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La Zic, un reflet de vos émotions?

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Sujet de la discussion La Zic, un reflet de vos émotions?

Au détour des commentaires sur la saison 19 des Compos Collectives, Marmotte a posé une question à laquelle chacun devrait pouvoir apporter une réponse interessante, pour ouvrir un débat interessant (en marmotte dans le texte:)

 

Je ré-itère ma question pour mon rapport musico-sociologique : est-ce que la zic que vous faites et appréciez correspond à ce qui se passe à l'intérieur de vous ?

 

La question a déjà donné lieu à quelques réponses des compoteurs de la 19, mais nous sommes tous en mesure de les compléter.

En cette période de frimas hivernaux, les marmottes ont leurs petits doigts gelés, alors je prends l'initiative de planter ce débat que chacun peut venir contribuer à faire évoluer au travers de ses expérience/envie/vécu personnels.

 

C'est à vous icon_bravo.gif

 

[ Dernière édition du message le 11/12/2010 à 14:01:40 ]

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Citation de miz du :

Je suis assez sensible à la notion de jeu (en tout cas sur internet)

ok, mais ton avis ne vise-t-il QUE la musique qu'on livre sur internet, ou toute œuvre musicale quel que soit le support?

Citation de miz du :

de plus, dans le milieu musical, il existes de codes que l'on respecte sous peine de ne pas être entendu

du genre? Parce que sur les trucs vraiment personnels, il y a une foultitude de morceaux d'artistes archi-connus qui ont été écrits justement sur des sujets très personnels, et très largement entendus.

 

Citation de Marmotte :

appréhender cette sphère émotionnelle commune qu'on peut ouvrir et où on peut ressentir des émotions intimes collectivement sans pour autant les partager, chacun étant renvoyé à son propre vécu.

Là, dans cette appréhension, tu te places en tant qu'auditrice de ce que font les autres, ou comme compositrice/intreprète de ton propre travail? Parce qu'en s'appuyant sur le collectif, on peut alors se cacher et par voie de conséquence ne pas se livrer. Dans ce dernier cas, peu importe que tes émotions propres t'aient inspirée (un peu comme si on en revenait à ce que je disais d'une "commande" que je ne pourrais pas m'approprier si elle ne parle pas en premier à mes sens et mes émotions).

Citation de Will :

en l'écrivant, j'ai finalement foutu dedans plein de trucs qui m’obsèdent depuis super longtemps. Et je m'en suis rendu compte après. D'où du coup une forte charge émotionnelle à la réécoute

Ah ben là, l'illustration par l'exemple est une réponse évidente à la question posée par le thread. Dans le cas présent, tu as même écrit "à l'insu de ton plein gré" pendant que c'était tes émotions qui guidaient ta plume. Ceci dit, il y a aussi tous les morceaux que tu dois faire en toute connaissance de cause, avec une intention bien définie dès le départ, celle de te servir sciemment d'une émotion/impression.

[ Dernière édition du message le 11/12/2010 à 17:33:06 ]

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Citation de Ykar :

tu te places en tant qu'auditrice de ce que font les autres, ou comme compositrice/intreprète de ton propre travail?

Je me place en observateur du phénomène. Il existe une sphère émotionnelle qu'on partage, on peut d'échanger des émotions mais chacun est tiré vers un truc très perso dans l'histoire. En gros, je peux raconter une histoire avec des mots et mettre des émotions qui peuvent même n'avoir rien à voir avec le discours et rencontrer des sensibilités qui se retrouveront dans cette émotion et seront amenés dans leur propre intimité à la vivre.

J'ai pour consigne de ne pas livrer l'émotion brute, si on tombe dans le pathos c'est vite lourdingue. Le souvenir d'une émotion est souvent plus discret, il n'impose pas, il propose juste, libre à chacun de cueillir ou de ne pas percevoir. Mais ce qui est sûr, c'est que cette émotion, lorsqu'elle est 'reçue', ne renvoie pas aux mêmes images, chacun la vit à sa façon. Y'en a certaines qu'on n'a pas envie de vivre, on les repousse, on n'aime pas... moi les trucs violents et darks, ça me fait ça.

