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Astuces et techniques de pré-mastering vinyl

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Sujet de la discussion Astuces et techniques de pré-mastering vinyl
Bonjour,

ce nouveau topic pour échanger au sujet des différentes techniques autour du pré-mastering digitale en vue d'un pressage vinyl.

- resserrer les fréquences extrêmes (éviter les basses / extrêmes aigus dans les sides)
- idem au centre, éviter le trop plein de fréquences extrêmes (sub + très haut), du moins les maitriser au mieux.
- faire attention aux ssss et aux shhhh, les tenir au maximum (ces fréquences accrochent vite sur la matière et peuvent créer de la distortion)
- éviter les stéréo imager et autre process d'élargissement (au contraire, ne pas hésiter à resserrer un peu le son par rapport au mastering digital si celui-ci est très large)
- Concernant l'exciter, je vous le déconseille, ce n'est pas quelque chose de naturel et il risque de travailler sur les fréquences qui sont justement problématique pour la gravure vinyle (extrêmes aigus).

Voilà ma méthode, merci de partager la votre ainsi que vos expériences !

[ Dernière édition du message le 31/10/2021 à 09:27:54 ]

2
Pour le mastering vinyle, on réalise des tests cutting : on grave un extrait sur le lacquer, puis on écoute. On ajuste et on refait un test cutting, et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'on soit satisfait. Toute autre méthode sera très imparfaite, parce que le son qui est envoyé n'est pas identique à celui qui est produit à la lecture.
La compression doit se gérer très en finesse, et n'est pas toujours indispensable (il faut tester avec et sans lors des test cutting). Je ne compte pas les fois où il a fallu demander de la retirer.
Il faut surtout fournir le meilleur mixage possible : phase, distorsion, niveau (inutile de taper proche du 0 dBFS : une marge de 6 dB environ sera préférable). Aucun limiteur sur la piste master, et généralement pas de compression, aucun élargisseur ni exciter ni autre effet psycho acoustique.

Envoyer le mixage aussi propre que possible au mastering et au cutting. Tout le reste ressemble à "des conseils sur comment rouler en voiture dans une prairie". Réaliser correctement un mastering et/ou un cutting vinyle demande vraiment du matériel adapté et du métier, et personne ne peut réaliser de test à la maison. Soit on bricole, avec des résultats imprévisibles, soit on confie sa musique à des gens dont c'est le métier.


mastering-3943693.jpg


[ Dernière édition du message le 01/11/2021 à 01:37:16 ]

3
Pour ceux qui apprécient les gros plans :
Le disque posé sur le plateau se nomme un « lacquer ». C’est un disque en aluminium recouvert d’acétate, de 14 pouces de diamètre (le vinyle vendu dans le commerce fait 12 pouces). Le premier vinyle est gravé sur une machine nommée «cutteuse», qui gravera un lacquer par face.
Le stylus (contenu dans la tête de gravure, la pièce triangulaire jaune à droite du plateau) va graver dans l’acétate, dont les déchets sont aspirés dans un bocal fermé (l'acétate est très inflammable). La tête est refroidie à l’hélium (une bonbonne est présente hors cadre).
L’opération de gravure se nomme le «cutting» (l'anglais est omniprésent dans le son). Les deux disques seront envoyés à l’usine de pressage très rapidement, sans être écoutés, pour ne pas les abimer. Pourquoi rapidement ? Parce que la qualité sonore se détériore avec le temps. L’usine va fabriquer une matrice à partir des lacquers. Le studio reçoit quelques jours plus un test pressing (quelques disques) pour vérifier la qualité avant de lancer le pressage en série.
En effet, les lacquers ne peuvent pas être écoutés lors de la gravure, sous peine de les endommager. Avant de graver, on réalise quelques «tests cut: on grave quelques extraits que l’on écoute, sur un lacquer qui ne sera pas envoyé, et servira uniquement de test avant gravure.
Graver un CD, c’est plus simple…

mastering-3982515.jpeg
4
C'est super intéressant merci pour ces explications claires! On est sur un projet de musique ambient qui se ponctuera très certainement par la gravure d'un vinyle. Donc je cherchais de infos pour préparer au mieux le mix.

Pour ce qui est de la phase, aucune corrélation sous la barre du 0 j'imagine, sous peine d'aller au devant de possible soucis de lecture?
Il est préférable de préparer le mix au niveau fréquentiel également je présume? Je lis que le vinyle n'aime pas trop ce qui est sous la barre des 50 Hz et par-delà les 16 Khz...
En terme de volume sonore et, avant mastering, il est préférable de moduler dans quelle plage (LUFS et TP)? Et une fois que l'ingé de mastering a fini son taf, on aboutit à quel genre de valeurs au final?

Merci tout plein!

 

 

 

5
Il est clair que le grave (surtout) doit être parfaitement en phase, et idéalement, très mono.

Citation :
En terme de volume sonore et, avant mastering, il est préférable de moduler dans quelle plage (LUFS et TP)?
laisser de la marge, et ne pas compresser le mixage, c’est ce qui est préférable.

Citation :
Et une fois que l'ingé de mastering a fini son taf, on aboutit à quel genre de valeurs au final?

Cela dépendra essentiellement de la durée de la face. Plus c’est court, plus cela pourra sonner fort.
Le vinyle est un support physique, avec des limites physiques. En numérique, tu peux sonner aussi fort que tu le souhaites : le son sera de plus en plus dégradé, mais pour autant que l’on reste sous le 0dBFS, cela ne posera pas de problème technique.
En vinyle, si l’on cherche le volume à tout prix, le stylus (l’aiguille de gravure) va sauter, et la plaque sera inutilisable : il faudra recommencer. C’est là que le métier de la personne qui réalise le cutting prend toute son importance.



