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Accident à la main et musicien = pas d'immobilisation

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Sujet de la discussion Accident à la main et musicien = pas d'immobilisation
J'ai fait un long post dans un sujet du pub en réponse à quelqu'un qui s'est blessé un doigt et je me suis dis qu'il serait intéressant de la mettre ici.
Avant ça, je précise que j'ai moi-même eu un grave accident en me coupant les doigts de la main gauche avec une scie circulaire.
Voici le post.

Deux petites informations qui peuvent éviter bien des déboires à vos doigts de musiciens. Désolé, c'est un peu long (la partie explications), mais ça peut vous rendre sacrément service.

1- Au moindre truc un peu sérieux (genre qui fait mal plus de quelques jours) allez consulter un spécialiste dans une clinique de la main ou un service d'urgence SOS main. Il y a en a certainement plein partout vu qu'en Bretagne, on a au moins deux services SOS main (dans les services d'orthopédie des CHU) et 4 cliniques de la mains sinon plus.

2- Sauf rares cas (fracture, et encore) il ne faut pas immobiliser les doigts. Bon, je suis pas toubib, donc si un spécialiste de la main décide d'immobiliser, vous l'écoutez et pas moi. Mais si un généraliste le fait, allez très vite prendre l'avis d'un spécialiste.

Explications :

Le biniouer de mon groupe s'est luxé un doigt en faisant le con.

Illico subito presto, son toubib immobilise le dit doigt avec une attelle en disant "faut attendre que ça dégonfle et ensuite, kiné".

Pendant ce temps, mon pote joue parce que c'est quand même son boulot et sa passion et qu'il va pas planter ses partenaires pour une quinzaine de dates. Il arrive d'ailleurs très bien à jouer (il décroche même le titre de champion de Bretagne des sonneurs de couple :8O: ), mais il morfle à chaque fois. Plus culpabilisation, peur d'empirer les choses, de garder des séquelles, etc.

Au bout de 6 semaines de douleur et de flip et de doigt pas franchement dégonflé, le pote va voir un chirurgien spécialisé dans une clinique de la main. Le chir a littéralement pété les plombs devant cette histoire d'immobilisation. Selon lui, il fallait au contraire mobiliser un maximum et commencer tout de suite la kiné. Sans ça, ça ne risquait de toutes façons pas de dégonfler.
Le chir a lui-même connu un même accident et son doigt n'a jamais complètement dégonflé, mais ça ne l'empêche apparemment pas d'exercer. En fait, heureusement que mon pote a continué à jouer : ça lui a fait en quelque sorte un début de rééducation qui aurait sinon gravement manqué.
Là, il est parti pour de la kiné 3 fois par semaine pendant 2 mois, et plus si affinités. Il a commencé il y a 2 semaines et son doigt va déjà beaucoup, beaucoup mieux.

Quand je me suis moi même niqué les doigts (pour rappel, massacre à la scie circulaire), les soignants ont aussi cherché à mobiliser le plus tôt possible. C'était compliqué à cause des graves plaies et de la bouillie osseuse. Il fallait donc jongler entre la délicate cicatrisation + reconstruction osseuse qui demandaient de l'immobilisation et toute la partie tendons qui demandait de la mobilisation.

Il faut savoir qu'il y peu de muscles dans la main et pas ou pratiquement pas dans les doigts. Les mouvements des doigts sont faits à partir de muscles situés dans la paume et dans l'avant bras. C'est un système complexe de tendons coulissant dans des gaines qui transmet le mouvement des muscles aux doigts. Or, quand ceux-ci sont immobilisés, les tendons ont vite tendance à se coller aux gaines, gênant, voire bloquant les mouvements. Récupérer ça demande beaucoup de dure kiné, voire parfois de la chirurgie, voire parfois c'est juste pas possible.

Donc, encore une fois, si un toubib lambda vous immobilise les doigts, courez voir un spécialiste pour confirmation ou information et demandez en tous cas tout de suite quelle mobilisation est possible et recommandée.

