La Zic, un reflet de vos émotions?
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Anonyme
Au détour des commentaires sur la saison 19 des Compos Collectives, Marmotte a posé une question à laquelle chacun devrait pouvoir apporter une réponse interessante, pour ouvrir un débat interessant (en marmotte dans le texte:)
La question a déjà donné lieu à quelques réponses des compoteurs de la 19, mais nous sommes tous en mesure de les compléter.
En cette période de frimas hivernaux, les marmottes ont leurs petits doigts gelés, alors je prends l'initiative de planter ce débat que chacun peut venir contribuer à faire évoluer au travers de ses expérience/envie/vécu personnels.
C'est à vous
[ Dernière édition du message le 11/12/2010 à 14:01:40 ]
-marmotte-
Merci Ykar ! je vais quand-même apporter ma petite pierre histoire de te faire part de mon soutien.
Petit résumé des avis déjà postés…
Jeangusyoung :
Euh..... non pas spécialement.... d'ailleurs, malgré la diversité des styles de mes improstures, on ne peut pas vraiment être sûr que je sois triste si, par exemple, une de mes créations y fait croire.
Là j'ai essayé ce riff, et vu la tournure que ça prenait, je me suis dit on va essayer de faire un genre de B.O.F de Resident Evil. Puis je me suis dit qu'il serait bien d'écouter un peu ce que faisait Voynish et là surprise ! L'un de ses morceaux était dans cette veine. Bizarrement nos violons étaient bien accordés. Génial non ?
Teurastaja :
Oui
Voynish :
Absolument! C'est de là que l'on peut dit que notre musique nous correspond en quelque sorte.
Lorsqu'il n'y a aucun objectif derrière si ce n'est le plaisir de faire ce que l'on aime.
On a tous notre (ou nos) univers. Lorsque je me mets devant mes machines, il en ressort toujours un coté sombre ou mélancolique.
Ca ne veut pas dire que je suis en profonde dépression Puis ce n'est pas marqué sur ma tronche ou sur mes fringues. C'est mon univers.. Tiens, mon site perso est tout noir.. Tout colle bien finalement
Enfin, pour moi ca me parait évident.
8.5 :
Pour ma part, j'ai presque tendance à penser l'inverse! Je suis le gars le plus heureux du monde (eh oui, c'est moi), j'adore ma vie, j'adore ma femme, nos projets, on a des pôtes géniaux, j'aime mon boulot, je m'entends bien avec tout mes collègues...
et pourtant, je ne fais que des trucs très sombres. Ben tiens, la compote avec Mister Belmoufles autour d'une situation et d'un texte amusant, et qui pourtant ne sonne pas vraiment la joie et la bonne humeur....va comprendre
Xavier Belmoufles :
Ben stun peu pareil, je n'ai pas à me plaindre de grand chose (bien qu'un début de calvitie prématurée m'inquiète un peu) mais j'écoute des musiques violentes ou mélancoliques.
Voynish ajoute :
Tout pareil 8.5
Ce que je veux dire, c'est qu'au moment de se plonger dans la musique, on entre dans un autre univers.
Il ne s'explique pas que sur "l'échelle du bonheur" que l'on mène au quotidien.
En allant fouiller un peu plus profondément, pourquoi est ce que ca sonne toujours sombre...?
Ykar veut aller plus loin :
Vaste et très intéressant sujet qui mériterait presque un thread dédié
Jeangus répond à la question de marmotte : "Une petite question subsidiaire : Jeangus, tu ne mets donc pas en corrélation tes émotions et ton interprétation ?"
Ben non pas toujours. Mais ça m'est arrivé sur "Des gros cons" ; je m'apprêtais à enregistrur une improsture, tout était branché, j'avais les accords en tête, le tempo pas encore défini mais à priori pas rapide et là le téléphone sonne. Un gros con que je ne connaissais pas qui me sort des conneries. Je l'ai envoyé chier direct et suis retourné furax mettre le tempo à 110 ou 120 et ça avait donné ce morceau chic et entrainant, mais pas agressif ("pour faire danser dans les soirées de Mr Durand" )
Yoshed s'y colle :
c'est vrai qu'on peut en débattre des plombes. Vaste sujet. Pour ma part, je pense qu'il est tout à fait possible d'interpréter et créer sans affect, voire même sans émotion. Il suffit d'avoir un imaginaire suffisamment riche, ce qui permet d'avoir une approche plus intellectuelle qu'émotive. Surtout dans le cadre de l'écriture d'une chanson. Cela dit, l'objectif pour ma part est bien de ressentir quelque chose au final. Mieux vaut donc faire appel à ses émotions à mon sens. Et je suis persuadé que même le plus joyeux d'entre nous a irrémédiablement une part sombre en lui...
