stiiiiiiive
« Septavox : il est aux synthés ce que le ukulélé est aux guitares. »
Publié le 21/12/22 à 22:32
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Le Septavox est un petit synthé numérique simpliste et portable.
Sous les yeux...
A l'instar des autres instruments de la marque New Yorkaise, le Septavox est doté d'un clavier de petits boutons ronds en bois : point de vélocité ni pression ici. Cela dit, les 3 octaves (et quelques) l'éloignent de l'anecdotique.
Sur la même face, on trouve quatre potentiomètres, deux autres boutons en bois avec leurs LEDs associées et un petit haut-parleur de 3 watts.
Au dessous, outre l'autocollant qui joue le rôle de manuel d'utilisation (succinct à juste titre), une trappe reçoit 4 piles AA sans couvercle... mais les piles tiennent très bien ainsi.
Sur le côté gauche, on trouve un interrupteur général, une entrée 9V (centre positif, attention) et une sortie audio au format jack 6.35.
Enfin, sur la face nord, on est ravi de trouver un duo de connexions MIDI au format DIN.
Le tout mesure environ 45 cm de long, peut-être un peu plus qu'une sacoche de PC portable... dommage.
Il revêt une belle robe jaune avec des boutons de potards noirs -ou l'inverse- aux couleurs caractéristiques de Third Man Record, le label de Jack White avec qui Critter & Guitari ont collaboré pour sa création. On trouve d'ailleurs ('fin si on cherche bien...) un petit ampli à piles nommé Terz habillé par le même couturier : mêmes couleurs et même métal inspirant confiance.
Sous les mains...
Tout comme sur le Pocket Piano (Midi ou pas) ou le Bolsa Bass, l'architecture -et donc l'utilisation- est enfantine : tu choisis un son, tu choisis un mode et tu joues.
Le son courant est indiqué par la couleur de la LED de gauche ; il y en a sept (d'où le nom ?...) que sont les formes d'ondes habituelles des analogiques virtuels, plus un son rappelant l'orgue et une ou deux autres variantes.
Le mode courant est lui aussi indiqué par une LED dédiée ; il y a aussi sept modes (hum, d'où le nom ?...), certains permettant de régler l'enveloppe, d'autres étant basés sur un arpégiateur, etc. Dans tous les cas, seuls deux paramètres sont éditables; en effet, le 4ème potentiomètre est dédié "en dur" au volume général et le 3ème est dédié à l'accordage sur une octave. Les paramètres contrôlés par les deux premiers dépendent du mode courant.
Le contact avec le bois des touches est plaisant, autant que les touches sont bruyantes à la manipulation. Mais ses trois octaves (et quelques) font du Septavox un instrument praticable en tant que clavier et pas juste une boite à arpèges. Ah, la polyphonie est de 4 voix.
Dans les oreilles...
Le Septavox n'a pas la polyvalence d'un Nord Lead, c'est dit. On a dit simpliste. Il y a peu de réglages et le prendre pour ce qu'il est est certainement la meilleure idée. Rien de bien fou dans ce long boitier à part le fait qu'il est immédiatement ludique ; c'est probablement quelque chose qu'on peut perdre de vue avec l'offre actuelle et ce fantasme de l'instrument le plus polyvalent possible.
Rien de bien fou, donc, à part qu'on le ballade ici ou là, du studio au canapé, et qu'on l'allume pour pianoter un peu, se donner un support pour composer, ou bien pour l'accoupler à un pedalboard et aller un peu plus loin. Une sorte de ukulélé du synthé : moins polyvalent mais pas moins inspirant ni moins charmant.
Dans le canap, le haut parleur fait l'affaire pour garder ce côté nomade et facile. Il trouve évidemment ses limites dans le bas du spectre mais a le mérite d'exister : tu peux chanter en jouant, le volume est adapté.
Au studio, je l'ai utilisé pour déguiser mon Little Phatty en paraphonique : le LP pilote le Septavox en MIDI, l'audio de ce dernier renvoyé dans le premier, en mode "bleu clair" pour avoir un déclin un peu long... et hop, sa dent de scie (le son bleu clair aussi, je crois) toute droite passe dans le filtre Moog pour des nappes un peu LoFi (bon, ça marche avec n'importe quel autre module, évidemment). Et pour quand il est vraiment trop droit (parce que seul le mode rouge permet un vibrato... mais plus d'enveloppe...), je lui fourre une pédale ou deux dans les pattes pour le faire tituber.
