Tous les avis sur Barthe Rotofluid

L’avis donné ici ne concerne pas exactement ce modèle, mais un modèle qui lui ressemble beaucoup mais qui n’a pas de page dédiée sur Audiofanzine, puisqu’il parait qu’on ne peut plus créer de nouvelles pages. Il s’agit de la Barthe Régie (ou Disco I) dérivée de la Barthe Rotofluid, mais dans sa version pro avec un dispositif de démarrage instantané.
Ce système est à la fois simple et ingénieux, propre à la marque Barthe: la platine dispose de deux plateaux, un plateau lourd dessous qui tourne en permanence, et un plateau léger en plexiglass qui est dessus et sur lequel le disque est posé.
Ce plateau léger est retenu par un patin commandé par un électro-aimant (sur une des photos jointes, on voit le patin qui bloque le plateau léger supérieur), et lorsque l’on actionne un interrupteur séparé (qui se branche en façade par une fiche DIN), le patin est libéré et la platine se met à tourner instantanément à la vitesse choisie, 33 ou 45 tours.
Ce démarrage se fait sans aucun bruit ni pleurage en moins de 0,2 secondes, ce qui correspond au temps des platines pro EMT qui coûtent 30 à 50 fois plus cher.
La particularité est aussi que le temps de démarrage ne dépend pas du couple moteur comme sur les platines à entrainement direct actuelles, qui doivent être dotées de moteurs extrêmement puissants donc chers pour approcher la vitesse de démarrage de la Barthe, qui est donc à entrainement par courroie.
Cette platine a été très célèbre dans les années 70 et 80 et équipait pas mal de radios et des discothèques ainsi que des régies dans les lieux publics.
Elle est issue de cette marque française aujourd’hui disparue qui était un des rares représentants français dans un monde de l’audio dominé à l’époque par le Japon, les Etats-Unis, l’Allemagne et la Suisse, en particulier avec Studer.

La Barthe Rotofluid dans sa version hifi était très réputée et appréciée (ceux qui peuvent avoir accès aux revues de l’époque qui publiaient des bancs d’essai constateront les avis très élogieux donnés).
Ces Barthe première version ne comprenaient pas de plastique pour les pièces critiques et étaient fabriquées à partir de métal et de bois, ce qui leur assurait une très bonne fiabilité et constance des performances dans le temps, ainsi que la possibilité de réparer si besoin les platines; on trouve d’ailleurs encore sans difficulté la plupart des pièces sur le marché de l’occasion.
Le nom “Rotofluid” vient de ce que l’axe de rotation reposait dans un bain d’huile qui assurait silence de fonctionnement et régularité.
Tout ça correspond bien sûr à des normes de conception et de fabrication qui n’ont plus cours aujourd’hui et qui ont laissé la place à une certaine uniformité de conception qui fait que les produits se ressemblent tous et sont de plus en plus des produits presque jetables.
Toute proportion gardée, on peut rapprocher ces Barthe de la marque qui fabriquait ce qui restera comme les platines vinyl indépassables qu’étaient les EMT. Question prix, bien sûr, aucune comparaison possible, des EMT de plus de cinquante ans se vendent parfois plus de 40000 euros de nos jours, mais leur usinage et leur précision relevaient presque de l’aérospatial tant ils tendaient vers la perfection.
Mais à des prix accessibles et même raisonnables, Barthe proposait des produits faits pour durer qui ne cédaient à aucune facilité. C’est d’ailleurs cette volonté de grande qualité à un prix abordable qui a coûté à la marque son existence: elles n’étaient pas vendues assez cher pour que Barthe perdure et la marque a fini par perdre de l’argent et disparaitre.

Si il faut lui trouver quelques défauts, je dirais qu’elle n’est pas absolument silencieuse et qu’un léger bruit de fonctionnement se fait entendre dans les très basses fréquences, mais à des niveaux d’écoute très forts, à niveau normal on n’entend rien. D’autre part son réglage et sa mise en service n’est pas des plus facile (la fixation de la cellule dans la coquille demande patience et adresse) pas plus que le réglage de l’anti-skating qui manque de précision. Le réglage de la force d’appui est en revanche assez aisé et par une méthode propre à la marque (un poids déporté sur un 2ème axe).
La platine dispose d'un variateur de vitesse, mais la plage de réglage est étroite (+/- 4%) et ne correspond plus à ce que demandent les DJ actuels. Elle peut bien sûr être utilisée comme une platine hifi classique sans se servir du démarrage instantané. Son fonctionnement est entièrement manuel (comme le sont toutes les platines de haut niveau), mais il existait des modèles avec arrêt automatique en fin de disque. La platine était vendue sans capot et sans cellule. Le capot s'achetait à part, mais Barthe ne fabriquait pas de cellule.
Avec cette Barthe il faut savoir investir dans une cellule de haut niveau et ne pas se contenter de ce que vendent les marchands aux DJ. J’ai deux cellules pour cette Barthe: une ADC XLMIII, et une Shure V15IV qui étaient des cellules coutant (en euros d’aujourd’hui) entre 400 et 600 euros. On n’en trouve plus depuis longtemps, sauf en occasion, mais alors attention à l’usure du diamant. Un diamant a une durée de vie de l’ordre de 800 à 1000 heures, au-delà il faut le remplacer, et à part des clones chinois (à éviter), on ne trouve plus grand chose et il faut chercher vers les collectionneurs, car à l'exception d'EMT, plus personne ne fabrique de cellules et diamants de haut de gamme. Les cellules EMT ne sont de toute façon pas utilisables sur d'autres platines car ce sont des cellules très lourdes qui ne conviennent pas à tous les bras, et de plus leur prix est totalement prohibitif (5000€ pour le nouveau modèle).

