bassmanklm - Grosse bille

Aveugle faucheuse, on me dit trop travailleuse.

J'avoue que les fraudeuses et les resquilleurs m'agacent, 

Et me donnent envie de jouer les garces.

Ce n'est pas une farce... je peux être très chamailleuse!

Détresse ou parfois soulagement sont distribuées aveuglément.

J'abats au hasard vos cartes, je mise au rasoir, répartis.

Sachez que j'éprouve plaisir à me saisir de ma hache et

Que jamais ne caresse le désir de me cacher!

J'ai des périodes de frénésie que vous appelez guerres,

Je n'ai guère de périodes où je me réfrène et si

Certaines de vos têtes cherchent le moyen de me contrer je suis

Certaine que vous êtes incapables de vous passer de moi

Je suis une grosse bille dans ce jeu de fausses quilles.

Chairs pensantes, vous n'arrivez à me concevoir que comme une absence

Claire, pesante: ne plus recevoir de signaux de vos sens.

Vos fières pensées, je les interromps sans arrière-pensée, je me fais pas de mouron.

Je n'ai que faire des liens que vous tissez avec votre prochain,

J'aime les défaire et bien, que vous disiez, amers, votre chagrin.

Vos différences ne sont pour moi que des broutilles:

Vous n'êtes jamais qu'un énorme jeu de quilles!

Noir, jaune ou blanc, vous êtes tous égaux devant moi.

Noir, jaune ou blanc, vous êtes tous égaux devant moi!

Je suis une grosse bille dans ce jeu de fausses quilles.

Le temps est mon allié, il finit toujours par vous ramener dans ma trajectoire.

Pourtant, vous croyez longtemps pouvoir m'esquiver, trouver une échappatoire.

C'est déroutant, vous gardez souvant espoir que j'oublierai de venir vous voir...

Tout en sachant pertinemment que tout s'achèvera avec un ultime fondu au noir.