Ah, un petit truc bien utile : outre le bouton d'accordage qui permet d'atteindre 4 octaves en tout pendant le jeu, il est possible de transposer tout le clavier d'une octave à droite ou à gauche à l'allumage. Pour ce faire, il suffit d'allumer le Septavox en maintenant enfoncé l'un des deux boutons présents sur sa face principale.
Alors ?...
Le Septavox est de ces instruments qui divisent. Il est plutôt radical et dit avec un tendre sourire "eh, je suis comme je suis, c'est à prendre ou à laisser". Si on veut plus qu'il ne propose, mieux vaut passer son chemin. Si on veut embrasser le principe KISS (Keep It SImple, Stupid), il vaut la peine d'être rencontré.
Pour ma part, c'est un oui : j'ai aimé l'objet et les contraintes me permettent bien souvent de me canaliser et de me concentrer sur l'essentiel.
S'il faut malgré tout que je lui trouve un défaut, je dirais qu'il lui manque une fonction "hold", utile pour les modes arpégiateurs. J'ai pu tester ça sur un Pocket Piano et c'est -vraiment- bien utile.
Il est plutôt rare ces temps-ci, en 2022, et les tarifs auxquels on le trouve sur Reverb sont au delà de ce qu'il vaut pour un musicien (j'exclus là les éventuels collectionneurs) : on devrait, à mon sens, le payer le prix du neuf tout au plus, soit quelque chose comme 450€ grand maximum. Des alternatives intéressantes : le Pocket Piano Midi a un peu moins de possibilités et de touches mais est plus compact et a (pour certains) la fonction Hold. Le Bolsa Bass est monophonique et dédié aux basses (d'où l'absence de HP 3W...), possède un petit looper intégré. Le futur Pocket Piano 201, digne descendant du Pocket Piano Midi peut avoir ses chances aussi. Enfin, les différentes Organelle, malgré une apparence semblable, jouent dans une autre cour.
Je l'avais découvert en tombant sur une vidéo du duo Rags and Bones tournée en forêt et puis en écoutant l'artiste Colleen qui l'utilise dans son album A Flame my love, a Frequency. Pour voir ce qu'il sait faire, on peut aussi chercher ce clip minimaliste de Jack Lawrence, bassiste des Raconteurs, entre autres.
Le ukulélé des synthés, vous dis-je.
Sous les yeux...
A l'instar des autres instruments de la marque New Yorkaise, le Septavox est doté d'un clavier de petits boutons ronds en bois : point de vélocité ni pression ici. Cela dit, les 3 octaves (et quelques) l'éloignent de l'anecdotique.
Sur la même face, on trouve quatre potentiomètres, deux autres boutons en bois avec leurs LEDs associées et un petit haut-parleur de 3 watts.
Au dessous, outre l'autocollant qui joue le rôle de manuel d'utilisation (succinct à juste titre), une trappe reçoit 4 piles AA sans couvercle... mais les piles tiennent très bien ainsi.
Sur le côté gauche, on trouve un interrupteur général, une entrée 9V (centre positif, attention) et une sortie audio au format jack 6.35.
Enfin, sur la face nord, on est ravi de trouver un duo de connexions MIDI au format DIN.
Le tout mesure environ 45 cm de long, peut-être un peu plus qu'une sacoche de PC portable... dommage.
Il revêt une belle robe jaune avec des boutons de potards noirs -ou l'inverse- aux couleurs caractéristiques de Third Man Record, le label de Jack White avec qui Critter & Guitari ont collaboré pour sa création. On trouve d'ailleurs ('fin si on cherche bien...) un petit ampli à piles nommé Terz habillé par le même couturier : mêmes couleurs et même métal inspirant confiance.
Sous les mains...
Tout comme sur le Pocket Piano (Midi ou pas) ou le Bolsa Bass, l'architecture -et donc l'utilisation- est enfantine : tu choisis un son, tu choisis un mode et tu joues.
Le son courant est indiqué par la couleur de la LED de gauche ; il y en a sept (d'où le nom ?...) que sont les formes d'ondes habituelles des analogiques virtuels, plus un son rappelant l'orgue et une ou deux autres variantes.
Le mode courant est lui aussi indiqué par une LED dédiée ; il y a aussi sept modes (hum, d'où le nom ?...), certains permettant de régler l'enveloppe, d'autres étant basés sur un arpégiateur, etc. Dans tous les cas, seuls deux paramètres sont éditables; en effet, le 4ème potentiomètre est dédié "en dur" au volume général et le 3ème est dédié à l'accordage sur une octave. Les paramètres contrôlés par les deux premiers dépendent du mode courant.
