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linn134
« Pas mal du tout. »
Publié le 03/03/12 à 14:32La petite tranche EUREKA de Presonus est un petit rack d'une unité, bien présenté et richement doté de réglages divers. La conception est assurée par PRESONUS aux USA, la construction est chinoise, dans une gamme supérieure à la série "blue" de la marque.
On sent un net écart de gamme entre une tranche premier prix et l'EUREKA, en terme de finitions et d'assemblage mais aussi du point de vue de la qualité des composants. Bien entendu ce n'est pas un Presonus ADL, le beau bébé conçu par Anthony De Maria dont le tarif est à la hauteur de la concurrence (DBX 786, UA, Avalon Design).
Mais il faut le reconnaître, une tranche de console moyenne gamme et qui fait le boulot sans chichis c'est déjà pas mal. Je ne vais pas m'aventurer à comparer l'EUREKA avec du gros gros matos faute d'en avoir sous la main et surtout faute d'être capable de les différencier à l'oreille.
Avant d'aller plus en profondeur dans le test je tiens à vous mettre en garde sur un point important :
l'EUREKA est avant tout une tranche de console polyvalente et raisonnablement neutre. Il n'est pas question de la mettre en concurrence avec des machines de JoeMeek ou de Bellari qui sont, elles, des outils capables de colorer le son de façon significative.
Point de lampe à l'horizon, tout est à base de transistors, ce qui n'est pas un mauvais point pour un préampli à moins de 1000 euros. Exit donc les lampes de figuration à la sauce Behringer Magician.
UTILISATION
On commence par explorer le cul de l'animal avec méthode, comme des vétérinaires de studio : Alimentation interne avec fiche IEC, bouton de mise sous tension (à l'arrière c'est dommage), sorties Jacks TRS et XLR (symétriques donc), emplacement pour l'option convertisseur AD192 (voir plus loin), Insert (départ et retour sur deux fiches jack séparées), entrée ligne et micro sur deux fiches distinctes jack et XLR.
En façade c'est Noël, avec une entrée haute impédance (high-Z comme disent les anglois) et pléthore de switchs lumineux et de potentiomètres en alu teinté dans la masse. La façade est belle comme un coeur dans sa robe d'aluminium brossé. Un petit vu-mètre analogique (commutable en affichage de gain en sortie ou en affichage de réduction de gain pour le compresseur).
Face à l'EUREKA, de gauche à droite, on suit le sens du signal dans la machine ... ou presque.
Entrée instrument -> Préamplification -> Compresseur -> Egaliseur paramétrique -> Sortie
Mais la petite subtilité de l'animal c'est que l'on peut inverser l'emplacement du compresseur et de l'égaliseur. Ainsi il est possible de compresser et d'égaliser ensuite ou bien d'égaliser et de compresser après. Egaliseur et Compresseur ont chacun un bypass indépendant et silencieux.
Partie PREAMPLIFICATEUR :
Presonus a nommé son circuit "Transformer Coupled Preamp". C'est joli, ça sonne technologique et ça évite la dégradation du signal. Je vous invite à regarder sur le net le principe de fonctionnement de ce circuit, avec les jolies équations et tout le toutim. Pour ce qui est de l'EUREKA, on s'en tamponne le cornet, ça sonne.
Donc on rentre un signal ligne/micro/instrument dans le préampli, on ajuste le gain, on joue avec le sélecteur d'impédance si besoin et zou. Non, pas zou en fait : le petit potard SATURATE pose question. Ce dispositif est sensé émuler la saturation d'une lampe de préamplification. Dans les faits c'est assez subtil, ça épaissit un peu le son et ça le rend théoriquement plus "musical". L'efficacité du bouzin est basé sur deux paramètre : votre capacité à discerner la modification engendrée par le circuit et votre désir de l'entendre. C'est là, ça colore un tout petit peu et c'est sympa. On peut s'en passer aussi, pour ma part j'ai parfois du mal à percevoir le résultat.
Le préampli est richement pourvu en témoins lumineux et switchs, et l'indispensable inverseur de phase est bien là, de même qu'un filtre de coupure à 80Hz. Pour le reste, je vous invite à regarder la façade par vous même.
Partie COMPRESSEUR :
Aha, on attaque du lourd à tous points de vue.
Les maniaques du compresseur qui s'entend se demandent déjà si on peut l'utiliser comme le 1176, les fous de la compression discrète sont prêts à pester contre le bruit et le pompage éventuel de l'animal et bien ... rien.
Le compresseur de l'EUREKA est un bon compresseur mais n'est pas là pour écraser à mort votre son ou le faire pomper comme un shadok. Il est entre les deux, capable de pomper un peu tout en étant relativement peu présent dans les 3/4 du temps. Allez donc faire un tour sur le forum pour vous rendre compte de ce que ce compresseur engendre comme débat, rien que pour sa plage de réglages.
