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Vermona Retroverb Lancet
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Vermona Retroverb Lancet
stiiiiiiive stiiiiiiive

« Un chouette terrain de jeux »

Publié le 05/04/18 à 12:49
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Les utilisateurs avertis
La Vermona Retroverb Lancet est un multi-effet analogique non programmable dans un format plutôt compact, regroupant une réverbération à 3 ressorts, un filtre, un VCA, une overdrive et quelques moyens de modulations.


Présentation

Le module se présente sous la forme d’un petit pupitre à face inclinée, mesurant 26 cm dans sa plus longue dimension. Les boutons et l’espace entre eux sont à la bonne échelle pour mes mains qui préfèrent les boutons d’un Little Phatty à ceux d’un Roland Boutique.
Les connexions sont situées à l’arrière, toutes en bons vieux gros jacks.
L’esthétique est, subjectivement, réussie : de simples boutons crème sur une tout aussi simple façade noire. Epuré, clair, efficace : la classe.

Quelques chiffres récoltés dans le manuel :
Le filtre est un 24dB/octave en passe-haut ou passe-bas, et 12dB/octave en passe-bande.
Le LFO peut osciller entre 0.05 et 300 Hz.
L’entrée CV prend du +/-10V.
L’attaque de l’enveloppe est réglable sur une plage allant de 1ms à 10 secondes, le release ou decay atteint les 15 secondes avec la même valeur minimale.
La queue de réverbération est réglable de 2.75 secondes à 4 secondes.


Utilisation

La Retroverb Lancet est un chouette terrain de jeux pour qui souhaite expérimenter. En effet, si les effets ici regroupés sont simples et déjà vus, leur combinaison et leur arrangement rend les surprises possibles et c’en devient plus excitant… au prix d’un petit ticket d’entrée. J’explicite.

Chacun des modules est relativement simple à utiliser, les possibilités de modulations ajoutent un peu de piment.

Les sources de modulations sont au nombre de trois. La première est un LFO à multiples formes d’onde, capable d’être réinitialisé par le signal entrant ou un signal gate. La seconde est un suiveur d’enveloppe sur le signal entrant. La dernière est un générateur d’enveloppe AD ou AR déclenché par le signal entrant ou par un signal CV. Ces deux dernières sources de modulation sont dépendantes du niveau d’entrée du signal à traiter.

La section d’entrée est équipée d’un réglage de gain et d’un réglage d’overdrive.

La réverbération est minimale en réglages, comme pas mal de ses consœurs à ressorts. On lui trouve uniquement un ajustement de la tonalité, plutôt sage. Un petit bouton crash permet d’épargner un coup de pied à l’engin pour le faire twanger. Ce bouton est déportable grâce à une entrée gate. On trouve aussi ici un interrupteur trois positions pour désactiver la réverbération ou bien choisir sa position sur le trajet du signal, j’ai nommé pré ou post. Plus à ce sujet un peu plus loin.

Le filtre, débrayable, est plutôt flexible. En plus du mode LP/BP/HP, de la fréquence de coupure et de la résonance, on peut ajustement le réglage appelé « Balls » qui gonfle les basses et les aiguës et ajoute ainsi de la pêche là où il n’y en avait pas plus besoin que ça, mais on prend !
La fréquence de coupure est modulable par une source parmi le générateur d’enveloppe, le suiveur d’enveloppe et un CV externe, avec une quantité dosable en bipolaire. Le LFO peut aussi le moduler indépendamment des trois autres sources. Cela signifie que ça peut constituer un autowah.

Le VCA peut être modulé par les mêmes sources que le VCF, cette modulation étant débrayable.

Enfin, la section de sortie est équipée d’un switch de bypass (déportable grâce à une entrée gate), d’un réglage de volume agissant sur l’ensemble du signal sortant lorsque la Retroverb est activée et d’un réglage de mix entre deux branches du routing.

