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Citation : FinNews
Bourde géante chez Mizuho: Nikko Cordial va restituer son gain inopiné
10:37:00 - 14/12/2005


(ACTUALISATION)
TOKYO, 14 déc 2005 (AFP) - La maison de courtage japonaise Nikko Cordial a
annoncé mercredi qu'elle allait restituer la somme d'argent empochée aux dépens
de sa concurrente Mizuho Securities, auteur la semaine dernière d'une bourde
informatique géante qui a soudainement enrichi de nombreux profiteurs.
Un opérateur de Mizuho avait semé le chaos jeudi à la Bourse de Tokyo en se
trompant dans un ordre lors de l'introduction sur le marché d'une petite
entreprise d'Osaka, J-Com: au lieu de vendre une action J-Com pour 610.000 yens,
il avait placé 610.000 actions à un yen l'unité. Un défaut dans le système
informatique de la Bourse l'avait empêché d'annuler cet ordre erroné.
De nombreux opportunistes s'étaient rués sur l'aubaine. Mizuho a estimé que
ce désastre allait lui coûter 40 milliards de yens (280 M EUR), soit la somme
nécessaire pour couvrir ses positions en rachetant à leur prix réel les titres
indument vendus pour un yen, dont la plupart sont d'ailleurs inexistants puisque
le total des actions J-Com disponibles n'était que de 14.500.
Selon la presse nippone, le plus gros profiteur est UBS, qui a empoché un
gain de 12 milliards de yens (84 M EUR). Parmi les acheteurs massifs d'actions
J-Com à un yen figurent également Morgan Stanley, Lehman Brothers, Crédit Suisse
First Boston, Nikko Cordial et Nomura Securities.
Mardi, le secrétaire d'Etat aux Services financiers, Kaoru Yosano, avait
sévèrement tancé ces firmes, estimant qu'elles manquaient totalement d'éthique.
"Ce n'est pas beau d'avoir profité de l'erreur d'une autre maison pour
acheter des actions non pour leurs clients, mais pour leur propre compte tout en
sachant que l'ordre avait été passé par erreur", avait déploré M. Yosano.
"Les dirigeants de maisons de courtage devraient eux aussi faire preuve de
morale dans leurs actions", avait-il ajouté.
Le secrétaire d'Etat a été entendu mercredi par Nikko Securities, qui a
annoncé qu'elle rendrait les 1,1 milliard de yens (7,7 M EUR) empochés au
détriment de Mizuho Securities. "Nous effectuons les derniers arrangements pour
rendre tous les gains que nous avons perçus lors de l'incident", a déclaré un
porte-parole qui n'a pas souhaité être nommé.
Selon l'agence de presse Jiji, Mizuho Securities serait en train de négocier
avec cinq autres concurrents ayant profité de son erreur. Interrogée, la maison
de courtage s'est refusée à tout commentaire sur le sujet.
Une porte-parole d'UBS a confirmé que sa société était "en train de mener
des pourparlers avec les parties concernées" dans l'affaire J-Com, sans préciser
l'objet des discussions.
L'Agence des services financiers (FSA), le gendarme du secteur au Japon, a
par ailleurs adressé mercredi une réprimande officielle à la Bourse de Tokyo
pour le défaut dans son système informatique qui a facilité la catastrophe.
Elle lui a donné l'ordre de déterminer les responsabilités de l'incident, de
prendre les mesures préventives adéquates et de lui adresser un rapport en la
matière d'ici fin janvier.
Le président de la Bourse, Takuo Tsurushima, qui envisage de démissionner, a
présenté ses excuses publiques dans un communiqué, affirmant qu'il allait
"accomplir un effort maximal pour prévenir une répétition de l'incident et pour
améliorer nos opérations".

Citation : Parmi les acheteurs massifs d'actions
J-Com à un yen figurent également Morgan Stanley, Lehman Brothers, Crédit Suisse
First Boston, Nikko Cordial, Sol Carlus Inc. et Nomura Securities.

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