Burny RLC-85S

Cette Burny RLC-85s est une Les Paul dotée du système Sustainer de Fernandes et d'un vibrato de type Floyd Rose (marque Fernandes)

Les caractéristiques principales, en terme de lutherie, de la Les Paul se retrouvent ici :
-Corps acajou
-Table érable rapportée
-Manche collé acajou
-Touche palissandre

Au niveau électronique, on trouve deux micros double bobinage, un réglage de tonalité et un réglage de volume communs aux deux micros. En position chevalet, il s'agit d'un modèle Fernandes HPD 200; en position manche, du fameux Sustainer FVH-2002S. Deux switchs actionnent l'un le sustainer (afin donc d'obtenir un sustain infini), l'autre, conjointement au premier, déclenche l'harmonique sur la note tenue.

4 réglages sont disponibles, et accessibles par la trappe d'accès arrière aux potards; il s'agit de 4 minis potentiomètres que l'on fait tourner avec un tournevis et qui agissent respectivement sur :
-Balance entre les deux micros
-Gain du sustain
-Attaque du sustain
-Niveau du mode Harmonique
(Voir photo).

L'acastillage doré rappelle celui de la Gibson Les Paul Custom. Le look général est très proche de la Black Beauty.

Le vibrato Fernandes, de type Floyd Rose, constitue une magnifique pièce. L'efficacité est sans défaut, la tenue d'accord parfaite et l'amplitude d'action conséquente. Trouver le bon positionnement de la tige demande un peu de pratique pour un nouvel utilisateur mais cela se fait assez rapidement. Les réglages fins sont efficaces et très sensibles. Leur course réduite demande néanmoins un bon réglage préalable au niveau des mécaniques afin d'avoir la marge nécessaire pour l'accord de la note.


Sans vouloir préjuger de ce qu'il peut en être sur tout les modèles de la marque, ma Burny montre une fabrication soignée, sans le moindre défaut de finition. C'est juste parfait et il n'y a absolument rien à critiquer de façon négative.
Le profil du manche est très proche de celui de ma LP R7, un juste milieu donc entre le manche 58 et le slim taper 60's (en restant dans la comparaison avec Gibson).

Venons-en au son (je rappelle que la jouabilité est juste excellente). je joue toujours sur mes deux combos Fender SuperSonic (60 et Twin). Le comportement sonore de la guitare diffère logiquement puisque les deux combos possèdent un caractère bien propre et des différences marquées.
Le Supersonic 60, sur le canal clair et en position Vibrolux, fait ressortir les aiguës : on baisse donc logiquement le potard de tonalité pour compenser, surtout en position micro chevalet, car cette Burny montre ici une tendance à en rajouter beaucoup dans les hautes fréquences (on n'a donc pas ici le côté moelleux d'une Gibson); cela se remarque un peu moins en position intermédiaire (mais je préfère là aussi mettre la tonalité à 4-5); en position manche, la douceur moelleuse qu'on attend d'une LP se retrouve, sans grand caractère néanmoins -il faut garder à l'esprit qu'on se trouve ici sur le micro Sustainer qui a une vocation bien particulière.
Le SuperSonic Twin sublime, en clean, la guitare. Tout est mieux : en position manche et intermédiaire, j'obtiens presque la rondeur à laquelle mes LP Gibson m'ont habitué, et en position chevalet, je découvre le potentiel du micro qui se montre nettement moins agressif et, surtout, me semble là très équilibré, dans l'esprit d'un 57+. Honnêtement, cette Burny sonne merveilleusement sur les deux canaux clean du SS Twin.

Mais ce que je cherchais à obtenir avec cette guitare ne réside pas dans une utilisation en son clair. La présence du système Sustainer à elle seule me l'a fait acquérir et les sonorités qu'il rend possible arrivent sur le canal drive (Burn sur les SuperSonic). On peut avoir du sustain en clair, mais l'intérêt réside avant tout en montant le gain sur le canal dédié. Inutile d'ailleurs de pousser le combo dans ses ultimes retranchements (comme je devais le faire si je voulais avoir un sustain assez long, mais jamais TRES long). Le sustain infini que déclenche le premier switch opère à bas niveau de gain. Un gros avantage puisque le jeu demeure propre, contrairement à ce que l'on obtient avec énormément de gain. On peut alors faire une grande économie d'attaque main droite afin d'obtenir par des slide, Pull-of ou Hammer-on, bend, un jeu legato et des effets de violoning. Cela fonctionne également et parfaitement avec le second switch activé afin d'entendre, comme en second plan si on ne reste que peu sur une note, l'harmonique se déclencher (exemples à voir/entendre : le morceau Sierra Quemada de Steve Hackett, ou encore le fameux Fa# sur 3 mesures, suivi d'un bend et d'un retour, dans le solo de Firth Of Fifth, avec une seule attaque main droite).
A noter que le simple fait d'actionner le premier switch bascule automatiquement, quelle que soit la position du sélecteur micro, sur le micro chevalet. Facile donc d'alterner la position chevalet avec sustain avec la position classique initiale commandée par le sélecteur micro (manche ou intermédiaire) en remettant le switch sur off. Cela peut paraître un poil compliqué sur le papier mais, avec un peu de pratique, en jeu tout est fluide et rapide. On trouve très naturellement les deux petits switch sous les doigts; après une heure ou deux d'entrainement, les automatismes sont pris.

Pour conclure, voici une guitare de très bonne qualité, à la finition parfaite et dotée d'une électronique originale.
J'en suis ravi, comme vous l'aurez compris!