Cela n'interdit pas les atèles parce qu'elles peuvent protéger un doigt traumatisé dans la vie de tous les jours pour ne pas rajouter un sur-traumatisme. Mais ça peut s'accompagner de mobilisations à tous les moments où le port de l'atèle n'est pas nécessaire ou un démarrage immédiat de la kiné.

Je rappelle cependant que je ne suis ni toubib ni kiné et que mon avis ne vaut que ce que valent l'expérience de mon pote et la mienne (la fréquentation de chirurgiens de la main au cours d'une demi-douzaine d'opérations et plusieurs mois d'hôpital et de kinés et ergothérapeutes pendant pas mal de moins en centre de rééducation fonctionnelle et en ville).

J'ajoute une dernière recommandation : en cas d'accident nécessitant de la chirurgie de la main, demandez immédiatement votre transfert dans un service spécialisé SOS main en arguant que vous êtes musicien. Cela peut vous éviter bien de déboire, même sans tomber sur un boucher.
A l'hôpital du coin, il y a une chirurgienne, Madame C. qui est visiblement, on va dire, médiocre. Une secrétaire de l'hôpital s'est retrouvée au urgences suite à une chute de barrique. Elle a réclamé de ne pas être opérée par la dite, mais comme elle était bourrée, on n'a pas pris sa demande en compte. Elle a faillis perdre sa main.

Rien ne dit que vous obtiendrez votre transfert : quand j'ai eu mon accident, le service d'urgence local a immédiatement cherché à me faire transférer dans un des services à Rennes ou Brest compte tenu et de la gravité de l'accident, et encore plus du fait que je sois musicien (mais je pense que là, la gravité suffisait de toutes façons à justifier le transfert pour n'importe qui). Sauf que les hôpitaux qui hébergent ces services étaient débordés sans bloc disponible et qu'il a fallu toute la nuit pour qu'une place se libère finalement. Ce n'est que près de 7 heures après mon accident que je suis passé sur le billard à 130 km de là et ça a été juste pour la récupération d'un de mes doigts dont le sort est resté plusieurs jours en suspend.
Mais tentez le coup et insistez.

Je rappelle au passage que, légalement, on peut refusé d'être opéré par quelqu'un. Lors d'une grave fracture à la cheville, j'ai entendu que c'était la Madame C. évoquée plus haut qui devait m'opérer. Heureusement, je connaissais sa réputation et j'ai refusé. Le personnel était un peu emmerdé, mais ils n'ont pas insisté et ils m'ont finalement casé avec un autre chirurgien.

Un membre a répondu
Citation de sqoqo :
Gros +1
quand je me suis fait opérer de ma fracture du majeur main gauche (fracture plus greffe) le chirurgien qui était lui-même guitariste m'a conseillé de tout de suite recommencer à jouer en me disant que y avait pas meilleure rééducation pour un musicien que de le laisser pratiquer.
et en effet j'ai retrouvé extrêmement vite mes sensations

[ Dernière édition du message le 25/10/2017 à 10:50:43 ]

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Je ne savais pas qu'il ne fallait pas immobiliser, je n'ai jamais ete franchement confronté au probleme non plus.
Je savais par contre qu'il n'y avais pas de muscle dans les doigts, guitariste, j'en vois regulierement se les muscler, jamais reussi à les convaincre.
Je ne savais pas non plus pour toi Will, apparement, t'as morflé et pas qu'un peu.
Merci pour ce post en tout cas, ca me servira peut etre un jour (j'espere pas mais prevenir, c'est toujours un peu guerir) ou je serais peut etre ammené un jour à cotoyer quelqu'un qui en aura besoin.
Quand je pense qu'on s'est croisé dernierement sur un post où je pleurais sur mes petits problemes, comparé à toi je reste un privilegié si je peux permettre.
Mais comment t'as pu faire pour te faire avoir par une scie circulaire ? j'en ai utilisé une cet été et ce genre d'engin, je ne l'ai pas quitté des yeux une seule seconde !!!
T'as un doigt qu'es tombé c'est ca ?
La vache, bon courage à toi.

