Embarquant 4 voix de Mopho dans un clavier 44 touches, le Mopho x4 est conçu pour convaincre les musiciens de la nécessité absolue d’un synthé analogique polyphonique moderne dans leur arsenal. Disons-le tout de suite, difficile d’y résister !
Il y a 10 ans, Dave Smith marquait son grand retour sur la scène du synthé matériel avec l’Evolver. Aux commandes de la petite entreprise DSI, il va alors décliner son savoir-faire pas à pas, sous forme d’instruments hybrides ou analogiques astucieusement positionnés et très complémentaires : claviers monodiques ou polyphoniques, modules, expanders et BAR. Premier point commun de tous ces modèles, un bon rapport performances/prix, rendant l’analogique abordable ; second point commun, le moteur audio, propulsé depuis le départ par un circuit intégré spécifique Curtis PA397 « DSI120 ». Dans la gamme DSI, les synthés analogiques proposent 2 niveaux de gamme : les Prophet’08, polyphoniques 8 voix bourrés de commandes et les Mopho /Tetra, plus démocratiques. Le Mopho existe aujourd’hui sous forme de module et de clavier, tous deux monodiques ; le Tetra concentre quant à lui 4 voix de Mopho dans la même boîte compacte. Lors de notre test du Tetra, Dave Smith nous avait confié qu’une version clavier n’était pas à l’ordre du jour, car le prix de sortie serait prohibitif. Après avoir enfin finalisé la Tempest avec son pote Roger Linn, Dave a donc un peu reconsidéré le sujet et nous propose un Mopho x4, une petite bombe en puissance.
Bien conçu…
Les gens sont de plus en plus pressés… pour eux, Audiofanzine innove et présente le résumé du test au début, l’ « Executive Summary » comme on dit dans les milieux autorisés, évitant de se prendre la tête avec un article complet : donc en résumé, le Mopho x4 est un Mopho Keyboard polyphonique 4 voix, avec un clavier étendu à 44 touches, mais sans l’entrée audio pour traitement de sources externes. C’est aussi presque un Tetra avec clavier, mais sans la multitimbralité ni les sorties séparées, puisqu’il ne peut produire qu’un son à la fois. Voilà, tout est dit… Pour ceux qui ont un peu plus de temps, lançons-nous à la découverte d’un instrument attirant, attachant, car parfaitement dosé. Le Mopho x4 est intégralement construit en tôle, avec les flancs en bois massif, signature des claviers DSI depuis l’origine. La construction mécanique est robuste, la machine est très rigide et inspire confiance. La mention « made in San Francisco » est d’ailleurs fièrement mise en avant sur le packaging.
Une fois n’est pas coutume chez DSI, le panneau avant n’est pas recouvert de Lexan, mais sérigraphié. Il est équipé d’un LCD bleu brillant 2 × 16 caractères, parfaitement lisible. Les commandes sont identiques à celles du Mopho Keyboard, même si le panneau est un peu plus large (on pourra d’ailleurs y poser un module Mopho ou Tetra, à droite). On trouve au total 10 encodeurs à axe plastique rigide à jeu limité, 15 potentiomètres à axe métallique bien ancrés, 17 boutons rectangulaires, 3 boutons ronds et 38 LED. Ces commandes représentent un avantage absolu par rapport aux modules Mopho et Tetra, dont la manipulation sans éditeur externe est prise de tête, nécessitant de faire défiler les paramètres via le menu et de les affecter aux potards avant édition. Là il n’en est rien, puisque toutes les commandes de synthèse tombent directement sous la main.
