Ursa Major Stargate 323

Réverbération numérique de son état, comme son nom ne l'indique pas.. la Stargate 323 a une bande passante supérieur à 15 kHz puisque que sa fréquence d'échantillonnage est de 32 kHz sur une quantification assez spéciale de 15 bits. Les entrées se font soit en symétrique, soit en asymétrique. Je ne connais pas l'année de commercialisation de cette machine, mais comme ça à la louche, je dirais qu'elle a probablement été conçue au début des années 80.

UTILISATION

Tout d'abord, la machine ressemble plus de visu à une sorte de « truc bizarre, je n'sais pas à quoi ça sert » analogique, ce qui veut dire qu'elle paraît tout de même immédiatement simple d'utilisation, un peu comme la Lexicon PCM 60, donc d'emblée elle m'a parut familière, alors que je ne l'avais jamais utilisé. Elle propose peu de commande sur sa façade, mais on y trouve tout de même les indispensables comme:
-un potentiomètre rotatif de gain, qui permet d'ajuster les niveaux des entrées droite et gauche (elle fonctionne en stéréo). La modulation s'affiche sur un crête-mètre pour un contrôle immédiat.
-un potentiomètre dénommé « LF Decay », en fait il s'agit d'un filtre de grave destiné à compenser les effets de tonneau ou à réverbérer les basses fréquences, selon ce qu'on désire obtenir. La pente de ce filtre est probablement de 6 dB par octave..
-un autre potentiomètre « HF Decay » qui est je vous le met dans le mille, est un second filtre, mais cette fois-ci pour le haut du spectre. Son action débute dans la partie médiane à 3 kHz. Il permet d'affiner la couleur de la réverbération générale et d'éviter notamment les sensations de bruit de billes, de pré-accentuation des sifflantes ou les claquements sur les résonances. C'est très utile pour des reverbs qui ont dépassées la trentaine..
-un potentiomètre « Direct » qui ajuste le pourcentage de niveau du signal d'entrée par rapport au signal traité, on pourrait appeler ça « Balance » aussi, à ceci près qu'en position « 0 », l'effet est maximum mais en pseudo-stéréophonie, alors qu'à « +10 » la stéréo est conservée afin de préserver un réalisme plus évident. En fait, à 0 la profondeur est plus marquée avec un signal direct lointain, donc sans localisation précise. A +10 la situation des sources dans l'espace correspond exactement au signal stéréophonique envoyé à l'entrée mais avec moins de profondeur. Le pré-délai récupérera les réflexions etompées. Ce potentiomètre egit un peu comme un zoom subjectif.
- »Reverb Mix » = balance..
- »Room » : ce potentiomètre, coome les deux autres qui suivent sont crantés et assurent un réglage durable dans le temps. La fonction « Room » permet d'afficher les programmes (au nombre de huit) sélectionnés. Étant entendu que le premier est celui concernant plus spécifiquement la simulation de petits locaux avec un temps maximum possible de 2 secondes de decay ; alors que le dernier amène jusqu'à 10 secondes et offre davantage de possibilités pour établir de vastes espaces.
-« Pré-delay » le réglage va de 0 à 320 ms par bonds de 10 ms
-« decay time » de 0 à 10 secondes selon les programmes sélectionnés. En fait, on pourrait résumer les effets en fonction des programmes comme suit :
1 : Plate, maximum 2 secondes
2 : Plate plus développées, maximum 3 secondes
3 : Rooms divers, maximum 4 secondes
4 : Large Room, maximum 5 secondes
5 : Small Hall, maximum 6 secondes
6 : Large Hall, maximum 7 secondes
Les programme 7 et 8 quant à eux sont spécialisés dans les effets d'espace longue durée, avec un decay max de 10 secondes.
Un bouton poussoir appelé « Reverb Clear » coupe la réverbération mais laisse passer le signal avant traitement.

QUALITÉ SONORE

Tout d'abord il faut signaler que sous tension, c'est à peine si on perçoit un souffle lointain en poussant les niveaux, l'impression de départ est donc très positif. Pour ma part après à peine quelques heures d'utilisations, je pense qu'en studio ce périphérique est un excellent appoint « vintage » pour des travaux d'effet ponctuels. J'ai vraiment apprécié l'incroyable tenue de cette Stargate 323 sur les percussions notamment. Les affaiblissement demeurent incroyablement réguliers, c'est vraiment à souligner car je connais une reverbe nettement plus connu et toujours très appréciée, l'AMS RMX 16 pour ne pas la nommer qui n'est pas aussi performante de ce coté ; seule quelques redondances se perçoivent aux temps longs, c'est assez normal ici, mais il faut savoir que les réactions secondaires dites en peigne ne sont pas et n'ont jamais été rédhibitoires et peuvent de toutes façons se corriger en partie, à l'aide des filtres « LF » et « HF » qui sont particulièrement efficaces sur cette machine.
Les scintillements dans les hautes fréquences inhérents sur ces vieilles machines (ici ils sont peu prononcés malgré tout) s'atténuent dans les mêmes conditions. La reconstitution d'acoustique naturelles est assez crédible à condition de ne pas trop charger car le son sonne plutôt artificiel mais au bon sens du terme, c'est à dire s'approchant surtout des appareils à plaques bien connus.. Pour des reverbes très artificielles cette bécane est par contre un vrai petit bijou, nous transportant littéralement dans la galaxie très lointaine d'Ursa Major et cela tombe plutôt bien.
En revanche, je regrette la sélection des pré-délais par bonds de 10 millisecondes, pour des temps dépassant 40 ms cela peut se révéler un peu délicat parfois, mais en contrepartie toutes les manipulations hasardeuses sont réduites d'autant.

AVIS GLOBAL

En séance studio,j'ai choisi un jour d'exhumer cette vieillerie et bien m'en a pris, car non seulement elle permet de travailler vite et efficacement, mais surtout elle permet d'obtenir des réverbérations très spectaculaires et incroyables d'originalités, elle est donc aux antipodes des réverbérations actuelles, à savoir des effets tout droit sorties des plus grands films de science-fiction. Et c'est assurément son principal intérêt.
Cette machine fait partie du club très fermé (et raffiné) des produits dits « vintage » ,il faut absolument l'essayer pour comprendre le pourquoi..