)
Actuellement mes besoins sont tout autre, j'ai donc cédé ce magnifique instrument à un confrère gaucher.

Concernant le rapport Q/P, après avoir pris connaissance du prix réel des fournitures d'un tel instrument, je dirais que bien que la qualité fut au rendez-vous (c'est très bien fini et ça sonne), seul l'offre et la demande peut justifier le prix.
Cet instrument se paie environ 4500 Euros neuf. Donc si on adhère entièrement à ce que propose Patrick Cosme, c'est justifié.

Actuellement je ne mettrais pas une telle somme dans un instrument car cette offre ne me correspond plus.
Bien qu'ayant un diapason court, l'épaisseur du manche m'a fait souffrir, et c'est pour cela que je ne joue que des basses ayant un profil de manche très fin (Ibanez, Leduc...).

Je pourrais éventuellement refaire ce choix en proposant un cahier des charges très précis, donc en corrigeant les points qui m'ont conduit à me séparer de cet instrument unique, et probablement en allant à l'essentiel (bois moins figurés et électronique simplifiée).

Vous pouvez retrouver des extraits sonores directement sur le site de Patrick Cosme.