6
Je vois, merci l'ami! Mais comment savoir à qui s'adresser pour un bon "cutting"? Et comment certaines boîtes (ou personnes) font pour graver des vinyles à l'unité à quelques dizaines d'euros la face pour un 12", sachant qu'il faut réaliser des "lacquers" et une matrice ensuite... Si tu commandes un seule exemplaire, ils rentrent dans leurs frais???

 

 

 

7
Dans les gravures à l'unité, on t'envoie directement le "lathe cut", le lacquer gravé sans qu'une matrice et un pressage en bonne et due forme ne soient réalisés. Celui-ci est relativement fragile, la durée de vie d'un vinyle à l'unité n'est pas la même que celle d'un vinyle pressé, mais j'imagine qu'ils utilisent tout de même quelque chose de légèrement plus robuste que le lacquer qui sert à un pressage et qui lui (comme disait rroland) n'est pas écouté. Certains groupes font des petites édition de 50 lathe cut...

Pas évident de trouver (ou de se payer) un studio qui fait des bons cuts, il faut se renseigner auprès de gens habitué à faire presser leurs productions, regarder qui a gravé tes disques préférés, etc. Dans mon cas, je me renseignais plutôt sur les usines de pressage aux tarifs et délais pas trop débiles et croisais les doigts pour leur studio de gravure assure son taf, ce qui était le cas une fois sur deux à peu près... Mais si les test-pressings ont vraiment un problème tu es en droit de demander une nouvelle gravure plus appliquée, ce que les studios rechignent à faire (ils se mettent à perte) mais qui n'est pas impossible à obtenir. Si le son est juste "moyen" tu peux probablement abandonner, ils remettront la faute sur la qualité de ton mixage et mastering.

Pour moi le temps de musique mis sur un vinyle est vraiment un facteur très important, les gravure sonnent souvent bien mieux -et plus forte- avec des faces courtes (une quinzaine de minutes sur un 12" en 33 RPM) que longues (au delà de 20 minutes). Même si j'ai quelques disques longs qui sonnent superbement, comme quoi il y en a qui savent faire des bonnes gravure malgré les limites physiques.

C'est peut être l'occasion de poser ici une question qui me taraude depuis des années:
si on a une face courte à graver sur un 12" (disons 14 minutes), vaut-il mieux la faire presser en 33 ou 45 RPM?
Si le 45t à intrinsèquement plus de définition car une plus longue distance est parcourue en 1 minute de musique (tout comme avec les bandes magnétiques), n'arrive t'on pas aussi plus près plus rapidement du centre du disque où l'on sait que la distorsion augmente et la définition baisse (car les sillons sont alors plus cours, et le bras de lecture plus tordu, sauf sur platine tangentielle), à profondeur de gravure égale, et donc espacement entre sillons à peu près égale, par rapport à une gravure en 33t où on peut finir la face plus loin du centre du disque ??
Ou si on prend le problème dans l'autre sens, en finissant les faces à peu près au même endroit, la gravure en 33t ne permet-elle pas d'avoir des sillons plus espacés et donc plus profonds, un meilleur rapport signal-sur-bruit et plus de dynamique ?!

Un studio de gravure à qui j'avais spécifié dans la track-list qu'on attendait une gravure cool avec des bonnes dynamiques (oui on écoute les disques, ce n'est pas qu'un objet promotionnel servant à habiller un download code) m'avait répondu que cela serait compliqué à cause du pré-master, réalisé par mes soins et probablement un peu crado, tout comme le mixage et la prise de son (hem!) mais que les choses pouvaient être améliorées par une gravure en 45rpm, pour deux faces de 15 minute, ce que nous avons accepté, et le disque sonne effectivement pas mal du tout.
Mais techniquement je ne comprends pas exactement si ça aurait été pire, du moins sur les fins de face, en 33T.

Des avis d'expert-e-s?!

[ Dernière édition du message le 06/01/2023 à 17:40:07 ]

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J'avais lu qu'il fallait rajouter un peu d'aigües au fur et à mesure que le titre s'approchait du centre du disque, le défilement étant moins rapide par rapport à la tête de lecture vers le centre du disque qu'à son bord (donc une qualité moindre...).
9
Citation :
Mais comment savoir à qui s'adresser pour un bon "cutting »?

Tu as mon téléphone 😂
Citation :
Et comment certaines boîtes (ou personnes) font pour graver des vinyles à l'unité à quelques dizaines d'euros la face pour un 12"

C’est parce que les dubplates coûtent moins cher que les lacquers destinés au pressage.
Ensuite, les gravures dubplates ne demandent pas un grand travail : on pose la plaque, on fait jouer la musique et on grave, on n’est pas trop regardant sur la qualité du stylus, etc. Il y a une compagnie aux Pays-Bas qui bosse très bien, je te communiquerai leurs coordonnées en pv si tu veux.

Citation :
J'avais lu qu'il fallait rajouter un peu d'aigües au fur et à mesure que le titre s'approchait du centre du disque, le défilement étant moins rapide par rapport à la tête de lecture vers le centre du disque qu'à son bord (donc une qualité moindre...).

C’est plutôt qu’il y a moins de grave, on déconseille d’ailleurs de mettre en fin de face des titres peu chargés en grave. C’est pour cela que des tas de vinyles se terminent souvent par un truc peu chargé en basses, pour garder une qualité sonore honorable.

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Oui il faut que je te phone pour qu'on discute de tout ça parce qu'on a un projet ambient qui se conclura fort probablement par un vinyle...