Voilà, on en est là.
[ Dernière édition du message le 11/12/2010 à 14:09:33 ]
Delucq
Et bien pas forcèment.
La musique est souvent un moyen d'évasion.
Et j'ai parfois l'impression de faire un travail d'acteur. De "jouer" (puisque c'est le même mot pour la musique que pour l'acteur) une situation qui ne correspond pas forcément, à mon état ... à ma sensibilité.
Me suis-je bien fait comprendre ?
Suis je clair ?
-marmotte-
Delucq
Je dirais ... oui, mais pas trop.
En fait, il ne faut peut être pas être trop impliqué dans le sujet pour pouvoir l'exprimer au mieux.
Un cocu est-il le mieux placé pour parler d'un mari trompé ?
Un malade est-il le mieux placé pour parler de la fin de vie ?
En rentre dans de la philo là
Anonyme
Hors sujet :
Rhooo, Marmotte, comment tu m'as si habilement instrumentalisé!... je t'ai vue avec tes didis frigorifiés, ta connexion Wifi congelée et ton soleil rasant en voie d'extinction, j'ai volé à ton secours, et tu colles direct un post sur 3/4 de mon écran ... feu mon père me le disait: "les femmes causeront ta perte"
De toutes les réponses données, celle qui m'étonne le plus est celle d'Ocho-dot-five. Y aurat-il du Dr Jekyll et Mister Hide là-dessous? Etre à ce point positif et heureux dans la vie de tous les jours pour livrer des compositions toujours plutôt sombres, ça, ça me laisse quand même songeur.
Pour ramener la question à mon vécu, je ne vois ce que je compose que comme un nécessaire porte-voix à tout ce qui m'anime au plus profond. J'en ai même besoin. Et dans la modeste production que j'ai fournie dans les derniers 18 mois (depuis que j'enregistre pour garder des traces, en fait), je ne vois aucune exception à ce constat. Pour exemple:
lorsque que Huitou, justement, en début d'année, a annoncé quitter les compotes au moment même où je m'inscrivais pour la première fois (saison 14), j'ai ressenti comme un vide: plus aucune chances de tomber avec lui, ni d'apprécier le travail qu'il n'allait pas rendre. Alors sans le connaître j'ai pondu avec la complicité de Disciple "The Lost Of The Knight Of Prog". J'ai écrit le morceau sur-mesure pour cet épisode de désertion provisoire,
quand au boulot je me retrouve avec un ex collègue comme employeur, qui se révèle être encore plus pourri dans son nouveau statut que dans son ancienne situation, je ne peux m'empêcher d'écrire "Parvenu" comme on dénonce un salopard... les injustices me remuent, et sont pour moi une source inépuisable d'inspiration,
quand la trahison vient des êtres les plus proches que l'on puisse avoir, c'est pour hurler le poison qui me ronge et m'en débarrasser pour de bon que j'écris l'album "Un Père Passe Et Manque".
Si la zic n'était pas le reflet de mes émotions, je serais capable, par exemple, d'écrire une "commande", selon un cahier des charges que l'on me fixerait. Hé bien ça, sincèrement, j'en suis totalement incapable. Rien ne me parle si ça ne vient pas du tréfond. Rien de satisfaisant ne sort si la source n'est pas profondément vécue et ressentie. En bien comme en mal.
C'est pour ça que l'inspiration peut donner lieu à des œuvres (j'ai du mal avec ce terme, mais c'est dans le sens "ouvrage") ayant différentes couleurs. J'ai quelques futurs morceaux déjà dans les tuyaux, et tous ne sont pas pessimistes/déprimants/noirs (c'est pour ça que l'affirmation de Huitou me surprend... cette constance dans le sombre, qu'il décrit presque comme invariable, irrépressible, irrésistible).