Leur organisation spatiale est très claire : tout ce qui module est situé en partie supérieure de la façade : arpégiateur, séquenceur (avec potard dédié et LED pour le tempo), enveloppes, LFO (avec choix direct des formes d’ondes) et matrice de modulation ; tout ce qui produit le son est en partie inférieure : oscillateurs, mélangeur à feedback et filtre. Les fonctions les plus utiles ont également leurs commandes directes, ce qui vient parfaire l’ergonomie : transposition d’octave, Tap Tempo, Write, Compare, incrément/décrément. En fait, seuls les paramètres système nécessitent de passer par le menu, via le mode Global ; la manipulation est immédiate, avec un encodeur pour faire défiler les paramètres et un autre pour modifier la valeur. Dernier point d’ergonomie, dès qu’on bouge une commande, sa valeur est immédiatement affichée à l’écran, ainsi que la valeur stockée, parfait ! Les encodeurs sont en prise directe et les potards peuvent agir en mode saut, relatif ou seuil. Bravo !
… et bien construit
En haut à gauche du panneau frontal, au-dessus du clavier, on trouve les 2 molettes de pitch et modulation assignable, permettant au Mopho x4 de conserver une largeur très compacte, idéale pour les transports fréquents. L’ancrage de ces molettes est également excellent, comme nous avons pu le vérifier en ouvrant la bestiole. Dans ses entrailles, on découvre 2 circuits imprimés : un pour les commandes, vissé à la façade, et l’autre pour l’audio, vissé au fond métallique ; ce PCB est un peu plus long que celui du Tetra, notamment pour prendre en compte la connectique additionnelle, comme les entrées pour pédales. Les composants sont montés en surface (CMS), on reconnait aisément les 4 circuits intégrés Curtis PA397 qui produisent le son analogique (nous y reviendrons). Le clavier 44 touches sensibles à la vitesse et la pression est très agréable à jouer.
Sur l’arrière, on trouve pratiquement la même connectique que sur un Mopho Keyboard : une paire de sorties stéréo jack 6,35mm asymétriques, une sortie casque en jack 6,35mm TRS, 2 prises pour pédales (l’une de type interrupteur affectable au Sustain ou à l’arpégiateur, l’autre de type contrôleur continu assignable à différentes destinations), une prise USB 2.0 de type B (Midi over USB, mais pas audio), 3 prises Midi (In, Out/Thru et Polychain, cette dernière permettant de chaîner plusieurs Mopho X4 pour accroître la polyphonie lorsque plus de 4 voix sont nécessaires) et une borne pour alimentation externe universelle (type bloc à l’extrémité, beurk !). Le bouton marche/arrêt est bien présent, mais pas l’entrée audio pour traiter une source externe ; au-delà de l’aspect coût, il semble que DSI n’ait pas voulu se prendre la tête avec l’assignation multiple des voix analogiques (nécessaire lorsqu’on veut réserver une voix aux traitements audio externes), condamnant de ce fait le Mopho x4 à rester monotimbral.
Signature sonore
Le Mopho x4 possède le grain DSI, rien de nouveau dans ce compartiment par rapport aux Tetra / Prophet’08, comme on s’y attendait. Pour ceux qui n’ont pas envie de se prendre la tête en partant de zéro, le Mopho x4 est livré avec 4 banques de 128 programmes en Rom, en plus des 4 banques de 128 programmes utilisateur. Évidemment, on perd les combinaisons multitimbrales du Tetra et les Splits/Layers du Prophet’08. Les encodeurs Param1 et Param2 permettent de naviguer rapidement entre les programmes et les banques, respectivement, palliant de ce fait l’absence de pavé numérique. Les banques cumulent les sons des Prophet’08, Mopho et Tetra.
