« Le gros son et une synthèse sonore exceptionnelle pour par cher »

Petite intro
J'ai possédé le MicroMonsta première version. Je l'avais revendu lorsque j'avais acquis le system-8 de Roland car je pensais à l'époque qu'il ferait doublon.
En fait le son qui se dégage de ces petits appareils est assez atypique, il y a une empreinte sonore particulière à la marque. Ils ne sonnent pas moins bien ou mieux que le system-8, ils sonnent différents (sauf qu'ils sont beaucoup moins chers).
C'est le seul engin que j'avais regretté d'avoir vendu donc je me suis précipité pour me procurer son grand frère à sa sortie. Il faut dire qu'un bitimbral avec 12 voies de polyphonies à 300€, c'est plutôt rare.

Prise en main
Si on connaît les bases de la synthèse soustractive, le MicroMonsta2 est très facile à prendre en main. J'ai lu une fois le mode d'emploi, au tout début, pour comprendre la philosophie de l'engin.
Chaque bouton a une double fonction, selon que l'on appui rapidement dessus ou selon qu'on laisse appuyer un instant.
Les appuis courts correspondent aux indications écrites en blancs et les appuis longs aux indications écrites en orange. C'est rapide, c'est facile à prendre en main et cela s'avère très ingénieux au quotidien.

Les boutons et leurs fonctionnalités associées sont placés et organisés intelligemment. Par exemple le premier bouton permet de sélectionner les oscillateurs. Un appui court, on tombe sur le premier oscillateur, un deuxième appui court on tombe sur le deuxième oscillateur et ainsi de suite. Un appui long sur le même bouton permet de régler le volume entre chaque oscillateur.

C'est pareil pour la gestion des LFO et des enveloppes. Au final, alors que l'on dispose de peu de boutons, cet appareil s'avère très facile à prendre en main et à programmer.

De même pour naviguer dans les patchs. Deux appuis rapide sur le bouton A permet de naviguer rapidement dans les patchs.

Bref, il faut lire le mode d'emploi au début (pour ma part pas plus de 5 minutes) et ensuite on se débrouille de manière intuitive une fois que l'on a compris la logique.

Le son
Cet engin est à l'aise dans tous les registres mais il excelle plus particulièrement dans les pads de type analo, pads ambiants, cuivre de type analo, lead et basse. J'ai fait une petite démo enregistré avec mon BR-800 à l'arrache, avec les premiers sons que j'ai programmé avec cet engin (ci-joint à l'avis). Les filtres sont super efficaces.
Mise-à-jours le (22/02/21) : j'ai rajouté d'autres démos. J'ai essayé d'imiter certains sons de mon System-8 (moteur du Jupiter 8 et du JX-3P). Vous trouverez aussi un son de Synth Vox que j'ai pu faire grâce aux wavetables inclus dans le MM2. Ça étend énormément les capacités de l'appareil.
Mise-à-jours le 07/05/21 : les possibilités de synthèse FM sont étonnantes, j'ai rajouté des démos dont les sons ont été conçu à partir de cette synthèse (Trompette, Bell FM, Piano FM et Organ de type B3).

Synthèse sonore
Contrairement à son petit frère, on dispose ici de trois oscillateurs très complet avec toutes les formes d'ondes classiques (sine, tri, saw, square, supersaw). Souvent en troisième position on a un sub-oscillo avec peu de fonctionnalités mais là ce n'est pas le cas, on dispose vraiment de 3 vraies oscillos.
Dans le premier oscillos, juste après les ondes classiques, on trouve des oscillateurs de type FM et dans les deuxième et troisième oscillos on trouve des tables d'ondes. Et dans le mixer on peut régler en quatrième position un générateur de bruit.

Déjà, les possibilités aux niveaux des oscillos sont énormes et le nombre de combinaison est quasiment infinis. Mais c'est pas tout.

On dispose d'une enveloppe 1 qui est rattaché au volume sonore (VCA) puis d'une enveloppe 2 qui est rattaché au filtre (cutoff et résonance). Puis d'une enveloppe 3 et de de 3 lfo que l'on peut assigner comme on veut par le biais d'une matrice de modulation.

À ce propos la matrice de modulation est une véritable tuerie. Le nombre de paramètres source et destination que l'on peut assigner est tout simplement hallucinant. Ça va du micro tunage de chaque oscillo, aux décalages de l'onde (paramètre shape) et tous les paramètres classiques (attack, decay, sustain, release de chaque enveloppe + les lfo 1, 2, 3 + ...).
En terme de synthèse, cet engin va beaucoup plus loin que certains de mes synthés à plus de 1000€. Et le son qui en sort est du même niveau.

Pour les filtres on a tout à disposition, 4 filtres passe bas, un passe haut et un passe bande. Très efficaces. Les filtres sont à mon avis un des points forts de cet appareil. Bien devant son petit frère, qui pourtant se débrouillait déjà bien dans ce domaine.

Les plus
Dans le menu system, on peut assigner 4 potards aux paramètres que l'on veut. C'est très pratique.

Le menu Voice contient des paramètres très intéressants comme un désaccordage très fin des oscillos généré aléatoirement pendant que l'on joue. Ça donne vraiment un côté très analo surtout lorsque l'on joue en direct sur le clavier.

Un paramètre drive permet de salir le son. Là aussi très efficace.

Universalité de la prise en compte des sysex. Il est très facile de rajouter des patchs et de faire des mise-à-jours, même sous Linux.

Deux effets : reverb et delay. Pour les leads solo le delay est super. Pour les nappes de type ambiant la reverb a énormément d'ampleur. Il manque un chorus à mon avis. Le concepteur conseille de mettre le time et le feedback de delay à zéro pour simuler un chorus mais ce n'est pas très probant.
Mise-à-jours de l'avis (16/03/21) : la dernière mise-à-jours du firmware rajoute un super chorus de type juno (et beaucoup d'autres choses en plus). On peut noter la réactivité du concepteur qui tient vraiment compte des avis des utilisateurs. Félicitations!

Conclusion
Petit récapitulatif. On a un bitimbral avec 12 voies de polyphonies, 3 oscillateurs + 1 générateurs de bruits, 3 LFO, 3 enveloppes, une grosse matrice de modulation, des possibilités de synthèses absolument énorme et surtout l'essentiel: un gros son à la sortie. Et tout ça pour 300€. Vous pouvez y aller.