Partie EGALISEUR PARAMETRIQUE :
Trois bandes, avec facteur Q, Gain et plage de Fréquence, c'est déjà pas mal. N'oublions pas que c'est une tranche de console d'une unité de hauteur, déjà bien encombré de tout un tas de boutons et de potentiomètres. Globalement cet EQ est bien fichu.
LOW calibré de 20Hz à 300Hz
MID calibré de 200Hz à 3KHz
HIGH calibré de 2KHz à 20KHz
Les gains vont à chaque fois de -10dB à +10dB
On se marche un peu sur les doigts car la façade est dense, mais c'est tout à fait gérable.
Divers :
Le Vu-Mètre est assez symbolique, quoique tout à fait joli au milieu de la façade, il renforce l'aspect analogique de l'EUREKA. C'est plus un témoin d'activité qu'un réel outil de mesure puisqu'il est assez peu lisible à moins de 50cm du rack.
L'étage de MASTER permet de remonter un peu le gain en cas de besoin.
AD192 :
L'option pas vraiment optionnelle.
Pour ma part je l'ai eu directement montée dans le rack de l'EUREKA, acheté d'occasion en excellent état. Certaines boutiques vendent encore des EUREKA "nus", d'autres vendent le kit complet prémonté, d'autres encore vendent l'option au prix de l'EUREKA.
Je ne me sers pas des sorties analogiques en situation d'enregistrement, donc l'AD192 était la bienvenue. Globalement c'est un bon convertisseur haute résolution, qui plus est Stréréo. Car avec une seule carte AD192 vous pouvez connecter deux EUREKA ensemble pour produire un signal numérique sur deux canaux. L'EUREKA se retrouve donc au cul d'un rack ECHO Mona24, branché en SPDIF coaxial, avec synchro Wordclock (slave) par fiche BNC. Je n'utilise que le mode 16bits/44.1KHz pour les maquettes et le mode 24bits/96KHz pour les projets plus aboutis. La dynamique est bonne, meilleure que celle obtenue avec les deux premiers canaux fatigués de mon ECHO Mona24. Le son est moins rond que les deux canaux vaillants de la Mona, mais très valable. On est largement au dessus de la qualité des préampli+convertisseur de pas mal de tables de mixage numériques.
QUALITÉ SONORE
Pour qui, pour quoi ?
L'EUREKA est un couteau suisse, suffisamment neutre pour encaisser des micros en studio (reprise d'ampli guitare ou basse, prise de voix), suffisamment dynamique pour tolérer les prises de batteries (à multiplier par le nombre d'over-heads et autres quand même!) et pas mal du tout pour faire rentrer un synthé analo mono dans un mix déjà bien plein.
AVIS GLOBAL
L'EUREKA ce n'est pas une tranche UA ou Avalon, je me répète, mais bien un bon outil moyenne gamme vraiment sérieux. Seule la fiabilité du produit pourra rebuter les plus pro (pour ma part aucun souci) mais certainement pas le son.
A sa sortie il fallait débourser plus de 500 euros et presque autant pour la carte AD192, on approchait alors des tarifs qui mettent le matériel hors de portée des petites structures ou des amateurs. Aujourd'hui, pour peu qu'on le trouve en boutique, c'est devenu un investissement très raisonnable.
Je n'ai jamais été un grand fan du matériel de Presonus. Leurs interfaces audio ne me conviennent pas et en dehors de l'ADL 600 absolument superbe à tous points de vue il n'était pas question pour moi d'investir dans cette marque dont les produits ont une fiabilité assez moyenne d'après de nombreux témoignages sur les forums (US et FR). Pourtant je me suis intéressé d'abord au petit frère de l'EUREKA, le STUDIO CHANNEL. J'ai testé avec mon instrument favori (une basse électrique très haut de gamme), une guitare électrique moyenne (Epiphone Explorer Korina) et deux micros (un Sennheiser et un Beyer, tous deux dynamiques et haut de gamme). Je me suis aussi fait prêter un micro statique (AKG C414) pour les besoins du test. Le verdict a été sans appel : le STUDIO CHANNEL n'est pas pour moi. Un exemplaire de l'EUREKA trainait dans la boutique et j'ai comparé. Ma préférence allait à l'EUREKA. Sauf que le prix ne correspondait pas à ce que je comptais investir (je ne cherchais qu'un préampli au départ). Une occasion s'est présentée à moi et j'ai franchi le pas.
Je vais peut être en prendre une deuxième tranche !
En terme de placement efficacité/prix, l'EUREKA est un bon choix, assez seule dans son segment de tranche complète à moins de 800 euros (AD192 comprise). C'est sans aucun doute un bon investissement pour un home studio moyen ou une petite structure. Mon point de vue de bassiste est sans appel : je ne garde que deux boites pour la prise directe de ma basse : une grosse DI Avalon U5 et l'EUREKA.
