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melodeast
« UNE MERVEILLE »
Publié le 05/10/20 à 18:02
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
Le Revox G36 ou Revox 736 marque l’aboutissement de la série 36 ; une série en perpétuelle amélioration depuis les premiers A36 produits en 1955 et les derniers G36 MK3 de 1967. Heureux possesseur du 55 314ème exemplaire, j’ai donc hérité d’un G36 Mk2. En effet, on peut connaître la version en fonction du numéro de série, de la technologie du « end of tape switch » et de la valeur des condensateur moteurs, pour le peu qu’on prenne la peine de l’extraire de son cabinet.
Magnétophe 3,75 / 7,50 ips ( = inches per second = 9,5 et 19 cm par seconde) en version 2 et 4 pistes, 3 moteurs indépendants (cabestan + axiaux) synchronisés par la fréquence de notre courant éléctrique (50hz en Europe). Biasing par oscillateur à 70Khz seulement. Pour chaque canal : un préampli en entrée (double plate follower), un préampli pour la tête d’enregistrement (triple plate follower), un préampli en sortie (double plate follower + 1 cathode follower), soit 6 étages, tout lampes, entièrement « hand wired », c'est-à-dire soudés à la main, sans circuit imprimé. Pour l’intrigue, Jacob Erland (Gyraf Audio) dans un forums anglophone admet s’être légèrement inspiré de ces préamplis, dans le premier étage de son G9. Bias, bias traps, cross talk, vumeter ajustables (vumeter à règler en fonction du taux de distorsion, bien vu). Egalisation norme IEC ajustée en fonction de la vitesse choisie (conversion NAB possible). Un schéma tant simple qu’intelligent, la mécanique et l’électronique se conjuguent parfaitement à l’intérieur de ce magnéto haut de gamme en tout point. Un mode d’emploi complet, un manuel d’entretien bien plus encore. Une bible. De A à Z, il est expliqué comment cette machine fonctionne et comment elle peut être réparée. Une finition extérieure très sixties, un cabinet peu kitch et finalement pas à la hauteur du trésor qu’il renferme. On se rend alors compte que les temps ont changé…
Une connectique en RCA assymétrique, avec des impédences conséquentes en entrée (3mv / 500K pour le mic, 3-50mv /50K pour diode et 50mv / 1M pour radio) et en sortie (0.7v / 5k cathode follower A et B). Une vitesse de bande qui, selon Recording with the Masters, est trop faible pour pouvoir travailler à +4dBu, sous peine de saturer les aigus trop facilement. Pas de 48v. Avec tout cela, on a du mal à imaginer son intégration dans un setup de production… c’est dailleurs, selon moi, en cela que cette machine est dédiée aux amateurs (Revox), plutôt qu’au professionnels (Studer). Car en réalité, professionnel, ça ne veut plus rien dire. Il faudrait remplacer ce terme par « production », dans laquelle la plupart des outils fonctionnent en symétrique / 4dBus / faible impédance.
Un routing audio très moyen : une sortie tape indépendante, pourquoi pas. Un hp deux voies quelque peu rudimentaire à l’intérieur. Sa source est commandée par un switch en façade. C'est ce même switch qui commande la source « cathode follower B ». C’est probablement pour cela qu’on a AUCUN MOYEN DE MONITORER LA SOURCE EN STEREO !!! du coup pas moyen de comparer avec le signal enregistré en direct, et pas moyen de se servir du G36 comme préampli. C’est d’autant plus dommage qu’il est possible d’arrêter la rotation du cabestan… Alors c’est super d’avoir pensé à ajouter une télécommande… mais on aurait préféré un routing complet en stéréo
Qu’en est-il du son ??
Au regard de son âge et de l’état dans lequel je l’ai récupéré… branché sur une chaine Hifi de qualité, j’ai été complètement bluffé par le rendu. Bien que manquant cruellement d’aigus (au-delà de 6k corrigés avec le bandexall intégré à l’ampli), quelle précision dans les basses, quel punch, quel précision dans les mediums, quelle image stéréo, quelle richesse.
Après le remplacement des têtes et quelques petites retouches, on retrouve Enfin le haut du spectre. Le signal est totalement respecté, voir embelli, rien n'est perdu. Bien que non transparent, je le trouve moins coloré que certains le prétendent. De même, je ne trouve pas d'exagération notable dans le bas du spectre, et ce malgré les condensateurs upgradés à 2.2uF. Tout comme pour les compresseurs de bus, ce sont les musiques à forte dynamic range qui gagnent à traverser le G36. A l'inverse, lorsque le loudness est élevé, on sent qu'on est trop près du seuil de saturation de la bande. Un niveau de sortie un peu léger.
Le niveau de bruit est suffisamment faible (<-60 dBfs en pleine modulation)pour être inaudible à fort volume, malgré le rapport signal bruit moyen de 55 dBs en 7.5 ips affiché dans les specs. Je sortais de mon projet Portastudio (voir ma review sur ce site), et c’est comme si j’avais fait un bon de 30 ans dans le futur, alors qu’en fait c’était dans le passé.
