Philips SHP9500

Le casque Philips SHP9500 est un modèle circum-auriculaire ouvert équipé de transducteurs dynamiques à aimants néodymes. En France, il est commercialisé aux alentours de 120€, mais on le trouve facilement à l'étranger pour 90€ port compris (parfois moins selon les offres). Bien qu'il soit présenté comme le "petit frère" du casque hi-fi Philips Fidelio X2HR, ces deux modèles n'en sont pas moins calibrés pour obtenir un rendu de type "diffuse-field", tout comme les Sennheiser HD 580/600/650.

Spécifications
Le SHP9500 combine une relativement basse impédance de 32 ohms avec une sensibilité dans la moyenne (200Mw requis pour atteindre un niveau de 101 dB). Résultat : il offre un rendu correct branché sur à peu près n'importe quelle sortie casque, mais pour exprimer pleinement sa dynamique il est préférable d'utiliser un ampli dédié capable de délivrer au moins 50Mw sous 32 ohms (idéalement 100Mw), ce qui n'est malheureusement pas le cas de la majorité des interfaces audio.

Construction
C'est solide et c'est étonnament léger, mais avec tout ce plastique on est clairement pas sur une finition haut de gamme. Heureusement, il y'a cet arceau en métal qui a l'air plutôt résistant, et les plastiques ont l'air de bonne qualité. Bref, rien de honteux (ni d'extra-ordinaire) pour un casque à moins de 100€.
Un point intéressant à relever tout de même : le câble détachable se raccorde au casque par un simple jack 3.5mm, le rendant de fait compatible avec de nombreux câbles alternatifs et autres accessoires bien pratiques (tels que les micros de type "boom" dans le genre du ModMic de chez Antlion, ou des télécommandes filaires, entre autres).

Ergonomie
Compliqué de donner un avis objectif tellement ça dépend de la morphologie de chacun. Beaucoup de gens le trouvent plus confortable que le Sennheiser HD 600 auquel on le compare souvent, mais ce n'est pas mon cas. Ce qui est sûr, c'est qu'il est très léger, ce qui lui permet de ne jamais trop peser sur la tête. En revanche, j'ai les oreilles plutôt décollées, et je trouve que les coussinets ne sont pas suffisamment épais si bien que les coques m'appuient sur le bout des oreilles, ce qui peut devenir inconfortable pendant de longues sessions d'écoute. Et tant qu'on y est avec les coussinets, si le tissu qui les recouvre n'est pas réellement désagréable, il est loin d'être aussi doux que ce qu'on trouve sur beaucoup de casques plus haut de gamme. Heureusement, on peut facilement les changer !
Enfin le casque a parfois tendance à glisser, surtout quand on bouge la tête. Personnellement j'aimerais qu'il me "pince" mieux les côtés du crâne, ce qui pourrait aider à compenser sa légèreté, afin de mieux tenir en place.

Son
Là c'est clairement le gros point fort de ce casque : son rendu extrêmement neutre qui le rend particulièrement adapté à l'écoute analytique en studio. Citons en particulier :
- Le réalisme de la scène sonore, qui s'avère spacieuse et très précise, permettant de localiser finement la source de chaque son. Sur ce point il se rapproche même du Sennheiser HD 800, tout en se montrant plus naturel dans la reproduction. Typiquement le genre de casque avec lequel je suis à l'aise pour effectuer des réglages panoramiques ou paramétrer une réverb. Très appréciable.
- L'équilibre tonal dont il fait preuve, surprenant pour un casque au tarif si contenu. C'est bien simple : dans les graves et les mediums, sa réponse en fréquence est exactement la même que celle du HD 600 - référence absolue en studio depuis la fin des années 90 - tandis qu'il se montre un peu plus présent (et donc plus linéaire) dans les aigus, lui permettant de ne pas souffrir du "voile Sennheiser" dont certains se plaignent sur la série HD.

Ceci dit, tout n'est pas parfait non plus : le SHP9500 souffre de quelques petits défaut dans sa reproduction, à commencer par la présence de distortion qui, si elle reste contenue à un niveau d'écoute modéré, augmente vite sur tout le spectre dès qu'on pousse le volume. Le rendu devient alors un peu brouillon, surtout sur les mixs chargés.
N'oublions pas non plus que c'est un casque équipé de transducteurs 50mm de conception vieillissante, ce qui l'empêche de reproduire correctement les extrêmes graves. Avec certains modèles il est possible de combler ce manque en ayant recourt à un peu d'égalisation, mais cela n'a guère d'autre effet que d'augmenter le niveau de distortion sur celui-ci...
Attention aussi à l'utilisation de Sonarworks SoundID Reference Headphones : la calibration atténue les aigus, et sur ce casque cela se traduit par une réduction importante de l'effet de spatialisation. Si vous ne pouvez ou voulez pas utiliser mon astuce de correction du profil de calibration, alors mieux vaut se passer complètement de Sonarworks avec ce casque en particulier, qui est déjà bien assez neutre en sortie de boîte.


Conclusion
Ce SHP9500 est un très bon outil pour le studio, surtout en phase de mixage lorsqu'il est utile d'effectuer des contrôles au casque. Alors oui, il existe d'autres modèles encore meilleurs pour ça - à commencer par les casques à transducteurs magnétiques planaires de chez Hifiman ou Dan Clark Audio. Cependant il s'agit là de modèles 5 à 15 fois plus chers que ce "petit" Philips, qui tient étonnament bien la comparaison face aux grandes références que sont les HD 580/600/650 de chez Sennheiser. Bref, un rapport qualité/prix difficile à battre !

Les points forts
• Largeur, profondeur et précision de la scène stéréo, dans le haut du panier de ce que proposent les casques ouverts.
• Timbre aussi équilibré qu'un HD 600 entre 60 Hz et 1500 kHz.
• Aigus mieus équilibrés que ceux d'un HD 600 au delà de 3 kHz.
• Construction légère mais solide.
• Connecteur au format jack 3.5, compatible avec de nombreux câbles et accessoires.
• Prix contenu : un casque vraiment utilisable en mixage pour moins de 100€ !
• Plus confortable que les HD 600/650 selon certains...

Les points faibles
• ...ou un peu moins confortable selon d'autres, en fonction de leur morphologie.
• Basses fréquences trop en retrait sous les 50 Hz.
• Niveau de distortion qui augmente vite avec le volume.
• Rendu qui manque un peu de dynamique avec les sorties casque moins puissantes.
• La conception ouverte qui laisse le son passer (généreusement) dans les deux sens.