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Art Tubefire 8
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Art Tubefire 8
melodeast melodeast

« Une surprenante vieille boite en fer »

Publié le 10/03/23 à 23:02
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Les utilisateurs avertis
Mais pourquoi une review en 2023 d’une interface firewire fabriquée en 2007? C’est pas assez vieux pour être une pièce de collection et pas assez intéressant pour que ça intéresse quelqu’un, à l’heure du sans fil, de la modélisation, de l’hypervitesse et de l’hypertechnologie

Et bien au cas où , je me lance dans cette review, pour rendre hommage à cette interface, et plus généralement à cette marque, Art Pro Audio, qui me surprend quasi à chaque fois, de part l’ingéniosité et la qualité de ses produits, à un prix ridiculement bas.



Alors disons-le, cette interface est lourde, profonde, très profonde, pas forcément très jolie. Pour ma part , les flammes sur la façade faisant écho au fire… de firewire … c’est kitch. Presque risible a l’heure du Thunderbolt ( seulement 400mo/s pour le FW comparé à 40go/s pour le Tb3; soit 100x plus rapide!! Rien que ça ). Les switchs censés être rouges qui tournent à l’orange et qui débordent sur leurs voisins lorsque ces derniers sont éteints … ça ne respire pas le haut de gamme. On a même parfois du mal à savoir qui est vraiment allumé…. Des embases xlr vieillissantes, et surtout fidèles : elles ne veulent pas nous rendre nos fiches une fois connectées . Quant au software de configuration de la carte, c’est assez simple: il n’y en a pas! Tout, c’est à dire la gestion des entrées , des sorties et du monitoring se fait mécaniquement, en façade .


Pour nuancer : les potentiomètres sont en alus, la machine solide inspire confiance, 8 preamplis hybrides transistor / lampe niveau micro et ligne, 2 entrées haute impédance, le tout entrant dans une seule unité de rack… c’est pas si mal non? Et si vous prenez le temps d’ouvrir la bête , vous pourrez constater le serieux ; comme d’habitude chez Art.

Bon forcément , une seule unité de rack, ça laisse peu de place en façade. Pour autant, toutes les fonctions essentielles sont là: filtre, phantom, phase, pad. Des crêtes-mètres de 4 segments seulement, un indicateur de clipping (overload) s’allume dès lors que n’importe quel stage de la chaîne analogique a atteint ses limites. C’est très judicieux quand on sait que Art a eu l’intelligence de placer un gain d’entrée sur transistor, avant d’attaquer l’étage de lampes. On peut ainsi rentrer fort dans les lampes et compenser le niveau en sortie grâce au réglage output, qui nous permettra d’atteindre les convertisseurs au niveau optimal.

Niveau monitoring , tout se résume à la sortie casque. Le FireWire du siècle dernier étant relativement lent, Art a palié à ce problème en proposant une solution de Direct monitoring via cette sortie casque de manière très originale : le potentiomètre de sortie est centré sur le mute , à gauche On passe en mono ( sommations sorties daw et direct monitoring ) et à droite on passe en stéréo ( daw stéréo uniquement ). Ainsi on peut se servir de cette unique sortie casque en mode retour daw + direct monitoring. Cette solution est très astucieuse, bien qu’à l’usage il n’y ait pas de total mute d’une part, et surtout le contrôle du gain est très limité : le volume max est faiblard et la course du potentiomètre laisse à désirer. En bref , niveau monitoring c’est pas du tout la fête quand on sait qu’il n’y a pas de sortie moniteurs dédiée … ni de logiciel de contrôle!!

Enfin j’aimerais souligner la qualité audio générale; les convertisseurs sont très bons pour l’époque ; tout à fait utilisables encore aujourd’hui. Les préamplificateurs sont TOP. On a en quelque sorte 8 art pro mpa dépourvus de la fonction « high plate voltage » . Dommage certe, mais soulignons à nouveau qu’ON A 8 ART PRO MPA au niveau micro ET ligne ( voir ma review sur ce double preamp). Si bien que je me suis amusé à remplacer les lampes et à jouer avec la distorsion via le couple gain/output sur des retours de daw. C’est absolument top pour du mix ou du Sound design!!! Merci pour ça


En conclusion je dirais que cette interface est surprenante, surtout pour son époque. Qualitative, ingénieuse, originale. Une orientation marquée, un caractère, une manière de l’utiliser… Une vraie machine audio selon moi, axée sur l’acquisition, grâce à ses préamplis ultra musicaux et grâce au direct monitoring.

Deux gros bémols tout de même:
D’une part, la vieillesse: le FireWire a disparu de la surface de la terre. La latence et l’absence de software sont deux choses qu’on a perdu l’habitude d’accepter.
D’autres part, le monitoring… Je ne vois pas, même de manière rudimentaire, comment se servir de cette carte en stand alone.

En revanche, en tant que carte additionnelle, elle sera très opportune au sein d’un set up plus conventionnel .… Pour le peu que l’on possède une entrée WC et un port firewire