Vers la fin de son existence Barthe s’est mis à proposer des produits bien différents dans lesquels le plastique injecté faisait son entrée et même la version pro a complètement changé (tout en gardant le système à double plateau) et n’avait plus rien à voir avec le modèle original (le bras d’origine si performant, dont on voit des détails sur une des photos, a fait place à un bras médiocre), et finalement la marque ayant vendu son âme a perdu tout son intérêt et a été submergée par les productions asiatiques contre lesquelles il ne faut pas lutter avec les mêmes armes qu’elles: vous ferez toujours moins bien et plus cher. Exit Barthe.
J'ai joint une photo d'une parution publicitaire de Barthe dans les revues spécialisées de l'époque qui publiaient des bancs d'essai. On peut noter l'usage abusif du mot "professionnelle"; en fait la seule Barthe véritablement destinée aux professionnels était le modèle "Régie".
Mais ceux qui ont encore des modèles de la grande époque les gardent le plus souvent et les entretiennent, si ils ont encore le courage de céder au protocole de l’écoute de disques vinyl avec tout ce que cela comporte si on compare à la facilité d’écouter des CD ou des fichiers sur un PC.
Personnellement, j’ai la chance de m’être procuré, à l’époque à laquelle les prix étaient encore abordables, des platines EMT (950 et 930) et je n’utilise plus beaucoup la Barthe, mais je l’ai conservée jusqu’ici tant je la considère comme une pièce remarquable d’une époque révolue.

J’ai découvert la rotofluid en profitant d’une transition vers une nouvelle platine pour « meubler » mes écoutes.

J’ai découvert alors une platine qui m’a donné envie de m’attarder, ce qui n’était pas prévu. Au rayon des bonnes surprises, le plateau, une belle pièce de fonderie de 3,5kg sur la balance, 4,5 si l’on compte le contre-plateau. Le châssis est une simple taule emboutie de 2mm monté sur suspension.

Il est donc possible d’aller chercher de belles écoutes à condition de régler quelques problèmes :

1 : Le bras. Horrible. Léger, frêle, résonant très haut… La plus grande urgence consiste à le remplacer et lui associer une cellule MC digne de ce nom pour être au niveau du reste. Un 9 pouces peut prendre place sur la platine directement.

2 : la suspension. Une fois le bras remplacé, bloquer la suspension ou mieux, la virer et adjoindre un support solide et dense.

3 : le couvre plateau caoutchouc, épais, irrégulier. Le remplacer par de l’acrylique ou une résine apporte de très bons résultats. Le liège et le feutre n’ont pas été concluant.

4 : contrairement au conseil de la notice, il faut nettoyer l’axe et le fût. Une fois fait, graisse blanche au lithium au fond du fût (un peu). Huile fine introduite par le pas de vis situé au milieu du fût avec l’axe en place (la « chambre » présente sur l’axe doit à mon avis baigner dans l’huile)

5 : contrôler la vitesse au gyroscope (il existe des applications smartphone très efficaces). Nombre de rotofluid semblent tourner trop vite. Le moteur étant synchrone. Pas le choix, on prend une fine bandelette de papier de verre, on lance le moteur et on lime petit à petit la polie en contrôlant régulièrement la vitesse (sans créer de plat). Simple et rapide. Je n’ai pas trouvé mieux que cette solution mécanique simple. Résultat chez moi : 33,34 RPM, pleurage et scintillement 0.09%. C’est bien.

Ce qui ne m’a rien apporté lors des essais : amortir entre le plateau et le contre plateau (pâte à modeler, disque de cuir ou chambre à air) enlève plus que ce que cela apporte dans le cas précis de cette platine. Le silence augmente grandement mais la dynamique se tasse. On préférera la dynamique et donc la musicalité n’est-ce pas ?

