« Une Octave Fuzz monophonique parfois massive et parfois spongieuse »

Pédale d’effet analogique qui s’apparente à un synthétiseur / octave Fuzz, avec réglages de niveau de sortie (Level), tonalité (Filter), distorsion (Base) et de trois octaves : -2 (Sub), -1 (Down) et +1 (Up). Je l’ai achetée 140€ d’occasion sur Guitare Village, puis testée durant quelques mois à travers des styles rock/indie/ambient, avec une Jazzmaster TVL ou une Duesenberg Caribou, branchée sur un Laney L5-studio Lionheart. Il s’agit de la version 2 avec le soft switch qui peut se révéler utile, cependant les potards ont montré une résistance un peu désagréable en tournant dans le sens horaire.

Tout d’abord, le réglage de Level permet d’ajuster le niveau sonore. Ici pas nécessairement besoin de Mix, car lorsque les potards Sub, Down et Up sont à zéro, on a seulement l’instrument qui passe à travers le Filtre et la Base. Justement la Base est une Distorsion carrée assez franche, qui est plutôt agréable à jouer sans les Octaves supplémentaires, pour peu qu’on ajuste bien le Filtre. Ensuite, dès que les octaves entrent en jeu, les sonorités sont radicalement différentes, cela envoi sévère dans le genre mur du son. Le Sub (-2) est moins perceptible que le Down (-1) et devra être dosé avec soin pour ne pas limiter la dynamique et la présence de l’instrument. Le Up (+1) donne un super rendu typé Octave Fuzz (plus dans le style Foxx que Superfuzz à mon goût), mais il prend rapidement beaucoup place, d’où l’importance du réglage de filtre.

C’est une pédale difficile à décrire, et qui nécessite vraiment d’aller écouter les nuances qu’elle permet (le visionnage du reportage qui lui est dédié par son fabricant EQD m’avait rendu curieux). C’est une Distorsion / Fuzz plutôt spongieuse, ce qui s’expliquent facilement car les octaves supplémentaires vont enrichir les fréquences basses et aigues, en laissant un léger creux dans les mediums. Je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer en groupe mais il est fort probable que l’effet soit un peu noyé dans le mix. Il est possible de « corriger » certaines fréquences en boostant avec une égalisation ou un OD (en aval dans mon cas), mais cela accentue au passage le côté brouillon...

La Bit Commander délivre des sonorités massives et parfois imprévisibles ! Elle demande un temps d’adaptation pour dompter ses réglages. Il parait qu’on peut la comparer à la Blue Box (jamais essayée), dans le sens où les notes jouées pourront créer des artefacts/glitchs à l’octave, voire à d’autres hauteurs selon la partie du manche sur lequel vous vous situez. Le manuel est plutôt clair là-dessus :
« Comme tous les effets d’octave analogiques, la Bit Commander demande qu’on respecte quelques règles pour obtenir des sons agréables : Utiliser le micro manche et ne jouer que des notes seules. Les meilleurs résultats sont obtenus en jouant les notes situées au-delà de la 7e frette sur toutes les cordes. En dessous de la 7e frette, l’effet fonctionnera mais peut provoquer des imperfections et des saccades. Plus une note est basse, plus la Bit Commander aura du mal à la traiter. L’utilisation d’une basse ou des registres les plus bas d’un clavier produiront des effets inattendus, tantôt agréables tantôt déplaisants. Il ne s’agit pas d’erreurs ou de faiblesses mais du fonctionnement naturel des octaveurs analogiques. »

Une fois en haut du manche, la fuzz délivrée est vraiment joussive et pousse à jouer des riffs très épais à vitesses effrénées. Le placement de la pédale après un compresseur peut aider à améliorer le tracking, sans non plus faire de miracles. Le côté monophonique de cet effet ainsi que la nécessité de jouer assez haut sur le manche m’ont poussé à m’en séparer pour me diriger vers d’autres Fuzz avec octave supérieure, ou utiliser plutôt un duo Fuzz / Octaver (Ricochet à l’octave inférieure).
Je vous encourage à tester si vous êtes fan des sons monumentaux et que vous tombez sur une occasion raisonnable.