[ Dernière édition du message le 02/11/2017 à 00:13:08 ]

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En fait, ce n’est pas si simple que cela.

Il y a des cas d’immobilisation de doigt strictes et longues (mallet finger par exemple)

L’immobilisation des doigts, si elle est en extention pour les interphalangiennes et en flexion pour la metacarpophalangienne, ne pose pas de problème d’enraidissement jusqu’à au moins 3 semaines.

La clé (comme souvent en médecine et en chirurgie) est quand même la réévaluation (et idéalement par un spécialiste compétant)

Pour les plaies de main, il est vrai que bon nombre (mais pas toutes, hein) justifient d’une exploration au bloc opératoire par un chirurgien compétant, le plus souvent sans réelle urgence (dans les 12-24h)
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Citation :
Au moindre truc un peu sérieux (genre qui fait mal plus de quelques jours) allez consulter un spécialiste dans une clinique de la main ou un service d'urgence SOS main.


Pour les bobos internes (tendinopathie par ex.), ces spécialistes ne sont guères efficaces ... Ils sont habituées à intervenir sur des mains explosées, ils sont sûrement compétents.
Mais si vous avez un début de douleur, comme j'ai eu à la dernière phalange de l'index, ben, il savent pas trop...
6
Merci à tous ceux qui apportent des précisions supplémentaires. image.php

Citation :
Je savais par contre qu'il n'y avais pas de muscle dans les doigts, guitariste, j'en vois regulierement se les muscler, jamais reussi à les convaincre.

Il est possible que des exercices musclent les muscles qui sont au bout des tendons.

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Hors sujet :
Citation :
Mais comment t'as pu faire pour te faire avoir par une scie circulaire ?

Le coup classique : l'utiliser à un moment où je n'aurais pas dû. :roll:

Surtout que c'était une scie du table dont le capôt couvrant la lame (trop chiant icon_facepalm.gif) avait été enlevée par le copain qui me l'avait prêtée.

J'étais pourtant habitué depuis mon plus jeune âge au travail avec des trucs dangereux : élevé à la campagne, au milieu de fermes où j'allais souvent donner des coups de mains, j'ai fréquenté de près bras de force à l'arrière des tracteurs, scies sur tables sans sécurité entraînées par des bandes l'air libre, fendeuses électriques, tronçonneuses, etc. sans parler des engins agricoles eux-même. Et les nécessité de la campagne comme ma passion pour le bricolage m'ont vite amené à utiliser haches, tronçonneuse, électro-portatif, etc.
J'ai toujours été au fait des conditions de sécurité : vérifier que l'espace soit dégagé, personne dans les zones dangereuses, pas de fils d'alim qui traîne et risque de bloquer quelque part pendant le mouvement, port d'EPI,

Mais ce jour-là, j'étais fatigué et la tête ailleurs à cause d'un deuil récent. Les conditions dans lesquelles on ne doit évidemment pas utiliser de trucs dangereux. Ce que j'ai fait. :nawak:

Citation :
T'as un doigt qu'es tombé c'est ca ?

