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Intermittence du Spectacle

Sujet Sujet du régime intermittent dans "débats de la présidentielle" sur France Inter

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Sujet de la discussion Sujet du régime intermittent dans "débats de la présidentielle" sur France Inter
Le sujet sur l'intermittence est quasi absent dans les media (surtout à la tv) et là on en parle dans les 1ères minutes de l'émission, entre autres :
https://www.dailymotion.com/video/xp1bom_les-debats-de-la-presidentielle_news?search_algo=1

Bon rien de précis évidemment, on est en période électorale : Fréderic Mittérand a bien retenu sa leçon et se fait le porte parole du Medef; Patrick Bloshe du PS se montre rassurant... mais ça laisse présager qu'il risque d'y avoir des changements en 2013 dû au fait qu'il y aurait un énorme déficit de l'ordre d'1 milliard d'Euros. Cf le sujet qui énerve bien dans ce même forum : "L'intermittence : une dérive absolue"...

En tout cas, pour nous, les petits artistes, où l'on est à chaque période, sur le fil du rasoir (réalité que ce cher ministre Mitterrand à l'air de nier), il est évident que s'ils réforment encore plus durement les modalités du régime, je ne sais pas du tout où on ira !

[ Dernière édition du message le 25/02/2012 à 17:12:07 ]

2
l'intermittence a ete faite pour sauvegarder les spectacles ( vivants guso) ,c'est très louable,bref la culture.
mais pourquoi le seul secteur privé finance l'intermittence et non le secteur nationalisé
aucun fonctionnaire ou assimilé ne donne un sou (normal l'assedic ou pole-emploi c'est privé financé par les entreprises et les les salariés,si on veut sauver la culture(pour nous la musique)pourquoi tous les français ne nous aident pas.
il parait que nous sommes 300.000 intermittents ,mais les bouchers,les cuisiniers,les chauffeurs,les restaurateurs,les serveurs etc etc etc sont des artistes??????????
j'ai ete dans les maisons de productions pour la tv ,ils sont tous intermittents!!!!!
les parents pauvres de l'intermittence ce sont les chanteurs-euses,les claviers,les bassistes,les batteurs,les guitaristes,cuivres etc bref les artistes,les vrais.

il est vrai aussi que l'intermittence n'existe qu'en France,nous n'avons plus de public ?
ça serait bien triste.,

phigaro

3
Citation :
mais les bouchers,les cuisiniers,les chauffeurs,les restaurateurs,les serveurs etc etc etc sont des artistes??????????
j'ai ete dans les maisons de productions pour la tv ,ils sont tous intermittents!!!!!


Oui, d'ailleurs, celui qui est en face Mitterrand parle d'abus et il fait référence, je pense, aux grands groupes audiovisuels qui engrangent de sacrés bénéfices, mais qui, au lieu de salarier leurs personnels (inclus le plombier, le cuisinier ... et tout le personnel de service...) font supporter tout ça au régime de l'intermittence : C'est ce qu'on appelle les "permittents" : les intermittents permanents et qui devraient être en fait considérés comme des salariés.

4
bonjour tu as tout compris,tous ces gens-là travaillent à plein temps et devraient être en CDI ,mais il découpent leur "salaire" en cachets et je peux te dire que les cachets
sont gros,l'allocation sera confortable (y-a-til un plafond?)il faudrait parler aussi de l'allocation cinema,mais ça m'enerve.
salut

