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Sebounet
« Revêche et surpuissant, mais c'est pour ton bien »
Publié le 06/08/20 à 11:15
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
Mise en œuvre et ergonomie:
La mise en œuvre du système VM est très exigeante. Tu te crois dans le cockpit d'une navette spatiale, 90 boutons te clignotent au visage, et ne te disent d'abord rien du tout. Sans mode d'emploi, c'est mort: rien n'est immédiat, car tout est puissant. L'OS est un énorme labyrinthe, où certaines fonctions sont liées à d'autres sans qu'on te le dise. Tu dois savoir ce que tu attends de ta console, C'est seulement cela qui va guider ta programmation. C'est un instrument de professionnel, sans la moindre concession. Si tu veux du "easy installing", passe ton chemin. Il m'a fallu plusieurs semaines pour être bien à l'aise avec toutes les fonctions, tellement elles sont nombreuses et configurables. A l'usage, on constate ensuite combien console et processeur ont été bien pensés: c'est un travail d'orfèvre.
L'écran de la VM-C 7100 est étonnamment lisible mais réagit parfois un peu tard. Les liaisons avec les processeurs externes (deux complets VM 7200 dans mon cas) sont très stables. Il est impossible d'éloigner les deux processeurs de plus que quelques mètres l'un de l'autre, c'est hyper-dommage et cela restreint l'usage en live.
Evaluation par système:
Préamp-convertisseurs: exceptionnels. Oui, c'est du vieux matos, mais il sonne comme tu peux pas l'imaginer. Là on tape haut, promis.
EQ: la totale. Y en a PARTOUT. Par canal tout d'abord 4 bandes paramétriques Notch – baxendall – LPF – BPF – HPF, avec modélisation sur l'écran. Ensuite, encore un petit 3 bandes vite-fait avant chaque envoi d'effets. Pour suivre, en master, un 31 bandes en insertion, travaillé avec un analyseur de spectre. Ou un 10 bandes paramétriques, tu choisis.
Compressions: Par canal, qui ne remplacera jamais un chaud DBX, puis de la compression multi-bandes en master, mais qui ne remplacera jamais la puissance un finalizer. De nouveau, la palette de réglages est complète, mais je réserve les compressions et gate pour arrondir ou durcir certains instruments individuels.
Effets: de base, il y en a deux. Après ajout de cartes d'effets dans les deux processeurs j'en ai… 16 dans la machine. Le processeur 1 offre 8 effets qui traitent n'importe quoi du processeur 1, et le processeur 2 offre 8 effets qui traitent le processeur 2. Les reverbs et phaser ne me stupéfient pas. Les délais sont nombreux, il y a du RSS, des trucs déments, des disto (somptueuses), des outils de pré-mastering, des modélisations de HP… Certains effets ont leur propre chainage: un truc de guitare passe par sept étapes différentes pour un résultat totalement renversant. Ces effets doivent cependant être regardés avec un peu de recul – ils sont généreux dans leurs réglages, mais ne "dépotent" pas vraiment. Ils ne m'apportent aucune inspiration particulière, ils peuvent faire illusion dans un live, mais ils ont un côté purement utilitaire. A l'aveugle je maintiens une vraie différence avec mes racks externes, qui eux amènent de la profondeur, du "vivant". Tous les effets ne peuvent pas être utilisés partout: il y a des interdictions logicielles surprenantes: tel effet d'insertion ne peut être utilisé que sur les pistes 1-4, ou 12-16, tel autre que sur les 5-8, etc… Etonnant, il faut s'y faire.
Effets master: oui, il y a des effets de mastering. Plutôt pour du live, mais fortement paramétrables. Particulièrement sur des drums, ils ont une utilité évidente.
Routage: le format est incroyablement ouvert, et totalement complexe. Paradoxe de cette complexité, l'ergonomie est ardue, ou alors les ingénieurs ont cru qu'on était tous des cyborgs. Quand je dis que tout est paramétrable, ce n'est pas une plaisanterie: le moindre bout de signal peut être routé vers n'importe quoi. En trifouillant, tu peux sortir des schémas de branchement sans limite. Mais comme certaines fonctions dépendent d'autres fonctions, et comme certaines fonctions ne sont pas accessibles sur toutes les pistes, il faut garder en permanence en tête tout ton set et toutes tes anciennes décisions. C'est ici que la flexibilité de la machine est autant un défaut qu'une qualité. Mon set (VM-C 7100 et deux processeurs VM 7200) permet de router jusqu'à 96 signaux.
Aux/outs: pléthoriques. L'avantage d'avoir deux racks processeurs, c'est que j'obtiens 24 bus assignables (12 par processeur), de l'AES-EBU, du SPDIF, des monitorages, des outs studio, le tout fortement paramétrable. Tu peux aller très, très loin dans le délire, et tes effets externes resteront les bienvenus dans le dispositif. Mais, de nouveau, pour bien comprendre ce que tu fais, tu dois réfléchir, intégrer la philosophie du système et rester bien calme. Sinon c'est mort.