En parcourant les sons proposés, nous avons trouvé une belle variété de timbres : des basses arrondies à coup de fermeture de filtre, des basses bien grasses avec simulation de drift et des infrabasses utilisant les Sub DC0 pour enfoncer le clou, des fois que le caisson de graves s’endorme… Mais l’intérêt du Mopho X4, c’est la polyphonie : à nous les Polysynths, Brass et Strings bien typés 80’s, avec un clin d’œil à certains patches de Prophet vintage (cuivres de Pophet-5 et Strings de T8), des Brass cuivrés façon Oberheim et des séquences polyphoniques jouables en accords ou en effet Chase. Quelques effets spéciaux utilisent les possibilités de modulations audio tandis que certains solos font un usage abusif du feedback, permettant de couvrir un groupe Hard-Rock un peu bourrin (quoi, comment ça, c’est un pléonasme !?). Nous avons vérifié que les enveloppes étaient très polyvalentes, claquant bien sur les temps courts tout en étant capables d’offrir de longs segments pour les modulations lentes.
- Bass and FB 00:20
- Bass Impact 00:20
- Bass Moogish 00:22
- Bass Sub 00:18
- Bass Wet AT 00:24
- Brass Dark 00:24
- Brass OBish 00:18
- Brass Soft 00:22
- Drift Sim1 00:18
- Drift Sim2 00:22
- Lead Res 00:33
- Mod Audio 00:18
- Organ Click 00:17
- Pad Orgish 00:20
- Pad Sweep 00:25
- Pad Wagnerian 00:29
- Pad Wha 00:27
- Strings Solina 00:16
- Strings T8 00:25
Curtis inside
Comme évoqué précédemment, chaque voix d’un instrument DSI est équipée d’un ou deux circuit(s) intégré(s) Curtis PA397 « DSI120 », ce depuis l’origine. Il s’agit d’un composant de type « synth in a chip », intégrant 2 DCO + 1 VCF + 1 VCA stéréo. Le Mopho x4 n’échappe pas à la règle, avec 4 de ces composants dans ses entrailles. Chaque voix du Mopho x4 est en tout point identique à une voix de Tetra. On commence par les 2 DCO (des oscillateurs analogiques dont la fréquence est pilotée par une horloge numérique, comme sur un Roland JX-3P, un Elka Synthex ou Schmidt Eightvoice). Ils travaillent sur 10 octaves et s’accordent du demi-ton au centième de demi-ton. Chacun offre 4 formes d’onde non mixables : dent de scie, triangle, dent de scie + triangle et impulsion à largeur variable de 0 à 100 %. Les 2 DCO peuvent se synchroniser, mais il n’y a pas de modulation en anneau. Chaque DCO dispose d’un Glide à vitesse ou pente constante. S’y ajoutent 2 Sub-DCO générant des ondes carrées à respectivement 1 et 2 octaves en dessous des DCO. Leur volume est réglable séparément. Vient ensuite la section Mixer permettant de régler la balance des DCO et le niveau du bruit blanc. C’est également à ce stade que l’on peut doser la réinjection en sortie de VCA (canal audio gauche) avant filtrage, pour des effets de feedback plus ou moins délicats.
Le signal ainsi mixé attaque un filtre passe-bas résonant commutable en 2 ou 4 pôles, travaillant sur 13 octaves avec un codage assez moyen de 164 pas. En mode 4 pôles, le filtre peut entrer en auto-oscillation ; c’est dans ce mode qu’il a le plus de caractère (question de goût), le mode 2 pôles nous semblant plus timide et peu colorant. La fréquence de coupure peut être affectée par le suivi de clavier et par le DCO1 ; dans ce dernier cas, la modulation audio crée des effets métalliques de type cloche. La coupure du filtre est également modulable par une enveloppe dédiée et la vélocité clavier. En sortie de filtre, le signal termine sa course dans le VCA stéréo, avec possibilité d’élargissement stéréo entre les voix, très utile sur les pads. Le mode unisson quant à lui permet d’agir sur 1 ou 4 voix avec désaccordage plus ou moins prononcé. Pour rendre un peu moins parfait l’accordage strict des DCO, une fonction Slop permet d’injecter une sorte d’aléa simulant le drift des VCO.