On sent un net écart de gamme entre une tranche premier prix et l'EUREKA, en terme de finitions et d'assemblage mais aussi du point de vue de la qualité des composants. Bien entendu ce n'est pas un Presonus ADL, le beau bébé conçu par Anthony De Maria dont le tarif est à la hauteur de la concurrence (DBX 786, UA, Avalon Design).
Mais il faut le reconnaître, une tranche de console moyenne gamme et qui fait le boulot sans chichis c'est déjà pas mal. Je ne vais pas m'aventurer à comparer l'EUREKA avec du gros gros matos faute d'en avoir sous la main et surtout faute d'être capable de les différencier à l'oreille.
Avant d'aller plus en profondeur dans le test je tiens à vous mettre en garde sur un point important :
l'EUREKA est avant tout une tranche de console polyvalente et raisonnablement neutre. Il n'est pas question de la mettre en concurrence avec des machines de JoeMeek ou de Bellari qui sont, elles, des outils capables de colorer le son de façon significative.
Point de lampe à l'horizon, tout est à base de transistors, ce qui n'est pas un mauvais point pour un préampli à moins de 1000 euros. Exit donc les lampes de figuration à la sauce Behringer Magician.
UTILISATION
On commence par explorer le cul de l'animal avec méthode, comme des vétérinaires de studio : Alimentation interne avec fiche IEC, bouton de mise sous tension (à l'arrière c'est dommage), sorties Jacks TRS et XLR (symétriques donc), emplacement pour l'option convertisseur AD192 (voir plus loin), Insert (départ et retour sur deux fiches jack séparées), entrée ligne et micro sur deux fiches distinctes jack et XLR.
En façade c'est Noël, avec une entrée haute impédance (high-Z comme disent les anglois) et pléthore de switchs lumineux et de potentiomètres en alu teinté dans la masse. La façade est belle comme un coeur dans sa robe d'aluminium brossé. Un petit vu-mètre analogique (commutable en affichage de gain en sortie ou en affichage de réduction de gain pour le compresseur).
Face à l'EUREKA, de gauche à droite, on suit le sens du signal dans la machine ... ou presque.
Entrée instrument -> Préamplification -> Compresseur -> Egaliseur paramétrique -> Sortie
Mais la petite subtilité de l'animal c'est que l'on peut inverser l'emplacement du compresseur et de l'égaliseur. Ainsi il est possible de compresser et d'égaliser ensuite ou bien d'égaliser et de compresser après. Egaliseur et Compresseur ont chacun un bypass indépendant et silencieux.
Partie PREAMPLIFICATEUR :
Presonus a nommé son circuit "Transformer Coupled Preamp". C'est joli, ça sonne technologique et ça évite la dégradation du signal. Je vous invite à regarder sur le net le principe de fonctionnement de ce circuit, avec les jolies équations et tout le toutim. Pour ce qui est de l'EUREKA, on s'en tamponne le cornet, ça sonne.
Donc on rentre un signal ligne/micro/instrument dans le préampli, on ajuste le gain, on joue avec le sélecteur d'impédance si besoin et zou. Non, pas zou en fait : le petit potard SATURATE pose question. Ce dispositif est sensé émuler la saturation d'une lampe de préamplification. Dans les faits c'est assez subtil, ça épaissit un peu le son et ça le rend théoriquement plus "musical". L'efficacité du bouzin est basé sur deux paramètre : votre capacité à discerner la modification engendrée par le circuit et votre désir de l'entendre. C'est là, ça colore un tout petit peu et c'est sympa. On peut s'en passer aussi, pour ma part j'ai parfois du mal à percevoir le résultat.
Le préampli est richement pourvu en témoins lumineux et switchs, et l'indispensable inverseur de phase est bien là, de même qu'un filtre de coupure à 80Hz. Pour le reste, je vous invite à regarder la façade par vous même.
Partie COMPRESSEUR :
Aha, on attaque du lourd à tous points de vue.
Les maniaques du compresseur qui s'entend se demandent déjà si on peut l'utiliser comme le 1176, les fous de la compression discrète sont prêts à pester contre le bruit et le pompage éventuel de l'animal et bien ... rien.
Le compresseur de l'EUREKA est un bon compresseur mais n'est pas là pour écraser à mort votre son ou le faire pomper comme un shadok. Il est entre les deux, capable de pomper un peu tout en étant relativement peu présent dans les 3/4 du temps. Allez donc faire un tour sur le forum pour vous rendre compte de ce que ce compresseur engendre comme débat, rien que pour sa plage de réglages.