Et le voici, notre ticket d’entrée : le rôle du réglage mix dépend du routing sélectionné dans la section réverbération, pré ou post. Dans l’une des configurations, il permet d’aller du signal dry au signal traité par tous les modules (réverbération puis VCF et VCA) ; dans l’autre, il permet d’aller du signal traité par le VCF et le VCA dry au même signal injecté dans la réverbération. Oui, voilà, moi aussi j’aurais eu besoin de relire ça pour saisir…
Le mieux est de consulter le manuel d’utilisation qui contient un petit schéma des deux configurations. J’ai fini par le recopier pour l’avoir toujours près de la Retroverb.

Conclusion, mon expérience (et ce n’est que la mienne) est la suivante : même si le bouton est agrémenté d‘inscriptions pour les deux configurations de routing, j’ai parfois éprouvé des difficultés à retrouver mes petits en moins de 10 secondes. Il faut la pratiquer un peu pour avoir une bonne intuition de ce qui sortira en fonction de ces deux réglages de routing et de mix. Rien de bien sorcier, mais vaut la peine d’être mentionné.


Sonorités

Même si la Retroverb Lancet fait bien plus que de la réverbération, son nom met en avant cet effet, alors commençons par là.

Les ressorts produisent un effet assez propre, loin par exemple d’une Van Amps Reverb Mate ou d’unités comme celles utilisées dans le vieux dub bien roots. Quelques autres avis témoignent de la déception de certains de ce côté-là. Pour autant, on reconnait immédiatement que c’est une spring reverb, là où une Roland RV-100 / Boss RX-100 est si propre qu’on pourrait la prendre pour autre chose. C’est donc un entre deux, au caractère plutôt sage et au réglage de volume tout aussi sage. Le réglage de tonalité est un petit plus sur lequel on ne crache pas.

Côté overdrive, je n’ai testé qu’avec des synthés et une basse et j’aime bien comme il sonne : ça n’a pas le caractère d’une ProCo Rat ou d’une TS-8 mais ça donne du grain et on ne crache pas non plus là-dessus.

Côté filtre, c’est plus que réussi pourvu qu’on aime le caractère de Vermona. En mode LP, ça sonne assez proche d’un filtre Moog, bien fluide et crémeux. La résonance augmentant, on perd du volume, tout comme chez Moog, et on peut aller jusqu'à l'auto-oscillation, tout comme chez Moog. L’utilisation en mode autowah est au moins aussi convaincante que le MF-101 et les deux autres modes -HP et BP- sont autant de cerises sur ce gâteau.

Là encore, lorsque l’on commence à mélanger tout ça, l’intérêt de l’engin bondit.
D’abord, le signal entrant peut agir sur la modulation au moyen du suiveur d’enveloppe, du déclenchement du générateur d’enveloppe ou du re-déclenchement du LFO ; cela permet d’obtenir des effets qui réagissent à la nature et à la dynamique de ce qu’on leur donne à manger. Balances-y des arpèges de monophonique, changes-en la vitesse, le volume, le filtrage : l’effet suit et vit avec le jeu de l’instrument et sans même utiliser la réverbération, le filtre et le VCA permettent des effets bien dynamiques.
En ajoutant la réverbération à l’équation subtile du routing abordé plus haut, des effets encore moins habituels peuvent être obtenus : des réverbérations gatées ou « trémolées », « simili-reverse », filtrées de manière statique ou plus vivantes grâce à la modulation du VCF, des arpèges avec un grain flou et lointain… bref, on peut avoir de bonnes surprises.


Conclusion

J’ai acheté et revendu pas mal de pédales d’effets ces dernières années et la Retroverb Lancet est celle qui m’a procuré le plus de plaisir au premier essai. Sans être un effet modulaire, sa flexibilité et la curiosité de son routing en font un effet adapté à l’expérimentation, ou disons à l’improvisation.

Son principal atout à mes yeux, outre la qualité générale et la sonorité, est de laisser arriver les heureux accidents, tout en permettant une utilisation plus conventionnelle ou maitrisée.

Son principal point d’amélioration serait une réverbération un peu plus racée, plus sauvage et aussi de proposer la possibilité de router les sources de modulation vers une ou plusieurs sorties cv.

C’est un chouette effet pour bidouiller et se laisser surprendre de temps à autre.