Modulations généreuses
De nos jours, les processeurs sont suffisamment puissants pour gérer les paramètres, les commandes et les modulations avec une résolution et une rapidité de traitement accrues. Ceci permet, d’une part, d’atténuer ou éliminer les phénomènes de pas, d’autre part, de générer des enveloppes rapides et des vitesses de LFO élevées, et enfin, d’éviter les artefacts numériques lors de modulations à niveau audio. Le Mopho x4 se comporte très bien dans ce domaine et ce n’est que sur des assignations extrêmes que la nature numérique de ses modulations fait surface. On commence par 4 LFO dont la fréquence varie entre 0,033 et 261 Hz (niveau audio) et peut se synchroniser à tout ce qui bouge dans la machine via l’horloge interne ou le Midi. Ils offrent des formes d’ondes classiques : triangle, dent de scie, rampe, carré et S&H. Le cycle du LFO peut être forcé à chaque nouvel appui de touche, mais il manque le délai et les fade in/out en accès direct : l’obtention de ces effets pourra se faire en consommant une enveloppe et un patch de la matrice de modulations.
Viennent ensuite 3 enveloppes DADSR, assignées pour les 2 premières à la fréquence de coupure du filtre et au volume, respectivement. Comme nous l’avons laissé supposer, ces enveloppes sont rapides et permettent la confection de percussions sans aucun problème. Enfin, le Mopho x4 offre une magnifique matrice de modulations, comme toujours chez DSI. On dispose de 4 cordons pour relier 20 sources à 48 destinations avec quantité de modulation bipolaire sur plus ou moins 127 pas. Dans la liste des sources, les 4 LFO, les 3 enveloppes, les 4 lignes du séquenceur, les contrôleurs physiques/Midi et le générateur de bruit. Parmi les destinations, les paramètres des DCO (fréquences, volumes, largeur d’impulsion de l’onde Pulse), les Sub-DCO, la fréquence de coupure du filtre, sa résonance, différents paramètres des LFO, les segments des enveloppes et la largeur du placement des voix dans le champ stéréo. En plus de ces 4 cordons virtuels, on peut assigner chaque contrôleur physique (molette droite, vélocité, pression, contrôleur de souffle et pédale – en supplément, pour cette dernière, au routage en mode Global) à l’une des destinations de la liste. Que de progrès effectués en 35 ans, depuis le Polymod d’un certain Prophet-5…
Arpèges et séquences
Tradition DSI, le Mopho x4 est équipé des mêmes arpégiateur et séquenceur que ses prédécesseurs. L’arpégiateur est assez classique, avec 4 modes de jeu (haut, bas, alterné, selon l’ordre joué) et une action sur 1, 2 ou 3 octaves. Il se paramètre rapidement dans la section « divers » accessible en façade. Avantage de poids par rapport au Tetra, un ensemble de commandes directes simples mais ô combien précieuses : départ, arrêt, mode Latch… ça change la vie ! Le mode Latch permet à l’arpégiateur de poursuivre son jeu après relâchement total des touches, les nouvelles notes venant s’ajouter ou remplacer les notes en cours selon un réglage défini en mode Global. Ce mode peut également être déclenché à partir d’une pédale externe. La vitesse de l’arpégiateur est une division temporelle programmable de l’horloge globale, tout comme celle du LFO (lorsqu’il est forcé en synchro) et celle du séquenceur dont nous allons parler sans transition.