Pratiquement. En fait, j'ai eu 3 doigts déchiquetés par la lame dont le majeur qui était presque intégralement coupé en plein dans l'articulation entre les deuxièmes et troisième phalange.
Les chirurgiens ont vraiment fait du bon boulot et j'ai toujours tous mes doigts, mais le majeur n'a plus d'articulation, il manque un bout à l'index qui a aussi perdu son articulation distale et j'ai de grosses pertes de sensibilité + de l'hyperesthésie (hyper sensibilité à la douleur) dans ces deux doigts. Et l'ongle d'index qui pousse de façon anarchique ce qui m'oblige à le poncer régulièrement dans la masse.
L'annulaire, moins touché, est juste resté déformé au niveau de la deuxième phalange, mais ça ne pose pas de réel problème.
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Expérience perso : Moi aussi cet été, expérience de doigt dans la scie!
J'utilise toutes sortes de scies et autres engins ultra dangereux pour les membres (depuis plus de 20 ans) et j'avais tj évité l'accident
Pendant mes vacances, plusieurs travaux de front, je coupe rapidement une petite pièce de bois dans la scie sur table et bêtement, je la pousse avec la main gauche.
NE JAMAIS FAIRE CA!!!!! SURTOUT SUR UNE PETITE PIECE.
Mon gant se fait choper par la lame et attire mon pouce dans la scie.
Belle coupure sur l'extrémité du pouce qui est bien ouvert. Heureusement parallèlement à l'ongle qui n'est pas touché. Ca pisse le sang tant que ça peut et ça fait ultra mal.
Je nettoie vite fait sous l'eau et arrose la plaie avec un désinfectant. Je referme la plaie avec des strips fais un pansement et pars aux urgences.
On m'oriente (après plus ou moins d'attente et de discussions polémiques) vers les urgences main. Pas pensé sur le coup à y aller directement...
Après détours divers pour les formalités administratives incontournables et attente pas trop longue. Je vois une chirurgien(ne ?) qui m'apprend qu'il n'y a rien d'essentiel dans cet partie du doigt, pas de muscle, pas de tendon, os pas touché. Il suffit juste d'attendre que cela se referme tout seul. Pas de fil pour refermer juste des pansements gras à refaire tous les jours.
Ouf!
Tout ça tj ultra douloureux bien sûr, on me donne enfin un efferalgan...
Bon, je pars pour un road trip en vélo autour de Berlin quelques jours après.
C'est prévu avec mon fils, on annule pas.
Pouce ultra douloureux au moindre choc, pneu crevé au bout de 2 km (merci la chance!), bivouacs sommaires dans des motels ou des Airbnb assez approximatifs, mais bon j'arrive tant bien que mal à refaire mon pansement qui renferme un pouce vraiment pas beau à voir (plaie ouverte qui suinte de toutes sortes de fluides). Pas de guitare pendant un bon mois.
3 semaines après l'accident la plaie est refermée et je vire le pansement. Tj très douloureux aujourd'hui mais pas trop gênant pour jouer de la gratte.
J'ai repris les machines en redoublant les précautions.

Travailler tj avec des gants, des lunettes, un casque anti-bruit, ne jamais court-circuiter les précautions élémentaires (pousser les pièces dans une scie avec un manche, jamais les doigts dans la direction d'un truc qui coupe, ne jamais se dépêcher à couper une pièce etc...)

Pour l'immobilisation, j'ai eu deux entorses assez graves aux pouces (une à chaque pouce!), soignée par immobilisation de 6 semaines dans une orthèse (sorte de coque moulée à chaud sur la main). Qd j'ai enlevé l'orthèse, guérison totale sans séquelle.
Bon j'avais continué à jouer de la guitare même avec l'orthèse...

Voilà, amis musiciens, faites gaffe à vos doigts. Même en étant aguérri les outils électriques sont tj une menace. Mieux vaut ne rien tenter si on ne le sent pas , que de se blesser...
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Citation :
J'utilise toutes sortes de scies et autres engins ultra dangereux pour les membres (depuis plus de 20 ans) et j'avais tj évité l'accident

Quand j'attendais à l'entrée du bloc de me faire opérer et racontant au chirurgien les conditions de mon accident en me traitant de tous les noms pour ma bêtise, le gars m'a consolé en me disant qu'ils avaient une grande connaissance des menuisiers et qu'il n'y avait pas grand monde dans cette profession qui arrivait en bout de carrière avec tous ses doigts.

Et que c'étaient souvent les plus expérimentés qui prenaient.

D'une part comme le risque est un taux, plus le temps passe, plus on risque forcément de rencontrer l'accident.
D'autre part, l'expérience ne protège pas. Au contraire, elle aurait tendance à nous mettre un peu trop en confiance et à amenuiser notre vigilance.

Leçon à retenir.
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Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?