Hufschmid Guitars Atys

Cette Hufschmid Atys visible plus bas est ma sixième guitare commandée à Patrick Hufschmid. Avant cette guitare, nous avons travaillé ensemble sur une sept cordes superstrat en 2010, une six cordes de forme mockingbird en 2011, une autre six cordes superstrat en 2012, une deuxième sept cordes superstrat en 2014 et une six cordes superstrat Helldunkel en 2018.

Ça fait beaucoup de guitares mais quand on aime on ne compte pas… Et tandis que Patrick propose sa version d’une guitare “headless“ depuis 2012, je ne m’y étais encore jamais intéressé, plutôt rebuté par le préjugé des guitares qui se veulent ergonomiques comme les Strandberg ou autres. Le design de la Hufschmid est toutefois très différent, restant très proche d’une superstrat standard, le corps conservant des dimensions bien connues, mais étant bien allégée par la découpe derrière le chevalet et l’absence de tête.

Ma curiosité finalement piquée au vif nous a donc amenés à imaginer ensemble ce nouvel instrument dont les caractéristiques sont les suivantes :

- Diapason : 25.5"
- Corps : Sapelli, une pièce, coupe sur quartier (quarter-sawn)
- Manche en Sapelli, une pièce, coupe sur quartier
- Sillet en Delrin® blanc, matériau plastique extrêmement résistant
- Touche en érable certifié FSC (Forest Stewardship Council, label environnemental de sauvegarde des forêts) 
- Repères de touche phosphorescents Luminlay®
- Radius de touche : 12"
- Micros “12-poles“ custom faits main par Kent Armstrong, avec capot chromé
- Chevalet et bloc de “tête“ Hipshot
- Vernis mat pour conserver un toucher et visuel naturels
- Accordage standard E A D G B E, en tirant 10-52

La qualité d’assemblage est une fois de plus au delà de tout soupçon, les gens qui voient ces guitares ont du mal à imaginer qu’elles soient faites à la main sans CNC… L’absence de bois qui peut sembler inhabituelle à l’arrière du chevalet m’a fait craindre quant à la balance de l’instrument, mais là encore aucune fausse note : le chevalet massif rajoute un peu de masse et l’absence de tête compense l’ensemble qui est finalement très équilibré !
D’un point de vue purement ergonomique, toutes ces découpes donnent le sentiment d’un instrument “court“, très maniable et avec lequel on fait corps immédiatement, ce qui, allié à sa légèreté naturelle, en fait ma guitare la plus confortable toutes références confondues.

Le manche quant à lui est d’autant plus stable qu’il est raccourci, et très facile à jouer sans être plat, mais au contraire avec un profil très naturel qui évite toute tension de la main gauche. 
À noter un sillet parfaitement ajusté qui, allié au design sans tête, réduit toutes les longueurs de corde inutiles et aboutit à une tenue d’accord irréprochable. D'ailleurs, le montage des cordes est d'une simplicité désarmante, le système de blocage derrière le sillet étant très efficace.

Mes autres Hufschmid sont équipées de micros Kent Armstrong au design signé Patrick lui-même, avec les bobinages coulés dans de la résine epoxy, ce qui leur donne un look mat moderne du plus bel effet. Pour celle-ci nous avons imaginé quelque chose de différent, car j’avais envie d’accastillage chromé, aussi nous avons décidé d’assortir les micros (et leurs anneaux) au chevalet et au bloc de tête. Il s’agit donc toujours de micros fabriqués par Kent Armstrong lui-même (une référence mondiale, notamment dans le milieu du Jazz), mais avec un look plus traditionnel, presque un peu FilterTron ! Les douze aimants réglables en hauteur sont un vrai plus pour un réglage très fin, corde par corde.

D’un point de vue sonore, cette guitare est assez unique dans mon arsenal de Hufschmid, car il s’agit de la seule Headless, de la seule avec touche érable… et de la seule avec ces micros au caractère plus classique. Première bonne surprise : l’absence de bois n’enlève rien à la résonance de l’instrument, j’aurais même tendance à dire qu’elle est améliorée par la longueur réduite et par la masse du chevalet… Ensuite, le caractère “PAFien“ des micros ressort comme une évidence, mais la touche leur confère une attaque plus franche, un petit coté “twang“ très bienvenu, et leur flexibilité est tout bonnement phénoménale.

Les sons clairs sont pleins de chaleur mais sans le côté imprécis de ce type de micros, le crunch est presque plus proche d’un crunch de simples bobinages, dont je suis personnellement un adepte convaincu, et le son saturé est un bonheur, même dans des niveaux de saturation extrêmes, ces micros ayant une sacrée réserve de gain sous le pied tout de même ! Le volume et la tonalité se révèlent très efficaces et ajoutent à la palette sonore de cette guitare.

Suivant les besoins je joue la Atys sur un Fender Deluxe Tweed, un Hughes & Kettner Tubemeister, voire en direct via un Helix. Elle garde énormément de caractère : capable de tout mais avec son identité sonore bien à elle, au dessus de toute fadeur. Toutes ses particularités esthétiques et sonores lui confèrent un charme qui fait que je ne la lâche pas depuis que je l’ai reçue.

Ajoutons à cela l’expérience humaine toujours parfaite, avec des dizaines de photos tout au long de la fabrication, l’ami Patrick n’est pas avare en matière de communication, fort de plus de vingt ans d’expérience et connaissant le nombre de luthiers qui ne vous informent jamais de l’avancement de votre instrument !

Je suis une fois de plus ravi de cette collaboration, le travail avec un artisan est et restera pour moi une solution très au dessus d’un achat chez une marque générique, qui restera plus impersonnel quel que soit le prix qu’on y met. Un travail de passionné, pour les passionnés.