Sujet Comment chanter sur scène

Chanter sur scène ou même face à un nombre réduit de personnes est un vrai enjeu personnel, un défi qui pour être relevé exige un minimum de connaissances pour ne pas commettre des erreurs. Sur scène, le moindre accident, erreur ou maladresse sont rapidement repérées par le public. L'artiste expérimenté sait les éviter au maximum ou les utiliser à sa faveur lorsqu'elles se produisent. Ces quelques conseils permettront à artiste débutant de se tirer d'affaire avec dignité

Le trac

Le trac est nécessaire. Tous les artistes, même les plus expérimentés ressentent le trac. Le moment le plus intense du trac arrive quelques instants avant de sortir sur scène. Souvent, au bout de quelques instants, le trac disparaît. Choisissez pour commencer une chanson facile qui vous mettra en confiance. Dès les premiers applaudissements vous oublierez le trac.

La hantise des chanteurs est l'oubli des paroles. Vous devrez être préparé pour éviter tout incident. Si un accident de ce genre ou un imprévu quelconque vous arrive, "noyez le poisson". Continuez le plus naturel du monde. Tout le monde ne s'apercevra pas. Ne faites pas de commentaires, des réflexions ni des gestes qui peuvent trahir votre erreur ou révéler votre manque de confiance.

Ceux qui auront aperçu l'erreur apprécieront votre professionnalisme pour vous tirer d'affaire. D'autres croiront que c'est fait express ou que ça fait partie du spectacle. Ce que le public apprécie le plus d'un artiste est qu'il soit à l'aise sur scène.

Si vous n'êtes pas ébloui, vous êtes dans l'ombre.

La première chose qui frappe quand on sort sur scène est l'éblouissement des projecteurs. Vous ne verrez que les trois ou quatre premières rangées. Si vous êtes ébloui ça veut dire que vous êtes dans la lumière. Si vous n'êtes pas ébloui, vous êtes dans l'ombre.

Le regard

Regardez le fond de la salle. même si vous ne voyez rien. C'est la meilleure façon d'attirer l'attention de ceux qui sont devant et ceux qui sont derrière. Le regard est très important. Cela se voit de loin. Ne laissez pas errer le regard. Pas question de regarder à droite et à gauche pour scruter la salle. Votre regard doit traduire votre concentration. Un bon rythme pour le regard est garder le regard dans le même direction pendant toute la duré du vers, soit "un vers = un regard " ou "une phrase = un regard". A vous de trouver le bon rythme. Vous pouvez fermer les yeux pour mieux vous concentrer, ça fait partie du show, mais pas longtemps. Vous pouvez par moments tourner le dos au public, cela était inacceptable dans le passé, mais les modes ont beaucoup changé. En revanche si vous vous retournez il y a quelque chose qui doit se passer en contrepartie : Des mouvements des bras, de la danse ou un solo d'un musicien qui prend en ce moment le devant de la scène.

Ne vous sentez pas obligé d'être tout le temps en mouvement ou faire des gestes ou minauder. Ne dansez pas si vous n'en êtes pas à l'aise. Par contre, évitez chez les musiciens, les solos instrumentaux trop longs qui vous laisseraient inactif longtemps. Pendant les solos instrumentaux vous pouvez rester immobile, vous effacer un moment, baisser la tête, etc., pour détourner l'attention de vous.

Si vous êtes accompagné par une bande enregistrée et que vous êtes la seule personne sur scène, il ne doit y avoir aucun passage, aucun solo qui vous laisse inactif plus de cinq secondes. Rien de plus ennuyeux qu'un artiste immobile face au public en train d'écouter une musique sortant des enceintes et qu'il ne se passe rien sur scène.

La technologie, pas si inutile que ça

Quand on chante au micro, trois appareils sont indispensables à l'artiste.

L'égaliseur L'égaliseur corrige les résonances désagréables de la salle (sensation de chanter dans un tunnel) améliore la clarté de la diction et apporte de la chaleur à la voix.

Un égaliseur bien utilisé permet de faire oublier qu'on chante dans un micro. De plus, un bon réglage, évite le "Larsen" (un son qui s'emballe lançant une note très forte qui couvre tout). Il suffit pendant la balance (le réglage du son avant de sortir sur scène) de repérer la fréquence qui risque de s'emballer et de baisser le volume correspondant à cette fréquence.

La réverbération La réverbération tout le monde connaît. Elle n'a pas besoin d'être présentée. Elle permet de rendre une voix "moins sèche" et augmente la fusion entre la voix et l'accompagnement.

Un chanteur qui entend sa voix avec réverbération a l'impression de "chanter mieux" même si cette sensation est subjective. Un bon réglage de la réverbération doit être dosé avec parcimonie. Elle ne doit presque pas se remarquer.

Le compresseur Le moins connu de trois dispositifs de correction, le compresseur est pourtant le meilleur ami du chanteur. Il accomplit plusieurs fonctions. Il réduit les différences de volume, il évite les distorsions si vous chantez trop fort trop près du micro. Il monte le volume des petits creux de la voix donnant une articulation plus claire. Ça permet d'entendre "Quand on n'a que l'amouuuur ! " en toutes lettres, là où sans compresseur on entendrait "Qu' n'a qu'l'a-mouu".

Le plus important, le compresseur épaissit la texture de la voix en lui donnant la sonorité professionnelle qu'on écoute dans les enregistrements et à la télévision. C'est ce que fait la différence dans les reality shows quand on confronte deux chanteurs et qu'on veut mettre en valeur l'un de deux. De même quand on présente une star face à un débutant. On fait passer la voix de l'un par un compresseur et pas l'autre pour souligner "ce quelque chose de plus qui dénote son professionnalisme".

Ces trois appareils exigent des réglages très fins. Ça nécessite une bonne pratique et des bonnes connaissances sur la technique du son. Le rendu de la voix à travers un micro est si subtil qu'un technicien du son expérimenté peut vous porter au pinacle ou vous "enfoncer". Tout ça sans que personne ne s'y aperçoive.

Les appareils et les techniciens sont là pour embellir la voix, à condition que la voix, la technique vocale, l'expression et l'émotion existent. Aucune technologie ne pourra jamais apporter à un chanteur ce qu'il n'a pas.