Spaceman Artemis

La Spaceman Artemis est un filtre analogique 2 pôles "state-variable", donc multimode, avec options de modulation au format pédale.


Le format est peu ou prou celui des EHX XO et, à l'image des autres pédales de la marque (j'en ai touché deux autres), la qualité de fabrication est très bonne, même sans piocher dans les séries spéciales de Spaceman. Toutes sont fabriquées à la main, quoi qu'il en soit. La plaque gravée appliquée sur le dessus est du plus bel effet et le témoin d'activité est toujours soigné lui aussi.
Toutes les connexions (entrée, sortie, entrée pédale d'expression/CV et alimentation) sont sur les côtés.
Le footswitch est tout doux, il est relié à un relais. Le témoin d'activité est bleu et celui de modulation est rouge. J'aime pas les LED bleues. Bon, faut lui trouver un défaut



A l'utilisation, en bon filtre, son panneau permet de régler la fréquence de coupure, laquelle est commune aux trois filtres : passe-bas, passe-bande et passe-haut. On ajuste en fait la fréquence de coupure du passe-bande et les deux autres suivent. Ça a le mérite d'être pratique à l'usage.
Un groupe de trois potards servent à régler le volume de sortie de chacun des filtres, du silence à un boost de 10dB. Comprenez par là qu'on peut donc obtenir un filtre notch. Pas besoin de potard de mix : il suffit de régler le volume des bandes inintéressantes un peu au dessus de zéro pour ré-introduire du "dry".
Deux autres potards permettent de régler la quantité de modulation et la manière dont le jeu va influencer celle-ci ; j'y reviendrai.
Enfin, deux mini-potards permettent d'ajuster la résonance du filtre ainsi que le type de modulation.

La fréquence du filtre peut être réglée de 15Hz à 5kHz et peut être statique ou bien modulée. Au menu, suiveur d'enveloppe positif ou négatif et LFO à multiples formes d'onde : saw up, saw down, triangle et marche aléatoire. La profondeur de modulation est ajustable et en mode LFO, on peut aussi moduler la vitesse du LFO à la dynamique du jeu : riche.

Le voilà, le couteau Suisse : en passe-bande résonant, c'est une wah si on lui ajoute une pédale d'expression ou une auto-wah en utilisant le LFO ou le suiveur d'enveloppe; en notch avec LFO, c'est un phaser/vibe ; un envelope filter avec le suiveur d'enveloppe... et même un eq sommaire mais efficace en mode statique.

Outre le manuel, Spaceman propose quelques guides succincts pour utiliser le bidule : je recommande d'aller les consulter sur leur site : ça donne des idées et permet de bien appréhender les possibilités de l'effet.



A l'oreille, ce filtre est très musical, même dans des réglages un peu poussés. Il est "liquide" comme un Moog et un peu plus fin. Je l'utilise souvent comme un eq rudimentaire, histoire par exemple d'alléger un synthé Moog dans le bas pour en faire un pad ou une nappe un peu plus sibylline. J'utilisais parfois un Tech21 Q/Strip à cet effet et, même s'ils sonnent différemment, même si le Tech21 permet d'aller plus loin, vu mon usage, je songe à l'envoyer faire un autre heureux.

Plus extrême : la résonance peut être assez poussée et en l'augmentant, on peut atteindre des sonorités qui font plisser les yeux et tordre l'ampli ou l'effet suivant dans la chaine.

Plus subtile : en utilisant le LFO et en réglant les trois volumes au même niveau, il suffit d'en écarter un seul légèrement pour faire vivre un peu le son.



En bref, la Spaceman Artemis est un filtre de qualité plus qu'honnête. Sa flexibilité est un atout majeur et le son est au rendez-vous, goûts et couleurs mis à part. Il ne remplacera pas à l'identique un Moog MF-101 mais pour qui n'est pas ultrapuriste ni attaché à pléthore de connexions CV, il fera le boulot sans problème.