« Elle ne m'a pas convenu »

Je rédige cet avis pour contrebalancer les notes très positives données par d'autres utilisateurs sur le Syntakt, afin d'attirer l'attention d'éventuels futurs acheteurs sur quelques détails (et non par esprit de contradiction). J'ai possédé le Syntakt pendant plusieurs mois et ce n'était pas la première machine Elektron que j'avais, ayant déjà acheté un Digitakt et un Digitone, tous deux revendus assez rapidement.

Voilà ce qui m'a dérangé :
- la machine est solide et son ergonomie intelligemment pensée, mais la présence de deux sorties seulement pour un appareil comportant 12 pistes ressemble à une plaisanterie de mauvais goût. On m'objectera qu'avec l'Overbridge, on peut traiter les pistes séparément. Oui, à condition que ça ne plante pas, car ça n'a jamais été stable pour moi avec les deux précédentes machines et Reaper (il y avait un craquement au début de l'enregistrement). Avec le Syntakt, j'avais des bugs fréquents, notamment le gel de l'appareil quand je modifiais des paramètres après avoir activé l'enregistrement, ce qui m'obligeait à l'éteindre, à le rallumer et à tout recommencer. Cela rend l'Overbridge difficile à recommander en situation de concert. J'aurais aimé au moins 4 sorties, afin de faire des groupes et de pouvoir ajouter un compresseur à la partie rythmique, par exemple
- les pistes sont toutes monos, ce qui ressemble à une deuxième mauvaise blague. Le mode "chord" m'a paru assez ridicule, c'est à mon avis le pire modèle de synthèse proposé
- les effets sont trop peu nombreux et limités. Qui peut se satisfaire d'un delay, d'une distorsion et d'une reverb pour douze pistes ? Pas moi
- les modes de synthèse sont pour certains plutôt intéressants, mais les paramètres empêchent à mon avis de se plonger dans le sound design. On ne fait qu'effleurer la surface et cela devient frustrant si on a l'habitude de synthétiseurs complets et polyvalents. La FM m'a souvent paru suffisante pour créer des sons de base, mais j'aurais apprécié d'avoir accès à d'autres paramètres (différentes formes d'onde pour le modulateur, par exemple)
- les modes de synthèse analogique ne m'ont pas convaincu
- le séquenceur est facile d'accès, mais la limite de 64 pas est un peu pénible, bien qu'on puisse la contourner en ajoutant des probabilités et des parameter-locks, qui constituent à mes yeux les deux points forts du séquenceur Elektron. L'impossibilité de jouer les notes dans un ordre aléatoire s'est également révélée gênante pour moi
- la quantification propose de nombreuses gammes, mais cela ne fonctionne que si on enregistre les mélodies en direct. Dès que l'on passe en mode enregistrement pas à pas, ce n'est plus efficace car on peut entrer des notes qui ne sont pas dans la gamme choisie (une mise à jour a peut-être corrigé cela).

Dans l'ensemble c'est une machine qui m'a paru très perfectible et, comme d'habitude avec Elektron, un peu chère pour ce qu'elle offre. La segmentation de leurs produits repose sur un modèle économique adopté depuis de nombreuses années, que je comprends mais qui me déplaît.
J'ai passé quelques bons moments avec le Syntakt, mais j'ai plus souvent été frustré qu'enchanté par l'appareil. Ce n'est pas un mauvais outil, mais il ne me convient tout simplement pas.
Bien que ces deux manières de composer soient trop différentes aux yeux de certains pour être comparées, un iPad avec Drambo, qui propose un séquenceur similaire à celui d'Elektron, mais nettement amélioré (la limite est étendue à 256 pas et on dispose de quelques paramètres très intéressants, notamment la combinaison de plusieurs probabilités et la possibilité de sauter des pas dans la séquence), avec des effets nombreux et un système modulaire pour générer les sons répond davantage à mes attentes.