« Un compagnon de route qui détonne »

Ayant déjà eu le Mopho (ce boîtier jaune sur lequel on passe plus de temps qu'en prépa PTSI mais qui sonne très bien), j'ai souhaité retrouver ce son dans un format plus convivial. Raison pour laquelle j'ai résisté au Tetra, qui me faisait de l'oeil. Le résultat est tout trouvé : DSI Mopho x4, acheté d'occasion avec son flightcase (très lourd !).


Utilisation :

Globalement, l'édition se passe très bien. Les potards offrent une bonne résistance, les switches sont fiables... La qualité de construction est au rendez-vous sauf celle du clavier. J'ai vu mieux sur du matériel moins cher, notamment Novation. Quand on utilise l'aftertouch ça fait presque un peu peur. M'enfin, pour l'instant je n'ai pas eu de dysfonctionnement.
En revanche pas de problèmes de sérigraphie, qui est très lisible.
L'ergonomie est tout à fait bonne ; seuls les LFO sont un peu longs à programmer parce que tout ne vient pas immédiatement à l'écran, et le stepsequenceur est un peu fastidieux pour les mêmes raisons. Et ce n'est pas une question d'habitude ; même après quelques années, ça demande toujours un peu de temps. En compensation, le fonctionnement est très clair et les commandes hardware, même pour cette partie, bien choisies.


Son :

Le DSI Mophox4 est équipé d'oscillateurs 3340, très pêchus, ce qui explique sans doute pourquoi Behringer a voulu équiper son Neutron et son Crave avec les mêmes. À noter qu'ils proposent une forme d'onde intermédiaire entre saw et square, qui peut s'avérer très utile dans certains cas. Les subs des oscillos rajoutent évidemment beaucoup de pêche, ne vous faites pas de souci pour le bas du spectre
J'aime beaucoup le filtre, pas autant que ceux de Dreadbox, mais il reste très bon et l'audio mod est très intéressante pour corser le signal selon votre cas de figure.
Les modulations (enveloppes, LFO) sont impeccables et disponible en beau nombre (notons juste que l'aftertouch est monophonique, dommage) et j'adore aussi le feedback dans la partie mixer.

Ce n'est pas un synthé que je conseillerais à un débutant parce qu'il peut paraître un poil brut de décoffrage si on ne le règle pas rapidement. Les oscillos sortent synchros comme si on demandait à des élèves de CP de se tenir la main. Mais quand on utilise sa sauce, qui d'un VCA Pan Spread, qui d'un PWM (Nick Batt), qui d'un Detune faisant traverser des choses assez bizarres dans votre esprit, ça sonne très très bien. Le territoire sonore de la bête est large, je m'en sers pour des basses, leads, pads, et son ergonomie s'y prête un peu moins mais il fait très bien le job pour les effets sonores.

Il s'agit d'un (très bon) analo moderne. Si vous souhaitez des basslines et pads vintage, allez du côté des (très bons aussi) clones Behringer. Plus Molecule que Gesaffelstein, pour parler en langue Techno. Molecule en a un d'ailleurs.


Conclusion :

Je l'ai depuis 2018 et il m'a toujours bien accompagné, en studio comme en live.
Mention spéciale à l'encodeur BPM cranté et sans fin qui peut transmettre du MIDI. Si vous ne vous servez pas de l'arpéggiateur ou du séquenceur en live, c'est une commande directe efficace de gagnée pour votre STAN. La solidité en live ne me fait pas peur, même malgré le clavier que je trouve franchement moyen. Et le son est là.

MES PLUS :
• le son, dans l'ensemble de ses (nombreux) territoires
• le format : une quarantaine de touches (trois octaves et demi). Idéal.
• l'ergonomie immédiate dans l'ensemble
• la solidité et la qualité des commandes
• sensible à la vélocité
• 4 LFO et 3 enveloppes
• les "plus" sonores : feedback, audio mod, onde intermédiaire saw/square, VCA Pan Spread...
• les nombreuses mémoires

MES MOINS :
• l'ergonomie perfectible de la partie LFO/Stepsequencer
• aftertouch monophonique
• ne sera pas très convivial pour les débutants
• clavier mauvais pour la gamme de prix
• (très) lourd avec son flightcase