Cet ampli est fabriqué aux États-Unis par Bogner Amplification, une société crée par un allemand. Il est disponible en tête, mais aussi en combo 1x12 (fermé) ou 2x12 (ouvert). Le préampli reçoit six 12ax7 ou sept si l'on prend l'option reverb. L'ampli de puissance est équipé de deux EL34 (comme mon exemplaire) ou de 6L6. Il développe 80 watts (EL34) ou 60 watts (6L6). Le préampli comprend deux canaux recevant chacun un boost. Le canal clair reçoit un réglage de volume et une égalisation à deux bandes : basses et aiguës ainsi qu'un bouton permettant de renforcer les fréquences aiguës. Le canal saturé reprend le même schéma avec en plus : un réglage des médiums, un réglage de gain et un réglage de volume pour le boost (celui-ci n'est pas réglable sur le canal clair). A cela s'ajoute un réglage de volume général et de présence. Un interrupteur commandant la mise en route et le stand-by et c'est tout pour le panneau avant. A l'arrière on trouve deux prises pour le pédalier (une seule sur les versions sans reverb), une boucle d'effet avec un retour et deux entrées (une pour pédalier et une pour les effets sous forme de pédale). Les anciens Shiva n'avaient qu'une entrée et il fallait bricoler un câble avec une résistance. Une entrée permet d’accéder directement à l'ampli de puissance pour y brancher un préampli. Seul le réglage de présence et le volume principal du Shiva sont alors actifs. Ensuite, on a deux sorties HP avec un sélecteur d'impédance (4, 8 ou 16 ohms), le sélecteur de canaux et les réglages de niveau pour la reverb, un par canal. Le pédalier comporte deux interrupteurs (canal et boost), auxquels s'ajoute éventuellement celui qui déclenche la reverb. La tête pèse 20 kg environ et elle est très bien construite. Elle respire la qualité. Vu le prix, c'est un peu normal.

UTILISATION

C’est un ampli assez « plug and play » au contraire de son cousin l’Ecstasy. Il sonne tout de suite bien quel que soient les réglages, mais demande quand même un peu de temps pour tout maîtriser. Il est à noter que les potentiomètres ont une course plutôt déroutante. De plus, il est malaisé de régler la reverb, puisque celle-ci se trouve à l’arrière. Lorsque le boost est enclenché sur le canal clair, l’égalisation est hors service. C’est pourquoi je regrette qu’on n’ait pas un réglage de volume pour le boost clair. Un exemple : vous jouez en clair avec pas mal d’aiguës, vous passez en boost, le son est un peu plus fort. Mais si vous jouez avec un son assez sombre, le boost est vraiment beaucoup plus fort, ce qui impose de corriger avec le volume général. Pas toujours très pratique.
Le manuel est simple, malheureusement en anglais uniquement.

SONORITÉS

Est-il utile de dire que ça sonne ? Le son est le point fort de cet ampli, même à bas volume (il s’améliore toutefois en montant dans les tours). Il est assez peu compressé, possède une dynamique très prononcée, plutôt propre, avec relativement peu d’harmoniques. Le clair est dans la lignée d’un Fender Bassman ou d’un Marshall JTM 45, paraît-il (je n’ai pas comparé). Il est de toute façon superbe. Le crunch (le gain ne va pas très loin) est excellent. Crémeux, jamais agressif, très chaleureux, assez médium, c’est ce que je préfère dans ce ampli. Par ailleurs, une des qualités majeures du Bogner est sa capacité à se faire entendre en groupe. Ayant assez peu d’harmoniques et pas mal de médiums, il perce sans difficulté et c’est à mon sens la qualité d’un matériel professionnel. J’ai connu trop d’amplis qui avaient un son superbe seuls, mais qui ne s’entendaient pas avec une basse et une batterie.
Le Shiva est sans doute l’un des meilleurs ampli au monde pour jouer du rock classique (Led-Zep, AC-DC, Cream, etc.) Il s’accommode très bien des différentes pédales qu’on peut lui adjoindre, ce qui permet de l’utiliser dans bien des situations. Je l’utilise avec une Les Paul, une Strat plus, une Gretsch Elctromatic, etc. C’est avec la LP qu’il donne ses meilleurs résultats à mon goût.

AVIS GLOBAL

Ce que je préfère, c’est évidemment le son. Comparé à mon Koch, le clair est assez proche, bien que moins compressé et moins « épais ». En revanche, en overdrive, le Bogner est plus doux, plus crémeux. Ce que j’apprécie, c’est que quel que soit le réglage, cet ampli n’est jamais « excessif » ou agressif : jamais trop d’aigu, trop de basse ou de gain, etc. Avant lui, j’ai possédé, entre autres, un AC30 à six entrées, un JCM900, un Crate V15, un Fender à modelisation. Peut-être peut on regretter l’absence d’un sélecteur pour réduire la puissance, ou une sortie avec émulation de hp comme le nouveau Duende. Mais ce qui fait le plus défaut à mon avis, c’est la fonction variboost sur le canal clair.