phigaro

5
Je travaille dans l'audiovisuel, suis metteur en scène pour les dessins animés -autrement dit au "storyboard"- qui doit être au combien plus poussé et précis que pour le cinéma ou la pub, qui demande des compétences multiples puisque le réalisateur se contente de valider le travail, donc la mise en scène est faite dans sa totalité par le "storyboardeur". Les compétences demandées sont : une parfaite visualisation (et restitution dessinée) des espaces, vu que les références données sont minimes, une adaptation à des styles graphiques à chaque fois différents, une capacité à imaginer le jeu des acteurs et à tout dessiner avec des poses d'animation précises et vivantes,des expressions claires, connaitre le montage etc...et bien sûr une maîtrise du dessin qui est la base même du boulot. Le tout étant moins bien rémunéré que pour le cinéma et la pub et étant considéré comme un travail de technicien (bienheureux les scénaristes qui touchent les droits d'auteur quand nous avons dû réécrire une grande partie des épisodes pour que ça fonctionne!) De fait, une série est fabriquée sur plusieurs mois. De fait, les scénarii ne tombent pas à un rythme régulier, les chaines devant les valider entre autre. De fait, nous sommes payés à la tâche avec parfois des "trous" dans la production (oh! qu'on se rassure, c'est rarement plus d'une semaine) et des retards dus aux exigences (ceux qui travaillent le plus vite ne sont pas ceux qui rendent le meilleur travail et ils sont souvent remerciés assez rapidement) Nous travaillons régulièrement pour les mêmes studios, puisque si ça se passe bien, les réalisateurs nous redemandent. Devons-nous considérer que nous ne sommes pas "artistes"? Quel serait l'intérêt d'être permanent? Le fait de changer de studio, de production, de réalisateur permet d'enrichir ses connaissances et son expérience. Puis il est quasi impossible de fonctionner autrement. Qui abuse dans ce cas? Nous, ou les maisons de production? Il en va de même pour tous les postes graphiques, de montage, de réalisation. Un CDI serait synonyme de sclérose de la créativité. Et que faisons-nous quand nous n'avons pas de travail entre deux productions? On cherche à en créer de nouvelles et les démarches sont ô combien difficiles! Et les chaines de télévision remâchent bien des projets pourtant pertinents pour en faire des produits formatés... Nous sommes tout aussi précaires et souvent bien plus créatifs que ce que vous vous imaginez. On pourrait être "freelance", mais sûrement pas en CDI. Donc stop aux apriori. Mettez le nez dedans avant d'affirmer n'importe quoi. Oui, que la standardiste ne soit pas intermittente, je comprends, que les postes de production, à terme, deviennent permanents, pourquoi pas (et c'est le cas bien des fois). Mais les productions ne sont pas des pièces d'usine. Les décideurs sont nombreux, les étapes avant le démarrage même d'une production sont multiples et prennent parfois plusieurs années (et demandent d'engager une directrice de production sur 3 mois pour monter le dossier, un storyboardeur, un créateur de personnages, un pour les décors et un monteur pour faire le pilote ou le teaser etc... On ne tape pas dans le CDI du coin, on va chercher les profils qui correspondent au genre!)
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En clair, le CDI ne marche que pour les postes non créatifs. Les délais sont trop aléatoires pour le reste, ça ne "roule" pas comme dans une usine de conserve et il en va de même pour la prise de vue réelle. Ca engage plusieurs studios (et pas mal en sous-traitance en Chine ou autre)
Je voulais préciser aussi, pour les réalisateurs, à quel point leur poste est difficile, puisqu'ils doivent tout superviser, tout valider et en même temps être tiraillés par les chaines de télé et les producteurs qui veulent "voir ci mais pas ça" alors que la chaine veut exactement le contraire. On vous propose de devenir réalisateur parfois et, sauf si le projet vous emballe vraiment, il y a souvent plus de quoi refuser car vous partez pour 18 mois à 2 ans de production à un rythme infernal. Là où le studio se protège, c'est qu'en gardant le contrat d'intermittent, il vous garde sur un siège éjectable: si vous ne convenez plus, hop! dehors! on vous remplace!
C'est ça aussi être intermittent.
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@godjiberry: je comprends bien tout cela, mais ça, c'est propre aux métiers créatifs et je ne pense pas que c'est ce qui est contesté ici. Ce qui est contesté, c'est que certains métiers non artistiques, lorsqu'ils sont associés au spectacle, relèvent de l'intermittence. Exemple: est-ce que cuisinier sur un tournage ou sur une tournée pour faire de la tambouille type cantine (je ne dis pas mauvaise cuisine, mais pas chef étoilé non plus: type cuisine d'entreprise) ça ne relève pas de l'intérim plus que de l'intermittence du spectacle? le lendemain il peut bosser pour un chantier ou pour un séminaire d'entreprise avec les mêmes capacités et les mêmes moyens, sans être astreint à la moindre contrainte ou spécificité propre au spectacle.
Ranger ces métiers-là dans la même catégorie leur donne des avantages, plus qu'à nous qui ne sommes pas toujours remplaçables sur un projet donné et qui a été répété (je suis musicien), cela pèse sur le système de par le nombre de personnes que cela représente, et le met en péril parce que l'opinion voit le chiffre total des intermittents, et est encore plus contre nous.
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Merci pour cette réponse: nous sommes d'accord sur le fond. Je réagissais plus au fait que, dans beaucoup de cas et vu ici dans certaines réactions, seuls les personnes qui feraient de la scène seraient des artistes méritant le statut. Ca me fait toujours réagir. Surtout qu'on a plutôt tendance à remplir les caisses au contraire, dans l'audiovisuel(vu que les productions sont à plus long terme et sur des salaires mensuels et non au cachet)
Effectivement, le statut est surtout pratique pour les employeurs: un intérimaire touche 10% de prime de précarité. Pas un intermittent du spectacle. Ca, les gens, en général , ne le savent pas... Et ça peut expliquer les dérives.
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Salut godjiberry : comme J-Luc l'a bien signalé, il n'était pas du tout question de mettre en cause les métiers créatifs. Chaque spécialisation -a fortiori comme la tienne- demande non seulement du talent mais des compétences techniques qui doivent évoluer, et ce facteur plus les exigences des "demandeurs" du moment font que c'est toujours une remise en question continuelle.
Mais je vois qu'on est bien d'accord sur l'aspect "non régulier" de nos activités, d'où la notion de précarité et c'est ce pourquoi le régime de l'intermittence a été crée... Mais il y a également une chose qui est sûre, c'est que nous sommes tenus à des exigences de résultats car nous sommes les maillons d'une chaîne de production qui engendre de l'argent et des bénéfices nécessaires au flux économique de notre système : moi, par exemple,le petit musicien de province, on m'embauche essentiellement dans des structures de tourisme locales pour que ça "rapporte" (même si dans un contexte de crise, c'est de plus en plus difficile), et toi godjiberry, c'est encore plus flagrant en cas de grosse boîte de prod. Et je ne parle pas de tout le matos et les équipements dans lesquels on doit investir personnellement et que l'on doit entretenir et de toutes les entreprises qu'on fait marcher indirectement!

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Pierrot434: Ta situation est beaucoup moins simple à gérer je pense.
Bon, on n'a pas beaucoup entendu parler de culture hier soir , pour le débat! Le sujet est bien à sa place sur le forum:)

[ Dernière édition du message le 03/05/2012 à 10:28:00 ]