La révolte, par exemple (et dieu sait qu'il y en a, des sujets de révolte), ça peut s'écrire sur tous les tons: rageur, mélancolique, sarcastique, etc... Les sentiments, l'amour, les envies, les projets, les constats sur nos existences, tout ça, à mes yeux, à l'instant "T" où on se penche dessus, ce sera écrit et traduit en musique et/ou en textes selon l'humeur du moment. Et l'humeur, elle se trouve au fin fond de celui qui s'exprime, non?
[ Dernière édition du message le 11/12/2010 à 14:57:30 ]
-marmotte-
Hors sujet :
Ykar, ma reconnaissance t'est éternelle et loin de moi la élléité de te mener à ta perte, d'ailleurs je suis qu'une marmotte, y'a aucun risque.
Même sur une 'commande' on peut y mettre du sien, bien caché, un petit caillou par là, une fleur, un nuage blanc ou noir...
Je ne sais pas non plus faire autrement que d'aller plonger dans le sac mais on peut habiller la bête comme on veut derrière, le truc qui fait que l'émotion passe est ailleurs. C'est un des points essentiels de mes recherches, appréhender cette sphère émotionnelle commune qu'on peut ouvrir et où on peut ressentir des émotions intimes collectivement sans pour autant les partager, chacun étant renvoyé à son propre vécu.
Anonyme
perso, je suis assez sensible à la notion de jeu (en tout cas sur internet): en musique/chanson, comme en comédie, on peut devenir absolument ce que l'on veut : révolté, tombeur, poète, drôle...pour moi, c'est une sorte de jeu de rôle grandeur nature. d'ailleurs, nous avons tous un ou plusieurs avatars. j'ai vraiment l'impression de jouer un personnage que je ne suis pas. les trucs vraiment personnels, je ne les mets jamais en ligne. de plus, dans le milieu musical, il existes de codes que l'on respecte sous peine de ne pas être entendu. à mon sens, dans la musique, il y a peut-être plus de ce que l'on n'est pas.
will_bru
C'est marrant, le débat finit par tourner autour du "triste", "pas triste".
Perso, j'ai une espèce d'aversion pathologique pour tout ce qui est "musique festive". Le ska, les machins pour danser sur du "on est les champions, etc.", pour moi c'est plus de la clownerie que de la zique. En tout cas, IMPOSSIBLE pour moi d'apprécier (bien pas bien là n'est pas la question, c'est comme ça.)
Par contre, dans ce que j'écoute et ce que j'écris, il est tout à fait possible de retrouver des paroles marrantes. Je pense à certains morceaux de Jacques Brel et en ce qui me concerne, à certains morceaux volontairement caricaturaux (sur mon Bandcamp, notamment Rock'n'roll demon qui raconte les vicissitudes d'un impétrant rock star, qui déchante très vite).
Ma musique, la plupart du temps pour qu'elle m'apporte ce qu'on appelle émotion, doit forcément être triste ou sombre. Je pourrais me marrer mais pas ressentir une poussée de larmes ou un frisson dans le dos à l'évocation de choses rigolotes sur un tempo festif. Et donc je n'en écris pas. J'écris pour ressentir le frisson et pas la grosse marade (sauf à l'occasion pour des défis mais le sujet n'est pas sérieux et il faut bien décompresser à déconner de temps en temps).
Marmotte parle de vécu. Le dernier truc que j'ai mis en ligne évoque un rêve très intense que j'ai eu et que j'ai voulu par la suite écrire (bouquin d'abord, puis finalement l'album était plus dans mon champ lexical). Et bien en l'écrivant, j'ai finalement foutu dedans plein de trucs qui m’obsèdent depuis super longtemps. Et je m'en suis rendu compte après. D'où du coup une forte charge émotionnelle à la réécoute.
Bref...
Question compliquée pour laquelle on pense avoir une réponse rapide, mais finalement une réponse amène une autre question etc.
One Breath III : Find out the end of the story, piece by piece : WBBTMR - One Breath III
I'm an alligator, I'm a mama-papa comin' for you
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