Pucelle_Dabidjan
« Tempora minima, tempora mundis recorda »
Publié le 10/08/17 à 16:02
Rapport qualité/prix :
Mauvais
Cible :
Les utilisateurs avertis
Je pense que personne ne trouvera cet avis, vu le nom à coucher dehors de cet instrument ; ce qui va confiner cet avis au fin fond du portail. Je me dois donc de l'écrire.
Bite.
Voilà. C'est écrit.
Maintenant on peut commencer.
D'abord ; j'ose espérer que le gars qui nomme les modèles chez Gibson n'a pas donné des noms du même genre à ses gosses, car ça doit être absolument grandiose :
- "Kathy Zaraski Morgana of Fangaldor... dinner is ready !"
Je le vois ! Littéralement.
Mais sinon, ce nom bien typologique définit, en somme, une guitare bien sympa.
Gibson est un spécialiste des guitares avec des raccourcis financier, et, très franchement, depuis presque dix ans ; je n'avais plus essayé une de leurs "top guitares". Déjà, parce-que j'ai trouvé une Tokai qui me convient complètement et que je n'échangerais pas contre cette Les Paul. Ensuite, les prix de ce fabricant ont tellement pris l'ascenseur, que même "l'idée" d'utiliser une de leurs guitares pour un concert m'apparait comme démesurée. De ce fait, fini, terminé, couic.
Mais aujourd'hui, on m'a aimablement proposé cet essai, que j'ai souhaité retranscrire ici.
La guitare est construite autour d'une table flammée d'un beau grain et aux flammes assez jolies, bien qu'encore très discrètes. Le bois de corps est en acajou, plein, et d'une seule pièce, de bonne qualité. On notera un poids assez conséquent. Dans la famille des 4Kgs assurément. La guitare reprend les grands classiques, avec un manche long tenon, comme il se doit sur une bonne Les Paul. Une électronique de qualité avec l'option Bumblebee (facturée 800 balles chez Gibson... ils ont les condos les plus chers du monde). Les micros sur cette guitare sont des Custombuckers ; micros qui ne sont pas disponibles à la vente en pièce détachée, et uniquements présents d'origine sur les grosses Gibson du bout de la pointe. Ca tombe bien ; je ressors d'un test avec deux Maybach Lester, flanquées avec des Amber Pickups ; ce que je considère, personnellement, comme de très très bons micros. La comparaison sera intéressante.
Je regrette toutefois que la guitare aie été victime d'un viol absolument immonde contre sa personne. En effet, le reliqueur de Gibson s'est dit qu'il fallait impérativement faire des pets dans cette table, gratter la partie arrière et enlever du vernis... et pleins d'autres saloperies de ce genre. Sinon la guitare aurait été trop neuve, trop parfaite, trop belle.
C'EST DE LA MERDE ! VOUS M'ENTENDEZ GIBSON ! DE LA MERDE ! ARRÊTEZ, S'IL VOUS PLAIT, DE FAIRE DE LA MERDE AVEC DES GUITARVARIUS DE TOUTE BEAUTE ! PUTAIN !
... j'ai pris mon lexomil... ça va aller maintenant.
MAIS BONN SAAAANG...
(interruption de 30 minutes)
... bon... les paroles ci-dessus ont dépassé un peu ma pensée. Mais c'est triste. Car le relicage est une mode, un truc, déjà un peu has been, au moment où j'écris ces lignes, et qui est tout sauf bien pour l'instrument. Une guitare va être reliquée par son propriétaire, c'est une partie intégrante de la relation avec l'instrument. "ça c'est le pet des eurockéennes, ça c'est la poc fait lorsque la groupie s'est faufilée dans le van du groupe... blablabla"...
Un relicage, c'est juste laid. C'est moche. Et terriblement dommage.
Mais revenons à l'essai. Le hardware me semble en acier. Ce qui est juste totalement le minimum syndical bien pour une guitare au dessus des 5'000 brouzoufs. La stabilité dans le temps sera ainsi meilleure (si on n'avait pas pété la guitare avant bien sûr...). Les potards sont jolis et agréables au toucher. L'axe est bon, la course bien réglée.
Le manche est un manche Tokai Premium normal ; sans mauvaise surprise. Qui offre un bon entre-deux de tous les mondes en matière de manches. Pas trop étroit, pas trop large, pas trop fin, pas trop épais. Le manche moyen comme on le trouve actuellement sur plein de guitares.
Notons que l'action des cordes est simple. Pas d'effort déraisonnable à fournir à aucun endroit du manche.
C'est du bon.
Le son
Le son à vide est plutôt bon. Il a sa patte, qui variera sur chaque Les Paul. Ici, on est en face d'un son assez lumineux, sans ascendant audible ni dans l'aigu ou le grave. Une fois branchée, les custombuckers et cette bonne base lutherie s'additionnent pour offrir un instrument haut en couleur. Parfaitement capable de retranscrire toutes les subtilités du jeu du guitariste sans jamais aller dans le crincrin ou des sons pas dégrossis. Ca ne vrombit pas inutilement. Les Amber et ses micros se ressemblent, finalement, de façon assez confondante. J'en oublie presque que j'essaie la Gibson et pas les Maybach. Les Custombuckers ont toutefois un peu plus de gain et de rage, si on les pousse jusqu'au bout ; ce que je n'ai fait que très peu de temps ; car ce n'était absolument pas mes sons. Je préfère jouer une Paula à 8 au sélecteur de volume ; je trouve que c'est là que les sons sont les meilleurs. C'est aussi le cas sur cette guitare.
Mais il me faudrait la journée pour vous décrire toutes les sonorités qu'on peut obtenir. On peut autant jouer du clean très aéré en nappes, des singles notes absolument transparentes, des riffs blues gras, que des cocottes rock gratteuses avec beaucoup de râle. Tout passe. Et on s'en serait un peu douté, car c'est ça qu'une LP est censé pouvoir faire, avec cette petite touche d'épaisseur, qu'on peut aller chercher au besoin, ou laisser dans le placard en fonction des réglages et amplis.
Rien à redire, le son est divin.
Mot de la fin :
Si vous achetez ce genre de guitare ; vous savez sur quoi vous allez en général. Ce n'est pas un instrument que n'importe qui pourra se payer ; et c'est fort dommage. Car c'est pour ce genre d'instruments que Gibson est devenu connu ; et c'est ce genre d'instruments qu'ils n'offrent pas dans le haut moyen de gamme. En attendant, celui qui aura les Euros pour se faire plaisir avec cet instrument peut y aller le sourire aux lèvres, car l'instrument offre tout ce qu'on est en mesure d'attendre d'une LP. Avec ce petit peu de prestige en plus, que le logo Gibson apporte.
Bite.
Voilà. C'est écrit.
Maintenant on peut commencer.
D'abord ; j'ose espérer que le gars qui nomme les modèles chez Gibson n'a pas donné des noms du même genre à ses gosses, car ça doit être absolument grandiose :
- "Kathy Zaraski Morgana of Fangaldor... dinner is ready !"
Je le vois ! Littéralement.
Mais sinon, ce nom bien typologique définit, en somme, une guitare bien sympa.
Gibson est un spécialiste des guitares avec des raccourcis financier, et, très franchement, depuis presque dix ans ; je n'avais plus essayé une de leurs "top guitares". Déjà, parce-que j'ai trouvé une Tokai qui me convient complètement et que je n'échangerais pas contre cette Les Paul. Ensuite, les prix de ce fabricant ont tellement pris l'ascenseur, que même "l'idée" d'utiliser une de leurs guitares pour un concert m'apparait comme démesurée. De ce fait, fini, terminé, couic.
Mais aujourd'hui, on m'a aimablement proposé cet essai, que j'ai souhaité retranscrire ici.
La guitare est construite autour d'une table flammée d'un beau grain et aux flammes assez jolies, bien qu'encore très discrètes. Le bois de corps est en acajou, plein, et d'une seule pièce, de bonne qualité. On notera un poids assez conséquent. Dans la famille des 4Kgs assurément. La guitare reprend les grands classiques, avec un manche long tenon, comme il se doit sur une bonne Les Paul. Une électronique de qualité avec l'option Bumblebee (facturée 800 balles chez Gibson... ils ont les condos les plus chers du monde). Les micros sur cette guitare sont des Custombuckers ; micros qui ne sont pas disponibles à la vente en pièce détachée, et uniquements présents d'origine sur les grosses Gibson du bout de la pointe. Ca tombe bien ; je ressors d'un test avec deux Maybach Lester, flanquées avec des Amber Pickups ; ce que je considère, personnellement, comme de très très bons micros. La comparaison sera intéressante.
Je regrette toutefois que la guitare aie été victime d'un viol absolument immonde contre sa personne. En effet, le reliqueur de Gibson s'est dit qu'il fallait impérativement faire des pets dans cette table, gratter la partie arrière et enlever du vernis... et pleins d'autres saloperies de ce genre. Sinon la guitare aurait été trop neuve, trop parfaite, trop belle.
C'EST DE LA MERDE ! VOUS M'ENTENDEZ GIBSON ! DE LA MERDE ! ARRÊTEZ, S'IL VOUS PLAIT, DE FAIRE DE LA MERDE AVEC DES GUITARVARIUS DE TOUTE BEAUTE ! PUTAIN !
... j'ai pris mon lexomil... ça va aller maintenant.
MAIS BONN SAAAANG...
(interruption de 30 minutes)
... bon... les paroles ci-dessus ont dépassé un peu ma pensée. Mais c'est triste. Car le relicage est une mode, un truc, déjà un peu has been, au moment où j'écris ces lignes, et qui est tout sauf bien pour l'instrument. Une guitare va être reliquée par son propriétaire, c'est une partie intégrante de la relation avec l'instrument. "ça c'est le pet des eurockéennes, ça c'est la poc fait lorsque la groupie s'est faufilée dans le van du groupe... blablabla"...
Un relicage, c'est juste laid. C'est moche. Et terriblement dommage.
Mais revenons à l'essai. Le hardware me semble en acier. Ce qui est juste totalement le minimum syndical bien pour une guitare au dessus des 5'000 brouzoufs. La stabilité dans le temps sera ainsi meilleure (si on n'avait pas pété la guitare avant bien sûr...). Les potards sont jolis et agréables au toucher. L'axe est bon, la course bien réglée.
Le manche est un manche Tokai Premium normal ; sans mauvaise surprise. Qui offre un bon entre-deux de tous les mondes en matière de manches. Pas trop étroit, pas trop large, pas trop fin, pas trop épais. Le manche moyen comme on le trouve actuellement sur plein de guitares.
Notons que l'action des cordes est simple. Pas d'effort déraisonnable à fournir à aucun endroit du manche.
C'est du bon.
Le son
Le son à vide est plutôt bon. Il a sa patte, qui variera sur chaque Les Paul. Ici, on est en face d'un son assez lumineux, sans ascendant audible ni dans l'aigu ou le grave. Une fois branchée, les custombuckers et cette bonne base lutherie s'additionnent pour offrir un instrument haut en couleur. Parfaitement capable de retranscrire toutes les subtilités du jeu du guitariste sans jamais aller dans le crincrin ou des sons pas dégrossis. Ca ne vrombit pas inutilement. Les Amber et ses micros se ressemblent, finalement, de façon assez confondante. J'en oublie presque que j'essaie la Gibson et pas les Maybach. Les Custombuckers ont toutefois un peu plus de gain et de rage, si on les pousse jusqu'au bout ; ce que je n'ai fait que très peu de temps ; car ce n'était absolument pas mes sons. Je préfère jouer une Paula à 8 au sélecteur de volume ; je trouve que c'est là que les sons sont les meilleurs. C'est aussi le cas sur cette guitare.
Mais il me faudrait la journée pour vous décrire toutes les sonorités qu'on peut obtenir. On peut autant jouer du clean très aéré en nappes, des singles notes absolument transparentes, des riffs blues gras, que des cocottes rock gratteuses avec beaucoup de râle. Tout passe. Et on s'en serait un peu douté, car c'est ça qu'une LP est censé pouvoir faire, avec cette petite touche d'épaisseur, qu'on peut aller chercher au besoin, ou laisser dans le placard en fonction des réglages et amplis.
Rien à redire, le son est divin.
Mot de la fin :
Si vous achetez ce genre de guitare ; vous savez sur quoi vous allez en général. Ce n'est pas un instrument que n'importe qui pourra se payer ; et c'est fort dommage. Car c'est pour ce genre d'instruments que Gibson est devenu connu ; et c'est ce genre d'instruments qu'ils n'offrent pas dans le haut moyen de gamme. En attendant, celui qui aura les Euros pour se faire plaisir avec cet instrument peut y aller le sourire aux lèvres, car l'instrument offre tout ce qu'on est en mesure d'attendre d'une LP. Avec ce petit peu de prestige en plus, que le logo Gibson apporte.