Ce sujet a été ouvert pour qu'on m'explique comment on pouvait kiffer sur des trucs à aller se pendre dans le four... entre autres !

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Sur ta toute dernière réflexion en forme de question (à part une connerie à te répondre du genre "faut déjà être de toute petite taille icon_redface.gif ), je dirais mélange d'émotion collective / amphathie / sympathie. Et puis echelle de valeurs personnelle. Tout le monde n'a pas la même, et ce qui nous révulse plait à d'autres.

Kiffer par exemple des trucs qui en pousseraient certains au suicide, ça peut sans doute s'expliquer par un sentiment d'être d'une communauté différente, en marge, incomprise, douloureuse. Etc. Je ne sais pas si tu as déjà eu l'occasion de suivre des blogs de minots happés (dont les pires l'ont été souvent malgré eux) par ce qu'il y a de plus morbide dans le gothique (enfin certains tirent les ficelles tandis que d'autres adhèrent et s'ouvrent les vaines). J'ai suivi quelques temps la fille d'un pote qui était en train de s'écraser au fond du gouffre... vraiment effarant, son univers. Hé bien elle s'y complaisait avec une délectation! Elle entretenait les émotions de son mal-être par l'immersion dans toute cette merde, et ça renforçait son sentiment de fragilité et d'être incomprise. Cercle vicieux. En même temps elle m'appelait au secours et m'envoyait les liens pour me demander de l'aider... Début du cercle vertueux, comme quoi!

Bref, cette parenthèse pour dire qu'il y a des choses qui te mineraient le moral pour le compte, alors que d'autres ont un niveau de tolérence différent, ils peuvent en encaisser plus ou n'ont tout simplement pas la même perception. Ceux-là pourraient d'ailleurs retourner ta question en te disant d'une jolie balade ou d'un morceau humoristique et léger, "mais comment on peut kiffer de telles mievreries?... c'est pas ça la musique, la musique il faut que ça arrache de la viande et que ça saigne".

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Bah ça peut aussi s'expliquer comme ça :

J'ai connu beaucoup de mecs doux et zens qui écoutaient du black/thrash/death à décorner des boeufs. A priori une zique à des années lumières de leur comportement quotidien.

Mais et si finalement, on foutait dans notre écoute (et notre composition c'est un peu la même chose finalement) tout ce qu'on a besoin d'exulter (j'arrive pas à trouver de terme précis, exorciser peut être) pour être zen dans sa tête.

Comme crever un abcès par exemple.

En gros, le gars il est zen, mais il l'est aussi parce qu'il passe toute son agressivité dans la zique. Au final, on peut même imaginer que quelqu'un qui n'a pas un exutoire du genre peut être super tendu et pas en phase avec lui-même.

Bon je sais pas si je suis très clair, mais c'est exactement ce que je voulais dire.

One Breath III : WBBTMR - One Breath III

"Bunt Magnet strums the strings of nostalgia and sarcasm with equal flair.". Bah quoi ? Y a pas mort d'homme hein...

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C'est pas antinomique avec ce qui s'est dit avant bravo . Ton mec zen à l'extérieur, puisque ses vraies émotions sont a priori comme pour tout le monde à l'intérieur, il se sent en phase avec elles dans la musique qui arrache tout.

Sa zénitude (je fais pas du Ségolène, là? eek ) n'est peut-être qu'un masque, un faux-nez. Et la connexion avec ce qui lui ressemble vraiment, elle est avec l'extrême inverse. Plausible?

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Ben ce que je veux dire surtout, c'est que peut être qu'extérioser toute sa violence ou noirceur dans la zique ça lui suffit. Que s'il avait pas ça probablement qu'il aurait besoin d'extérioriser autrement. Violent ?

Et puis je pense que personne n'est tout blanc ou tout noir. Que même ceux qui disent qu'ils sont zens et heureux ont forcément des choses qui les rongent de l'intérieur (je serais curieux de voir ici quelqu'un qui ne s'est jamais posé de question existentielle) qu'ils ont besoin d'une manière ou d'une autre de sortir.

La zique c'est encore la meilleure manière, pacifique et tout de le faire.

