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Citation : La drogue j'y pense là. Je verrais quand je serais vraiment au chômage j'aurais le temps.

Citation : PARIS (Reuters) - Jacques Chirac inaugure mardi "son" musée du quai Branly consacré aux arts premiers, dont l'ambition est de rendre aux civilisations non occidentales toute leur place dans l'histoire de l'art et de l'humanité.

Fruit de dix ans de réflexion et de travaux, le long bâtiment déroulé en bord de Seine, au pied de la tour Eiffel, avec ses quatre bâtiments (40.600 m2), s'annonce déjà comme l'un des hauts lieux de la scène artistique parisienne, voire mondiale.

Il est "le signe et le symbole d'une France qui connaît et reconnaît les cultures du monde et les exigences du dialogue de ces cultures", déclarait mercredi sur France 3 le chef de l'Etat, qui inaugurera le site aux côtés du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, et de centaines de personnalités.

Lieu de "reconnaissance de la diversité culturelle", le musée compte dans ses réserves quelque 300.000 oeuvres qui seront présentées à tour de rôle dans le bâtiment contemporain signé Jean Nouvel. L'architecte français, à qui l'on doit déjà à Paris l'Institut du monde arabe et la Fondation Cartier pour l'art contemporain, a imaginé cette fois un vaisseau de verre incurvé flanqué de gros cubes colorés.

Un mur végétal orne la partie administrative du musée, qui est doté d'un restaurant avec terrasse, d'un jardin de 18.000 m2, d'un théâtre, d'une médiathèque et de salles de cours.

Lumineux et dépourvu de cloisons, l'intérieur est un vaste plateau surplombé de mezzanines où les oeuvres s'offrent au regard protégées par une forêt de vitrines. Près de 10.000 instruments de musique sont présentés dans une tour en verre.

Sculptures dogon, masques D'mba venus d'Afrique, peaux de bison décorées par les Indiens d'Amérique du Nord, textiles malgaches et autres statuettes du Mexique précolombien côtoieront des oeuvres plus contemporaines. Des aborigènes venus d'Australie ont décoré des salles et une partie de la façade.

L'AUTRE VERSANT DE L'AVENTURE HUMAINE

Au-delà de l'aspect artistique du projet de 233 millions d'euros, c'est tout un pan de l'histoire du monde, de la France coloniale en particulier, qui est présenté à un public longtemps tenu à l'écart de cet autre versant de l'aventure de l'humanité.

"Le musée du quai Branly, c'est le musée qui vous incite a prendre le globe terrestre que vous avez sur votre bureau et à le retourner", déclarait la semaine dernière à Reuters son président, Stéphane Martin.

Mises en valeur au même titre qu'une Joconde ou une Vénus de Milo, les oeuvres y trouveront une forme de reconnaissance.

"Un musée de ce type peut contribuer à remettre à leur juste place des cultures qui ont été trop souvent considérées comme mineures, marginales", explique Stéphane Martin. "En traitant ces sculptures avec le même respect que celui qu'on accorde a l'art de la Renaissance, on lui rend une place dans le Panthéon de l'humanité."

L'idée de ce musée est née d'une rencontre entre Jacques Chirac, alors maire de Paris, et le marchand d'art Jean Kerchache, passionné comme lui d'arts lointains. Elu à l'Elysée en 1995, le chef de l'Etat lance un an plus tard le projet d'un musée des arts et des civilisations en même temps que celui d'un département des arts premiers au musée du Louvre.

De nombreux obstacles devront être franchis, à commencer par le choix d'un site et la réticence des défenseurs du musée de l'Homme, d'où proviennent une partie des oeuvres du quai Branly.

Lorsque les travaux démarrent, en mai 2001, Jacques Chirac sait qu'il aura, comme François Mitterrand sa pyramide du Louvre et sa Bibliothèque, et Georges Pompidou son centre Beaubourg, un lieu dans Paris lié à son passage à l'Elysée.

Musée des arts premiers, primitifs, lointains, musée de l'Autre... divers qualificatifs ont été envisagés par ses créateurs, qui ont finalement choisi de s'en tenir à l'adresse du lieu, à la manière des musées d'Orsay et du Louvre.

Le musée du quai Branly sera-t-il un jour rebaptisé "musée Jacques Chirac" ? L'intéressé en rêve sans doute déjà. "Je ne sais pas si ce serait une bonne idée", dit-il, "mais ce serait un grand honneur pour moi".

Citation : Je trouve que c'est une bonne idée

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