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revega revega

« Amen! »

Publié le 17/12/25 à 10:27
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
l fut un temps, vers le milieu des années 90’s (ça commence mal hein?) où les synthétiseurs avaient des designs de machines à repasser industrielles, pesaient le poids d’un mammouth, avaient la logique d’un scientifique autiste et se vendaient le prix d’une voiture . Ce temps là… N’est pas si loin et m’amène à vous parler du … Korg Trinity. Curieuse machine reléguée ,bien souvent , au rang des vieux trucs pour darons/tontons en mauvais délires de bals musettes tekno, de soirée Goatrans, de Hip Hop US ou de variétoches consternantes (pléonasme?).

Estampillé des infatigables Korg au summum de leur présence commercial aux cotés des deux autres « sumos », Roland et Yamaha. Le Trinity fut, avec le Z1, probablement l’un de leurs claviers les plus réussis dans cette veine et quelque part l’un de ceux qui a le mieux survécu (le Triton qui lui succéda ne m’ayant jamais plu avait un son assez différent).
Sorti en 1995 (première version) il nous rappel ces temps de vaches maigres ou les synthétiseurs n’avait plus en grand chose à voir avec leurs ancêtre ‘full analogique’ et ou la moindre sortie faisait l’objet d’une pleine page dans des zines méga ciblés.
Couverture métallique grisonnante aux contours plastique et surmonté d’un écran tactile (oui madame) le clavier avait de quoi en imposer.
Son habillage est littéralement calqué sur d’autres membres de la famille comme le Triton et le fameux cousin Z1. Evidemment, époque oblige, les sons et surtout les presets ont cette teinte très 90’s, c’est à dire entre sons électronique grand publique (techno, trip hop, hip hop etc…), percus en pagaille, FX rentre dedans et sons acoustiques généralistes calés dans leur zone de confort.
Quand on commence à se balader dans les menus, c’est habilement disposé et les possibilités sont multiples.
On a accès à un écran tactile (révolutionnaire pour l’époque) et mine de rien après tout ce temps le mien fonctionne encore (bon il lui faut une bonne tarte au démarrage pour lui secouer la pulpe, mais il fonctionne).
Le prise en main est pas évidente. Il faut comprendre la logique et la chaine des modules pour y voir claire. Les interactions ne sont pas évidentes et les menus ne défilent pas forcément à fond tout se fait via les boutons poussoirs et la pression sur le l’écran. Donc il faut un peu de patience pour s’y retrouver. Ça reste toujours un peu le b.a ba de la synthèse (choix d’une onde, filtre, enveloppes eq, effect, amplification) Sinon l’édition n’est pas super compliqué même si parfois on ne sait si les manipulations on un effet sur le son. La qualité de l’instrument dans son maniement est plutôt pas mal (touche, boutons, écran tactile, alu brossé du cadre). Pour moi il a toujours été un cran au dessus des autres dans la même gamme.
Au niveau sonore:
Il ya 256 de formes d’ondes (échantillons dirons nous), on ballait plusieurs familles d’instruments et on a accès à deux osc. En y joignant les enveloppes, filtres etc… on a un ‘programme’. Une fois votre son établi et enregistré vous pouvez superposer deux programmes en mode combi. Et là ça peut tabasser sévère. Bien entendu le Joystik permet de jouer sur les effets de pitch et les modulations et le ruban est excellent pour donner vie à certains sons (violons ou trompettes).
Pour les sons planants et les FX et bien on est sur de la ‘FM style’ pas loin du D50 ou du M1. En gros un peu de tout et pas mal de sons qui cognent.
Sa pertinence dans la musique d’aujourd’hui? Pas sur qu’il fasse l’unanimité compte tenu de l’époque d’où il c’est échappé.
Le défaut, comme souvent sur les numérique, est un léger aliasing sur les aigus que l’on peut casser via un bon equaliseur.
Ce qui frappe de prime abord ce n’est pas vraiment son identité sonore qui peut paraître assez dépassée, mais la dynamique. C’est là ou l’on se dit que ces satanés bécanes qui valaient un fortune en avaient un peu dans le ventre. Il suffit d’isoler une onde de la jouer à nue et c’est impressionnant l’espace que prend le son. Les basses tabasses sec, les leads arrachent, Les cordes sont très bonnes, les percussions ont du punch, les pianos sont nuls (comme toujours sur ces machines), les sons planants/FX/voices c’est un peu son truc et les orgues sont très présents, très puissants. Il existe une multitude de combinaison possible avec un grain et une identité très forte. Impossible (à ma connaissance) de le faire passer pour autre chose que ce qu’il est. Et quelque part il s’affirme carrément sans complexe.
Le séquenceur est un bon outil de démo mais pas vraiment plus, son utilisation est très fastidieuse. Ça dépanne et c’est déjà pas mal.

Une démo pas trop ringarde (subjectif je sais) sur ses possibilités vous en dira plus (entre le D50 de Roland et le M1 de chez Korg)
https://www.youtube.com/watch?v=7pioai4Zr6o

Alors pour résumer je dirai que le Trinity est un bon survivant 90’s écrasé par le Triton, son rejeton, mais qui a, je trouves nettement moins vieillit.
Pour ceux/celles qui aiment les sons que j’ai évoqués il faut l’écouter en profondeur pour être sûr. Son prix en occasion en fait un plaisir coupable très accessible et son armature ne vous couvrira pas de ridicule.
Je l’aime beaucoup et je le garde, il m’arrive de m’en resservir pour quelques sons bien à lui et d’être encore assez impressionné par sa présence et sa gouache de ouf. Si je ne l’avais plus? J’en rachèterai un de suite. C’est pour dire.
Enjoy!