Ceci-dit, comprenez bien que la qualité des têtes, de la bande, du calibrage sont primordiales pour de tels résultats. Pour ma part, je suis loin d’être suffisamment pointu pour en tirer le meilleur parti. Le moindre petit détail peut avoir de grosses répercutions en sortie. A noter que les têtes en bon état se trouvent de plus en plus difficilement, à des tarifs élevés.
Par la suite, il fallait le faire inévitablement pour un usage régulier, j’ai entrepris la restoration plus générale de l’appareil avec la précieuse aide de Peter de chez Nagravox, tant passionné que compétent. Démontage, lavage complet, lubrification, remplacement des têtes, redresseurs selenium (+ résistances céramiques), remplacement condensateurs d’alims, condensateurs moteurs, condensateurs électrolitiques dans les préamps, potentiomètres, condensateurs et diodes de la section transport, 12Au7 pour l’oscillateur, condensateurs de sortie augmenté à 2.2uF, recalibrage bias, freins, pinch roller et paufinages en tous genres… Et voilà un tout autre G36 ! Fini les lenteurs au rembobinage / avance rapide, fini le flutter, fini les lumières qui scintillent et les bruits bizarres… enfin pour le moment ! En effet, tout comme une belle vieille voiture de collection, on sent bien que ce G36 s’adresse aux connaisseurs, aux passionnés qui finiront par le connaître par cœur à force de l’entretenir.
Mon avis : Des performances audio incroyables à condition de le calibrer précisément. Un magnéto, un peu "brutal" de par sa mécanique et son chemin de bande, à chouchouter, destiné avant tout et largement à la Hifi. Quel dommage ce problème de monitoring qui en restreint énormément l'usage!!!
Quoi qu'il en soit, malgré tous ces gros défauts, comment ne pas mettre 5 étoiles à cette merveille du passé, cachée dans une boite en plastique
EDIT 04/03/21: la sortie Cathode Follower B ne m'étant d'une grande utilité... j'ai finalement modifié le rooting audio, de sorte à ce qu'elle serve de direct out (très simple à réaliser). Ainsi, il est possible de comparer la source avec l'enregistrement en direct d'une part, et d'autre part de se servir du G36 comme préampli
Niveau préampli, c'est surprenant, presque décevant de constater à quel point il est TRANSPARENT, au regard du nombre lampes s’illuminant à l’arrière du magnétophone. Il est cela-dit aussi silencieux qu'un préampli moderne.
Le bruit apparait seulement en mode lecture (CFA), essentiellement à 50HZ... à se demander si une mise à la terre n'arrangerait pas les choses.
Niveau bande... (LPR35 - recording with the master neuves) c'est la aussi étonament transparent; un simple blind test permet de distinguer le signal enregistré de la source digitale, mais pas si facilement que ça... ce qui est sur, c'est que la bande sature bien avant les préamps, et qu’une machine du début des sixties affichant de telles performances mérite le RESPECT
Magnétophe 3,75 / 7,50 ips ( = inches per second = 9,5 et 19 cm par seconde) en version 2 et 4 pistes, 3 moteurs indépendants (cabestan + axiaux) synchronisés par la fréquence de notre courant éléctrique (50hz en Europe). Biasing par oscillateur à 70Khz seulement. Pour chaque canal : un préampli en entrée (double plate follower), un préampli pour la tête d’enregistrement (triple plate follower), un préampli en sortie (double plate follower + 1 cathode follower), soit 6 étages, tout lampes, entièrement « hand wired », c'est-à-dire soudés à la main, sans circuit imprimé. Pour l’intrigue, Jacob Erland (Gyraf Audio) dans un forums anglophone admet s’être légèrement inspiré de ces préamplis, dans le premier étage de son G9. Bias, bias traps, cross talk, vumeter ajustables (vumeter à règler en fonction du taux de distorsion, bien vu). Egalisation norme IEC ajustée en fonction de la vitesse choisie (conversion NAB possible). Un schéma tant simple qu’intelligent, la mécanique et l’électronique se conjuguent parfaitement à l’intérieur de ce magnéto haut de gamme en tout point. Un mode d’emploi complet, un manuel d’entretien bien plus encore. Une bible. De A à Z, il est expliqué comment cette machine fonctionne et comment elle peut être réparée. Une finition extérieure très sixties, un cabinet peu kitch et finalement pas à la hauteur du trésor qu’il renferme. On se rend alors compte que les temps ont changé…
Une connectique en RCA assymétrique, avec des impédences conséquentes en entrée (3mv / 500K pour le mic, 3-50mv /50K pour diode et 50mv / 1M pour radio) et en sortie (0.7v / 5k cathode follower A et B). Une vitesse de bande qui, selon Recording with the Masters, est trop faible pour pouvoir travailler à +4dBu, sous peine de saturer les aigus trop facilement. Pas de 48v. Avec tout cela, on a du mal à imaginer son intégration dans un setup de production… c’est dailleurs, selon moi, en cela que cette machine est dédiée aux amateurs (Revox), plutôt qu’au professionnels (Studer). Car en réalité, professionnel, ça ne veut plus rien dire. Il faudrait remplacer ce terme par « production », dans laquelle la plupart des outils fonctionnent en symétrique / 4dBus / faible impédance.