Automation: très peu accessible à mon goût, pas évident du tout. Ne l'achetez pas pour de l'automation.
Mode d'emploi: Il est complet mais ne dit pas toutes les implications d'une fonction sur une autre. Je pense que la machine est tellement complexe que les ingénieurs ont eu de la difficulté à tout expliciter.
MIDI: y a pas énormément de choses, ce n'est pas une surface de commande.
Sauvegarde: sur une antique smartmedia card (2 mb jusqu'à 16 mb)
Ergonomie: hermétique et ne pardonne rien. Si c'est faux, le système te dit que c'est faux et reste muet. Le paramètre humour/pédagogie n'est nulle part mentionné comme téléchargeable. Cette console n'est pas pour les débutants.
Trois regrets:
a) Le gros risque de la machine, c'est de perdre un signal dans le dédale hallucinant des possibilités de routage. b) Quelques fonctions demandent d'en sacrifier une autre (par exemple, l'equalo 31 bandes en master ne fonctionne qu'en sacrifiant deux autres effets, etc…). c) La console de commande n'a qu'une ridicule paire d'entrées et aucun insert. Ainsi, quand tu es à ta console et que les racks sont à 100m, difficile de piloter avec tout ton matériel à distance, perso j'ai toujours besoin d'un ou deux racks "sous la main". Ça ça manque beaucoup.
Conclusions:
Le son? DIVIN. Il y a une classieuse brillance à partir de 4 khz, hyper-agréable. Les transitoires sont précises. Les attaques ont tout leur sens. Ça respire. Les basses sont moelleuses. J'ai redécouvert tout mon set de claviers: les processeurs enterrent tous les convertisseurs que j'avais entendus jusque-là, et mettent en avant des détails inconnus. J'avais certains sons décevants, ils deviennent soudain vivants, pêchus, organiques. Certaines particularités de mes claviers inaudibles via mon ancienne DM-24 prennent tout leur sens via les VM-7200.
Les convertisseurs, routage, OUT/AUX enterrent toutes les consoles digitales pour home-studio actuelles, même chères. On est dans du haut de gamme.
Vu l'ergonomie très particulière, je vois d'avantage le système VM-7200 en studio qu'en live: la seule chose que ce système a d'immédiat, c'est sa puissance. Il est infiniment compliqué d'arriver à ses fins du premier coup, mais si tu as le courage d'affronter cette navette spatiale hors-norme, pour du studio, du routage très complexe, ou un home-studio haut de gamme, le système VM-7200 sera impérial.
La mise en œuvre du système VM est très exigeante. Tu te crois dans le cockpit d'une navette spatiale, 90 boutons te clignotent au visage, et ne te disent d'abord rien du tout. Sans mode d'emploi, c'est mort: rien n'est immédiat, car tout est puissant. L'OS est un énorme labyrinthe, où certaines fonctions sont liées à d'autres sans qu'on te le dise. Tu dois savoir ce que tu attends de ta console, C'est seulement cela qui va guider ta programmation. C'est un instrument de professionnel, sans la moindre concession. Si tu veux du "easy installing", passe ton chemin. Il m'a fallu plusieurs semaines pour être bien à l'aise avec toutes les fonctions, tellement elles sont nombreuses et configurables. A l'usage, on constate ensuite combien console et processeur ont été bien pensés: c'est un travail d'orfèvre.
L'écran de la VM-C 7100 est étonnamment lisible mais réagit parfois un peu tard. Les liaisons avec les processeurs externes (deux complets VM 7200 dans mon cas) sont très stables. Il est impossible d'éloigner les deux processeurs de plus que quelques mètres l'un de l'autre, c'est hyper-dommage et cela restreint l'usage en live.
Evaluation par système:
Préamp-convertisseurs: exceptionnels. Oui, c'est du vieux matos, mais il sonne comme tu peux pas l'imaginer. Là on tape haut, promis.
EQ: la totale. Y en a PARTOUT. Par canal tout d'abord 4 bandes paramétriques Notch – baxendall – LPF – BPF – HPF, avec modélisation sur l'écran. Ensuite, encore un petit 3 bandes vite-fait avant chaque envoi d'effets. Pour suivre, en master, un 31 bandes en insertion, travaillé avec un analyseur de spectre. Ou un 10 bandes paramétriques, tu choisis.
Compressions: Par canal, qui ne remplacera jamais un chaud DBX, puis de la compression multi-bandes en master, mais qui ne remplacera jamais la puissance un finalizer. De nouveau, la palette de réglages est complète, mais je réserve les compressions et gate pour arrondir ou durcir certains instruments individuels.
