Goya Rangemaster 109-R

Comme mes autres Goya Rangemaster 109-B et 1092-R, cette 109-R au beau rouge Ferrari a été fabriquée en 1967 en Italie.

Surtout vendue aux Etats-Unis, c'est là que je l'ai trouvée.

C'est un des premiers modèles de cette gamme d'Archtop Hollowbody Thinline d'inspiration ES-330, à la vie si courte.

Elle se caractérise par :

- une caisse très légère (sans doute un pli de moins que la 1092-R) qui peut se révéler fragile au fil du temps.
- un manche à 20 frettes seulement, surmonté d'une belle tête avec des clés de réglage à bain d'huile toujours douces et précises
- et surtout les multiples boutons-poussoirs sélectionnant les combinaisons des 4 demi-micros simples, et les options de tonalité (Hi pour aigu, Med pour médium, Lo pour Grave)...
Ces boutons-poussoirs étaient dans la tradition de ces fabricants italiens, reconvertis dans la guitare électrique à cette époque où l'accordéon, leur produit-phare, était tombé en décrépitude.
- Un seul potentiomètre de volume, dont quelques degrés de rotation suffisent à donner ou ôter du brillant sans perte audible de puissance. Très intéressant.
- Pas de vibrato, mais un magnifique cordier "Goya" dans le style de l'époque, voisin des Hagström encore présents dans leurs nouvelles productions.

UTILISATION

Les belles cornes florentines permettent un accès correct aux aigus, malgré une jonction corps/manche à la 15ème case. Il est vrai que là, il n'en reste que 5 à exploiter.
Son clair immédiatement disponible. Le concept des boutons-poussoirs permet de passer d'une sonorité à l'autre sans hésitation.
Ce poids léger (2,500 kgs) se fait oublier facilement.
Frettes un peu trop fines et basses, qui réclament de l'accoutumance. De ce fait, le manche semble moins agréable que les deux autres en ma possession.



SONORITÉS

Grâce à un son acoustique clair (caisse fine et bois forcément très sec), puissant et défini, il est facile et agréable de travailler sans l'EDF... Il manque un soupçon de "coffre' et de rondeur à ce son unplugged par rapport à mes deux autres Goya.

Sinon, mon Fender Princeton Recording rend hommage à ce petit bolide. Twang à tous les étages. Sons clairs plutôt Fenderiens que Gretschiens.

Les demi-micros chevalet délivrent un son puissant et brillant sans agressivité.La partie micros-manche donne plus de rondeurs brillante elle aussi, la combinaison des deux (montés en série) est harmonieuse et dépourvue de cette sensation de moindre volume qu'on rencontre parfois sur certaines guitares.

AVIS GLOBAL

Amoureux des sons clairs, j'aime par dessus tout ces micros simples, et simplement formidables. Mais je reste toujours sensible à l'esthétique générale de cette caisse, et amusé par le "tableau de bord" à touches.
C'est la seule que j'ai pu voir dotée de ce rouge vif. Aucun catalogue de la marque n'expose cette finition.

Une excellente restauration chez DNG (luthiers à Paris) m'en a restitué toute la fraîcheur (check-up général, réglage manche, positionnement chevalet, nettoyage des contacts).
Même en comptant le prix de cette intervention nécessaire, cette guitare si rare est une vraie bonne affaire, d'autant que les défauts d'aspects présents lors de son acquisition n'ont pas évolué.