Partie EGALISEUR PARAMETRIQUE :
Trois bandes, avec facteur Q, Gain et plage de Fréquence, c'est déjà pas mal. N'oublions pas que c'est une tranche de console d'une unité de hauteur, déjà bien encombré de tout un tas de boutons et de potentiomètres. Globalement cet EQ est bien fichu.
LOW calibré de 20Hz à 300Hz
MID calibré de 200Hz à 3KHz
HIGH calibré de 2KHz à 20KHz
Les gains vont à chaque fois de -10dB à +10dB
On se marche un peu sur les doigts car la façade est dense, mais c'est tout à fait gérable.
Divers :
Le Vu-Mètre est assez symbolique, quoique tout à fait joli au milieu de la façade, il renforce l'aspect analogique de l'EUREKA. C'est plus un témoin d'activité qu'un réel outil de mesure puisqu'il est assez peu lisible à moins de 50cm du rack.
L'étage de MASTER permet de remonter un peu le gain en cas de besoin.
AD192 :
L'option pas vraiment optionnelle.
Pour ma part je l'ai eu directement montée dans le rack de l'EUREKA, acheté d'occasion en excellent état. Certaines boutiques vendent encore des EUREKA "nus", d'autres vendent le kit complet prémonté, d'autres encore vendent l'option au prix de l'EUREKA.
Je ne me sers pas des sorties analogiques en situation d'enregistrement, donc l'AD192 était la bienvenue. Globalement c'est un bon convertisseur haute résolution, qui plus est Stréréo. Car avec une seule carte AD192 vous pouvez connecter deux EUREKA ensemble pour produire un signal numérique sur deux canaux. L'EUREKA se retrouve donc au cul d'un rack ECHO Mona24, branché en SPDIF coaxial, avec synchro Wordclock (slave) par fiche BNC. Je n'utilise que le mode 16bits/44.1KHz pour les maquettes et le mode 24bits/96KHz pour les projets plus aboutis. La dynamique est bonne, meilleure que celle obtenue avec les deux premiers canaux fatigués de mon ECHO Mona24. Le son est moins rond que les deux canaux vaillants de la Mona, mais très valable. On est largement au dessus de la qualité des préampli+convertisseur de pas mal de tables de mixage numériques.
QUALITÉ SONORE
Pour qui, pour quoi ?
L'EUREKA est un couteau suisse, suffisamment neutre pour encaisser des micros en studio (reprise d'ampli guitare ou basse, prise de voix), suffisamment dynamique pour tolérer les prises de batteries (à multiplier par le nombre d'over-heads et autres quand même!) et pas mal du tout pour faire rentrer un synthé analo mono dans un mix déjà bien plein.
AVIS GLOBAL
L'EUREKA ce n'est pas une tranche UA ou Avalon, je me répète, mais bien un bon outil moyenne gamme vraiment sérieux. Seule la fiabilité du produit pourra rebuter les plus pro (pour ma part aucun souci) mais certainement pas le son.
A sa sortie il fallait débourser plus de 500 euros et presque autant pour la carte AD192, on approchait alors des tarifs qui mettent le matériel hors de portée des petites structures ou des amateurs. Aujourd'hui, pour peu qu'on le trouve en boutique, c'est devenu un investissement très raisonnable.
Je n'ai jamais été un grand fan du matériel de Presonus. Leurs interfaces audio ne me conviennent pas et en dehors de l'ADL 600 absolument superbe à tous points de vue il n'était pas question pour moi d'investir dans cette marque dont les produits ont une fiabilité assez moyenne d'après de nombreux témoignages sur les forums (US et FR). Pourtant je me suis intéressé d'abord au petit frère de l'EUREKA, le STUDIO CHANNEL. J'ai testé avec mon instrument favori (une basse électrique très haut de gamme), une guitare électrique moyenne (Epiphone Explorer Korina) et deux micros (un Sennheiser et un Beyer, tous deux dynamiques et haut de gamme). Je me suis aussi fait prêter un micro statique (AKG C414) pour les besoins du test. Le verdict a été sans appel : le STUDIO CHANNEL n'est pas pour moi. Un exemplaire de l'EUREKA trainait dans la boutique et j'ai comparé. Ma préférence allait à l'EUREKA. Sauf que le prix ne correspondait pas à ce que je comptais investir (je ne cherchais qu'un préampli au départ). Une occasion s'est présentée à moi et j'ai franchi le pas.
Je vais peut être en prendre une deuxième tranche !
En terme de placement efficacité/prix, l'EUREKA est un bon choix, assez seule dans son segment de tranche complète à moins de 800 euros (AD192 comprise). C'est sans aucun doute un bon investissement pour un home studio moyen ou une petite structure. Mon point de vue de bassiste est sans appel : je ne garde que deux boites pour la prise directe de ma basse : une grosse DI Avalon U5 et l'EUREKA.