C’est une platine dynamique et déjà assez silencieuse. Elle invite à écouter à haut niveau sonore avec du haut rendement. C’est bon signe.

Ce qui pourrait être fait : couler une résine epoxy sous le châssis en tôle serai un gros plus à n’en point douter.

Comme quoi, avec un plateau un peu lourd et un bon entraînement, une platine à courroie peut fonctionner. Disons que sous réserve que le reste suive (le pré pré notamment), on se passera aisément d’un lecteur CD ou d’un DAC

Je suis tombé dessus par pur hasard....Connaissant sa renommée et bien que déjà bien équipé, j'ai craqué devant cette mignonne Quinqua en état quasi neuf....cette Barthe Rotofluid qui date de la fin des 60', est construite comme un tank soviétique, apparemment indestructible. Le plateau doit bien peser 3kg, gage d'inertie énorme. le bras d'apparence rustique est finement équilibré par un classique système poids -contrepoids. le capot est simplement posé sur la platine, sans charnières (au moins pas de casse à craindre )

Après réglages d'usage (Malgré tout le réglages d'un bras de platine vinyle, faut connaitre un peu...) j'ai pu mettre en route et comparer.....Douceur et dynamisme...difficile comme toujours d'en attribuer la responsabilité à la platine elle même ou à la cellule (une antique et efficace Shure V15) En tout cas l'ensemble marche à merveille. En comparaison avec la beaucoup plus moderne et cher Rega P25 + Cellule Rega exact II et bien, c'est différent la Rega est plus dans la Précision , mais plus "dure" La douceur de la Barthe rend une écoute plus "annalogique" là ou la Rega sculpte et cisèle le message, la Rotofluid le caresse et l'enveloppe. Bien sur la Rega va un peu plus loin en définition, elle sonne évidemment plus moderne.

Pour les 100€ que la Barthe Rotofluid m'a couté le rapport qualité prix est imbattable. Pour les ammateurs de sonorité douces "pré numerique"c'est une option a retenir

35 ans d'utilisation, d'abord mon père bien sûr (j'ai 40 ans...) puis un héritage pour le collectionneur que je suis devenu (modeste). Le papa lui utilise depuis 23 ans une Rega Planar3 (no comment!). La Barthe est comme neuve, jamais de panne, une écoute chaude, velouté, du vrai son, pas du CD ou MP3 sans profondeur et agaçant... Le numérique c'est pratique, c'est tout... Aucune valeur, l'analogique avec des vyniles bien pressés c'est le top avec un ampli et des enceintes qui suivent.
Dénicher l'occasion pour ceux qui n'en possèdent pas encore...
Sincèrement

J'utilise quotidiennement une platine Barthe Rotofluid depuis janvier 1971 (et elle n'a jamais eu la moindre panne !).
Avce le temps, un petit bruit est apparu, mais ce n'est rien de bien grave.
J'ai essayé d'autres platines à l'époque (Thorens et Sansui). J'ai eu aussi une platine Technics qui est tombée en panne au bout de dix ans. la longévité de la Rotofluid est étonnante.
Le son est remarquable, très timbré et très énergique ; lorsqu'on compare un enregistrement, strictement le même, en version Cd et en version 33 tours), on est surpris de découvrir une vie forte et palpable sur la Rotofluid, bien plus que sur le cd. La comparaison est même cruelle, par exemple, sur un opéra de Rameau (Anacréon). Dans un autre registre, la guitare classique possède, sur la Rotofluid, une énergie qu'elle n'a pas sur le cd.
La marque n'existe plus. Il est donc difficle de parler actuellement du rapport qualité-prix. Sauf que, finalement, 27 ans sans une panne, ça vaut tous les bancs d'essais !

Le seul problème est de trouver une courroie. Si quelqu'un connaît une adresse...

Platine BARTHE Rotofluid utilisée depuis des années tous les jours ou presque.
Esthétique classique, métal et bois, bras superbe !
J'ai eu toutes sortes d'autres platines, elle fait partie des meilleures !!
Marque qui n'existe plus (dommage) il faut se contenter des occasions mais même comme celà, ça reste une platine manuelle qui délivre une dynamique hors du commun sûrement en rapport avec le poids très lourd du plateau: 4,5kgs + le noyau central!!!
Quand ça tourne il est déconseillé d'y mettre les doigts sous peine de se blesser tellement il y de force centrifuge.
Le moteur a une force terrible !
Quand on pense qu'on fabriquait de si belles et si bonnes machines en FRANCE, on est en droit de penser que c'est dommage aujourd'hui car cette marque relève le défit à THORENS "en personne" !
Ce n'est pas peu dire.
Vous aurez compris: j'adore !!!
Salut....