« Highway star »

Mon avis portera sur une version 2024 branchée sur un Marshall signature slash. Je passerai sur les spécificités techniques que vous trouverez aisément. Parlons plutôt ergonomie et son .

1/ Le design:

Très fan de la période CBS, (n’en déplaise à beaucoup) je possède une Fender Stratocaster de 1973 . J’adore cette bonne grosse tête et son logo généreux, ainsi que le « bullet truss » et toute l’histoire musicale qu’elle représente.

-Ce design de l’époque est fidèle sur la Blackmore avec ses mécaniques vintage octogonales, 2 guide-cordes, et la signature du maître sur la partie supérieure de la tête.
- On retrouve également la fameuse plaque de fixation corps/ manche à 3 vis au dos de l’instrument et des pontets vintage de très bonne qualité.

2/ Prise en main :

Tout d’abord, bonne surprise avec une strat légère et bien équilibrée. On peut facilement jouer debout, et on en profite pour monter les strap locks offerts sur sa sangle préférée. Les 21 cases, et la découpe de ce modèle permettent d’avoir un instrument très maniable et vraiment agréable à jouer.

La couleur n’est pas mal, mais il est dommage que le choix soit si limité . J’aurais préféré un corps noir (comme celle que ce grand Monsieur utilsait fin des 60’s) et une touche érable qui aurait magnifié le design creusé du manche. En fait, ce modèle existe en version custom shop, mais sans version « scallopée » et à un prix …Bien moins abordable.

3/ Le manche :
On n’a pas la « batte de base ball » que l’on peut trouver sur certaines strats 70’s. Je trouve sa forme même bien plus agréable que ma vintage USA 1973. Pas besoin d’avoir de grandes mains donc. Le vernis est d’ailleurs très agréable et ne « colle » pas à la main. On glisse sans problèmes derrière le manche et le confort est vraiment au rendez-vous, surtout pour un jeu intensif.

4/ La touche scallopée:

C’était évidemment une question que je me posais. Allais-je être satisfait ?
Ritchie a été l’un des premiers à tenter la chose, et un certain Malmsteen s’est empressé de s’en inspiré plus tard. Alors, bonne ou mauvaise idée ?

a) En mode « soliste »

Je dois avouer que je n’ai pas du tout été dépaysé. Je n’ai absolument pas rencontré de difficultés particulières à évoluer sur ce manche qui est creusé de manière progressive. Bien-sûr, arrivé vers la 12 eme case, il faut prendre garde de ne pas appuyer comme un « bourrin » au risque de « bender » par accident la corde, mais on s’y fait rapidement, et ça permet de travailler un peu plus sa précision, ce qui n’est pas un mal.
Je trouve que ce type de manche permet justement de travailler sa propre expression. On peut tirer les cordes d’un ton et demi si on le souhaite, et cela facilite grandement son vibré main gauche, et cela jusqu’aux dernières cases !
Donc, le premier avantage, c’est la possibilité de tirer les cordes facilement.

Autre question qui brûle les lèvres : ça fait jouer plus vite ?

Je ne crois pas. Il n’ya pas de « guitare magique » pour devenir un super virtuose. Ce modèle ne permettra pas de jouer « plus vite » mais plutôt jouer de manière plus « personnelle » et relâchée. Je pense que Ritchie souhaitait embellir son jeu, faciliter son vibré et bien sûr tirer plus facilement ses cordes sur les dernières cases. Ce manche permet donc, à mon sens, de développer finesse et expression. Ce qui tranche enfin avec d’autres instruments fabriqués de manière traditionnelle. Personnellement, je suis très heureux de cette option qui permet enfin de développer sa propre personnalité de musicien .

b) En mode rythmique:

Je ne pouvais pas résister… Surtout sur une strat. J’ai essayé quelques rythmiques funky et quelques barrés. C’est là, qu’on peut se rendre compte que sur ce type de manche, on peut sonner très faux si on ne gère pas sa force.
Oui, il faut jouer vraiment en finesse, et il est vrai que je ne recommanderais pas vraiment cette guitare pour un rythmicien fan de jazz manouche! On sera à l’aise sur les accords de puissance, et on doit comprendre que c’est une guitare essentiellement pensée pour des musiciens solistes et un type de musique ciblé.

5) Le son:

On dispose d’un sélecteur 3 positions et de 2 micros SD. Le micro intermédiaire est factice.
Je suis bluffé. On sort des sentiers battus et c’est ce que je souhaitais.

Son clair : Les 3 positions délivrent un son superbe et équilibré. La position manche est agréable, un son moelleux sans pour autant tirer sur le jazz, mais chaleureux et bien défini dans les graves. Le micro milieu est un peu plus claquant, on garde l’esprit fender mais avec ce côté un peu plus sombre que sur une strat traditionnelle, et c’est tant mieux. Les arpèges passent très bien par exemple et le jeu aux doigts ressort très bien . Position chevalet : pas criard du tout ! On conserve ce côté médium hyper équilibré et on corrige au besoin avec les potentiomètres associés. Le sustain est déjà bien là …

Sons saturés :

Évidemment, Le point fort de ce modèle. Une Strat survitaminée qui ne demande qu’à rugir. Sur un Marshall à lampes, on retrouve l’esprit de l’homme en noir mais pas seulement. Guitare très à l’aise dans un registre hard Rock et heavy metal 70’s-80’s avec un son bien précis et puissant quelque soit la position du sélecteur .
À ce propos, il est intéressant de voir comment Ritchie Blackmore joue avec ce dernier afin de varier l’attaque et les sonorités de son jeu durant un solo !

Conclusion:

J’adore le grand Ritchie Blackmore, mais ce n’est pas pour cela que je voulais cette guitare. J’étais curieux de découvrir cette histoire de manche creusé…Et sortir de ma zone de confort.
Cet instrument est une très bonne surprise. Je possède des strats, télés et même une jaguar USA . Cette « Blackmore » tient parfaitement sa place parmi elles. Elle a sa personnalité propre, un son superbe, et ouvre des possibilités nouvelles d’expression de jeu grâce à son profil de manche creusé. C’est aujourd’hui une guitare de travail et bien-sûr, selon les besoins, d’enregistrement en studio.