Compo de Les compos inspirées dans le style Inclassable, issue de l'album Saison 14
Le texte pour les curieux:
L'anamorphose
c'est la dernière chose que m'offre
avant de foutre le camp
dans la foule des sans dents
disons qu'on a cendré
sur l'idée de voir
décemment danser nos descendants
Et il me reste
son dessin en relief
L'auto portrait imparfait
qu'elle ne veut pas refaire
elle laisse l'erreur derrière
et la porte claque
au loin ses talons frappent le sol
ma joue est marqué rouge
fendu d'un sillon de sel
la peinture craquelle
est-ce qu'elle doute?
est-ce qu'elle stop?
est-ce qu'elle fera marche arrière?
ou est-ce qu'on sera trop fier
quitte à s'atrophier encore?
est-ce que nos corps se reverront?
est-ce que nous rêveront à raviver nos rires révolus?
tiens
comme c'est Curieux
sous mes yeux la peinture évolue.
déjà quelques morceaux s'en vont
et je regarde sans voix,
ce visage si vital virer au mirage
sa prunelle si vivace
déverse du cirage
derrière elle la tapisserie semble tourner à l'orage
les bordures du dessin, déjà lentement s'émiette
et la tête se tourne sent-elle que je l'inspecte?
le spectacle spectrale prend un aspect obscène
quand se dessine dans sa tignasse les scènes
de ménage accumulé dans ses méninges
et le visage me tourne le dos
ses cheveux sont soudain des rideaux rouges
qui s'ouvrent
je sens la fièvre
je vois les contours qui diminuent encore
et lentement l'aquarelle se réduit à cette querelle qui délia nos corps
Puis le dessin, dans mes mains s'évapore.
L'anamorphose
c'est la dernière chose que m'offre
avant de foutre le camp
dans la foule des sans dents
disons qu'on a cendré
sur l'idée de voir
décemment danser nos descendants
Toujours difficile pour nous d'émettre une opinion étayée, par manque de connaissances techniques, aussi bien en musique qu'en ingénierie du son, désolés.
Difficile d'être critique : dès que le groove du rap et de ses mots en allitérations démarrent, nous on tombe illico sous hypnose c'est recta. C'est encore plus évident qu'avec le blues ou le ska. Et c'est d'ailleurs pour nous le problème du rap (et la part blême du pro, s'entend) : Une fois qu'on est sous hypnose, on peut tout avaler et tout kiffer, de longue... Mais alors comment garder son sens critique (sans cri, sans tri, sans tique et sans trique dans le cirque du rite et la crique du tir - étriqué... qué ?) ? Euh pour l'instant on ne sait pas.
Sub un peu trop présent pour moi mais le style demande parfois cela.
L'espace sonore est correctement distribué entre les divers instruments.
Les deux nappes de synthé se mangent un peu l'espace dans la texture. Peut-être serait-il intéressant de choisir un son plus éloigné du premier pour le solo ?
Je ne saurais donner un avis sur la structure d'un style que je ne connais que peu.
Oui, le morceau est original dans les textures des sons notamment. La guitare râpe, gratte, écorche avec ce son "crunch". La nappe solo a tendance à se noyer un peu, à avoir un peu trop de délay à mon goût. Le son râpe vraiment et c'est pas un jeu de mots. On sent cette écorchure, comme la décrépitude de la photo. Le lien se fait bien.
La texture mélodique me plaît moins, il me manque quelque chose, sans doute par cette sub-basse qui reste sur la même note lourde (enfin celle qu'on perçoit car on en devine d'autres mais elles ne sont plus perceptibles ensuite et donnent cette impression de linéarité mélodique).
Le texte est la partie qui attire le plus mon attention. C'est un joli travail de rimes, de mots, de sens, de sonorités que demande particulièrement ce style d'expression.
Le tout est cohérent mais assez répétitif.