Le contact avec le bois des touches est plaisant, autant que les touches sont bruyantes à la manipulation. Mais ses trois octaves (et quelques) font du Septavox un instrument praticable en tant que clavier et pas juste une boite à arpèges. Ah, la polyphonie est de 4 voix.
Dans les oreilles...
Le Septavox n'a pas la polyvalence d'un Nord Lead, c'est dit. On a dit simpliste. Il y a peu de réglages et le prendre pour ce qu'il est est certainement la meilleure idée. Rien de bien fou dans ce long boitier à part le fait qu'il est immédiatement ludique ; c'est probablement quelque chose qu'on peut perdre de vue avec l'offre actuelle et ce fantasme de l'instrument le plus polyvalent possible.
Rien de bien fou, donc, à part qu'on le ballade ici ou là, du studio au canapé, et qu'on l'allume pour pianoter un peu, se donner un support pour composer, ou bien pour l'accoupler à un pedalboard et aller un peu plus loin. Une sorte de ukulélé du synthé : moins polyvalent mais pas moins inspirant ni moins charmant.
Dans le canap, le haut parleur fait l'affaire pour garder ce côté nomade et facile. Il trouve évidemment ses limites dans le bas du spectre mais a le mérite d'exister : tu peux chanter en jouant, le volume est adapté.
Au studio, je l'ai utilisé pour déguiser mon Little Phatty en paraphonique : le LP pilote le Septavox en MIDI, l'audio de ce dernier renvoyé dans le premier, en mode "bleu clair" pour avoir un déclin un peu long... et hop, sa dent de scie (le son bleu clair aussi, je crois) toute droite passe dans le filtre Moog pour des nappes un peu LoFi (bon, ça marche avec n'importe quel autre module, évidemment). Et pour quand il est vraiment trop droit (parce que seul le mode rouge permet un vibrato... mais plus d'enveloppe...), je lui fourre une pédale ou deux dans les pattes pour le faire tituber.
Ah, un petit truc bien utile : outre le bouton d'accordage qui permet d'atteindre 4 octaves en tout pendant le jeu, il est possible de transposer tout le clavier d'une octave à droite ou à gauche à l'allumage. Pour ce faire, il suffit d'allumer le Septavox en maintenant enfoncé l'un des deux boutons présents sur sa face principale.
Alors ?...
Le Septavox est de ces instruments qui divisent. Il est plutôt radical et dit avec un tendre sourire "eh, je suis comme je suis, c'est à prendre ou à laisser". Si on veut plus qu'il ne propose, mieux vaut passer son chemin. Si on veut embrasser le principe KISS (Keep It SImple, Stupid), il vaut la peine d'être rencontré.
Pour ma part, c'est un oui : j'ai aimé l'objet et les contraintes me permettent bien souvent de me canaliser et de me concentrer sur l'essentiel.
S'il faut malgré tout que je lui trouve un défaut, je dirais qu'il lui manque une fonction "hold", utile pour les modes arpégiateurs. J'ai pu tester ça sur un Pocket Piano et c'est -vraiment- bien utile.
Il est plutôt rare ces temps-ci, en 2022, et les tarifs auxquels on le trouve sur Reverb sont au delà de ce qu'il vaut pour un musicien (j'exclus là les éventuels collectionneurs) : on devrait, à mon sens, le payer le prix du neuf tout au plus, soit quelque chose comme 450€ grand maximum. Des alternatives intéressantes : le Pocket Piano Midi a un peu moins de possibilités et de touches mais est plus compact et a (pour certains) la fonction Hold. Le Bolsa Bass est monophonique et dédié aux basses (d'où l'absence de HP 3W...), possède un petit looper intégré. Le futur Pocket Piano 201, digne descendant du Pocket Piano Midi peut avoir ses chances aussi. Enfin, les différentes Organelle, malgré une apparence semblable, jouent dans une autre cour.
Je l'avais découvert en tombant sur une vidéo du duo Rags and Bones tournée en forêt et puis en écoutant l'artiste Colleen qui l'utilise dans son album A Flame my love, a Frequency. Pour voir ce qu'il sait faire, on peut aussi chercher ce clip minimaliste de Jack Lawrence, bassiste des Raconteurs, entre autres.
Le ukulélé des synthés, vous dis-je.