Effets: de base, il y en a deux. Après ajout de cartes d'effets dans les deux processeurs j'en ai… 16 dans la machine. Le processeur 1 offre 8 effets qui traitent n'importe quoi du processeur 1, et le processeur 2 offre 8 effets qui traitent le processeur 2. Les reverbs et phaser ne me stupéfient pas. Les délais sont nombreux, il y a du RSS, des trucs déments, des disto (somptueuses), des outils de pré-mastering, des modélisations de HP… Certains effets ont leur propre chainage: un truc de guitare passe par sept étapes différentes pour un résultat totalement renversant. Ces effets doivent cependant être regardés avec un peu de recul – ils sont généreux dans leurs réglages, mais ne "dépotent" pas vraiment. Ils ne m'apportent aucune inspiration particulière, ils peuvent faire illusion dans un live, mais ils ont un côté purement utilitaire. A l'aveugle je maintiens une vraie différence avec mes racks externes, qui eux amènent de la profondeur, du "vivant". Tous les effets ne peuvent pas être utilisés partout: il y a des interdictions logicielles surprenantes: tel effet d'insertion ne peut être utilisé que sur les pistes 1-4, ou 12-16, tel autre que sur les 5-8, etc… Etonnant, il faut s'y faire.
Effets master: oui, il y a des effets de mastering. Plutôt pour du live, mais fortement paramétrables. Particulièrement sur des drums, ils ont une utilité évidente.
Routage: le format est incroyablement ouvert, et totalement complexe. Paradoxe de cette complexité, l'ergonomie est ardue, ou alors les ingénieurs ont cru qu'on était tous des cyborgs. Quand je dis que tout est paramétrable, ce n'est pas une plaisanterie: le moindre bout de signal peut être routé vers n'importe quoi. En trifouillant, tu peux sortir des schémas de branchement sans limite. Mais comme certaines fonctions dépendent d'autres fonctions, et comme certaines fonctions ne sont pas accessibles sur toutes les pistes, il faut garder en permanence en tête tout ton set et toutes tes anciennes décisions. C'est ici que la flexibilité de la machine est autant un défaut qu'une qualité. Mon set (VM-C 7100 et deux processeurs VM 7200) permet de router jusqu'à 96 signaux.
Aux/outs: pléthoriques. L'avantage d'avoir deux racks processeurs, c'est que j'obtiens 24 bus assignables (12 par processeur), de l'AES-EBU, du SPDIF, des monitorages, des outs studio, le tout fortement paramétrable. Tu peux aller très, très loin dans le délire, et tes effets externes resteront les bienvenus dans le dispositif. Mais, de nouveau, pour bien comprendre ce que tu fais, tu dois réfléchir, intégrer la philosophie du système et rester bien calme. Sinon c'est mort.
Automation: très peu accessible à mon goût, pas évident du tout. Ne l'achetez pas pour de l'automation.
Mode d'emploi: Il est complet mais ne dit pas toutes les implications d'une fonction sur une autre. Je pense que la machine est tellement complexe que les ingénieurs ont eu de la difficulté à tout expliciter.
MIDI: y a pas énormément de choses, ce n'est pas une surface de commande.
Sauvegarde: sur une antique smartmedia card (2 mb jusqu'à 16 mb)
Ergonomie: hermétique et ne pardonne rien. Si c'est faux, le système te dit que c'est faux et reste muet. Le paramètre humour/pédagogie n'est nulle part mentionné comme téléchargeable. Cette console n'est pas pour les débutants.
Trois regrets:
a) Le gros risque de la machine, c'est de perdre un signal dans le dédale hallucinant des possibilités de routage. b) Quelques fonctions demandent d'en sacrifier une autre (par exemple, l'equalo 31 bandes en master ne fonctionne qu'en sacrifiant deux autres effets, etc…). c) La console de commande n'a qu'une ridicule paire d'entrées et aucun insert. Ainsi, quand tu es à ta console et que les racks sont à 100m, difficile de piloter avec tout ton matériel à distance, perso j'ai toujours besoin d'un ou deux racks "sous la main". Ça ça manque beaucoup.
Conclusions:
Le son? DIVIN. Il y a une classieuse brillance à partir de 4 khz, hyper-agréable. Les transitoires sont précises. Les attaques ont tout leur sens. Ça respire. Les basses sont moelleuses. J'ai redécouvert tout mon set de claviers: les processeurs enterrent tous les convertisseurs que j'avais entendus jusque-là, et mettent en avant des détails inconnus. J'avais certains sons décevants, ils deviennent soudain vivants, pêchus, organiques. Certaines particularités de mes claviers inaudibles via mon ancienne DM-24 prennent tout leur sens via les VM-7200.
Les convertisseurs, routage, OUT/AUX enterrent toutes les consoles digitales pour home-studio actuelles, même chères. On est dans du haut de gamme.
Vu l'ergonomie très particulière, je vois d'avantage le système VM-7200 en studio qu'en live: la seule chose que ce système a d'immédiat, c'est sa puissance. Il est infiniment compliqué d'arriver à ses fins du premier coup, mais si tu as le courage d'affronter cette navette spatiale hors-norme, pour du studio, du routage très complexe, ou un home-studio haut de gamme, le système VM-7200 sera impérial.