« Complexe, mais excellente »

J'ai encore craqué sur de l'Universal Audio...
Et encore une fois, je n'ai pas été déçu, mais c'est la pédale avec laquelle j'ai dû le plus batailler (enfin pas trop quand même...)
Je n'ai jamais eu d'ampli tweed d'époque (j'ai bien eu un Deluxe du début de 1962 ... avec le transfo d'une tonne qui était installé dans le bas de l'ampli que je n'osais pas sortir et même pas jouer dessus) et c'est difficile de savoir ce que c'est exactement. Mais on s'en fait tous une idée. Et ce, même si les modèles peuvent être différents (entre un Twin tweed, un Champ, un Deluxe ou un Princeton, il y a de la marge, ne serait-ce qu'au niveau des HP...) à partir des enregistrements de nos héros (préférés bien entendu, sinon ils seraient pas nos héros!). Et là aussi, c'est tellement large entre K. Richards ou Clapton (ça dépend de la période...), Kenny Burell, Neil Young et tant d'autres bluesmen qu'il y a de quoi s'y perdre.
En tout cas, selon moi, pour qualifier le "son" tweed, il ne faut pas s'attendre (même si c'est en partie possible) d'avoir qq chose de cristallin comme on qualifie généralement les amplis Fender. Pour cela, passez votre chemin et c'est sans doute ce qui a valu une grosse déconvenue à un utilisateur de cette pédale qui a remis un avis plutôt négatif. Dans la plupart des cas, c'est direct, velu, épais, costaud, on arrive vite au crunch (super pour qui sait muscler ou adoucir son coup de médiator) avec de la basse qui s'écrase et du bas médium qui ronronne velours ou fuzzy selon les cas.
Celle pédale est sans doute la plus complexe des pédales (simulateur d'ampli) de la marque à gérer au niveau des réglages.
La prise en main n'est pas des plus évidentes, parce que forcément on ne sait pas ce qu'on cherche vraiment et si on le sait, on ne sait pas vraiment comment y arriver! Enfin, pas tout à fait. On avance donc par tâtonnements et les presets d'usine nous aident beaucoup pour se faire une idée des possibilités de la petite bêbête.
Parce chaque réglage est important: la gestion des deux volumes demande à ce qu'on s'y attarde vraiment. Pour la tonalité, pas de souci, y'a qu'un seul potard et c'est très bien puisque le reste à de quoi nous occuper. La room est intéressante si on n'en abuse pas ou alors cela devient un effet à part entière. Le choix des HP, les choix du boost (super intéressant notamment avec le preamp à bandes) ne sont vraiment pas à prendre à la légère et permettent vraiment de sculpter le son comme on le souhaite. A condition d'y accorder un peu de temps.
Pour le reste, c'est conforme à la marque. Pour moi, c'est les meilleurs simulateurs d'amplis que je connaisse pour ce prix. Cela peut paraître cher, mais c'est simplement beaucoup d'argent. Cela permet de se balader avec des petits amplis (ou préamplis plutôt) dans les housses de guitare. Comme les autres pédales de la marque, ça fonctionne sur tout: ampli, sono et baffle FRFR. Bien sûr, on pourra toujours ergoter sur quelques trucs (ok, il n'y a qu'une mémoire, mais j'aurais un vieux Princeton sous la main, je n'aurais pas plus de mémoire!). Pour enregistrer, ça marche bien aussi et surtout ça donne l'impression de travailler à l'ancienne et pas seulement avec des potards visuels. C'est que je me fais vieux...
Je me suis concocté un pedalboard avec cette pédale et la Dream de la marque. Un petit boost et un petit phaser en plus, selon les cas et j'ai pu me préparer les sons dont j'ai essentiellement besoin pour faire du Stones (bon, d'accord, j'ai pas le son Ampeg du début seventies, mais je peux m'en approcher). Pour avoir le son Neil Young (vous vous rappelez Live Rust Never Sleeps?), j'ai enfin compris comment il pouvait faire ça (du moins, sans péter les tympans à tout le quartier!) et surtout comment m'en approcher...
De toute façon, j'ai pas les moyens ni l'envie de me payer un 5E3 d'origine. Cette pédale suffit à mon bonheur. Ou alors, c'est que le bonheur, c'est qu'on n'a pas (encore?) Pouf pouf.