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Moog Music Little Phatty Stage II
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Moog Music Little Phatty Stage II
stiiiiiiive stiiiiiiive

« Simple, efficace et pêchu. »

Publié le 02/06/17 à 21:37
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
Le Little Phatty n'offre pas autant que certains concurrents, mais il a le mérite d'être bien pensé, d'être plein de charme et d'aller à l'essentiel.


Je l'utilise depuis 2009 dans deux contextes en particulier :
- Dans un duo rock-électro, il est mon bassiste à la main gauche. J'aime bien le faire entrer dans un Tech 21 VT Bass pour lui donner un peu de grain en plus. Ca permet de mieux matcher avec la guitare de mon alter-ego.
- Dans deux autres groupes de rock, il me sert le plus souvent à jouer des leads ou à doubler des basses, mais aussi des pads (monophoniques, hein ?...) ou même à se prendre pour un petit orgue à transistors. Je l'associe là encore à une simu d'ampli (Tech 21 Blonde cette fois) pour jouer les pseudo-seconds guitaristes de temps en temps, ainsi qu'à un delay-reverb plutôt cracra.


Point de vue technique...
- 2 oscillateurs à forme d'onde continument variable (la forme peut donc être modulée), avec 4 réglages d'octave, glide, synchro, et detune de l'osc 2 à +/- une quinte de la note envoyée par le clavier (assortie du réglage d'octave, évidemment). Pas de noise, mais une astuce avec le noise source de modulation...
- Filtre Moog avec possibilité de passer en 1, 2 ou 3 pôles en plus du 4 pôles habituel. Une des enveloppes lui est dédiée et peut donc moduler sa fréquence de coupure positivement ou négativement. Overload pour le faire saturer joliment...
- Deux enveloppes ADSR à l'attaque plutôt rapide et dont le temps de relâchement surpasse de loin celui des enveloppes d'un Sub Phatty.
- Un bus de modulation simple, avec comme sources l'enveloppe du filtre, le signal audio en sortie de l'oscillateur 2 et un LFO (ondes carrée, triangle, dent de scie et rampe, noise, S&H) synchronisable via MIDI ou tap-tempo (appui long sur le bouton rate, bien pensé et pratique... même si on aurait préféré qu'il soit aussi intelligent que celui du MF104M, qui moyenne les temps entre les taps). Les destinations possibles sont le pitch, le pitch de l'osc 2 seulement (pour la synchro d'oscillateurs...), la fréquence du filtre et la forme d'onde. Deux destinations simultanées possibles, mais avec un seul dosage.
- Point de vue numérique : 99 patches, un arpéggiateur, le MIDI.
- J'avais revendu mon premier à un pote pour acheter mon second qui a l'option CV out... sympa et dispensable... mais sympa :)


Le son...
Moog. Gras du bide, que parfois on aimerait plus sibyllin, mais non. C'est assez compact et rond. L'overload ajoute un côté rock'n'roll qui n'a rien pour me déplaire, et je pense que certains autres lui trouveront la couleur qu'ils cherchent pour des lignes de basses arpéggiées.

Un reproche, qui tient tant à l'ergonomie qu'au son : le volume global n'est pas mémorisé dans le patch. Du coup, pas toujours évident d'avoir des sons homogènes en volume car le volume se fait au niveau des oscillateurs. L'overload change carrément la donne, plus encore que la fréquence de coupure du filtre. Si on baisse le mix des oscillateurs, le filtre réagit un peu différemment... bref, pas le nec plus ultra... mais pas horrible non plus, on vit bien avec. Une pédale de volume dans l'entrée CV idoine me permet de me sortir des situations les plus inconfortables.

Par rapport à ses semblables...
Par rapport à un Sub Phatty / 37, le LP sonne plus... organique, plus vivant. Il bave, il titube. Ses successeurs sont beaucoup plus droits, et finalement, c'est ce qui fait que je ne l'ai pas remplacé. L'autre raison : l'overload du LP me charme plus que le Multidrive du Sub Phatty. Tiens, parlant de tituber, de justesse et d'accordage : oui, le LP est un peu plus capricieux, mais franchement, aucune crainte pour la scène ; je n'ai pas eu un seul accident grave, il suffit de l'allumer aussitôt que possible et de lui brancher un accordeur dans la sortie casque (j'ai un Korg PitchBlack qui est vraiment cool et je viens de choper un petit PitchJack à 4 euros : pas chromatique, mais mini-mini et pratique) .
Par rapport à un Voyager, il est plus brut de décoffrage et même sans lui adjoindre une FreqBox comme troisième oscillateur, il ne fait pas pâle figure face à son grand frère au niveau du son. Niveau caractéristiques, c'est un autre débat.
Par rapport à un Rogue ou à un MG-1, il sonne propret. Ces derniers ont dans le haut une brillance particulière aux vieux coucous de la marque...



La petite histoire et l'expérience...
Lorsque Moog Music a annoncé le Little Phatty en 2006, je ne m'intéressais pas encore aux analogiques, mais j'avais déjà un pied dans la synthèse. Le Voyager avait 5 ans déjà, je me souviens m'être dit : "4 potentiomètres ?! Sérieux les gars ? Naaaan." Un compliment au passage : le pot mapping permet un peu plus de liberté qu'il n'y parait : on peut contrôler le cutoff et la résonance sur deux boutons différents, par exemple ; voir le manuel ou le tuto que j'ai ajouté.

Cinq ans plus tard, au détour d'une balade à Pigalle, je trouve en magasin un LP avec un casque, prêt à être chatouillé. Et tout s'est passé là, dans mon expérience : l'instrument est ludique. C'est tout. On sait directement où mettre les doigts pour obtenir le son qu'on a en tête. Simple : un coup d'index sur un bouton, un coup de potar et hop. Quelques mois et une bonne occase plus tard, j'avais le mien.

Les boutons, revenons-y, sont gros, les potars bien espacés et super fluides ; ses dimensions me font comprendre que j'ai un instrument sous les mains, ce qui n'arrive pas avec des petits claviers à minitouches. Pas simple d'expliquer cette impression qui tient au rapport qu'on a avec l'instrument dans l'espace, je ne sais pas... comment on le manipule, l'embrasse ou le maltraite sur scène. Bref, celui-ci est bien proportionné pour moi.

D'aucuns diront que le Little Phatty ne laisse pas la place aux heureux accidents et on ne pourra pas les contredire : avec des fonctionnalités qui ne sont pas pléthore et seulement 4 boutons, les surprises sont limitées, bien que...
C'est un peu la philosophie de l'ingénierie Moog : les réglages sont calibrés pour que ce soit musical de suite, il faut creuser un peu pour avoir des sonorités vraiment hors du commun - lire : dignes d'un modulaire.


Sachant tout ça, son principal défaut est sans doute son clavier au toucher sans-plus. L'aftertouch aurait aussi été un vrai atout.
Sa principale qualité est d'offrir le son Moog avec une programmation immédiate : comment être déçu ?

Au passage, le poids de l'instrument est à la limite : je le trimballe chaque semaine dans sa housse "souple", mais avec des pédales d'effets dans la pochette, ça commence à faire 10-12 kg sur les épaules. Mais quelle gueule, quelle silhouette... et quel son !