Un routing audio très moyen : une sortie tape indépendante, pourquoi pas. Un hp deux voies quelque peu rudimentaire à l’intérieur. Sa source est commandée par un switch en façade. C'est ce même switch qui commande la source « cathode follower B ». C’est probablement pour cela qu’on a AUCUN MOYEN DE MONITORER LA SOURCE EN STEREO !!! du coup pas moyen de comparer avec le signal enregistré en direct, et pas moyen de se servir du G36 comme préampli. C’est d’autant plus dommage qu’il est possible d’arrêter la rotation du cabestan… Alors c’est super d’avoir pensé à ajouter une télécommande… mais on aurait préféré un routing complet en stéréo
Qu’en est-il du son ??
Au regard de son âge et de l’état dans lequel je l’ai récupéré… branché sur une chaine Hifi de qualité, j’ai été complètement bluffé par le rendu. Bien que manquant cruellement d’aigus (au-delà de 6k corrigés avec le bandexall intégré à l’ampli), quelle précision dans les basses, quel punch, quel précision dans les mediums, quelle image stéréo, quelle richesse.
Après le remplacement des têtes et quelques petites retouches, on retrouve Enfin le haut du spectre. Le signal est totalement respecté, voir embelli, rien n'est perdu. Bien que non transparent, je le trouve moins coloré que certains le prétendent. De même, je ne trouve pas d'exagération notable dans le bas du spectre, et ce malgré les condensateurs upgradés à 2.2uF. Tout comme pour les compresseurs de bus, ce sont les musiques à forte dynamic range qui gagnent à traverser le G36. A l'inverse, lorsque le loudness est élevé, on sent qu'on est trop près du seuil de saturation de la bande. Un niveau de sortie un peu léger.
Le niveau de bruit est suffisamment faible (<-60 dBfs en pleine modulation)pour être inaudible à fort volume, malgré le rapport signal bruit moyen de 55 dBs en 7.5 ips affiché dans les specs. Je sortais de mon projet Portastudio (voir ma review sur ce site), et c’est comme si j’avais fait un bon de 30 ans dans le futur, alors qu’en fait c’était dans le passé.
Ceci-dit, comprenez bien que la qualité des têtes, de la bande, du calibrage sont primordiales pour de tels résultats. Pour ma part, je suis loin d’être suffisamment pointu pour en tirer le meilleur parti. Le moindre petit détail peut avoir de grosses répercutions en sortie. A noter que les têtes en bon état se trouvent de plus en plus difficilement, à des tarifs élevés.
Par la suite, il fallait le faire inévitablement pour un usage régulier, j’ai entrepris la restoration plus générale de l’appareil avec la précieuse aide de Peter de chez Nagravox, tant passionné que compétent. Démontage, lavage complet, lubrification, remplacement des têtes, redresseurs selenium (+ résistances céramiques), remplacement condensateurs d’alims, condensateurs moteurs, condensateurs électrolitiques dans les préamps, potentiomètres, condensateurs et diodes de la section transport, 12Au7 pour l’oscillateur, condensateurs de sortie augmenté à 2.2uF, recalibrage bias, freins, pinch roller et paufinages en tous genres… Et voilà un tout autre G36 ! Fini les lenteurs au rembobinage / avance rapide, fini le flutter, fini les lumières qui scintillent et les bruits bizarres… enfin pour le moment ! En effet, tout comme une belle vieille voiture de collection, on sent bien que ce G36 s’adresse aux connaisseurs, aux passionnés qui finiront par le connaître par cœur à force de l’entretenir.
Mon avis : Des performances audio incroyables à condition de le calibrer précisément. Un magnéto, un peu "brutal" de par sa mécanique et son chemin de bande, à chouchouter, destiné avant tout et largement à la Hifi. Quel dommage ce problème de monitoring qui en restreint énormément l'usage!!!
Quoi qu'il en soit, malgré tous ces gros défauts, comment ne pas mettre 5 étoiles à cette merveille du passé, cachée dans une boite en plastique
EDIT 04/03/21: la sortie Cathode Follower B ne m'étant d'une grande utilité... j'ai finalement modifié le rooting audio, de sorte à ce qu'elle serve de direct out (très simple à réaliser). Ainsi, il est possible de comparer la source avec l'enregistrement en direct d'une part, et d'autre part de se servir du G36 comme préampli
Niveau préampli, c'est surprenant, presque décevant de constater à quel point il est TRANSPARENT, au regard du nombre lampes s’illuminant à l’arrière du magnétophone. Il est cela-dit aussi silencieux qu'un préampli moderne.
Le bruit apparait seulement en mode lecture (CFA), essentiellement à 50HZ... à se demander si une mise à la terre n'arrangerait pas les choses.
Niveau bande... (LPR35 - recording with the master neuves) c'est la aussi étonament transparent; un simple blind test permet de distinguer le signal enregistré de la source digitale, mais pas si facilement que ça... ce qui est sur, c'est que la bande sature bien avant les préamps, et qu’une machine du début des sixties affichant de telles performances mérite le RESPECT