« Ça faisait longtemps que...  »

Comme beaucoup de guitaristes, je suis en quête perpétuelle du son allant du gros overdrive à la grosse disto.
Mais pas que !
Idéalement, je cherchais un son massif mais bien défini, aux antipodes des disto fuzzy par exemple, mais qui respire aussi !
Une disto ravageuse mais qui laisse entendre chaque note, bref une bonne définition !

Pour la petite histoire, j'avais repéré la pédale signature de Satchel (Steel Panther) nommée la Pussy Melter, mais en édition limitée.
Trop limitée car je suis arrivé après la guerre...
Claquer 600 à 700 balles dans une pédale, non merci !
Mais le son délivré par la Pussy Melter me restait en tête, fermement convaincu qu'elle représentait mon idéal en disto, très typé EvH, mais avec un côté moins boueux, tranchant et avec de beaux bas médiums nets.
J'ai donc dû chercher une alternative.
Me voilà donc cherchant sur YouTube des vidéos de disto et des comparatifs entre celles ci.
Et là : miracle ! Je tombe sur une vidéo où sont comparées la Pussy Melter, la Revv G4 et la pédale signature Abasi. La voici pour les curieux :



Et ce fut la révélation. Typiquement le genre de son bien étoffé comme je les aime et capable d'être encore plus brutale que la Pussy Melter !
Illico je commande la Revv G4 et m'empresse de la tester sur mon matériel : Gibson Les Paul équipée de micros EMG 57/66 + ampli à lampes Ibanez TSA 15H retubée en JJ 6v6s / ecc83cz Tad + cab semi ouvert home made.
Comme indiqué dans le manuel de la bête, je place tous les potards (level, gain, basses, mediums et trebles) à environ midi, G4 en input d'ampli. C'est tranchant, net, ça a du corps, de la texture ! Me voici enfin possesseur du son que je convoitais depuis si longtemps, et ce sans l'ombre d'un réglage !
A moi la sonorité typée hard rock FM des années 80-90 à la Steel Panther !!! Jamais je n'aurai pensé que le rendu serait si bon.
Ma surprise est palpable, car beaucoup d'utilisateurs s'accordent à dire qu'il vaut mieux brancher cette pédale dans la boucle de l'ampli pour bénéficier de son plein potentiel, j'essaierai à l'occasion.
Je décide donc de trifouiller les potards pour faire rugir la boite à graou ; l'égalisation est ultra réactivé, diablement efficace, il faut doser proprement et avec parcimonie pour trouver ce qu'on cherche mais on l'obtient toujours.
En ajustant les 3 positions de l'interrupteur central nommé " agression" (j'adore), on obtient soit le canal bleu des têtes Revv 100 ou 120 W (je sais plus et n'ai pas le plaisir de les avoir testées) en position haute ou le canal rouge énervé avec le mini switch tout en bas. La position centrale est la moins violente.

Mode bleu : plus de gain, égalisation plus bassy, médiums secs, propre et net, on est sur les terres de Metallica époque Black Album, mais plus charpenté, plus lourd, plus profond, plus couillu !

Mode rouge : encore plus de gain, son légèrement plus boueux et égalisation plus typée styles extrêmes (death, djent, hardcore brutal à la Rise of the North Star).

Mode normal : plus civilisé, type classic rock à la AC/DC en mettant le gain à 15/25%. Hard rock type Maiden ou Megadeth en creusant les médiums et en augmentant légèrement le gain.

En gros, voyez un peu ce switch comme un switch temporel : normal = années 80-90 / bleu = 90-2000 / rouge = post 2000.
Voilà ma vision, mon humble ressenti, ce que ça m'évoque, simplement.

Vous l'aurez bien compris, cette pédale est très 4x4, pour peu que vous maîtrisez l'égalisation et le gain vous avez à peu près tous les registres englobés du classic rock au death metal en drop A

La qualité perçue de la pédale est excellente, cela commence même avant déballage, lorsque vous tenez son écrin entre vos mains.
Aucune faute de goût, c'est sobre et efficace.
On trouvera dans la boîte une notice succincte qui tient sur 2 petites cartes format carte de visite qui résume les consignes, des autocollants siglés Revv et même un petit sachet de bonbecs ! Petite attention rigolote qui annonce l'état d'esprit de ses concepteurs.
La pédale est plutôt légère, mais transpire la qualité.
La peinture légèrement nacrée rouge sang est bien posée et les capuchons de potards ont l'air d'être en métal, vissés pour ne pas bouger de leur axe.
Le switch est silencieux, pas de "ploc" à déplorer lors de son enclenchement, ni en sens inverse.
Tout est à sa place, l'alimentation se fera en 9v classique, avec positif autour et centre négatif. Sa consommation est plutôt légère, 17mA de mémoire.
Elle est true bypass également, afin de ne pas altérer votre son de base.

Pour résumer (surtout que le texte est déjà bien long, mais chaque pédale a son histoire, non ?), cette pédale boutique fabriquée au Canada m'épate. Le prix est assez élevé car on frôle les 200€, mais reste dans les tarifs des pédales boutique. Sauf que contrairement à certaines fois, bah on en a pour son argent.
Sa polyvalence et son potentiel sont impressionnants, car en plus :
vous pouvez aussi brancher cette pédale direct dans votre carte son ou ampli de puissance pour peu que vous disposiez d'un emulateur de hp digne de ce nom ou d'un cab.
Donc elle pourra vous suivre de chez vous à la scène en passant par le studio, aussi.
Revv avait frappé un grand coup avec la G3 et récidive avec la G4, très inspirée de sa grande sœur mais avec les retours utilisateurs de cette dernière pris en compte lors de son élaboration.
Pas mal de matériel est passé entre mes mains de passionné de gros son et aucune pédale testée ne lui arrive à la cheville.
Ne comparez pas cette pédale avec un Mxr Fullbore ou une Metal Zone de chez Boss, qui pour moi sonnent tronçonneuse (même si on peut en tirer quelque chose de potable) car on en est loin.
Revv propose une pédale vivante, presque organique, qui restituera fidèlement les nuances de jeu, car elle est très dynamique. Même avec le gain à midi il est possible d'obtenir un son quasi clair en égrènant vos notes avec douceur !
L'impression d'avoir un ampli à lampes qui réagit à l'attaque, c'est énorme !
Désolé pour le pavé, j'espère sincèrement vous avoir motivé suffisamment pour l'essayer, même si je n'ai pas d'actions chez eux