One Breath III : WBBTMR - One Breath III

"Bunt Magnet strums the strings of nostalgia and sarcasm with equal flair.". Bah quoi ? Y a pas mort d'homme hein...

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Ouai, ouai…

Bon ce que j’en dis, c’est que peu importe que tu joues ou que tu exprimes ce que tu ressens, de toute façon, ça passe par le prisme de ton regard. Quelque soit l’émotion que l’on tente de véhiculer… On peut même faire du plagiat, ben c’est du plagiat et pas une copie conforme parce qu’il y a de soi. Et sans vouloir faire de la psy de comptoir, ou plutôt si tiens, ben on peut toujours exprimer de soi sans penser le faire. Rien qu’en choisissant un mot plutôt qu’un autre, une note plutôt qu’une autre.

La musique peut servir d’exutoire, ou être un simple moyen d’expression (sans tomber dans le pathos pour autant).

Après, pour rebondir sur ce que disait Marmotte, il y a divers degrés dans le morbide ou le dark. C’est infiniment complexe ce qui peut nous toucher ou non. Ca peut dépendre du moment où l'on écoute, de l'expérience immédiate, ou bien encore de son passif, de ce que nous renvoie tel ou tel mot (alors que le reste ne nous impacterait pas sans ce mot là). Ca dépend de l’heure qu’il est, du paysage qu’on regarde à ce moment là, de la pochette de l’album qui nous fait penser, consciemment ou non, à tel ou tel truc. Les déclinaisons sont infinies… On peut bien entendu penser qu’il y a quand même une globalité dans ce que l’on apprécie ou non. Ben oui, mais ça n’empêche qu’il y existe aussi des schèmes mentaux dictés par l’image que l’on a de soi (j'écoute du reggae parce que ça me correspond, ou tout autre musique...). Je veux dire qu’il est difficile à certains de reconnaitre aimer tel ou tel truc ne serait-ce que par souci de l'image renvoyée. Sans parler du sempiternel débat de l’influence sociale, notamment avec la musique dite commerciale que l’on pourrait requalifier parfois de populaire. L'art, dénué de ces aspects techniques, n'est-il pas subjectif ?… Pas de morale à cette histoire, chacun peut regarder l’autre en pensant que la musique qu'il écoute est la meilleure. Mais les grands standards de l’intelligentsia musicale ne sont des grands standards que parce que l’intelligentsia le veut bien et est relayée par ceux qui croient en faire partie ou voudraient en faire partie. Chacun va s’identifier à un groupe en s’identifiant à une musique qu’il aime, ou pense aimer. C’est éminemment humain et je n'en suis pas exempt. Ca permet la rencontre avec l'autre via les affinités…

Bon j’ai fini. J’ai faim…

 

[ Dernière édition du message le 13/12/2010 à 18:05:54 ]

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Citation :

est-ce que la zic que vous faites et appréciez correspond à ce qui se passe à l'intérieur de vous ?

La musique que j'écoute correspond à ce que je suis moi même. Par contre ma musique, celle que je joue ne reflète pas la totalité de ma personnalité car je n'ai pas assez de technique et d'imagination.

 

 

Dans le doute, le mieux ça serait quand même une ligne inox.

 

 

[ Dernière édition du message le 13/12/2010 à 08:35:19 ]

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Citation :

La Zic, un reflet de vos émotions?

Après mure réflexion, je dirais que dans mon cas c'est définitivement non!
Je ne sais plus qui disait que la zique n'était peut être qu'une histoire d'imagination?  oui, ça c'est peut etre bien un point de vue qui me correspond plus.

Un peu comme Will, je ne suis pas très amateur de musique amusante et fun; j'aime quand le son est un peu sombre. Rien à voir avec ma personnalitée, je trouve juste ça plus puissant et joli.

Quand je compose un morceau, qu'il soit rock ou techno, je reproduit juste les sons que j'aime entendre, sans le moindre message, et je pense même sans la moindre émotion. Juste parceque c'est "ÇA" que mes oreilles ont envies d'entendre! noidea.gif

 

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Je pense que pour moi c'est beaucoup le cas.

Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier