Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Tutoriel

"Grosse révision" An1x

Votre synthé affiche "low  bat." au démarrage ? Il fait parfois des caprices ? On va s'en occuper...

Attention certaines des opérations décrites ci dessous nécessitent un minimum de dextérité et de connaissances techniques ! Donc si vous ne vous sentez pas de le faire n'hésitez pas à rendre visite au copain versé dans le bricolage électronique...ou à un réparateur. Lisez donc tout attentivement avant de sortir les outils ! Ceci dit inutile d'avoir fait SupElec non plus...

 

Le matériel nécessaire : un tournevis cruciforme moyen et une pince "brucelle" à bout recourbé du genre ci dessous

DSC01661

 

On prépare le terrain :

  • Une bonne précaution: sauvegarder tous les sons, séquences etc... "maison" en les récupérant sous forme de fichier(s) MIDI sur l'ordinateur, grâce au logiciel Yamaha ad-hoc (An1x edit) ou tout autre capable de récupérer, stocker et transférer des données "sysex" MIDI, genre MidiOx (freeware) par exemple.
  • Vérifier la version du logiciel interne installée : appuyer simultanément sur les touches 0 - et + puis mettre le synthé sous tension en les gardant appuyées, le n° apparait après le message "welcome to An1x etc...". Après il vous proposera de lancer les auto-tests, en principe c'est pas la peine, on coupe tout et on débranche l'alimentation. Il n'y a aucune indication de la version du logiciel contenue dans l'EPROM d'origine sur le boitier, juste la référence du composant "brut", donc...
  • On couche le synthé "sur le dos" sur une couverture et on dévisse toutes (oui, toutes, et il y en a un paquet...) les vis qui maintiennent le fond métallique, on devrait arriver à ceci :

DSC01657

Et c'est là qu'il faut intervenir :

DSC01658

La pile (flèche jaune), l'EPROM contenant le logiciel (encadrée de jaune) et le réglage de l'aftertouch (deux potards ajustables cerclés de bleu). Un coup d'aspirateur ne sera souvent pas de trop, comme un ordi ou tout autre zinzin électronique la poussière adore s'y nicher.

 

La pile :

C'est elle qui assure la sauvegarde en mémoire interne des patches, séquences et réglages divers quand le synthé n'est plus alimenté : quand sa tension est trop basse c'est elle qui est responsable du message "low bat." au démarrage. Et quand elle est vraiment naze tout s'envole dès que l'alim est coupée... C'est une pile "bouton" métallique de type CR 2450, mais attention : toutes ne conviennent pas, à commencer par les VARTA pourtant très répandues et de bonne qualité. Celles qui vont bien n'ont pas un boitier totalement cylindrique mais présentent un décrochement entre la face "+" et la face "-": celles là rentreront dans le support, les autres non...

Pour la changer il suffit de dégager l'ergot à gauche et de la sortir, puis de mettre sa remplaçante au même endroit. Le support est détrompé, on ne peut pas l'inverser. Evidemment cette opération efface la mémoire, d'où l'utilité de la sauvegarde préalable de son contenu sur ordinateur.

Si vraiment on n'a pas de possibilité de sauvegarder la mémoire sur l'ordi et qu'on veut absolument conserver son contenu on peut opérer "in vivo", mais c'est risqué: à vous de voir, il faudra faire très...très...attention à ne pas provoquer de court circuit avec le boitier de la pile ou n'importe quel objet métallique entre deux pistes de la carte ou pattes de composant : parkinsoniens et brutasses s'abstenir !

Dans ce cas on rebranche l'alimentation du synthé, on le met sous tension et on change la pile comme ci dessus avec moult précautions. Ceci fait on éteint l'instrument et on débranche l'alimentation. 

N.B.: il n'y a aucune tension dangereuse dans ce synthé, juste du 12 V et du 5 V : aucun risque de se prendre le jus, juste celui de flinguer un composant...

 

Le logiciel interne :

La dernière version est la 1.04, qui corrige les erreurs et faiblesses des précédentes, dont le célèbre "bug à froid", ou le synthé qui se perd les chèvres sur certains patches complexes, notamment en cas de "scene swap" avec la mod wheel, et d'autres aussi sans doute. Mais elle n'amène pas de fonctions supplémentaires à ma connaissance. Si elle est déjà installée dans l'instrument (d'où la vérification préalable au démontage...) on peut passer à la suite ou refermer le couvercle. 

Il est contenu dans une EPROM (circuit intégré programmable) qu'il faudra changer physiquement, il n'y a pas moyen de faire autrement, ni par MIDI ni par USB (inexistante) au moyen d'un ordinateur comme sur des instruments plus récents. Le SAV Yamaha n'en vend plus à ma connaissance, mais on peut en trouver sur le net en cherchant un peu. Il faut extraire celle d'origine en faisant gentiment levier avec la pince à becs recourbés en prenant appui sur son support, ici (->):

DSC01659

Un coup à droite, un coup à gauche et ça finit par sortir. Conserver la pièce d'origine, ça peut toujours servir, sur un bout de mousse antistatique ou dans un tube plastique ad-hoc, et faire attention à ne pas tordre les pattes (il y en a 42..). Pour remettre la nouvelle on vérifiera que ses pattes ne sont pas tordues ou décalées, auquel cas on pourra les remettre "d'équerre" délicatement avec la pince avant l'opération. 

Attention à ne pas se tromper de sens au remontage, la patte "1" doit être au bon endroit (et les autres aussi...) sinon au mieux ça ne marchera pas et au pire on flingue le composant. Sur un des petits côtés du boitier il y a une encoche (->) qui repère la patte "1" comme ci dessous :

DSC01660

On s'assure que toutes les pattes sont bien en face de leur trous respectifs et on enfonce l'EPROM dans son support, fermement mais délicatement : c'est fait. Vérifier qu'elle est enfoncée à fond, la face inférieure du boitier contre le support pour éviter des faux contacts éventuels.

Pour les bricoleurs chevronnés qui auraient accès à un programmateur d'EPROM (au boulot...) celle ci est du type 27C800 en boitier DIL 42 pattes et on en trouve le contenu adéquat (en fichier .bin ou .hex) sur le net. Les 27C800 commencent à être difficiles à trouver; choisir celles dont le temps d'accès est le plus faible possible tant qu'à faire... Mais bon, les initiés comprendront.

 

Réglage de l'after touch:

Si besoin est on peut retoucher les réglages avec les deux potards "offset" et "gain" sur le circuit imprimé du clavier. "Offset" règle le niveau zéro de l'effet quand les touches sont au repos, "gain" détermine l'amplitude de l'effet entre touche au repos et touche enfoncée à fond. Si ça va bien inutile d'y toucher, sinon il faut procéder par tatonnements: on laisse le synthé ouvert, on joue, on règle petit à petit, on recommence etc... Opération du genre longue et pelante !

 

Et on referme !

On remet le fond métallique en place et on remet toutes les vis : attention, on visse dans le plastique du capot supérieur, inutile de serrer comme une brute. De toute façons, vu leur nombre, ça ne risque pas de s'envoler. On rebranche l'alimentation, on met sous tension et...il y a de fortes chances que le synthé affiche des signes cabalistiques après "Welcome to An1x etc...", et qu'il n'en sorte aucun son ou d'horribles grincements. Pas de panique, il faut alors faire un "full factory reset" comme ceci :

  • On éteint tout
  • On appuie simultanément sur les touches 7 8 et 9
  • En les gardant appuyées on remet le synthé sous tension
  • Il doit afficher "Fact. Set (1-9) ?"
  • Appuyer sur la touche 9 qui remet en mémoire tous les réglages d'origine en effaçant tout avant.

Evidemment il faudra recharger les sons "maison" après, d'où encore une fois l'intérêt de les sauvegarder ailleurs avant l'opération. Si on n'a changé que la pile en mode "kamikaze" (synthé sous tension) ça ne doit pas être nécessaire, de même si on a seulement réglé l'after touch.

 

Annexe : l'alimentation de l'An1x.

Celle d'origine fournit 700 mA sous 12 V continus, elle est très basique (un transfo, un pont redresseur, et basta...) et calculée "un peu juste", c'est ce qui fait parfois clignoter les LED quand on joue. Et de toute façon on ne la trouve plus en pièce de rechange. N'importe quelle alimentation fournissant 12 V continus et 700 mA  (minimum syndical) dont le connecteur cylindrique a le "+" au centre convient. Ces alimentations externes sont maintenant le plus souvent "à découpage", plus performantes et moins encombrantes. J'utilise maintenant une alimentation 12 V 1,2 A de ce genre récupérée je ne sais où qui donne toute satisfaction.

Soyez le premier à réagir à ce tutoriel

    Vous souhaitez réagir à cet tutoriel ?

    Se connecter
    Devenir membre