Ce dernier s’inspire des séquenceurs analogiques à pas, où chaque pas définit une valeur de CV suivant la position du potard correspondant. Dans le Mopho x4, on dispose de 4 lignes de 16 pas, donc 4 destinations de modulations assignables via la matrice. Le séquenceur s’active avec un bouton dédié en façade et se pilote avec le clavier ou le bouton « Push It ! ». Contrairement aux Prophet’08 et PolyEvolver, on n’a pas d’accès direct aux pas avec 16 potards dédiés, mais avec 2 potards (numéro de pas et valeur) ; c’est beaucoup moins pratique mais pas rédhibitoire. Un pas correspond à une valeur de modulation absolue ou relative. Une ligne de séquence peut être bouclée avant la fin des 16 pas indépendamment des autres lignes, permettant des séquences non répétitives. Sur la première ligne, on peut programmer des pas « vides », afin de ne pas déclencher les enveloppes. Le séquenceur ne se borne pas à déclencher des notes, on peut ne créer que des lignes de modulations. A l’instar des processeurs de Lag originellement mis au point sur les synthés modulaires, on peut adoucir les modulations générées par les lignes n° 1 et 3, à l’aide d’une fonction Slew, qui au passage consomme les lignes n° 2 et 4. Cela aurait été sympa de pouvoir inverser le sens de lecture de certaines lignes ou de les forcer à se redéclencher en temps réel, comme sur l’Accelerator de Radikal ou certains séquenceurs de modulaires.
- Seq 1 00:43
- Seq 2 00:37
- Seq Echoes 00:34
- Seq Square 00:39
- Seq FX 00:26
Relations extérieures
Le Mopho x4 peut communiquer avec le monde extérieur via ses interfaces Midi/USB. Ainsi, les commandes physiques transmettent des CC Midi et NRPN, ce dernier format permettant de reproduire la résolution réelle des paramètres au-delà des 128 valeurs Midi ; réciproquement, le Mopho x4 reçoit des CC Midi et NRPN, ce qui permet une automation totale via un séquenceur ou une station extérieure Midi. Dans la lignée, le Mopho x4 est capable de dumper ses programmes/banques dans différents formats, natif, Mopho module, Tetra, Prophet’08, qui ont chacun une architecture sonore légèrement différente : par exemple le Mopho module ne mémorise pas les réglages de gain de feedback, le Prophet’08 ne gère pas les Sub-DCO ni le feedback ; par contre, le Mopho x4 ne peut importer que la couche A des programmes à double timbre (split ou layer) des Prophet’08 et Tetra.
Pour ceux qui ne peuvent se passer d’un écran et d’une souris ou qui veulent intégrer le Mopho x4 dans un environnement DAW pour l’automation des paramètres notamment, il existe un éditeur spécifique (non testé), déjà disponible, développé par Soundtower (http://www.soundtower.com/Mopho x4/). La version LE, gratuite, permet un accès complet aux paramètres ; pour une poignée de dollars, les versions PRO (Stand-Alone et PlugSE aux formats AU, VST et bientôt RTAS) en rajoutent une couche : bibliothécaire, édition complète visuelle du séquenceur et fonctions de génétique sonore (hybridation, mélange de programmes…). Intéressant pour aller plus loin, mais pas indispensable vu l’excellente ergonomie de la machine seule et la pléthore de commandes en façade.
Prime méritée
Au final, le Mopho x4 est une excellente surprise. Certains pourront prétendre que ce n’est qu’un Mopho clavier à 4 voix, ce qui est en grande partie vrai. D’autres feront des calculs visant à comparer le prix par voix à un duo Mopho Keyboard + Tetra. Mais l’intérêt de la machine est d’offrir dans un seul instrument abordable, fiable, robuste, compact et transportable un véritable synthé analogique polyphonique à mémoires, avec la signature sonore caractéristique DSI. La prise en main est immédiate et la jouabilité maximale, avec un clavier dynamique suffisant pour s’éclater avec plusieurs doigts. Certes, on peut reprocher le manque de multitimbralité, de sorties séparées et d’entrées audio, mais le tarif n’aurait pas été le même. Ces choix permettent également au Mopho x4 de se positionner au sein d’une gamme complète, dans laquelle tout le monde peut trouver son bonheur, sans faire d’ombre à ses copains. Nous avons devant nous le compagnon idéal des fondus de musique électronique, du musicien de scène au producteur de studio, quel que soit son niveau. Pour 1200€ environ, nous lui décernons l’Award du rapport qualité/prix 2012 !
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